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Le jour se lève [J19 | Important | PV Arimav]
AuteurMessage
Nev
Membre
Nev
Messages : 20

Jour d'éveil : 17ème jour
Race : Cime
Métier : Guérisseuse (niv. 1)
Groupe : Errants
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Lun 30 Jan 2017 - 19:53

Troisième éveil dans le monde inconnu pour Nev. La veille, elle s’est endormie aux côtés du lac où elle a trouvé le repos. Le sommeil est venu aisément : sa longue marche, rendue difficile par la plaie qui orne toujours sa cuisse, a suffi à lui causer une profonde fatigue. Elle n’a, jusqu’à présent, pas paru peiner à trouver le sommeil, malgré le relatif inconfort de ses nuits passées à même le sol.
Alors qu’elle ouvre les yeux, tout est encore plongé dans une semi-obscurité à travers laquelle son regard ne perce pas totalement. Elle distingue, à peine plus loin, des baies, similaires à celles découvertes la veille. Alors, son estomac se rappelle à elle dans un grognement sonore. Nev se relève vivement, oubliant la blessure sur sa jambe. Elle grimace. L’eau du lac qui a nettoyé la plaie le jour précédent n’a évidemment pas pu effacer pleinement la douleur qui s’empare de son corps à chaque pas. Elle se dirige vers les fruits convoités, en attrape quelques uns, les gobe, tous ronds. Une seconde poignée ; cette fois, elle porte les baies à sa bouche et les mastique, longuement, jusqu’à les réduire en bouillie dans sa bouche. Ce n’est pas la satiété complète, mais le mouvement de la mâchoire la comble un moment.

Alors, elle se décide à retourner vers l’eau. Forte de son apprentissage, elle ôte son pagne et relève ses cheveux, qu’elle fixe sur le sommet de son crâne à l’aide d’une petite branche trouvée au sol. Presque miraculeusement, le simili-chignon semble tenir dans un équilibre précaire sur sa tête. Nev a fait l’expérience de ses longs cheveux à l’étrange teinte bleutée dégoulinant le long de son dos en des coulures froides et aqueuses. Par le froid qui règne ce matin, elle préfère éviter cette sensation désagréable. Un vent glacial balaye sa peau alors qu’elle se dénude. Il suffit presque à la faire renoncer à sa baignade, mais elle n’en fait rien : le contact de l’eau semble avoir permis une nette amélioration de l’état de sa plaie. Rapidement, bien plus rapidement que la veille, sans prendre le temps de réfléchir, Nev s’élance. Elle s’immerge jusqu’à la taille pour prolonger la blessure dans l’eau, et très vite, ressort, saisie par l’intense froideur qui, immédiatement, s’empare de ses jambes.

« Mauvaise idée... » dit-elle à demi-voix pour personne d’autre qu’elle, seule au bord du lac. Désormais, sur la moitié de son corps mouillé, souffle une brise à glacer les os. Elle remet rapidement son pagne et frictionne ses jambes, espérant retrouver une température corporelle plus clémente. Bien vite une idée – un besoin – s’impose à elle : il va lui falloir quelque chose d’un peu plus chaud pour se couvrir.

Elle se met donc en marche, appuyée sur le bâton qui l’accompagne depuis sa chute. Elle pourrait s’en passer désormais, mais s’imagine que cet outil pourrait aussi bien s’employer comme une arme, et décide de le conserver.
Ainsi, Nev s’en va vers la forêt à la recherche d’un vêtement chaud. Son ambition alors est de tuer un animal, se couvrir de sa peau et se nourrir de sa chair. Une première pour elle, qui n'en a aucune expérience. La pénombre laisse peu à peu place à la pâle luminosité d’un ciel entrecoupé de nuages blancs, mais sous les arbres, l’obscurité reste maîtresse. Nev s’applique tout particulièrement à distinguer racines et troncs. Sa rencontre de la veille ne l’a pas laissée indifférente, et elle scrute le moindre son, la moindre voix. Autant le lac lui inspirait la confiance de l’endroit qui soigne ; autant, le bois suscite en elle une perceptible inquiétude.
Sa marche se prolonge. Elle essaye de mémoriser chaque arbre quel croise, le moindre détail. Et pourtant, inévitablement, elle tourne en rond. Nev tente de se faire la plus discrète possible, désireuse de ne se faire remarquer ni des animaux, ni d’éventuels humains. Elle finit par voir se dessiner la silhouette d’une biche, dont elle se dit que la stature pourrait convenir à sa maigre corpulence. Elle reste immobile, accroupie derrière un arbre, et la scrute.

