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Quand on arrive en ville (Important, jour 12 matin, libre [CLOS])
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Althéa (PNJ)
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Althéa (PNJ)
Messages : 13

Jour d'éveil : Jour 7
Race : Echouée
Métier : Tanneuse
Groupe : Errants
Quand on arrive en ville (Important, jour 12 matin, libre [CLOS]) Empty
Ven 13 Mai 2016 - 16:14

La forêt, jusqu’ici elle ne l’avait vu que de loin, ne s’en étant jamais approchée, préférant rester proche de son lac, dans la plaine. Mais aujourd’hui, pour la première fois, elle allait y pénétrer, y fuir. Car oui, elle était en fuite. L’odeur de la mort et du sang planait encore dans son esprit, tout comme le visage de son agresseur. Tout c’était passé si vite. Alors qu’elle dormait profondément, à l’abri dans sa petite grotte à côté de son amie, Elie, les bruits d’un duel l’avaient réveillé. Tout c’était passé très vite. A peine avait-elle ouvert les yeux pour voir sa compagne se défendre contre un inconnu, que celui-ci lui avait éclaté la tête contre un rocher, Elie n’était plus. L’homme c’était ensuite redressé, le corps tendu, prêt à reprendre le combat s’il le fallait. Il lui avait réclamé les peaux, celles des animaux chassés par son ami. Avant même qu’elle puisse dire quoi que ce soit, refuser ou acquiescer, l’homme c’était figé, pris de terreur. Jamais elle n’oublierait ce visage déformé par la peur, une peur si intense qu’elle-même en avait frissonné. Elle ne savait toujours pas ce qui avait causé cette réaction, si elle en était la cause ou non. L’important était qu’il était partie, sans la blesser. Elie n’avait pas eu cette chance…

Le jour était levé depuis un moment, même si le soleil n’avait pas encore atteint son zénith. Althéa marchait depuis l’aurore, désorienté. Elle ne savait pas où elle était ni où elle allait. Tout ce dont elle était certaine, comme toujours, c’est qu’elle voulait survivre. Et pour survivre il lui fallait avancer, trouver refuge quelque part dans la forêt.  Toujours nue, les pieds et les genoux écorchés, le corps couvert de plaques rouges à causes des plantes et des insectes, son état lui semblait misérable. Elle avait été si bien dans sa grotte au bord du lac, enfin confortable après plusieurs jours d’errances. Et voilà qu’elle devait recommencer, marcher, avancer, ne pas savoir quoi faire, ou dormir, ce qu’elle allait manger. Le néant. Ce néant qui la terrifiait et l’étouffait. Elle ne voulait qu’une chose, trouver un abri, une protection, en endroit où elle pourrait retourner à son travail, à ses peaux. Ses peaux, un cadeau de son amie, un fardeau aussi. Les protéger c’était protéger sa mémoire, son sacrifice. Les utiliser, une façon de lui rendre hommage. Et bien que pour le moment son baluchon commençait à peser lourd et lui coller à la peau à cause de sa transpiration, pour rien au monde elle ne l’aurait abandonné.

Du bruit, elle avait entendu du bruit au loin, des voix humaines. Amis, ennemis ? Comment savoir… Tout ce qu’elle savait c’était que d’autres bipèdes comme elle se trouvaient sur sa route. Devait-elle aller à leur rencontre ? Les éviter ? Elle ne savait pas. Tétanisée devant les conséquences de son choix, elle resta un long moment debout, sans bouger, ne sachant quoi faire. Son esprit, vide, semblait incapable de prendre une décision. Avancer, ne pas avancer, cacher son trésor, les contourner. Il lui fallait se décider, absolument, tout de suite ! Dévorée par la peur, les muscles crispés et luttant contre son choix, elle prit la direction de ce qui semblait être un campement. Ne pas réfléchir, juste avancer, trouver un abri, à boire, à manger, une protection. Enfin elle atteint l’orée d’une clairière. Un pas de plus et elle serait à découvert. Un pas de plus et ils la verront. Restant un moment à les observer, elle vit plusieurs hommes et femmes, la plus part grand et fin, la peau légèrement grise, comme elle. D’autres habitants du lac peut-être ? Comment savoir ?

