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Matin rouge [J13][Clos][Important]
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Serpe (PNJ)
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Serpe (PNJ)
Messages : 52

Jour d'éveil : Jour 2
Race : Echoué
Métier : Sculpteur (2)
Fiche de présentation : ¢
Journal : ¢
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Mer 1 Juin 2016 - 22:26

Un souffle de vent vint soulever les feuille les plus hautes des arbres, faisant bruisser les frondaison avec une douceur muette. De mince rayons de soleil, glissaient au rythme de la brise sur le sol bariolé de la forêt, le changeant en un canevas d'émeraude et de jaune.

Serpe se rendit compte qu'il était éveillé quelques instants après que ses yeux se soient ouverts. Il avait du s'assoupir quelques minutes. Depuis la fin de l'attaque, il n'avait pas quitté le chevet d'Okha sauf pour patrouiller en suivant un proche périmètre du campement, juste après l’apparition du soleil. Celui-ci se cachait périodiquement derrière des nuages qui ne lui semblait pas menaçants. Il se tourna vers la racine qui dormait encore. Elle avait eu un sommeil relativement agité. Un mouvement brusque avait réveillé la douleur de sa blessure au bras et elle avait ouvert les yeux en laissant échapper un cri. Il avait fallu refaire le bandage et, une fois celui-ci terminé, elle s'était rendormie, exténuée.

Alors qu'il veillait à son chevet, il avait réfléchi. Une fois qu'il ferait plus clair, il emmènerait Okha au campement du pommier, d'une manière ou d'une autre. Mais maintenant que l'heure était venu il rechignait à la réveiller. Et si le trajet était plus dangereux que de simplement la laisser là ou elle était pour qu'elle se repose?
Il finit malgré tout par la réveiller. Posant sa main sur sa tempe, il fit doucement courir son pouce sur l'extérieur de son oreille. La racine ouvrit doucement les yeux et il sentit sa nuque se crisper alors qu'elle prenait conscience de sa proximité.

Retire ta main, s'il te plaît


Surpris, l'échoué failli laisser échapper un soupir mais s'abstint, malgré tout un peu déçu qu'elle ne lui accorde pas plus de confiance. Dans la nuit, il avait cruellement mutilé leur agresseur. Mais ne voyait-elle pas la différence entre eux et les fous aveugles qui les avaient attaqués? Le reflet de son propre regard dans ses yeux?
Il finit par retirer prudemment sa main. Elle avait vécu des choses dures, différentes de lui, il lui fallait peut-être tout simplement du temps.

Penses-tu pouvoir marcher?


Okha se tint immobile un instant, comme décontenancée du peu de rigueur qu'il semblait tenir de son attitude revêche. Puis elle tenta doucement de se redresser en grognant. Alors qu'elle s'appuyait sur son bras blessé elle laissa échapper un râle et faillit retomber en arrière mais Serpe la retint. Quelques instants plus tard elle se tenait debout. Le cadavre de l'autre racine gisait toujours en bordure de leur camp et l'échoué se dirigea vers lui pour lui emprunter son arme. Il la tendit à Okha qui s'appuya dessus de son membre valide. Puis il ramassa son arme, passa son corps maigre sous l'épaule de la racine, et ils se mirent en route.

Ils firent une pause au bord du lac ou ils essuyèrent tant bien que mal les traces de sang qui maculaient leur peau et ce qui restait des habits d'Okha. Une fois ceci fait, Serpe fut tenté d'attendre que l'eau redevienne lisse pour contempler son reflet. Mais le temps pressait. Si les occupants du camp du pommier s'en allaient pour une nouvelle expédition, les chances de survie de sa camarade s'amenuiseraient. Mais l'eau l'appelait, il le sentait. Ils s'engagèrent donc lentement dans la forêt.

Il ne leur fallut pas longtemps pour apercevoir l'orée du camp. Okha poussa un grognement alors que l'échoué arrêtait sa marche. Quelque-chose était différent. Le sol de la clairière qu'il avait visité la veille était désormais tapissé de rouge vif. Un frisson lui parcourut le dos. La racine, patiente, le fixa avant de lui intimer d'une secousse légère d'avancer.