Une branche craque, l’animal s’enfuit. Nev se retourne brutalement à la recherche de la source de ce son. A quelques mètres d’elle, elle le voit : un homme. Elle le détaille silencieusement. Sa stature est moyenne, sa peau très claire, il est maigre et totalement nu. Il ne ressemble en rien aux hommes croisés la veille, et surtout, il est seul.
Nev fronce les sourcils face à cet étrange semblable.

« Tu l’as faite partir. » Déclare-t-elle, laconique.

Elle envisage un instant de poursuivre son chemin, mais n’en fait rien. C’est le premier humain qu’elle croise, qui soit vivant et qui ne montre aucun signe d’animosité. Peut-être l’occasion d’engager un dialogue.

« J’espère que tu sais chasser, il faut en retrouver une. Ça ne te ferait pas de mal non plus. » Lui assène-t-elle, sur le même ton froid que sa précédente prise de parole.
Arimav
Membre
Arimav
Messages : 2

Jour d'éveil : Jour 18
Race : Échoué
Métier : Cuisinier (1)
Groupe : Errants
Fiche de présentation :
Le jour se lève [J19 | Important | PV Arimav] Empty
Mar 31 Jan 2017 - 22:05

Le réveil fut rude, et le sommeil court pour Arimav. Les branchages qui lui avaient cette nuit permis de se couper du vent glacial venaient maintenant chatouiller sa peau, ou plutôt la griffer. Le soleil commençait à peine à traverser la dense barrière végétale formée par les feuilles des arbres de la forêt.
Une fine couche de verglas s'était formé sur la peau de l'homme endormis, engourdissant ses membres et son esprit. Il lui fallu concentrer sa volonté pour enfin se décider à bouger, chacun de ses mouvements occasionnant une douleur aiguë à ses muscles, sa peau semblant se déchirer au fur et à mesure que la couche de glace qui la recouvrait se brisait. Quelques heures de sommeil de plus dans cet état lui auraient certainement été fatales, c'est ce qu'il se dit, prenant soin de bien mémoriser de ne pas se laisser surprendre la nuit prochaine.

Il avait besoin de bouger, de réactiver ses muscles, de réchauffer son corps, de retrouver ses sensations ... Observant les lieux autour de lui, l’Échoué s'activa à effectuer d'abords d'amples mouvements de bras et de jambes, lentement, les rendant de plus en plus rapide et de moins en moins ample, sentant de nouveau la chaleur mais également la fatigue reprendre possession de son corps et de ses muscles.
Soif. Faim. Froid. C'était tout ce qui lui venait à l'esprit, mais alors que hier le cadavre de biche ne l'avait pas tant attiré que cela, il ressentait soudain l'envie pressante de revenir sur ses pas pour voir si le tas de viande et de peau était toujours là. Il s'agirait là d'une source de nourriture efficace et il n'avait même pas besoin de la chasser.
La forêt qui semblait être un abris pour Arimav la veille, semblait soudain bien plus inquiétante, la densité de la végétation l'empêchant de voir au loin, de voir le danger venir.

Arimav pris donc la direction du lac, dans l'espoir d'y retrouver son festin. Alors qu'il marchait prudemment,  il aperçu une forme derrière quelques arbres. Une créature, pratiquement similaire à ce qu'il avait observé de son propre corps dans les reflets du lac. Elle était plus grande que lui, pas plus imposante cependant, elle avait la peau sur les os. Ses cheveux gris ... non ... bleus effacés, étaient long, attachés en boule à l'arrière de son crane, comme noués autour d'un baton. Elle était de dos et semblait observer quelque chose.
L'homme, d'abord perplexe, puis curieux fit un pas en avant, craquant une brindille sous son pieds nu, ne faisant plus bien attention à où il posait ses pas. Immédiatement, un bruit se fit entendre plus loin, s'éloignant rapidement, faisant dans un premier temps sursauter Arimav. Puis une voix, froide mais pas pour autant agressive, s'était la femme qui c'était maintenant retournée vers lui.