Une respiration, deux puis trois. Et un pas en avant. Et voilà, elle était à découvert, à présent tous pouvaient la voir. Avançant jusqu’aux limites du camp, elle nota que celui-ci était composé de quelques tentes rudimentaires. Enfin elle s’arrête et déposa son baluchon à ses pieds. Très droite, tendue, prête à fuir ou à se battre s’il le fallait, la jeune femme ne dit rien. Elle ne pouvait pas parler, sa gorge était trop serrée. Tout ce dont elle était capable était d’attendre, attendre qu’on lui adresse la parole, qu’on la questionne. Mais elle ne pouvait pas agir, c’était impossible, elle en avait déjà trop fait. Qu’on la regarde, qu’on la dévisage, elle s’en fichait, elle n’avait honte ni de sa nudité ou ni de sa fragilité. Elle était déjà bien trop terrifiée par ce qu’elle avait fait et ce à quoi elle c’était exposée. Après tout, elle venait peut-être de signer son arrêt de mort.
Telod
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Telod
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Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
Métier : Sculpteur (3)
Groupe : Terre Rouge
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Ven 13 Mai 2016 - 18:14

Cette nuit on m'avait forcé à ne pas monter la garde.
Ils prétendaient que je le faisais trop souvent.

Je crois avoir dormi, un petit peu. La seule confirmation que je puisse avoir étant une impression, sur le fait que le temps semblait passer plus vite qu'à l'habituelle.

Au matin nous mangions nos pommes. Je voyais dans les yeux de certains de mes camarades que le goût acide des fruits rouges commençait à les écœurer. Ne manger que ça commençait à les rendre repoussant.
Plus grave : ne manger que ça finirait par épuiser notre réserve. Aussi, pour cette raison, je pris la parole.

- Il faut qu'on trouve à manger aujourd'hui. Nous avons deux options, soit nous partons tous ensemble en exploration et nous allons plus loin que d'habitude, soit nous n'envoyons que deux personnes et elles ne doivent pas trop s'éloigner, auquel cas nous prenons le risque de ne rien trouver.

Les quatre compères tournèrent leurs yeux vers moi, un mélange étrange dans leurs pupilles. Ils semblaient à la fois malheureux en comprenant la réalité de notre situation alimentaire, et en même temps très heureux de m'entendre parler autant d'un seul coup.

- Pourquoi pas envoyer deux personnes loin ? Je comprends pas tes principes.

Demanda sèchement la jeune Galline, celle qui avait le ton le plus agressif de la Terre Rouge.

- Je crois que Telod veut... tenta Jey.

- Ta gueule, toi. Ça n'est pas à toi que je parle. Ne m'adresse pas la parole.

Galline était encore plus méfiante et virulente depuis que Baal, un compagnon sur qui elle avait des soupçons, nous avait trahi. Comme si cet épisode tragique, qui avait eu lieu la veille, avait réveillé une confiance en elle, celle de ne pas faire confiance aux autres. Je soupirais longuement, laissant passer un moment, attendant que tout le monde se calme, avant de répondre :

- La sécurité du groupe passe, pour le moment, avant la nourriture.

J'avais planté mes yeux dans ceux de Galline en prononçant ma phrase. Celle-ci soutint mon regard pendant un moment, avant de le détourner. Tout le monde semblait d'accord, à présent.

- Dans ce cas, le mieux, je pense, serait de partir tous ensemble. Décida Sevin, le petit homme à la peau noire, qui parlait poliment.

- Et laisser le camp comme ça, là ? s'offusquait Jey.