Allons-y

Elle lui adressa un sourire forcé et il comprit que bien que silencieuse, ce qu'elle endurait en se tenant debout n'était pas des plus confortable. Ils reprirent leur marche et bientôt dépassèrent l'orée des arbres, titubants. Plusieurs silhouettes s'étaient redressés à leur approche et de nombreuses paires d'yeux les fixaient désormais avec surprise, curiosité et parfois une franche hostilité. Serpe ferma les yeux avant de les ouvrir et de contempler de son regard clair et décidé ceux qui pourraient bien être leurs nouveaux bourreaux.
Telod
Administrateur
Telod
Messages : 213

Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
Métier : Sculpteur (3)
Groupe : Terre Rouge
Fiche de présentation :
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Lun 6 Juin 2016 - 13:16

J'avais mal dormi. Encore.

Cette fois, au levé du jour, alors que le soleil filtrait entre les feuilles mouvantes et les branches de mon abri, une douleur aiguë monta dans l'ensemble de mon crâne. Je plaçais une main devant mes yeux, mon souffle caverneux. L'obscurité adoucit ma souffrance. Mais je savais qu'à l'instant où j'allais de nouveau laisser la lumière m'aveugler, les coups, dans ma tête, allaient reprendre.

A ma droite, j'entendis quelqu'un courir, un bruit étrange, puis des pas à nouveau. J'osais ouvrir une paupière, mes sourcils froncés, et regarder à l'extérieur de l'habitation de fortune, pour voir Jey marcher. Son teint était relativement plus blanc qu'à l'habituelle, ses cernes colossales. Il me vit réveillé, et m'adressa un :

- Salut Telod, bien dormi ?

doublé d'un sourire forcé. Mon oeil plissé, je grognais :

- Qu'est-ce que t'as ?

- Rien de particulier.

- Il a vomi trois fois ce matin. me signala Fadone, assise auprès du feu, derrière Jey, qui avait monté la garde avec lui.

- Putain. C'est le sanglier ? m'inquiétai-je.

- Je sais pas mais j'ai l'impression d'être le seul affecté alors je ne pense pas ! Optimisa le Racine.

- Mh.

Une douleur vive me saisit à nouveau le crâne. Je serrais mes mâchoires avec force, tout en me mettant debout. Un léger vertige me déstabilisa, je m'accrochais au tronc le plus proche.

- T'es sûr que ça va Telod ? demanda Jey.

- Fatigué. dis-je.

- Tu m'étonnes ! Gros malade ! T'es ici depuis combien de temps ? Plus de dix jours non ? Et t'as dormi combien de nuit sur les plus de dix nuits ?

- Oh, vous pouvez faire moins de bruit la brochette de cons là ? demanda très aimablement Galline qui sortait la tête de sa couche.

Je la regardai, et je vis que son propos n'était pas vraiment sérieux, parce qu'elle se levait et s'approchait de moi.

- Tu as encore mal dormi Telod ?

J'haussais les épaules.

- Pourquoi tu dors pas ? T'es un peu débile non ? Tu fermes les yeux et tu dors c'est pas compliqué.

Un sourire en coin monta sur mes lèvres, puis retomba, alors que la souffrance reprenait.

Peu à peu, l'ensemble de la communauté se leva, Sevin fut le dernier à sortir de sa cabane, son visage était totalement inexpressif, des cernes sous ses yeux. Galline voulut regarder son dos, Sevin accepta sans prononcer le moindre mot, et on put constater que la blessure avait cicatrisé sans s'infecter. Bonne nouvelle. Jey eut envie de célébrer cela avec Sevin, mais il n'eut pas l'accueil qu'il attendait. Sevin se montra froid et distant, et demanda à Jey de se calmer.

J'apprenais alors que Sevin non plus n'avait pas beaucoup dormi, il affirmait ne pas avoir dormi du tout.

- Vous étiez dans le même abri, Sevin et Telod, non ? demanda Jey.

- Tu crois qu'il y a une sorte de malédiction sur cet abri ? demanda Galline.

Fadone rigola, et, motivée par ce rire, Galline renchérit :

- C'est l'âme de Baal qui vient se venger, bouuuh !

- Tais-toi s'il te plait. Cette blague n'est ni drôle, ni respectueuse. trancha Sevin.

Piquée à vif, ne voulant pas reconnaître qu'elle était allée trop loin, la jeune femme aux dents pointues se mit à siffler.

- On peut savoir pourquoi je devrais le respecter ?

L'atmosphère devint lourde.