« Tu l’as faite partir. »

Arimav restait pantois un instant, sa mâchoire tombante légèrement, sa respiration retenue. Il n'avais pas parlé depuis son reveil, alors quand il essaya d'abord de prononcer quelques mots sa voix s'enrailla

« Hrmm, c'es-rrrh » Il se coupa, se raclant la gorge un instant, ravalant sa salive.

« J’espère que tu sais chasser, il faut en retrouver une. Ça ne te ferait pas de mal non plus. » Lâchait alors la jeune femme, toujours assez froidement.

L’Échoué afficha un fin sourire à ces paroles, rassuré qu'il eut affaire à une personne sociable, comme lui. Après tout, cela aurait pu ne pas être le cas. Visiblement, Arimav avait interrompu quelque chose, certainement s’apprêtait elle à chasser son repas. Il la dévisagea un court moment, observant son pagne et le fait qu'elle ne semblait pas armée, simplement munie d'un bâton.

« C'est vrai que je ne serais pas contre quelque chose à manger, il semblerait que toi aussi. Mais je doute que tu parvienne à tuer quoi que ce soit avec ce baton ... Pour me faire pardonner d'avoir fait fuir ta proie, je peux te laisser m'accompagner. J'allais justement retourner sur mes pas jusqu'au lac. Labas j'ai trouvé un cadavre la nuit passée, une biche, morte de froid je pense. Avec un peu de chance elle y est toujours. »

Arimav se surpris lui même d'être aussi à l'aise finalement, le doute dissipé sur la nature de son interlocutrice l'ayant certainement mis en confiance. Il employait un ton chaleureux et amical, voulant faire comprendre qu'il n'avait aucune animosité à l'encontre de la jeune femme. L'endroit semblait rude, et seul il ne tiendrai pas bien longtemps. De toute façon, il n'aurait pas pu manger toute la viande seul. Oui. C'était le mieux à faire.

Spoiler:
Nev
Membre
Nev
Messages : 20

Jour d'éveil : 17ème jour
Race : Cime
Métier : Guérisseuse (niv. 1)
Groupe : Errants
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Mer 8 Fév 2017 - 20:22

Nev dévisage son interlocuteur, évaluant son éventuelle crédibilité, ou non. L'individu ne lui semble guère inquiétant, pourtant, la scène de meurtre qui s'est déroulée sous ses yeux la veille vient troubler sa confiance. Elle a appris, peu à peu, à faire preuve de méfiance vis-à-vis de ses pairs ; mais ici, la situation semble, de toute façon, bien trop engagée pour pouvoir s'en sortir sans heurts. Il lui semble complexe de simplement tourner les talons, alors que sa première interaction avec un être similaire à elle vient d'avoir lieu. Un combat ne serait également pas envisageable : il a beau être légèrement plus petit qu'elle, il n'en semble pas moins plus fort. Et puis, elle n'a rien à gagner à s'attirer les foudres d'un éventuel ennemi si promptement. Malgré l'agacement provoqué par la fuite de la biche qui peine à s'estomper, elle décide donc d'accorder son attention à l'homme qui lui fait face, et à écouter ce qu'il a à déclarer.

« Hrmm, c'es-rrrh » Déclare-t-il d'abord, face à une Nev perplexe qui fronce les sourcils d'incompréhension. Peut-être ne parle-t-il pas le même langage qu'elle, finalement ? Il lui a pourtant semblé qu'il la comprenait, lorsqu'elle s'exprimait plus tôt.
Il finit cependant par poursuivre, accablé toujours par le regard sondeur de Nev, mais ne paraissant pas s'en offusquer, puisqu'au contraire, puisqu'il la gratifie d'une longue allocution : « C'est vrai que je ne serais pas contre quelque chose à manger, il semblerait que toi aussi. Mais je doute que tu parvienne à tuer quoi que ce soit avec ce baton ... Pour me faire pardonner d'avoir fait fuir ta proie, je peux te laisser m'accompagner. J'allais justement retourner sur mes pas jusqu'au lac. Labas j'ai trouvé un cadavre la nuit passée, une biche, morte de froid je pense. Avec un peu de chance elle y est toujours. »

Sans interruption, il avait énoncé ces différents faits, obtenant l'attention de Nev au fil de son monologue. L'attitude de son interlocuteur est surprenante pour la Cime qui ne s'attendait pas à un tel succès de ses quelques paroles menaçantes. Si elle ne parvient pas à se convaincre de l'absolu bien fondé de la proposition de l'inconnu, elle n'est pas non plus en position de refuser une telle offre. Le froid la glace jusqu'aux os, la faim lui tenaille le ventre et elle n'a, comme il l'a justement fait remarquer, pas d'arme plus propice à la chasse que son bâton.