Et alors que cette remarque allait de nouveau lancer des critiques assassines de la part de Galline, et engendrer des débats stériles qui n'en finiraient pas, je pris à nouveau la parole :

- On ne risque pas grand chose, à part que le feu s'éteigne. On mettra plusieurs bûches avant de partir, et nous reviendrons avant la nuit.

Avec difficulté, tout le monde finit par acquiescer à cette dernière remarque.
Nous décidâmes de partir à la fin de matinée, avant le zénith du soleil que l'on voyait avec difficulté, sous la brume.


Il faisait froid en cette journée. Nous ne vîmes personne au lac, alors que nous y buvions encore, tous ensemble, comme à notre habitude.
Depuis la veille, les gens étaient silencieux. Jey semblait toujours choqué par la mort de notre camarade Zön, il avait la langue moins pendue. Sevin cachait bien ses émotions, mais je discernais que le départ de Baal le troublait. Galline, comme je l'ai déjà précisé, était plus renfermée et méfiante que jamais. Et Fadone et moi gardions notre habitude muette.

Ainsi, le groupe se trouvait légèrement triste, voire sinistre. Moi qui détestais pourtant, d'habitude, les entendre piailler, j'avais presque envie, là, d'entendre des bavardages stupides.

Alors de retour au campement, les gens reprenaient leurs activités, avant notre départ.
Jey améliorait une construction, Sevin, dans un coin, aiguisait un silex, Galline cherchait des plantes et des rongeurs, Fadone tentait de tresser une corde à mes côtés.

Moi, muni d'une ficelle que Fadone m'avait fourni, je tentais de finir le projet d'arc que je tenais depuis trois jours. J'avais attaché solidement le fil aux deux extrémités du bois taillé, et je commençais à tirer dessus. Je fronçais les sourcils.

- Ça fonctionne ? demanda timidement Fadone, à mes côtés.

- Non. avouais-je, déçu. J'ai mal taillé mon bois, il est beaucoup trop rigide. Il ne plie pas, et si je tire davantage, il va casser.

Je grognais, en continuant d'examiner le manche de l'arc. Sevin me dit d'une voix calme :

- Ne désespère pas, Telod. Si tu arrives à en fabriquer, nous pourrions chasser bien plus facilement. Persévère.

- Hm. Dis-je.

Un temps passa, et alors que j'allais me lever pour aller chercher mon couteau, afin d'affiner le manche, j'entendis la voix de Jey.

- Telod. appela-t-il simplement.

Je levais la tête vers lui. Je voyais qu'il ne regardait pas en ma direction, mais vers le bord de la clairière. Il fit un mouvement du menton, pour m'indiquer quelque chose. Je tournais la tête vers cette direction.

Alors je vis une jeune femme, nue, légèrement masquée par le brouillard. Elle avait quelque chose à ses pieds, et se tenait droite, comme pétrifiée. Sa posture, ses yeux, son comportement, tout semblait indiquer qu'elle ne se sentait pas bien, qu'elle était dans un état de choc, ou bien qu'elle avait basculé dans une forme de folie.
Aussi était-ce pour cette raison, additionnée avec le souvenir de Baal qui hantait nos esprit, que chaque membre de notre groupe se tint distant et la jugea du regard d'un air méfiant. Silence.

- Vous... Vous allez bien, mademoiselle ? Tenta Sevin, gardant ses distances.

La voix cassante de Galline se fit alors entendre, elle était de l'autre côté du camp, c'était la plus éloignée de l'arrivante, elle s'approchait d'un pas vif.

- Dis-nous qui tu es et d'où tu viens toi, et ne t'avise pas de t'approcher trop. Ta tête ne me revient pas et...

- Oh ! Grondai-je en sa direction, la coupant brutalement, en lui jetant un regard ferme, lui intimant de se taire.