- Parce que c'est un de nos anciens compagnons ! Je ne vois vraiment pas pourquoi tu insinues qu'il est mort, en plus, espèce de vipère.

Galline se mit à rire, fort. Autour d'elle, aucun bruit ne se faisait entendre. Elle vit que tout le monde la regardait, puis elle garda un grand sourire sur son visage.

- On l'a balancé tout seul, désarmé, dans la forêt, alors que non seulement il était bête, mais en plus il était devenu dingue. Vous croyez vraiment que cette pauvre merde n'est pas morte comme elle le mérite aujourd'hui ?

Silence absolu.

- Vous pensiez à quoi exactement, lorsque nous dormions paisiblement au coin de notre petit feu, hier soir ? Qu'il roupillait lui aussi, tranquillement, dans une grotte qu'il aurait creusée avec ses dents ? Vous croyez vraiment que ceux qui sont seuls, dehors, ont la moindre chance de survivre plus de deux jours ? Vous savez ce que font les guetteurs à ceux qui sont seuls ? Ils les bouffent ! Voilà ce qu'ils font ! Ils, les, bouffent !

Silence absolu.

- Votre naïveté m'exaspère tellement ! J'en peux plus de votre connerie ! Vous croyez vraiment que les guetteurs nous regardent simplement pour nous dire "bonjour, nous sommes les guetteurs, nous ne faisons que passer" ? Non ! Bien sûr que non ! Vous vous demandez ce qu'ils font, bah, je vous le dis, moi, ils bouffent les gros cons comme Baal qu'on envoie tous seuls dans la forêt. Ils les bouffent, complètement, jusqu'au dernier organe, jusqu'à la dernière, petite, minuscule, parcelle, de, peau.

Je posais ma main sur l'épaule de Galline. Elle croisa mon regard, alors, et se tut. Pas le moindre souffle de vent, pas le moindre piaillement d'oiseau. Galline baissa les yeux, gravement, et ne dit plus rien.

Suite à cet incident, l'ensemble du campement n'avait pas vraiment le moral, nous restions sans parler. Nous allions, comme à notre habitude, faire un tour au lac pour nous déshydrater. Je passais de l'eau sur mon front, espérant que ce geste simple permettrait de calmer ma migraine. Cela marcha, un peu.
De toute évidence, Galline nous avait légèrement menti sur son jour d'éveil, je m'en doutais un peu, et je souhaitais en parler avec elle plus tard. Elle avait du voir des choses horribles, c'était surement pour cette raison qu'elle ne souhaitait pas parler de son passé, et qu'elle ne faisait que difficilement confiance.

Après être rentrés, nous mangions une pomme chacun, puis nous nous mettions tous à notre occupation. Il fallait que je parvienne à finir mon projet d'arc. J'y étais presque parvenu, il ne me restait qu'un simple effort à fournir : celui d'essayer de faire des flèches.

Motivé, malgré mon mal de crâne, je me mettais à collecter des branches fines, mais résistantes.

Jey et Althéa, qui se souciaient tous les deux de la chèvre, m'informèrent qu'ils voulaient faire faire un tour à l'animal. Jey, qui avait encore vomi plusieurs fois, dit que marcher lui ferait du bien, et Althéa était devenue un peu l'éleveuse officielle de notre chèvre.
Ainsi je leur demandai de ne pas s'écarter trop loin du campement, pour plus de sécurité, et ils y allèrent, détachant la ficelle de l'arbre.

A l'intérieur de la clairière, il n'y avait plus que Sevin, toujours de mauvaise humeur, moi, Galline et Fadone.

Fadone, à côté de moi, à ma demande, essayait de tisser des cordes solides pour mes arcs. Moi, à l'aide de ma pierre, je tentais de tailler les bouts de bois pour les rendre les plus droits possibles. Le risque étant que la flèche soit déviée de sa trajectoire alors qu'on la lançait, si elle était courbe.

Je supposais qu'il fallait en faire un peu plus que de simplement tailler la flèche droite, pour être sûr qu'elle ne dévie pas pendant le tir. Il fallait probablement un système d'aileron, à l'arrière, qui s'assure de la maintenir.

Mes maux de tête m'empêchaient de réfléchir sérieusement au concept.