Nev hoche la tête, en signe d'approbation. « Très bien. Allons-y. » Lâche-t-elle, bien moins loquace que l'homme.

Ils se mettent en marche, Nev sur les talons de l'inconnu, observant toujours le paysage qui l'entoure. Bien qu'ayant accepté de le suivre, elle n'en est pas moins méfiante. Ils parcourent la forêt dans le sens inverse de celui emprunté par la Cime auparavant. Elle est incapable de savoir s'ils prennent le chemin qu'elle a suivi. Pour elle, qui n'a jusqu'alors que peu vécu dans les bois, rien ne ressemble plus à un arbre qu'un autre arbre. Anxieusement, Nev observe chaque tronc, chaque feuille, tentant de lui attribuer un signe distinctif. Leur parcours semble durer une éternité, comme c'est si souvent le cas lorsqu'on ne sait pas où l'on va. Cette situation d'ignorance la contrarie, suffisamment pour ressentir au creux du ventre une légère pression. Il pourrait très bien l'emmener tout à fait ailleurs, lui vouloir du mal, et elle serait incapable de le savoir. Et ça, Nev a du mal à l'admettre. Elle reste donc aux aguets du moindre geste suspect de la part de l'inconnu.
Finalement, ils parviennent à la grande étendue d'eau, et un frisson, dans lequel soulagement et vent glacial se mêlent, parcourt l'ensemble du corps de Nev. Cet endroit lui est familier ; elle le connaît non pas bien, mais mieux que tout le reste dans la vallée.

« Et maintenant, où est-elle ? » Questionne-t-elle avec aplomb et un certain enthousiasme, en se tournant vers l'inconnu. Il indique une direction et ils poursuivent leur chemin, jusqu'à arriver devant le corps de l'animal autour duquel ne plane, étrangement, aucune odeur. Du pied, elle le pousse délicatement, et sent que l'ensemble de la bête semble congelé, certainement conservé par le froid qui s'abat aujourd'hui sur la vallée.

« J'imagine que je peux te remercier. »
Elle lâche, alors que son ventre pousse encore un grognement. Elle n'aurait pas pensé que son premier repas animal lui aurait été apporté sur un tel plateau d'argent : la biche semble là, à les attendre, depuis toujours.
« Au fait, je m'appelle Nev. » Finit-elle par dire, comme un gage de la reconnaissance portée envers celui qui l'a amenée à ce repas, qu'il allait falloir s'empresser de préparer.
Nev
Membre
Nev
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Jour d'éveil : 17ème jour
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Dim 2 Avr 2017 - 17:44

Plantés tous deux devant la bête figée dans sa mort, ils l'observent. Non pas qu'ils ne veuillent s'en emparer et s'en délecter. Mais ni l'un ni l'autre ne semble, pour le moment, prêt à en prendre l'initiative. « Arimav », lâche l'homme, réponse à la présentation de Nev. Elle décompose le nom dans son esprit, syllabe par syllabe, comme pour mieux le mémoriser. Si cette information ne lui, en réalité, pas d'un grand intérêt, il est toujours bon de savoir à qui l'on a affaire ; surtout quand cette personne se trouve être celui qui lui fournit de la nourriture pour les jours à venir. Elle hoche la tête.  De son regard, Nev balaie les environs : outre le froid, elle note qu'ils sont très exposés, au bord de l'étendue d'eau balayée par le vent et dénuée de toute végétation.

« On devrait s'abriter. Si quelqu'un nous voit avec ça... » Déclare-t-elle, marquée par sa découverte passée de la cruauté dont ses pairs pouvaient faire preuve pour quelques victuailles.