Les gens ne savaient pas quoi faire, ils restaient tous sans rien dire, ils avaient peur de croiser de nouveau quelqu'un ayant basculé dans la folie. Je soupirais, avant de me lever, ma lance en main, m'en servant comme d'un bâton pour marcher.
Je pris une pomme dans notre maigre réserve, et m'approchais de l'arrivante avec calme.

Arrivé à sa hauteur, je lui tendis le fruit rouge, lui adressant sans aucune agressivité, mon regard fatigué et lassé croisant le sien.

- T'as faim, non ? Mange. lui demandai-je.

Spoiler:
Althéa (PNJ)
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Althéa (PNJ)
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Jour d'éveil : Jour 7
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Dim 15 Mai 2016 - 10:03

Ils la regardaient tous, la fixaient de loin. Son arrivée avait provoqué un malaise plus que palpable dans ce petit groupe. Elle pouvait le sentir. Sa présence était si forte qu'elle aurait presque pu le visualiser. Elle aurait pu s'amuser de cette situation si sa survie ne dépendait pas aussi dangereusement de la suite de cette rencontre. Il fallait que ces individus lui accordent un abri, au moins pour aujourd'hui, sinon elle n'allait jamais survivre seule. Ses premiers jours dans la plaine lui avaient appris qu'elle ne savait pas trouver sa nourriture par elle-même, que sans aide, elle n'était pas grand-chose. Elle avait besoin d'appartenir à un groupe, à une structure. Si ce n'était pas eux elle irait tenter sa chance ailleurs. Mais pour aujourd'hui, pour cette nuit au moins, elle avait besoin d’eux. Eux, ces cinq bipèdes qui la dévisageaient. Trois mâles et deux femelles. Les deux femelles, ainsi que l’un des mâles, avaient une physionomie particulière qui lui rappelait un peu la sienne. Grands, fins, une dominance de gris et l’étrange intuition que comme elle, ils venaient du lac.

Un des hommes lui adressa la parole, lui posant une simple question. Puis l’une des femmes l’apostropha, virulente dans son ton comme ses propos, visiblement elle n’appréciait l’apparition d’une inconnue. Enfin un autre homme, un de ceux dont le physique était différent, s’approcha pour lui donner une pomme. Un bref instant elle se demanda comment elle pouvait connaitre le nom et le gout de ce fruit alors qu’elle voyait pour la première fois. Puis la faim chassa rapidement ces pensées.

« Merci… »

Elle prit la pomme mais ne la mangea pas, elle allait la garder pour plus tard, pour la dévorer une fois au calme et à l’abri, et non pas devant tout le monde, comme une bête de foire. Elle se sentait espionnée, prise au piège, et elle n’aimait pas ça de tout. Il fallait qu’elle fasse quelque chose, qu’on la laisse tranquille. Et pour ça il lui fallait parler, raconter un peu son histoire. Comme toujours, en situation de stress, elle était incapable de se projeter très loin, de prendre du recul, elle répondit donc tout simplement à la question que la jeune femme lui avait posée précédemment.

« Je m’appelle Althéa et je viens du lac, je m’y suis réveillée il y a 5 jours. Et je ne m’approcherai pas si vous ne le voulez pas. Quand à mon visage je n’y peux rien. Je veux juste me reposer un peu. Ensuite, si vous ne voulez pas de moi, je partirai. »

Voilà, elle avait répondu à tout, de façon très frontale, comme toujours dans ce genre de situation. Elle espérait que cela suffirait pour le groupe, qu’ils la laisseraient au moins passer la nuit ici…

« Oui c’est ça ! Tu n’as qu’à repartir tout de suite ! On n’a pas de place pour toi ici ! »

La même femme que tout à l’heure avait repris la parole. Décidément il s’agissait d’une créature des plus sympathiques… Mais elle s’en fichait. Elle n’avait pas besoin qu’on l’aime, elle avait juste besoin qu’on l’accepte. Se tournant vers celui qui lui avait donné la pomme, elle le fixa un moment sans rien dire. Ce n’était pas un homme du lac, elle en était certaine. Elle ne savait pas d’où il venait mais l’important était qu’il semblait avoir un certain pouvoir sur les autres et qu’il avait été gentil. Il l’avait nourris.