Alors que j'étais concentré sur ma tâche, Fadone toucha mon épaule, puis me montra du doigt un coin de la clairière. Je vis alors deux silhouettes, entre les arbres. L'un des deux était un petit homme à l'aspect curieux, un Échoué il semblerait, et il soutenait une grande femme robuste qui avait l'air mal en point. Elle devait être blessée. Je déposais mon travail sur le sol, puis me levais, me dirigeant vers eux.

Galline, qui s'était déjà suffisamment énervée dans la matinée, ne leur lança pas, cette fois, de propos provocateurs. Cependant on voyait clairement dans son regard qu'elle ne voyait pas leur arrivée comme une bonne chose.

Sevin ne parla pas, il n'était pas dans une humeur polie.

Je fus ainsi le premier à adresser la parole aux deux arrivants.

- Elle est blessée ? Demandai-je au petit homme.

- Oui. répondit la femme, sans attendre que son camarade ne réponde pour elle.

Je les fixais un instant puis leur demandais :

- Venez ici, près du feu. Galline tu peux regarder ses blessures ?

- Et puis quoi encore ? gronda la femme.

Je la fixais avec fermeté, essayant de lui faire comprendre, à travers mon regard, qu'on avait pas à se méfier d'une mourante et d'un petit homme qui se faisait du souci pour sa camarade.

- Aller, vas-y, discute pas, putain, j'en ai marre de toi. trancha Sevin, bien moins poli que d'habitude.

Galline dirigea ses pupilles foudroyantes vers l'Échoué à la peau noire, puis elle finit par consentir à s'approcher de la grande blessée. Lorsqu'elle arriva à leur hauteur, et qu'elle considéra les blessures avec dégoût, tout en envisageant ce qu'elle pouvait faire pour arranger cela, elle demanda :

- Qu'est-ce qu'il vous est arrivé ?

- Deux fous nous sont tombés dessus. C'est tout. expliqua la grande femme.

Sevin considéra le petit homme qui venait d'arriver, et, semblant avoir une intuition soudaine, demanda :

- C'est toi qui a fait ça ?

Tout en montrant la gravure qu'on avait trouvée hier dans le campement, sur l'os d'ours. Sans attendre la réponse, sa curiosité le poussa à poser une seconde question.

- Qu'est-ce que ça signifie ?

Rappel des couleurs:

hors jeu:
Serpe (PNJ)
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Serpe (PNJ)
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Jour d'éveil : Jour 2
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Mar 7 Juin 2016 - 23:00

Oubliant presque le poids d'Okha, Serpe évalua avec curiosité son interlocuteur. Il avait désormais rencontré plusieurs autres humains. Mais faire face à une nouvelle morphologie lui était encore une expérience toute particulière. L'individu qui se tenait devant lui avait l'air passablement fatigué et son regard était vitreux. Néanmoins une lueur de curiosité luisait dans son regard. L'échoué laissa échapper un imperceptible soupir de soulagement. D'une manière générale, les comportement des habitants du camp ne semblaient pas hostiles. Certains semblaient même prêt à les aider.

Oui, c'est moi

Il sentit les regards des personnes qui l'entouraient se concentrer sur lui. Alors que l'autre échouée, renfrognée, le libérait du poids de sa camarade pour la faire asseoir en face du foyer, il se redressa et se massa doucement l'épaule qui avait servi à la soutenir. Okha lui jeta un oeil, lui signifiant d'un regard de rester sur ses gardes. Serpe comprit le message et réfléchi un temps avant de continuer de sa voix claire et égale.

Nous comptions venir plus tôt à votre rencontre, mais vous n'étiez pas présents. Nous ne voulions pas non plus prendre de votre nourriture sans laisser d'autre message que quelques restes indiquant notre passage.

Il s'était imperceptiblement tourné vers la femme qui soignait Okha en prononçant la fin de sa phrase. Mais il semblait qu'il faudrait plus que ça pour atténuer son antipathie à leur égard. Elle manipulait les bandages rudimentaires autour des blessures d'Okha avec une certaines brusquerie qui faisait se contracter le visage de la racine. L'échoué marqua un temps avant de reprendre.

Quand à sa signification... Nous pourrons éventuellement en reparler plus tard. Voyez la pour l'instant comme un symbole de notre bienveillance. Je suis Serpe et voici Okha

Alors qu'il faisait les présentations ses mains suivaient ses paroles. Personne ne semblait vouloir lui couper la parole pour le moment, c'était bon signe. Il se devait toutefois d'être bref, la curiosité présente dans les yeux de celui qui se tenait en face de lui s'éteignait peu à peu pour laisser place à une lassitude irritée.