Arimav acquiesce ; d'un même geste, ils s'emparent d'une part et d'autre de l'animal gelé et le ramènent dans le sous-bois. Sans un mot, ils poursuivent, minutieusement, leur travail de préparation de la bête. Bien que toute à sa tâche de dépècement de la biche, Nev observe curieusement les moindres mouvements de son compagnon temporaire. Elle voit finalement surgir un feu ; mentalement elle note, geste après geste, sa méthode de préparation ; cela pourra lui être utile à l'avenir. Rapidement, la cuisson de la viande dégage des effluves inconnues à l'odorat, mais qui suffisent à éveiller l'appétit de Nev, ne s'étant sustentée que maigrement jusqu'alors. Une fois l'animal cuit, ils l'extraient du feu pour poser la carcasse à même le sol. Ils en détachent petit à petit les morceaux, à mains nues et en s'aidant de tous les petits objets qu'ils parviennent à se procurer ; cailloux et morceaux de bois principalement. Ils se nourrissent sans un mot et sans un regard l'un pour l'autre, tout entiers à leurs alimentations respectives. Au vu de sa corpulence – et de son appétit manifeste – Arimav n'a pas du manger beaucoup les derniers temps, lui non plus. Une fois repue, soit à moins de la moitié de l'animal, Nev s'interrompt.

« Merci », elle lâche simplement en s'essuyant le pourtour des lèvres du revers de son bras. « Qu'est-ce que je peux faire pour te remercier ? »

Il l'observe sans un mot, durant un long moment, le regard lointain. Nev ne sait comment réagir. Lui qui était si enjoué plus tôt, semble soudain très loin d'elle. « Arimav ? » Elle passe sa main devant son visage à plusieurs reprises, tandis que l'homme, déjà pâle, blêmit à vue d’œil.

« Je... » Il répond, visiblement perdu, en posant une main sur l'épaule de Nev qui sursaute. Ses yeux auparavant immobiles s'agitent désormais de la gauche vers la droite, du haut vers le bas, dans un mouvement incessant et inconstant. Nev, elle-même, sent comme un poids sur son estomac. Ce fastueux repas n'était finalement peut-être pas une si bonne idée, ne peut-elle s'empêcher de penser. S'ils avaient apprécié leur festin, le soudain changement d'état d'Arimav, et son propre malaise, paraissent étrangement liés l'un à l'autre.

A côté d'elle, Arimav enchaîne des mots, dénués de véritable sens. Il lui semble presque possédé et Nev ne sait comment réagir, partagée entre son envie de l'aider, et la crainte qui la pousse à s'enfuir devant cet étrange comportement. Après tout, elle ne le connaît pas, et ne sait rien de lui. Nev l'observe un instant, en proie à une terrible hésitation. Elle se souvient des bienfaits de l'eau dans laquelle elle s'est soignée plus tôt, et prend une décision. Elle s'empare du bras d'Arimav et le supporte tant bien que mal jusqu'au lac, dans lequel elle le plonge jusqu'aux épaules, dans un râle épuisé. L'eau est gelée et la fige jusqu'au genou. Son corps est parcouru des picotements du froid, qu'elle reconnaît désormais, qui viennent mordiller sa blessure.
Elle verse du liquide transparent sur la tête de son compagnon d'infortune, qui semble retrouver quelques esprits. Nev n'en reste pas moins inquiète par ce soudain renversement de caractère chez son interlocuteur. Elle l'extrait de l'eau, l'assoit sur le rivage. Arimav la regarde, toujours muet. Glacé par le vent ou toujours perturbé, elle l'ignore. Elle ne veut plus rien en savoir, toujours peu rassurée par l'attitude de l'homme, inconnu il y a encore peu de temps.

« Je vais partir maintenant. » Elle se sent obligée de préciser. Il hoche la tête, silencieux, alors que Nev lui tourne le dos et s'éloigne, allant chercher refuge dans la forêt. Elle ne comprend pas bien ce qu'il s'est passé ici, mais le malaise est plus fort ; elle préfère s'écarter de ces lieux et de cet étranger. Alors qu'elle s'enfonce dans les bois sans se retourner vers Arimav, elle ne peut s'empêcher de constater que cette première interaction avec un de ses semblables ne faisait que confirmer ses craintes quant aux autres êtres, déconcertants et quelque peu menaçants, qui peuplent la vallée.
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