« S’il vous plait, juste pour une nuit. Je suis épuisée… »

Elle était épuisée et traumatisée. Son amie était morte, assassinée, sous ses yeux, il n’y a même pas quelques heures de cela. Elle voulait juste dormir, oublier. Rien que de penser à Eti sa gorge se serra et sa vision se brouilla. Jusqu’ici elle n’avait pas pleuré, trop concentrée sur sa survie, sur le fait d’avancer. Mais la voilà à l’arrêt, avec une chance de réussite sous ses yeux. Elle avait été forte devant les coups durs de la vie, avait encaissé tout ce qui lui était tombé dessus. Mais ce simple acte de gentillesse et la possibilité d’enfin se reposer à l’abri furent ce qui la fit craquer. Et voilà que sans prévenir, elle se mit à pleurer.
Telod
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Jour d'éveil : Jour 1
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Lun 16 Mai 2016 - 11:57

La jeune femme se présenta, et, presque immédiatement, Galline répliqua :

- Oui c'est ça ! Tu n'as qu'à repartir tout de suite ! On n'a pas de place pour toi ici !

Choqué par cette remarque exécrable, Jey se retourna alors vivement vers Galline, la foudroyant du regard.

- Depuis quand es-tu celle qui décide, Galline ? Arrête de l'agresser, merde !

- Ta gueule Jey, t'as aucune intuition sur personne. Tu vois pas dans ses yeux qu'elle est folle ? C'est exactement comme l'autre taré de Baal.

Une voix profonde et caverneuse siffla alors avec véhémence.

- Ne parle pas de Baal sur ce ton, jeune femme. Contente toi de te taire, personne ne te demande ton avis.

Du coin de l'oeil, je vis Galline froncer les sourcils en regardant Sevin, puis elle me fixa et, ne voyant pas de soutient de ma part, fit volte-face pour partir bouder au fond de la clairière.
Je soupirai.

- S'il vous plait, juste pour une nuit. Je suis épuisée...

Fut la phrase qui me ramena à la situation présente.
Alors je pivotais à nouveau mon visage vers Althéa, mes yeux dans les siens, avant de hocher brièvement la tête, lui donnant mon accord. Je me retournai, dirigeant mes pas vers l'intérieur de la clairière, lentement. Derrière moi, j'entendais des reniflements. Je continuais d'avancer.

Je vis Fadone et Jey passer à côté de moi pour aller vers la nouvelle arrivante. Fadone avait dans ses mains des habits confectionnés avec des plantes qu'elle voulait donner à Althéa. Jey arriva le premier, et je pus l'entendre dans mon dos dire quelques mots :

- Aller, courage, faut pas t'en faire. Galline est méfiante mais elle ne te fera pas de mal, Telod a dit que tu pouvais rester alors tu restes.. Je. Moi c'est Jey, et elle c'est Fadone...

Et il continuait de lui parler doucement. Mais je n'entendais plus la discussion. Je m'assis à nouveau sur un rocher, muni de mon couteau pour tailler le bois. Je faisais maigrir le manche de l'arc que je tentais de confectionner.

Sevin alla à son tour vers la nouvelle, comme Fadone et Jey, ils étaient tous regroupés dans leur coin. Alors une voix vint, derrière moi, suffisamment faible pour que les autres n'entendent pas.

- Tu fais davantage confiance à moi ou à Jey et Sevin ?

Sans avoir besoin de me retourner, je répondis à Galline d'un ton neutre.

- Ta question n'a pas de sens pour moi.

Elle s'assit. Nous étions dos-à-dos.

- Je t'ai déjà dit que j'avais pas confiance en Jey, Sevin et Baal. J'avais raison pour l'un des trois. Toi tu ne m'as pas écouté.

- Mh. répondis-je.

