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All is Violent, All is Bright [Staz&Hiss][Important][Jour 16] [CLOS]
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Staz
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Staz
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Jour d'éveil : Jour 16
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Jeu 4 Aoû 2016 - 23:33

Il allait mourir, et cela était ... Presque rassurant. Il voyait la mort comme quelque chose d'infiniment calme, d'infiniment plus paisible que ce monde de grosse brutasses sans cervelles. Non, mais qui avait fait le monde tel qu'il était ? Une vallée entourée de montagne infranchissables pour élever des petits êtres humains tout mignons comme on élève des sauterelles, sérieusement ? Pour imaginer ça, il aurait fallut être de grands sadiques, profondément atteints au niveau du cortex cérébral, ce genre de malade mental qui court en rond en criant "Je vais tuer tout le moooooonde !". Pire, qui avait inventé ces créatures étranges, qui fonçait sur lui pour le dévorer ? Qui donc ? Sans doute un psychopathe désintéressé qui ne cherchait qu'à faire naître le plus horrible monstre de l'univers. Un abruti, chauve de préférence, avec un long filet de bave rebondissant, des yeux jaunes comme ... comme de la pisse tiens ! , et qui passait sa vie à manger des corbeaux vivants, et à ricaner en entendant leurs croassements résonner au fond de sa gorge. C'était sans doute ce genre de personne-là.
Mais Hiss resterait en vie, c'était le principal. Elle méritait de vivre. Elle avait un courage sans borne, un courage qui pourrait la faire foncer droit sur deux guetteurs en hurlant, sans aucune hésitation.

Ce courage qui FAISAIT passer Hiss en courant, droit vers les deux monstres.
Staz faillit faire une crise cardiaque. Bon, il n'en fit pas une, parce qu'il était déjà au point suprême de la panique. Sinon, il aurait fait une crise cardiaque. Mort parce que Hiss est trop folle pour lui.
Sous ses yeux, comme s'il ne faisait que regarder la scène sans en être acteur, Hiss surgit, en hurlant comme une folle, passa devant le rocher à toute allure. D'un mouvement d'athlète exemplaire, elle jeta une roche plus grosse que sa main droit vers le premier guetteur, celui à trois pattes. Tel un boulet de canon, la pierre percuta l'animal -si animal c'était vraiment-, et le fit basculer à la renverse. Mais l'autre, déjà, chargeait vers lui. Lui. Staz, de son prénom. Staz, perché sur son haut et beau rocher. Mais que foutait un tel rocher au milieu d'une putain de prairie ?

Le Voyeur se jetait sur le rocher pour l'escalader. Il n'était pas bien haut, et en deux bonds, il était en haut, devant Staz, devant ce pauvre bout d'homme terrorisé. Staz, complètement dépassé par la situation, le vit faire, et vit aussi Hiss se ruer après lui. Après le monstre. Monter, grimper. Glisser. Grimper encore.
Et Staz hurla après Hiss, d'un cri sans doute déchirant. Il voyait la patte se lever. Et les griffes s’abattre, comme une sentence. De là où il était, le jeune homme ne voyait rien. Le souffle court, il empoigna son arme de fortune, et s'avança pour frapper. Frapper cette chose.
Mais déjà, la bête tombait. Et du sang. Du sang, du sang, du sang. Staz paniquait. Paniquait complètement. L'Être hurlait comme un diable en cage. Et encore le boum boum. Tout partait trop vite. Trop. Trop.

En bas, la deuxième bête, blessée par le caillou s'était relevé et dominait Hiss. Et l'autre, bien amochée au niveau du poitrail, se remettait péniblement debout pour ... faire face à Hiss. Hiss qui perdait du sang. Oui. Blessée. En le défendant. En le défendant, lui.

La voix se tut.
Il prit sa pointe.
Et sauta.
Sauta sur la bête.
Sauta pour sauver Hiss.

L'impact lui coupa le souffle. Le morceau de bois qu'il avait dans la main n'y était plus, et la bête vacilla, avant de le balancer par terre à son tour. La pique plantée dans la hanche, le Voyeur rugissait, rugissait encore de sa bouche prédatrice. Mais la voix, elle, s'était tue. Il lui fallait le faire. Il savait ce qu'il lui restait à faire.
Il était à un mètre de Hiss, tout au plus. Il y rampa, pendant que la première bête se relevait de sa blessure au poitrail, et que la deuxième brisait la pique d'un coup de griffe, avant de se tourner vers eux. Mais déjà, déjà Staz était près de Hiss. Ils étaient assis, tous les deux.
Staz étendit les bras et entoura Hiss de sa présence. Il savait et ne savait ce qu'il faisait à la fois. Mais il le faisait. L'Être avait confiance. L'Être était avec lui. Il serra Hiss contre lui, posant son doux visage sur son épaule. Ils étaient nus, mais qu'importe. Une milli-seconde s'était passée. Comme il était, Staz seul voyait les Voyeurs. Hiss avait la vue obstruée par son épaule.
- Hiss, je te promet que tout va bien se passer. Alors, aie confiance.
Il fixa les Voyeurs droit dans les yeux, et baissa la voix. Il baissa la voix comme il ne l'avait jamais fait. Il parlait, murmurait plutôt, très doucement. Trop sans doute pour que les bêtes l'entende. Il espérait de même que Hiss ne l'entendrait pas dans ce moment de vulnérabilité.
- Je suis heureux de t'avoir rencontré, Hiss. Je suis heureux que tu aies été là. Que tu m'aies vu comme je suis. Et de cette courte existence, je ne retiens que les instants à tes côtés. J'aurais aimé plus. J'aurais aimé ailleurs. J'aurais aimé que rien de tout ça n'existe. Ni la faim, ni la peur, ni la souffrance. J'aurais aimé que l'on puisse continuer. Parce que tout ça n'a aucun sens. Tout ça n'aurait jamais du arriver. Imagine un monde où il n'y a ni Voyeur, ni Être, ni Chose. Un monde où, finalement, on existerait, nous, en tant qu'être. Pas en tant que fuyard. Je rêve de cette paix, à cet instant. Cet instant où plus rien ne compte. Parce que cette paix est tout ce qui devrait compter. Pas de savoir où nous dormirons pour ne pas nous faire dévorer. Quelle importance ? Pas de savoir comme nous mourrons ? Pourquoi y penserais-t-on ? Nous n'avons pas à souffrir. Nous n'avons pas à mourir. J'espère, au moins, que ce que nous méritons est ailleurs. J'espère que ce monde où la guerre est sans fin connaîtra un jour cette paix. Et qu'il redeviendra un monde où il fait bon vivre. Et j'espère qu'à ce moment, je serais près de toi, Hiss. Parce que, là, maintenant, tout de suite, à cet instant précis, il n'y a que toi qui compte. Alors, je t'en conjure, ne meurs pas.