Nous n'avons pas la prétention de nous imposer à vous. Nous vous avons déjà pris de la nourriture sans vous demander votre accord et vous en sommes grandement reconnaissants. Nous espérions seulement que vous pourriez aider ma camarade blessée. Si vous acceptez de nous aider, une fois que Okha sera remise sur pied et si vous ne désirez pas de notre compagnie, nous partirons.

Son regard parcourait l'assistance, toujours muette. La réception de son discours restait mitigée, mais l'intérêt persistait malgré tout dans certains regards. Il n'arrivait malgré tout pas à se prononcer sur les intentions de celui qui semblait détenir le plus d'autorité sur le groupe. Son attitude semblait malgré tout bienveillante.

Durant ce bref laps de temps, si vous le désirez, j'espère que nous pourrons échanger sur cet endroit, sur la signification de tout ça. J'ai vu vos sculptures de bois.

Serpe n'était pas sur que le lien entre ces deux éléments soit clair pour ceux qui l'entouraient. Il l'était pour lui et c'était avec un ton tout aussi assuré qu'il avait prononcé cette dernière phrase. Le silence retomba ensuite et l'échoué le laissa baigner la clairière avant qu'un autre prenne la parole.
Telod
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Telod
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Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
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Ven 10 Juin 2016 - 10:55

Le petit homme s'était exprimé, longuement, à mon grand désespoir. Avais-je encore ramassé un bavard ? Ils ne désiraient visiblement pas rester, je ne relèverai pas cette information, ils devaient avoir une idée en tête sur le chemin qu'ils suivaient.

Je regardais le stocks que nous avions gardé du sanglier, il semblait s'être plutôt bien conservé, avec ces deux nouvelles bouches nous pourrions le finir complètement à midi.

L'arrivant Échoué prononça alors une dernière phrase à laquelle je ne m'attendais pas. La signification ? Des sculptures de bois ? Cette déclaration et cette curiosité mal placée me fit soupirer. Je tournais mes pupilles vers lui et rétorquais sans attendre :

- Il n'y a aucune discussion à avoir là dessus. Les sculptures sont pour les morts, pour conserver le souvenir de leur départ, c'est tout. Ça ne te concerne pas.

Mon ton était tranchant. Suite à cela, je pensais que le petit Échoué allait encore dire quelque chose, mais Sevin prit la parole avant lui :

- Ne le prends pas comme ça, Telod. Il ne pouvait pas savoir, et il se pose juste des questions, à mon avis. Tu te souviens de ce qu'avait dit Zön. Il faut s'en poser parfois. Laisse au moins les gens comme nous le faire.

Je levais les yeux au ciel et haussais les épaules avant de m'asseoir sur un rocher. Alors que je regardais les deux nouveaux d'un oeil, je pris mes bâtons pour continuer de sculpter des flèches.

Sevin, qui, malgré sa fatigue et son air désabusé, continuait de garder une certaine curiosité pour la situation, posa une nouvelle question :

- Vous avez dit être attaqués par des fous, vous pouvez nous les décrire ? Ils étaient fous de quelle manière ? Donnaient-ils l'impression d'être fous à cause du manque de nourriture ?

Je devinais qu'il pensait à Baal. Il cherchait à le justifier. Sevin avait certainement du mal à accepter que son camarade ait pu si vite tomber dans la démence.

- Ils étaient fous, c'est tout. Vous m'épuisez avec vos questions. gronda la dénommée Okha, je ne pus m'empêcher d'être d'accord avec elle. Serpe nous a présenté, la moindre des choses c'est que vous en fassiez de même.

- On accepte de partager nos pommes, on te soigne, on t'accueille, connasse, tu crois que t'es en droit de te comporter comme ça ? siffla Galline avec colère.

Pour couper court à cette situation ridicule, je pris à nouveau la parole.

- Moi c'est Telod. La fille insupportable qui te soigne c'est Galline. Le crétin avec les cernes c'est Sevin. Et la statue muette c'est Fadone. dis-je tout en désignant chaque personne d'un mouvement de tête.