- Mh ? C'est tout ce que t'as à répondre ?

Sa voix était pleine de reproches, de haine, de confusion et de peur. Elle m'agaçait. Je levais les yeux de mon arme. Au loin, dans la brume, une forme bougea. Un guetteur, seul. Il n'allait pas attaquer.

- Ouais. Je t'avais dit que j'avais pas besoin de réfléchir, que celui qui fait le con je le vire. Bah c'est ce qu'il s'est passé.

- Je sais. Mais j'ai peur.

- Je sais.

- J'essaye de faire des progrès tu l'as vu non ?

- Oui. Mais essaye de continuer d'en faire.

- C'est pas facile.

- Je te demande pas d'arrêter d'être sur tes gardes. Arrête simplement d'avoir peur.

- C'est ça qui n'est pas facile idiot.

Elle m'impressionnait soudainement. Je ne pensais pas qu'elle allait si facilement être d'accord avec moi. Quelque jours auparavant, après la mort de Zön, Galline m'avait confié qu'elle avait compris, qu'elle voulait faire en sorte que le groupe soit lié, que c'était la chose la plus importante à faire, et qu'elle allait essayer de faire des progrès pour ne plus être aussi exécrable avec les membres du groupe. Je pensais que le départ de Baal l'avait fait totalement changer d'avis à ce sujet, je pensais même qu'elle repartait de zéro, voire de pire que zéro. Mais ça n'était pas le cas. Elle était plus solide qu'on ne pouvait le penser.
Althéa (PNJ)
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Mer 18 Mai 2016 - 14:04

Les larmes coulaient le long de ses joues alors qu’elle retenait ses sanglots tant bien que mal. Elle ne voulait pas se montrer plus faible qu’elle ne l’était déjà. Elle était totalement impuissante devant ce groupe, elle le savait. Ses pleurs n’aident pas vraiment mais elle ne pouvait pas les retenir plus longtemps. Toute cette peur, toute cette tristesse, toutes ces émotions avaient besoin de sortir. Et pleurer était une bien meilleure solution que de se mettre à crier et à attaquer tout ce qui l’entourait. Elle n’avait pas encore perdu tout sens commun, elle souhaitait toujours s’intégrer quelque part, avoir un semblant d’organisation dans sa vie. C’était cette volonté d’acquérir un semblant de stabilité qui la poussait à continuer, ça et la promesse qu’elle s’était faite. Survivre, elle devait survivre.

Les membres du groupe se disputaient à son sujet, deux des hommes avaient pris sa défense contre celle nommée Galine. Un nom avait retenu son attention, Baal, un inconnu qui semblait tous les faire réagir. Que c’était-il passé ici ? L’homme qui se tenait devant elle, celui qu’elle avait fixé, hésita un moment avant d’hocher la tête. De ce signe il venait de lui donner l’autorisation de rester pour la nuit. Un soulagement indescriptible envahit la jeune femme. Elle allait pouvoir dormir, se reposer. Oublier ne serait-ce qu’un instant toute cette horreur. Dormir enfin… Enfin pas tout de suite. Un des hommes qui l’avait défendu plus tôt s’approcha d’elle et se présenta. Son nom était Jey et celui de sa compagne Fandone. Séchant comme elle put avec ses mains les larmes qui coulaient encore le long de ses joues, il lui fallut un petit moment pour reprendre un peu le contrôle de ses émotions et parler sans sangloter.

« Merci… Merci. Je ne sais pas quoi dire ou faire pour vous remercier… »

« Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas la peine, on verra plus tard ce que tu peux faire pour nous aider, pour le moment Fandone à quelque chose pour toi. »

Se tournant vers la femme qui se trouvait à côté d’elle, Althéa vit qu’elle avait dans les mains ce qui pouvait s’apparenter à des vêtements fabriqués à base de plante. Tous ici étaient vêtus de cette façon. Tous sauf le chef, ou celui qu’elle pensait être le chef. Lui était vêtu d’une fourrure enroulée autour de lui. La peau semblait avoir été légèrement travaillée mais sans plus. Même si elle n’avait pas beaucoup d’expériences, Althéa se dit que si elle avait la possibilité de rester ici plus longtemps, elle tenterait de faire une tenue correcte de cette peau. Ce serait sa façon de remercier cet homme.