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Ven 5 Aoû 2016 - 9:52

Le murmure d'un homme qui se tient au bord de sa vie fera alors pencher le sort dans une direction différente de ce qui l'attendait...

Le hasard tirera l'une des six cartes, chacune représentant un chemin pouvant faire évoluer la situation actuelle.

1 : Roi de trèfle.
2 : Roi de cœur.
3 : Dame de carreau.
4 : Valet de pique.
5 : Trois de pique.
6 : Deux de trèfle.


***


La dame de carreau est clémente.

Deux femmes firent soudainement irruption devant les deux êtres au sol. Personne ne les avait entendu approcher. L'une des deux femmes avait une chevelure rousse sombre et des yeux noisette, elle avait un visage très harmonieux et une force considérable dans le fond des pupilles. Bien qu'elle soit plus frêle et chétive que sa camarade, elle semblait bien plus confiante et déterminée.

Sa camarade en question avait les cheveux noirs et les yeux marrons, elle était bien en chair et semblait avoir du mal à se déplacer rapidement mais sa corpulence massive ne manquait pas d'impressionner ses adversaires. Elle paraissait moins fiable et forte, intérieurement, que sa voisine, et sa manière tremblante de tenir son arme trahissait son manque de confiance.

- Partez. fit la rousse en direction des guetteurs.

Les armes des deux femmes étaient rudimentaires. Des cailloux légèrement taillés en pointe, rien de plus. De même, les habits de fortune qui couvraient leur corps n'étaient pas très solides, formés de végétaux variés. On pouvait ainsi deviner qu'elles n'avaient pas passé plus de quelques jours dans cette vallée.

Les deux monstres, se trouvant à présent à deux contre quatre, semblaient déstabilisés. Ils reculaient petit à petit, n'osant plus s'approcher davantage.

Plusieurs instants passèrent, sans un bruit autre que celui de la pluie, et, bientôt, les deux guetteurs s'en allèrent en courant, laissant les quatre hommes se réjouir de leur victoire.

HRP:
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Ven 5 Aoû 2016 - 9:52

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Hiss
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Ven 5 Aoû 2016 - 15:33

La blonde ne voyait plus rien, et ne comprenais pas grand chose de plus. Elle sentait la peau brûlante de Staz contre la sienne, et le corps de son ami lui bloquait la vue. 

Hiss l'avait vu sauter sur le deuxième monstre, qui alors arrivait sur elle. Elle avait aperçu la pointe entrer dans les chaires de son ennemi, et le corps de Staz tomber devant elle. 

Elle avait peur, vraiment peur. Toute sa rage l'avait abandonnée. Deux fois, son compagnon s'était sacrifié. Et elle avait du mal à bouger, un liquide poisseux dégoulinant partout autour d'elle. Tout ce qu'elle touchait avait une texture hideuse, et elle se lamenta de mourir dans de telles conditions. Mais si Staz mourrait, finalement, qu'allait il lui rester? De la peine et des remords? De la colère? De la souffrance. Inconsciemment, Hiss avait lâché l'affaire. Jusqu'à ce que le corps chaud du grisonnant l'enveloppe, et qu'elle entende ces mots :

"Hiss, je te promet que tout va bien se passer. Alors, aie confiance."

Elle avait fermé les yeux. Staz disait quelque chose, mais ça ne ressemblait pas à des mots. La blonde ne percevait qu'une sorte de bruits d'ailes et de feuillages, de vrombissements d'insectes. Les yeux fermés, elle se souvint de la Forêt, de tout ses bruits, de la sensation de l'écorce rêche contre ses paumes et des fougères sur ses mollets. Elle se revit, perchée entre les branches et sifflant contre la brise, et combien ça avait pu être agréable. L'odeur de la résine et de l'humus lui monta dans les narines, le parfum de la Forêt humide et de ses habitants. 

Tout son corps s'était détendu. Il lui semblait que cela faisait une éternité qu'elle était là, sa peau soudée à celle de Staz. Lorsque le silence se fit, elle ouvrit les yeux. Sa main était posée sur le genou de son ami, et elle ne vit que la fuite des monstres. Hiss ne comprenait rien. Elle esquissa le mouvement de se relever, en tentant de masquer sa douleur, et eut un vertige une fois sur pieds. Deux femmes étaient là, et s'approchaient d'eux.

"Qui êtes vous?"

Elle avait tout de suite insulté mentalement sa voix pâle et fluette. Bien qu'elle eusse cherché la compagnie d'autres humains les jours précédents, maintenant qu'il y avait Staz tout le reste semblait être une menace. Et comment avaient elles fait pour faire fuir ces saloperies? 

Hiss se retourna vers son compagnon, une boule au ventre et le cœur au bord des lèvres, à cause de son entaille.

"Staz, ça va?"

Elle devait avoir une sale gueule, vu la sueur qu'elle sentait perler sur ses tempes et son nez.

"Vous n'avez rien?"

Hiss tourna la tête vers cette voix nouvelle. C'est la brune costaude qui avait parlé. Elle tenait une pierre taillé dans la main, et bien qu'elle eu un physique à broyer les côte de Hiss sans effort, son visage trahissait de la crainte et du soulagement. Elle se retournait régulièrement pour voir si les monstres ne revenaient pas, mais regardait la blonde et son ami avec une réelle compassion.

Pour l'autre femme par contre, Hiss eu la gorge sèche. La rousse était belle et puissante. Elle la regardait dans les yeux sans sourciller et le cœur de la blonde eut un lâché quand elle se senti encore plus à nu qu'elle ne l'était déjà. Elle releva le menton, gênée de craindre quelqu'un de plus petite qu'elle, fière de ses propres forces - qui commençaient cependant à sérieusement fléchir. Elle ne quittait pas son regard quand elle prononça ses mots.

"Qui êtes vous? Pourquoi se sont ils enfuis?"

Sa jambe tremblait terriblement, et elle se mordit la langue en essayant de contrôler son propre vacillement. 
Des points noirs apparurent devant ses yeux, et elle secoua la tête pour les chasser, avant de se rassoir. Elle avait l'impression de faire une concession à son interlocutrice, mais rester debout voulait dire tomber dans les vappes, et c'était hors de question.

"Je m'appelle Aël. Voici Halya."

C'était la rousse qui avait parlé, d'une voix suave et fière. Ses yeux brûlaient de fierté, et Hiss se detestait d'être dans cet état pitoyable. Elle aurait voulu montrer qu'elle était tout sauf faible. Cependant son corps l'empêcha de bouger, et elle ne put que serrer des maxillaires, en tenant fermement sa lance contre sa paume. 

"Vous n'avez plus rien à craindre, ils ne reviendront pas ! "

Cette fois, c'était la dite Halya qui avait parlé, et Hiss la jaugea froidement. La brune avait un visage rassurant et un léger sourire plutôt avenant. 

La blonde eut la nausée, et ferma les yeux un long moment. Elle avait des sueurs froides et la sensation poisseuse était de nouveau la. Elle sentait son sang couler contre sa peau. Elle s'en voulait, en voulait aux monstres, en voulait au monde entier. Mais c'était fini. Elle se répéta en boucle cette phrase : c'est fini, c'est fini, fini, fini... 

Elle n'avait pas a être désagréable avec ces femmes, elle le savait, mais son cerveau s’empâtait dans les instants horribles qui avaient eu lieu avant leur arrivée. Elle serra des dents, un peu plus encore, avant de rouvrir les yeux et de fixer Aël dans les yeux.

"Merci. Hiss, c'est moi, et voici Staz." 
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Ven 5 Aoû 2016 - 23:22


Le silence se fit lourd. Une seconde. Deux seconde.
- Partez !
Staz sursauta, et rouvrit les yeux. Il les avait fermés pendant son murmure, sans même s'en rendre compte, et accentué son étreinte autour de Hiss. Hiss, son point d'ancrage dans ce monde trop rude. Elle était là, dans ses bras. Il la serrait contre lui ? Il la lâcha, gêné, écarlate, et recula. Devant lui, une femme. Non deux. Qui ne ressemblaient vraiment pas à Hiss. La première avait des cheveux rougeoyants qui tombaient en ondulant sur ses épaules, des épaules fortes de femme forte. Elle regardait au loin, quelque chose qui s'éloignait. L'autre était brune, et avait un physique terrifiant. Enfin, pas terrifiant au sens où elle faisait peur. Elle était juste physiquement forte, et sa silhouette devait d'ailleurs faire hésiter plus d'un Voyeur. Elle cachait une force incroyable, même si elle se mouvait sans grâce.

Et soudain, Staz, toujours au sol, revint sur terre. Ces deux femmes n'étaient pas là. Ces deux femmes se tenaient à la place où se ruaient tout à l'heure deux Voyeurs. Deux monstres ignobles. Il se rappelait parfaitement. Et il avait murmuré. Comme une prière adressée à lui-même. Pour que Hiss vive. Et Hiss vivait. Sa prière avait été entendue. Et quelqu'un, ou quelque chose, avait envoyé ces deux femmes. Qui avaient fait fuir les Voyeurs blessés.
Le jeune homme était encore à terre quand Hiss se releva. Et il lut sur son visage une grande douleur. En effet, une longue entaille qui avait l'air profonde lui barrait la hanche. La griffure. Staz se mordit la langue en la voyant se lever. Le sang coulait, coulait encore de sa plaie. Il fallait la soigner. Recoudre la plaie. Mais avec quoi ? Un os et des boyaux ? Pitié, non. Pire, il n'y avait pas. Il faudrait sans doute se contenter de bander la plaie fermement avec des feuilles, grandes feuilles, et nettoyer souvent. Une grande cicatrice, qu'elle allait avoir.
Staz ne bougea pas quand Hiss interrogea les femmes sur un ton sanglant. Et il comprenait que cette femme digne qu'il connaissait souffrait de cette intrusion. Une intrusion qui blessait sa fierté. Sans doute pensait-elle qu'ils auraient pu s'en sortir seuls ... Mais Staz savait. Il comprenait. Ces femmes n'étaient pas là par hasard. Elles étaient là pour les sauver. Et pas de leur plein gré. Quelqu'un avait fait passer leur route par ici. Ce quelqu'un qui avait entendu sa prière.

Quand Hiss lui demanda si ça allait, il se contenta de hocher la tête, comme s'il avait ... perdu la voix. Il restait sur le sol, à observer la scène d'un air perdu.

C'était lui qui avait changé l'Histoire. Par un murmure, une prière. Etait-il capable de recommencer ?

Hiss se rassit, complètement terrassée. Elle devait souffrir le martyr. L'adrénaline l'empêchait lui-même de sentir la douleur de sa cheville brisée. Elle semblait complètement déstabilisée elle aussi. Assise comme elle était, Staz la fixa longuement, plongeant ses yeux dans les siens. Peu importe ce que disait les autres, il ne la lâchait pas du regard.
Il soupira, et se leva à son tour.
- Peu importe les pourquoi et les comment. Nous devons bouger d'ici. Les bois seront plus sûrs.
Il jeta son baluchon désormais détaché du bâton dans les bras d'Aël, en lui disant d'une voix aussi assurée que possible.
- Il faut porter ça. On a ici de quoi manger ce soir, si on arrive à faire un feu.
Puis, se tournant vers Hiss, il dit avec un sourire :
- Quant à toi ...
D'un geste sûr, il la saisit par les épaules, et la porta jusque dans ses bras. Il la portait comme une princesse, ou un bébé, au choix, et passa les bras de la belle autour de son cou.
- Tu es privée de marche pour aujourd'hui.
Il lui fit son plus beau sourire, sachant parfaitement qu'il blesserait sans doute son estime. Alors que les deux femmes étrangères ouvrirent la marche, il baissa la voix et lui dit en chuchotant :
- Ta blessure est profonde, il ne faut pas la prendre à la légère. Ma cheville ne me fait pas si mal. Et puis, si tu bouges trop, tu pourrais ouvrir d'avantage la blessure et aggraver ton cas.
Il la fixa en marchant, allongée dans ses bras et repris d'un ton courroucé :
- Tu aurais du courir sans te retourner ... Tu as pris des risques pour rien. Mais ... Merci d'être en vie. Et merci d'avoir sauvé la mienne. Je te dois cette dette. Je soignerai ta plaie.
Et, d'un sourire, il reprit la marche.



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Sam 6 Aoû 2016 - 14:32

La blonde avait vu Staz se lever en parlant, mais malgré ses efforts de concentration, elle ne put comprendre clairement ce qu'il avait dit. Tout ce qu'elle déduisait, c'est qu'il avait pris les rênes. De nouveau, des points noirs vinrent danser devant ses yeux, et Hiss refoula du mieux qu'elle put ses tremblements. Elle avait froid, la pluie était fine mais continuait de venir lécher son corps, se mêlant à sa sueur. 

Alors qu'elle avait fermé les yeux, elle senti soudain des mains se poser sur elle, et la soulever. Elle sursauta 
brusquement et Vit le visage de Staz en face du sien, son sourire et ses yeux bleus rivés dans les siens.