« Tiens, ça devrait t’aller. Nous n’avons pas vraiment mieux pour le moment. »

Remerciant du mieux qu’elle put la jeune femme, elle entreprit d’enfiler ces quelques protections. Ce n’était pas l’idéal mais c’était mieux que tout ce qu’elle avait eu jusqu’ici. Une fois habillée elle remarqua qu’un deuxième homme avait rejoint le groupe, celui qui avait rabroué Galline.

« Comment es-tu arrivée ici ? Et qu’est-ce que c’est que ce sac ? »

Althéa se figea un moment. Voici la question qu’elle avait redoutée jusqu’ici. Elle n’avait pas vraiment envie de raconter son histoire. Pas en détail en tout cas… Mais elle savait qu’elle allait devoir livrer quelques informations, montrer patte blanche à ce groupe où régnait la suspicion.

« Je me suis réveillée sur le lac, plus loin. J’ai vécu seule quelques jours avant de rencontrer une femme. Elle savait chasser. C’est elle qui a trouvé ces peaux. Nous avons partagés une grotte ensemble. Tout allait bien. Mais cette nuit… »

Sa gorge se serra, les larmes se mirent à remonter. Non elle ne pouvait pas se remettre à pleurer, elle ne voulait pas. Cachant son visage dans ses mains elle tenta de se calmer alors que des mots hésitants de réconfort lui parvenaient au loin.

« Si c’est trop dur à raconter ce n’est pas grave, tu nous diras un autre jour. »

Hochant la tête pour accepter, Althéa tenta de se calmer en ralentissant sa respiration. Enfin, au bout d’un instant, elle réussit à reprendre le contrôle et à relever la tête.

« Tu sembles épuisée, tu peux aller dormir dans l’une de nos cabanes, on verra plus tard avec Telod pour le reste. »

Encore une fois la jeune femme remercia ce groupe qui acceptait de l’héberger pour la nuit. Puis suivant Fandone vers une des habitations rustiques sans oublier son baluchon, elle n’aspirait qu’à une chose, dépliée sa peau de loup et s’allonger dessus pour enfin dormir.
Telod
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Jeu 19 Mai 2016 - 12:45

Je vis Althéa rejoindre une des cabanes. Je laissai faire, sans dire mot, tout en continuant de travailler mon arc.

Au bout d'un moment il me semblait avoir suffisamment fait mincir la branche. En tirant sur la corde, je constatai effectivement que l'arc pliait davantage, je pus lui donner une forme plus incurvée, raccourcissant la corde légèrement. Cette dernière était sous tension, j'étais relativement satisfait de l'allure de l'ensemble, mais en maniant l'objet je me demandais si la corde allait être assez résistante pour servir longtemps, et si la tension était assez forte pour tirer des flèches aptes à transpercer la chair.

Pour être capable de faire des tirs d'essai, il fallait déjà être capable de faire des flèches. Je redoutais cet instant depuis longtemps. Sans vraiment savoir pourquoi, j'imaginais que sculpter des flèches était d'une difficulté abominable. Il s'agissait de voir si j'étais dans le vrai.

L'ensemble du groupe, excepté Althéa qui dormait, s'était réuni autour du feu alors qu'à travers la brume nous devinions que le soleil était à son zénith.  
Nous comptions dix pommes dans notre réserve, et en regardant en l'air je n'en devinais que quatre encore pendues à l'arbre. J'osais espérer qu'il y en avait d'autres.

- On fait quoi, du coup, maintenant qu'il y a Althéa ? demandait Jey.