"Tu es privée de marche pour aujourd'hui."

Tout d'abord, elle peina à réagir. Comment était elle tout d'un coup dans les bras de son ami? Et pourquoi faisait il ça? Son cerveau n'assimilait rien correctement, et elle était très lente à la détente. 

Quand elle comprit réellement, elle poussa un grognement et tenta d'articuler quelque chose, mais Staz la coupa. 

"Ta blessure est profonde, il ne faut pas la prendre à la légère. Ma cheville ne me fait pas si mal. Et puis, si tu bouges trop, tu pourrais ouvrir d'avantage la blessure et aggraver ton cas."

Hiss le regardait, sourcils froncés, l'air de dire qu'elle n'était pas une fillette. Elle essaya d'afficher une moue boudeuse, et réussi probablement à grimacer. Ce que cette situation l'agaçait ! Ce n'est pas qu'elle ne voulait pas de l'aide de Staz, mais elle ne voulait pas être un poids non plus. Il embraya, un air plus sévère se peignant sur son visage.

"Tu aurais du courir sans te retourner ... Tu as pris des risques pour rien. Mais ... Merci d'être en vie. Et merci d'avoir sauvé la mienne. Je te dois cette dette. Je soignerai ta plaie."

La fin de sa phrase s'était terminée avait un beau sourire, et Hiss rosit -rougir étant impossible dans son état, avant de détourner le regard, faible sourire sur les lèvres. 

"Idiot..."

Ils ne dirent plus un mots pendant longtemps. Hiss Fermait les yeux, la plupart du temps, son état n'allant pas en s'arrangeant. Elle n'essayait plus vraiment de dissimuler sa souffrance, la fatigue ayant pris le dessus. Elle lançait des regards vers Staz et lui tendait des sourires - si tenté que cela ressemble vraiment à des sourires, et cru perdre connaissance sans savoir si cela avait duré très longtemps. Il pleuvait toujours, mais cette eau ne lui faisait pas de bien. Elle rêvait d'une grosse fourrure bien chaude et sèche, dans laquelle s'enrouler et s'endormir enfin. Lorsqu'ils arrivèrent à destination, Staz était éreinté, la blonde le voyait. Il serrait des dents, et Hiss s'en voulut de lui faire subir davantages de souffrances. 

La rousse entra tout d'un coup dans son champ de vision, l'air toujours aussi fière et forte - Hiss la detestait, à ce moment, et sans un regard pour elle, parla a son ami d'un endroit caché, si elle comprenait bien. Le reste lui échappa, et elle ferma les yeux. 

Elle ne les rouvrit que bien plus tard, et quelque chose était au dessus d'elle. Son corps la brûlait, la lançait terriblement. Et la chose se rapprochait de son visage, sans qu'elle n'arriva à l'identifier. 

"Non... Va... Va t'en ! Je... Non!"

Les mots peinaient à sortir de sa bouche, et son corps n'arrivait pas à bouger. Lorsque la chose se colla à son visage, elle perdit encore conscience.


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Sam 6 Aoû 2016 - 15:42

La grimace et la remarque de Hiss le fit rire franchement. Il sourit, la regarda fermer les yeux et admira une seconde ce visage contrit de fatigue et de douleur. Il aurait aimé lui parler un peu plus amplement, mais elle devait se reposer. Ses bras n'étaient peut-être pas le meilleur endroit pour ça, mais c'était déjà mieux que rien.

Sans un mot, les quatre jeunes gens se mirent en route. La marche fut compliquée pour Staz. Sa cheville lui faisait plus mal à chaque pas, mais, enfonçant ses dents dans sa langue pour ne pas pleurnicher pitoyablement, il tâcha de n'en rien montrer. Il jetait régulièrement des regards à la femme qu'il portait, guettant des signes de réveil. Aël et Halya marchaient vers la lisière des bois sans un mot, mais Halya lui jetait de temps en temps des regards compatissant. Il haussa rudement les épaules, et guetta l'horizon. Ils n'avaient que quelques kilomètres à faire. Peut-être quatre, mais pas plus. Et toutes les cinq minutes, Aël se retournait d'un air sérieux, sans doute par lui demander si elle pouvait le relayer, mais elle n'avait pas le temps de poser la question, car en voyant l'air déterminé de Staz, elle ravalait sa langue et reprenait la marche.

Une fois à l'orée du bois, ils marchèrent encore quelques dizaines de minutes pour atteindre une clairière clairsemée de petits arbres. Le lac n'était qu'à une dizaine de mètres.
Staz était franchement exténuée. Il n'en pouvait plus, et marcher encore n'arrangeait rien. La mâchoire serrée, il s'approcha d'un gros chêne, et posa Hiss à son pied, couchée dans l'herbe. La jeune femme poussa un gémissement de douleur, et ouvrit les yeux délicatement, pour fixer longuement son porteur. Celui-ci se releva, avec un geste d'apaisement, et l'admira rapidement, ainsi étendue nue dans l'herbe grasse. Il détourna bien vite le regard pour voir une rousse s'approcher de lui, l'oeil vif.
- On fait quoi maintenant ?
Elle avait l'air de ne pas avoir vraiment apprécié le ton un peu commanditaire de tout à l'heure, mais qu'importe.
- Elle a pas l'air en forme, ta copine. La plaie est nette, mais va vite s'infecter si ...
Il fronça les sourcils, et se baissa pour chasser une mèche du visage de Hiss, qui déjà sombrait à nouveau.
- Si on ne s'en occupe pas. Mais je m'en occupe. Pendant ce temps, ce serait bien si vous pouviez démarrer un feu, si vous trouvez un coin sec.
La rousse hocha la tête, et la brune revint vers eux en trottinant.
- J'ai fait le tour, y'a pas l'air d'avoir grand chose, mais tant mieux !
Elle frissonna.
- Mais le soleil ne va pas tarder à se coucher, et on se sera plus en sécurité. Mettons nous au boulot.
Staz hocha la tête, la mine fermée. Il fallait aussi qu'il s'occupe de sa propre cheville.

Il s'approcha de Hiss, et la reprit dans ses bras. Elle était inconsciente. Il posa sa main sur son front humide, et le trouva bouillant de fièvre. C'était préoccupant. Il fronça les sourcils, et l'amena près de l'eau. L'eau froide du lac s'égaya de quelques poissons quand il mit les pieds dans l'eau.
C'est à ce moment, qu'il avançait sa main vers son visage alors qu'il l'avait posé sur le rivage, qu'elle se réveilla. S'agita, se débattit. Mais déjà sa tête parti en arrière, la bouche béante, et son esprit se réfugiant dans le pays des rêves.
Il soupira, avant de poser à nouveau une main mouillée sur son front pour la rafraîchir. Ce n'était pas si mal, finalement, si elle dormait. Ou comatait. Parce qu'il allait faire quelque chose de plutôt douloureux.
Staz prit son courage à deux mains, et, saisissant de l'eau entre ses mains en coupe, lava la plaie béante. Elle était nette, les chairs coupées en deux. Mais elle pouvait s'infecter à tout moment. Il fallait laver la plaie, qui était recouverte de poussières, de terres, de boues.

Il prit une décision étrange. Saisissant le corps inerte de Hiss par les épaules, il décida de l'imerger complètement. De lui faire goûter à cet élément qui lui plaisait tant, à lui.
La pluie continuait à tomber sur son visage, quand, serrant le corps de la jeune fille contre lui, le dos contre son torse, un bras passé autour de son ventre, il s'avança jusqu'à la taille dans l'eau. Il continua à reculer, jusqu'à sentir l'eau grimper sur son torse, le long de son corps, le bercer de fraîcheur. Une fraîcheur qui ferait tomber la fièvre.
Il raffermit sa prise sur la belle, et allongea son corps dans l'eau, en la portant à nouveau comme une princesse. Il étendit son corps, et la belle se retrouva à flotter dans ses bras, au dessus des eaux grises. Et Staz soupira, laissant les petits poissons se faufiler dans cette eau entre ses pieds. Cette eau qui voulut la noyer, qui soulageait sa cheville maintenant. Et qui reposait son coeur faillible. Un milieu bien paisible.
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Sam 6 Aoû 2016 - 19:15

Hiss fixait le plafond de feuilles, à quelques mètres au dessus d'elle. Contrairement à d'habitude, les arbres étaient rayonnants, et toutes les couleurs ressortaient nettement, ce qui donnait à la scène un côté douillet et apaisant. Des oiseaux chantaient, la haut, et la blonde les écoutait, alors qu'elle même était allongée par terre, sur un tapis de mousse. Elle se sentait bien, si bien qu'elle ne voulait pas se lever. Et puis, pour quoi faire? Tout était si beau, autant en profiter.

Tout d'un coup la lumière changea. Elle n'était plus douce comme avant, mais agressive, mortelle, et terne à la fois. La température grimpa soudainement, et plus aucun oiseau ne se faisait entendre. Hiss s'assit et aperçu un rayonnement orangée, un peu plus loin. Puis, ce rayonnement se propagea, et tout d'un coup elle comprit : la Forêt brûlait.

Elle bondit, mais ses pieds étaient bloqués dans la mousse au sol, qui était devenir noire, épaisse et visqueuse. Elle ne pouvait plus partir. Son cœur battait à ses tempes, et elle cherchait désespérément à retirer ses pieds de la dedans, et ses mains furent bientôt enduites de liquide poisseux et sombre comme la nuit. Elle chercha un moyen de s'enfuir, regardant partout autour d'elle, le corps en feu et de grosses gouttes de sueur coulant sur sa peau.

Quelque chose bougea dans sa vision périphérique, c'était quelque part dans son dos. Puis une autre silhouette se profila devant elle, et dix autres choses bougèrent autour d'elle. Elle les reconnaissait. C'était des saloperies noires, arborant leur masque blanc si répugnant. Il se déplaçaient lentement, tournant autour d'elle, comme pour jouer avec une proie. Un cri retenti, mais aucun des monstres n'y fit attention. Elle paniquait, mais restait complètement paralysée. Sa voix n'était plus, son corps tremblait de peur, ses mains s'affolait, et ses yeux roulaient dans tout les sens, attendant une attaque. Puis ils se posèrent sur quelque chose de pâle, a cinq pas d'elle. Un autre cri lui monta aux oreilles, et Hiss sut qu'il provenait de cette chose, qu'elle eut d'abord du mal a identifier, puis qu'elle reconnu brusquement.

C'était Staz. Il était agenouillée au sol, ensanglanté, tremblant. Et elle ne pouvait toujours pas bouger. Elle sentit des larmes rouler sur ses joues, et ne pouvait s'empêcher de fixer son compagnon, qui semblait transi de terreur et de douleur. La blonde ne pouvait rien faire, et la température montait toujours, et les monstres se resserraient autour d'eux. Hiss voulu hurler, mais elle ne sut pas si elle avait réussi ou non.

Des torrents d'eau tombèrent tout d'un coup du ciel, venant éteindre l'eau et faire disparaître tout ce qui se trouvait autour d'elle, Staz y comprit, dans un magma de brouillard épais. Son corps se rafraîchit en même temps que l'atmosphère, mais ce n'était pas trop froid. Juste, bien.

Elle se détendit, et son corps se remit en marche. L'eau continuait de tomber du ciel, comme si c'était le Lac qu'on renversait sur la Forêt. Heureusement, les arbres la protégeaient des trombes d'eau. Elle cria le nom de Staz, alors que ses mollets baignaient dans les remous de la pluie tombée. Le niveau montait progressivement, mais Hiss ne se sentait pas en danger. Cette eau était salvatrice.

Elle commença à nager, appelant toujours son ami. Le niveau doubla la cime des arbres, et la pluie se fit plus fine. La lumière redevint apaisante, et la blonde nageait vers on ne sait ou. Puis quelque chose lui toucha la jambe, et elle se retourna pour voir Staz, tout sourire, nageant à ses côté. Elle lui sauta dans les bras, la plus heureuse de l'univers, dans cet univers d'eau calme.

"Staz!"

Elle ouvrit les yeux. Et le vit, au dessus d'elle. Il lui souriait, cet homme qu'elle n'avait rencontré qu'aujourd'hui, de son sourire qu'elle connaissait à peine mais qu'elle aimait déjà, avec ses  yeux bleus gris apaisants. Et Hiss fit a peu près ce qu'elle avait fait dans son rêve : elle agrippa Staz, ses longs bras serrant son corps et sa tête lovée dans son cou. Elle souffrait toujours, mais l'eau l'avait ragaillardie et sa fièvre avait un peu chuté.
Sans dire pour autant qu'elle pétait le feu, la blonde se sentit quand même mieux qu'avant.

Elle se dégagea soudain, tentant de faire le moins de gestes brusques possible.

"Et ta cheville? Tu es fou de m'avoir portée comme ça, les autres auraient pu t'aider!"

Sa vision vacilla quelque peu et elle porta la main a sa tête. Rester calme. Elle se replongea dans l'eau jusqu'au menton, la main agrippée au bras de Staz. Elle soupira, grimaça un peu, puis regarda encore le grisonnant dans les yeux.