Tout le monde était pensif. Aucune voix ne répondit.

- Je peux rester au camp pour veiller, et la protéger, si tu veux, Telod. Comme ça elle dort. continua-t-il.

Galline formula un mélange de soupire et de rire, d'un air désabusé, sans en ajouter davantage. Sevin intervint :

- Le problème que nous formulions ce matin ne change pas, il n'y a pas de raison que nous changions d'avis.

- Oui mais... Si elle est fatiguée elle n'arrivera pas à suivre le groupe.

Galline opina du chef, en ajoutant :

- On va pas se trimbaler un fardeau, ça anéantira nos chances de trouver quoi que ce soit.

L'ensemble de me compagnons me regardaient. Moi je fixais le lointain, sans rien dire. Ils semblaient attendre une déclaration de ma part.
Il y eut un silence, puis Jey dit :

- Telod, on a tous compris qu'on est obligé de partir à la chasse, plus notre groupe grandit plus on a besoin de nourriture. Mais plus le groupe grandit et moins nous n'avons à craindre d'attaque.

- Le problème de notre groupe ne réside pas dans sa taille mais dans la faiblesse de ses membres. dis-je d'une voix neutre.

Je continuais de fixer la brume. Du coin de l'oeil je vis la plupart des membres réagir très vivement à mes dires, certains semblaient avoir honte, d'autres être choqués. Galline fut la première à m'agresser d'une voix tremblante :

- Si tu ne nous aime pas alors pourquoi tu viens chercher les Échoués au lac ? Faut assumer tes choix connard.

- Je ne parle pas de ça, je ne fais aucun reproche et je ne nie rien. C'est un constat.

- Excuse-moi d'être une femme et d'être une Échouée. Connard.

Je soupirai longuement. Un temps passa. Sevin m'adressa la parole :

- Peux-tu passer un moment court pour expliciter ta pensée Telod ? Je pense que certains d'entre nous ont du mal à lire en toi.

Aucun vent ne soufflait. L'air froid et pesant oppressait.

- Je n'ai pas le physique nécessaire pour soulever un rocher, pourtant je sais que je peux déplacer une montagne. Si j'étais faible, suivant mes critères, j'abandonnerai avant d'avoir tenté de déplacer le rocher. L'unique force dont nous avons besoin, elle est dans la tête. C'est elle qui vous permettra de riposter si on se fait attaquer. Aussi gros sont vos bras, si vous ne ripostez pas, vous mourrez.

Tout le monde m'écoutait. Je ne regardais aucun d'entre eux.

- Je pense que, pour la plupart, vous avez trop de doutes. Vous n'avez pas assez d'estime de vous-même, du groupe, de votre combativité, de vos capacités. Vous n'êtes pas assez déterminés pour vous battre, pour faire face. C'est ce que j'appelle de la faiblesse. Mais cela n'est pas irrémédiable. Je pense que c'est temporaire.

Personne n'essayait de me contre-dire, et les tensions se calmaient. On ne me reprochait plus mes propos. Il était vrai que, parfois, je me disais qu'il y avait trop d'Échoués dans le campement, mais je ne considérais la chose que du point de vue des métiers, pas d'un point de vue guerrier. Dans les combats, je pense que la détermination passe avant tout.

- Bon. Je comprends. Dans ce cas, nous devons partir avec elle ?

- Oui. Nous devons absolument rester groupés. Aujourd'hui plus que les autres jours.

Fadone fronça les sourcils, d'un air interrogateur, puis elle regarda dans la direction que je fixais depuis le début de la conversation, et son teint blêmit.
Voyant cela, tous les autres membres du groupe tournèrent leurs yeux dans la direction. Le visage Sevin devint un peu plus dur. Jey eut un regard inquiet.

- Et merde. soupira Galline.

Au loin, au milieu du brouillard, nous pouvions discerner sept ou huit guetteurs, nous fixant avec curiosité.



***

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