"Il faut qu'on aille soigner nos plaies, je pense. Et manger. J'ai une dalle..."


Elle s'avança vers la berge, assez lentement, et chercha des yeux les deux femmes. Elle avait déjà oublié leur noms. Elle se souvenait juste de son ton sec et désagréable, quand elles étaient arrivées. Elle les vit rassemblées devant un tas de bois, tentant de l'allumer péniblement. L'endroit était protégé de la pluie par de lourdes branches, et Hiss vint s’asseoir auprès d'elles en refoulant un gémissement. La rousse tapait deux pierres l'une contre l'autre, les sourcils légèrement froncés et une lueur indéchiffrable dans les yeux. La brune agençait méticuleusement le tas de petit bois, de façon à ce que l'allume feu répartisse équitablement les flammes. Tout d'un coup, il y eu une étincelle, et le feu prit. De toutes petites flammes s'élevèrent, et la rousse souffla doucement dessus pour les faire se propager.

Hiss se souvint de son rêve et détourna la tête. Elle se pencha vers sa hanche, en grimaçant. L'entaille était nette, mais profonde. Staz avait du la nettoyer, car les chaires étaient roses violacées et seul un fin filet de sang courait tranquillement de la plaie. Il faudrait recoudre, mais l'idée de se planter des os de loup dans la peau ne la tentait pas. Et puis, avec quoi allait elle souder la peau? Aucune idée.

"Je suis désolée, pour tout à l'heure. Je crois que j'étais trop sur le vif pour être aimable. Merci encore de nous avoir sauvés, c'était moins une..."

La brune lui sourit calmement.

"Pas de problème. C'est Aël qui vous a vus."

Hiss tourna sa tête vers ladite Aël. La rousse s'occupait consciencieusement du feu qui avait commencé à bien prendre. Sans la regarder, elle dit de sa voix suave :

"C'était un sacré coup de chance, c'est tout. Ils détestent qu'on soit plus nombreux."

La blonde sourit, les yeux plongés dans l'observation des flammes.


"Un sacré coup de chance..."
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Lun 8 Aoû 2016 - 23:53

Staz resta quelques minutes là, dans l'eau, à se rendre compte que cet élément était le sien. Il se sentait bien dans ce liquide si froid, si doux, où il pouvait se mouvoir hors du monde, hors du temps. Là, dans la fraîcheur du lac, il se sentait comme ... immortel. Rien ne pouvait lui arriver. Il savait bien que cette invincibilité n'était qu'illusoire, mais qu'importe ? Elle lui permettait de vivre, de rester lui-même dans ce monde de barges.

Hiss était là, elle aussi. A mi-chemin entre la conscience et le rêve, son corps flottait dans l'eau inerte, et son souffle faisait naître des petites vaguelettes qui s'égayaient autour d'elle. Mine de rien, cette journée avait été éprouvante pour l'un comme pour l'autre. Il s'était réveillé garçon noyé, et le voilà homme nageant. Il avait peur, très peur de ce qui allait arriver. Il ne savait vraiment pas ce qu'il devait faire, mais à cet instant, ses pensées allaient vers ailleurs.
Il n'y a rien au-delà.
Cette phrase résonnait dans sa tête, et l'Être semblait en rire encore. Mais l'Être, il ne l'entendait plus, pour le moment.
Il se mit alors à réfléchir à la situation actuelle.
Il était seul, et Hiss était arrivée, suivie par deux autres femmes. Leur groupe était donc actuellement constitué de quatre personnes. Aël semblait plutôt douée pour la chasse, et rusée. Hayla, quant-à-elle, faisait preuve d'une force remarquable, et serait sans doute d'une grande aide pour tous les travaux, que ce soit de force, ou de minutie. Finalement, Hiss était là, elle aussi. Toujours vivante. Elle avait une très bonne capacité de réflexion, et un courage sans faille. Et puis, Staz ne voulait pas qu'elle parte. Toutes ces aventures dans cette journée l'avait lié à elle comme à une petite soeur dont il fallait prendre soin. Quoiqu'il n'avait jamais vraiment eu de soeur, alors il le supposait.

Alors qu'il posait son regard perdu sur son doux visage, celui-ci s'anima soudainement, et ses grands yeux d'ébènes s'ouvrirent, étonnés.
- Staz !
Il sursauta, lui adressa son plus beau sourire alors qu'elle l'entourait de ses bras. Hiss était de retour. Il ferma sagement ses bras autour de sa taille, et la laissa se blottir dans son cou.
- Rebonjour, toi ...
Déjà elle s'éloignait, et parlait, parlait, alors qu'il captait plus ou moins ce qu'elle disait, perturbé par la douceur âpre de l'eau sur sa propre peau. Il avait le regard fixé sur la plaie, qui laissait toujours couler un petit filet de sang dans l'eau claire du lac.
Il la suivit sans un mot sur la berge, grimaçant quand le froid quitta sa cheville et que la douleur revint.
Pendant ce temps, les deux filles s'étaient bien attelées à leur tâche, si bien même que quand ils arrivaient, une petite flamme lécha le bois humide, et émit un crépitement fort rassurant.

Il ne prêta qu'une oreille distraite à la discussion des femmes, pour commencer à ouvrir le baluchon sous les yeux étonnés de Halya qui ne le quittaient pas.
- C'est sérieux ? T'as vraiment ... de la viande ? Fraîche ?
Staz lui adressa un sourire aimable.
- De la viande de loup, abattu ce jour. Il a voulu me manger, mais c'est moi qui le mangerait, je crois.
Il avait récolté une petite série de branches, sur lesquelles il empala un à un les morceaux de viande épais. Il les renifla les uns après les autres, s'assura de ne trouver aucun bestiaux à l'intérieur de la peau, puis fini par planter les piques à viande au dessus du feu qui embrasait son regard.
- Vous comptez rester ?
Halya lança un long regard à Aël, qui se leva d'un air déterminé.
- On cherchait quelques individus avec lesquels former un groupe pour mieux survivre et s'entraider.
- Et on vous convient ?
Aël eut une expression entre l'étonnement et l'inquiétude, avant de se ressaisir et d'affirmer fermement :
- Nous resterons si vous voulez bien que nous restons. Nous ne voulons pas déranger.
Elle eut un regard étrange vers Hiss, Hiss que Staz fixait à son tour d'un air inquiet, tout en déclarant :
- Je suppose que ce n'est pas une si mauvaise idée. Quatre paires de mains ne seront pas de trop pour construire de quoi survivre.
Il jeta un oeil à la viande, et en saisit un pique. L'odeur qu'elle dégageait fit gronder son estomac, et il avala le morceau en veillant précautionneusement à en savourer chaque bouchée. Le jus dégoulinait le long de son menton, et lorsqu'il eut fini, il se lécha les doigts pour savourer encore ce goût parfait.
- Espérons que ce ne soit pas le dernier repas de viande que nous offre la nature.
Staz avait dit cette phrase d'un ton bas, et leva les yeux vers le ciel qui se teintait de rose et de orange. Il soupira en songeant à nouveau à ce miracle, et se leva, en saisissant la fourrure du loup.
-Je vais aller la nettoyer au lac pour éviter qu'elle ne s'abîme.
Et d'un pas lent, presque las, il se dirigea vers l'eau. Il s'y agenouilla, seul, et frotta la peau pour en enlever les morceaux de chairs, et la rendre lisse.

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Mar 9 Aoû 2016 - 13:01

Hiss regardait les mains de Staz qui s'affairait à préparer la viande. L'odeur de la nourriture cuite lui fit un effet bœuf : elle était impatiente de manger. Cependant, elle ne bougea pas avant que Staz en eu mangé en premier. Elle savait que la viande était destinée à être partagée, mais il n'en restait pas moins que c'était le grisonnant qui avait eu le loup.

Quand elle perçut les mots de Staz, adressés aux deux autres femmes, Hiss se tendit mais n'esquissa pas un geste. Elle senti le regard des autres posé sur elle, et releva la tête dans un sourire énigmatique. Elle attendit quelques secondes après les paroles de son ami pour déclarer :

"On va former une fine équipe, tous."

Et elle le pensait vraiment. Étrangement, elle était moins à l'aise avec les femmes qu'elle avait pu l'être avec les rares hommes qu'elle avait rencontré, et elle ne comprenait pas bien pourquoi. Mais elle se doutait que ça devait être une sorte de bataille féminine e instinctive.

Elle tiqua en y pensant, n'aimant pas vraiment subir ses pulsions hormonales sans pouvoir les contrôler. Staz s'éloigna pour aller laver sa peau de loup, et elle se retrouva seule avec ses nouvelles compagnes de route.

Elle commença à parler en se penchant pour récupérer un morceau de viande, remarquant que Aël et Halya - elle s'était brusquement souvenu de son nom, un peu plus tôt - attendirent ce geste pour piocher elles même dans la nourriture.

"Dites, vous pourrez m'apprendre à fabriquer des vêtements comme les vôtres? Être à poil me dérange pas spécialement mais ça fait très sauvageon. Et puis les nuits sont fraîches."

Les deux femmes sourirent à ce propos.

"Oui, on fera ça demain si tu veux. Par contre il va falloir bander ta plaie, ça risque de s'infecter."

Hiss n'avait pas oublié la blessure, qui la lançait toujours et bloquait la plupart de ses mouvements. Elle transpirait toujours beaucoup, et se doutait que la fièvre allait remonter. Elle grimaça.

"Oui, je sais bien. Je vais avoir besoin d'aide, j'imagine."

Elle n'était pas douillette, mais cette blessure était out de même profonde et risquait de lui poser de sérieux problèmes. L'idéal serait de recoudre, mais comment?

"Vous pensez qu'on pourrait recoudre ça? Je veux dire, on à récupéré plein de trucs sur la dépouille du loup, et j'ai moi même deux trois restes de chevreuil."

C'est Halya qui se leva pour venir examiner la hanche de la blonde. Hiss se tourna délicatement pour mettre sa plaie à la lumière des flammes. La brune posa délicatement ses doigts sur la peau d'albâtre et fronça les sourcils en réfléchissant.

"Au moins, elle est propre. Recoudre serait l'idéal, mais avec quoi? On va te charcuter la peau avec un os taillé en pointe, et on a rien pour faire de quoi tenir les chaires ensemble. Je vais te trouver de quoi faire un pansement."

Hiss l'écoutait parler, et Aël observait la scène en mangeant. La blonde la remercia alors que Halya se levait et s'éloignait vers un arbre feuillu, quelques mètres plus loin.

"D'où vous venez, tout les deux?"

"On s'est rencontré dans la journée, en fait. Staz vient du lac, et moi je me suis réveillée dans les montagnes. J'ai vécu dans les bois, jusqu'à il y a deux jours, ou je suis partie pour trouver des gens."

Hiss avait l'impression que cela faisait une éternité qu'elle était partie de la Forêt. Elle se replongea un peu dans les souvenirs de son Arbre, de la Cité, et du reste.

"Et vous?"

"Halya et moi, on s'est réveillées dans les cavernes, mais je l'ai trouvée quelques temps après avoir émergé ici. On a fureté un peu partout dans le coin, mais les seuls humains qu'on a croisés avant vous semblaient dangereux, on a préféré rester en retrait."

Hiss hocha la tête, pensive. Elle continuèrent la discussion jusqu'à ce qu'Halya revienne avec de grandes feuilles charnues.

"J'ai trouvé ça, ça devrait faire l'affaire. Et j'en ai ramené pour la cheville de Staz aussi."

Elle posa les feuilles près de la blonde, et s'éloigna un moment avant de revenir, les mains chargées d'une boue ocre argileuse. Elle en fit un tas à côté des feuilles et s'appliqua à sa tache.

"Je peux le faire, si tu veux!"

Hiss était un peu gênée, qu'on s'occupe d'elle ainsi. D'abord Staz, puis maintenant Halya, elle n'avait clairement pas l'habitude. La brune lui sourit franchement.

"Laisse, ça ne me gêne pas. Et puis, je vois mieux la plaie que toi alors, reste en place et laisse toi faire."

"Elle sait ce qu'elle fait, elle m'a déjà fait des pansements avant. C'était moins grave que toi mais ça a bien marché."

Hiss se passa la main dans ses cheveux, et serra les mâchoires. La brune était très délicate mais la légère pression de ses doigts sur la feuille qu'elle venait de poser contre la plaie faisait quand même mal. Elle posa ainsi deux feuilles superposées pour recouvrir la plaie, et étala par dessus une couche de boue visqueuse.

"Il faudra le refaire demain, mais en attendant ça protègera ta hanche. Tourne la vers le feu, que la boue sèche plus vite."

Et elle se retourna ensuite pour appeler Staz, lui indiquant qu'il fallait qu'il se soigne.
Hiss changea de position, et replongea ses yeux dans les flammes.

"Ce soir, il faudrait qu'on surveille le campement à tour de rôle. Pour éviter d'avoir de mauvaises surprises. Le feu doit se voir de loin, en plus."

Et clairement, les flammes avaient beau les réconforter et leur donner des forces, si ennemis il y avait, ils devaient déjà les avoir repérés.
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Mer 10 Aoû 2016 - 11:15

Staz était seul, seul sur le bord du lac. Calme. Il écoutait d’une oreille attentive les différents bruits qui l’entouraient. Il était seul mais savait que tout cela n’était qu’une illusion. Des millions de questions envahissaient son esprit, alors qu’il fixait l’eau troublée par la pluie. Derrière lui s’élevaient les voix des femmes, des voix chaudes et pleines de vie. Il avait encore le goût doux du jus de viande sur la langue, et la faim légère continuait de tenailler son estomac, qui en réclamait plus. La viande crue de plus tôt, ni même le sang, n’avait l’air de mettre directement en danger sa vie. Bon, c’était plutôt pas mal.
D’une pierre plate, il passait et repassait la pierre plate qu’il avait trouvé sur la peau pour la débarrasser de toutes ses aspérités. La fourrure douce était posée sur ses genoux, et le faisait frissonner. M’enfin ...
Il soupira. Il ne savait pas trop quoi penser de tout ce qui l’entourait. Etait-ce vraiment la réalité, ou une grande mascarade ? Comment était-ce arrivé ? Que faisait-il, ce jour-là, ce matin-là, dans le lac ? Il avait failli se noyer. S’il s’était noyé, qu’aurait-il advenu de Hiss, Aël et Halya ? Et combien étaient-ils à vivre le même enfer dans cette vallée. Bloqué, comme un élevage de bons petits hommes bientôt mûrs pour la cueillette. Que se passait-il quand ils mourraient ? Quand ils succombaient des griffes d’un monstre, ou de fatigue, ou de faim, ou de froid, ou de blessures mortelles ? Il était blessé, et ce n’était que son premier jour ici.

Et puis, Aël et Halya, était-ce vraiment un coïncidence ?
Il leva les yeux au ciel, et voulu hurler. Il ne le fit pas, car cela mettrait en danger toute sa nouvelle ... Famille ? Famille ? Etait-ce ça, une famille ? Il aurait voulu hurler sa colère au ciel, aux étoiles qui emplissaient petit à petit le ciel qui devenait sombre, si sombre. Au moins aussi sombre que l’eau qui dormait, là, au fond. Quelqu’un, ailleurs, ici, quelque part, avait entendu ses murmures. Entendrait-il ses cris ? Sa haine ? Sa rage envers tout ce monde qui l’entourait et voulait prendre tout ce qu’il avait.
La question de Hiss lui revint dans l’esprit.
« C’est quoi ton animal préféré, Staz ? Genre, celui auquel tu t’identifierais ? Moi je n’arrête pas d’y penser, mais j’hésite vraiment entre une pie ou une belette. Je pense pas que je serais une fourmi, même si je les aime vraiment. Elles comptent trop sur tout le reste de la fourmilière. Je pense être plus indépendantes qu’elles. »
Staz ne put retenir un sourire à cette évocation. Ah, non, vraiment, pas une fourmi. Elle avait du sang de lion, cette femme. Vu la hargne avec laquelle elle était venue à son secours, c’était bien une lionne. Hiss, et son courage, sa fierté. Elle impressionnait vraiment Staz.
Aël serait peut-être ... Une renarde. Rousse, la renarde, mais aussi rusée, futée, et surtout il la savait capable de vivre seule sans aucun problème. Maligne, mais peut-être aussi un peu dangereuse. Que ne ferait-elle pas pour survivre ?
Halya, quant-à-elle, ressemblait à l’ours cueilleur de baies. Un petit ours à lunette, peut-être. Costaud, plein de force, mais timide et effrayé par la bagarre. Du genre à préférer le calme et la patience.
Et lui-même. Staz Le Noyé. Qu’était-il ?
En regardant les étoiles, il tomba, dos contre l’herbe fraîche. Il avait besoin de son groupe. Il serait incapable de résister à la solitude. Mais il voulait surtout les protéger. Hiss la lionne, Aël la renard, et Halya l’ourse à lunettes. Tous ceux qui lui étaient proches. Et hurler aux étoiles. Sans doute était-il un loup. Infiniment lâche, seul, mais suffisamment raisonné pour savoir combattre pour le groupe. Au fond, le loup était un animal sublime, et peut-être ne méritait-il pas ce titre. Un loup était fier, un loup était grand, un loup était fort, un loup était courageux. Un loup était tout ce qu’il n’était pas.

Halya l’appela, et il se leva en soupirant. Le noir était tombé. Le noir et la peur. Il fixait les fourrées d’un oeil effrayé. Il revint près du feu en silence, et s’assit. Halya avait fait un tas d’argile et de feuille, près de lui. Il les regarda d’un air un peu dérangé. Un bandage de feuilles ne lui servirait pas à grand chose. L’argile ferait sans doute dégonfler sa cheville. Il prit donc une bonne poignée de boue argileuse, et se l’appliqua sur la cheville en grimaçant. Il récupéra deux bâtons à peu près droits et grands d’une vingtaine de centimètres, et entendit se faire une atèle de fortune en les plaçant de chaque côté de sa cheville. Il entoura ensuite avec beaucoup de mal ce mécanisme de soin, repoussant l’aide d’Halya d’un air morose, et fini par recouvrir le tout d’une tonne et demi de boue, lui faisait une atèle qui au final lui faisait plus mal à cause de son poids qu’autre chose. Il plaça sa jambe près du feu et chipa un autre bout de viande avec avidité. Il se coucha sur le dos, une fois la nourriture au fond de son ventre, et fixa les étoiles d’un air perdu.
- Je prends le premier tour de garde.
Il ne se sentait vraiment pas de dormir. Vraiment pas du tout. Mais bon. Il guetterait. Il se redressa donc attisant le feu d'un bout de bois, et lança la fourrure toute propre vers Hiss.
- Dors, et couvre toi. Evite de nous attraper une connerie en plus de la fièvre et de la blessure.
Il lui sourit aussi bien qu'il put, mais baissa les yeux. Son sourire devait avoir ressemblé à une grimace. Il n'avait pas le courage de sourire. Pas ce soir.
- On va se relayer à trois. Hiss, tu dois dormir, ton corps a besoin de repos. Ne t'inquiète pas pour nous. Je prend le deuxième tour de garde, Halya à toi le troisième.
Halya se tourna vers Staz.
- Si tu te sens somnolent, réveille-nous, on peut tourner plus souvent. Fais bien attention et guette prudemment.
Un accent d'angoisse avait perlé de sa réflexion, et Staz lui adressa un petit sourire triste.
- Merci, Halya.
Il se leva, et clopina jusqu'à un tronc couché, à deux mètres du feu, où il s'assit. Aël lui jeta un dernier regard, et se pelotonna pour dormir, près de Halya.

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