Galline me lança un regard épuisé, mais se calma. Elle regarda de nouveau les plaies et prit la parole d'une voix neutre et froide, sans être agressive :

- Vous voulez la remettre sur pieds. Moi, je ne sais pas vraiment comment procéder. Je ne suis pas magicienne, personne dans ce campement n'en sait beaucoup plus que vous sur les méthodes pour empêcher une plaie de saigner. Je vois que vous l'avez lavée, que vous avez tenté de mettre des pansements de fortune, nous ne saurons pas faire bien mieux, si ce n'est que notre tisserande saurait surement fabriquer des compresses plus efficaces.

A ces mots, Fadone hocha la tête et se tourna. Elle marcha jusqu'au bout de la clairière, je la vis sélectionner quelques plantes sans mot dire.

La guérisseuse fixait les deux nouveaux avec beaucoup de méfiance, et poursuivit son monologue :

- Ecoutez, je sais pas si c'est le cas de votre côté, mais moi ça n'est pas dans mes habitudes de mentir. Je ne dis jamais rien de faux, jamais. Et ça serait vraiment vous mentir que de me prétendre experte. On est dans la même merde que vous. Je saurais peut-être mieux que vous dire le rôle de certains organes, comprendre les réactions physiques, mais en aucun cas je n'ai de méthodes efficaces concernant les blessures ouvertes comme celles-ci. A mon avis, il faut laver régulièrement, compresser la plaie pour l'empêcher de saigner, et attendre. Il faut qu'elle mange bien, qu'elle boive souvent. Et si elle est assez solide, elle s'en remettra. Je n'ai pas vraiment d'autres propositions à vous faire.

Sevin qui n'était pas satisfait de l'explication de la racine se dirigea vers Serpe pour lui demander à nouveau comment étaient les fous qui les avaient attaqués.

Galline conclut par une petite pique, qu'elle ne put s'empêcher de formuler :

- Et puis, si vous convoitez vraiment notre nourriture, gardez bien en tête que nous ne sommes pas que quatre, dans ce campement. Si vous décidez de ne pas être de notre côté, vous pouvez nous craindre.

- Galline. grondai-je. Ceux qui ne nous attaquent pas ne son pas nos ennemis.

Elle se tut après cette remarque.
Serpe (PNJ)
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Ven 10 Juin 2016 - 19:33

Serpe se tourna vers Telod alors que sa voix abrupte fendait l'air. Toujours sur ses gardes, il ne montra aucun signe de surprise. Mais à l'intérieur de son cerveau fusaient des informations contradictoires qui, s'entrechoquant, formaient une sphère de curiosité dévorante. Étais-ce cet homme qui avait confectionné les statuettes? L'affect soudain qu'il présentait à leur évocation, en rupture notoire avec le flegme bienveillant qu'il adoptait juste avant, le laissait supposer. Sa réponse était de plus étrange, son sens ne résonnait pas à l'esprit de Serpe. Depuis combien de temps cet être était il éveillé pour se soucier déjà de conserver des souvenirs? Il faillit lui poser la question mais s'abstint et, alors qu'il allait s'excuser, son confrère Echoué prit la parole.

Okha lui répondit d'une manière sèche, les mains de l'échouée qui s'appliquaient à décoller les bandages de ses plaies se crispèrent alors que leurs propriétaire lui répondait, le ton monta. Sa camarade n'était décidément pas douée pour la diplomatie. Il ne lui en tenait pas rigueur, ce qu'il connaissait de son caractère et son état actuel ne lui permettait sans doute pas le recul nécessaire pour évaluer leur situation. Mais si elle n'était pas plus prudente, ils risquaient de devoir rapidement quitter le camp. L'homme étrange reprit finalement la parole d'un ton plus posé, présentant les quatre personnes présentes et la conversation reprit sur des bases plus calmes. La dénommée Galline établit un diagnostic qui le déçut légèrement, Okha pour sa part restait immobile. L'échouée était étrange. Alors qu'elle tentait de justifier son manque de compétences en termes de soin Serpe la contemplait, sans écouter un seul de ses mots et en se concentrant sur ses gestes. Elle lui faisait penser à une bête traquée. Comme si elle devait constamment se battre sous peine qu'un être sombre la dévore, de l'intérieur.

...solide, elle s'en remettra. Je n'ai pas vraiment d'autres propositions à vous faire.

Serpe sortit de ses pensées à temps pour hocher la tête en signe de remerciement. Alors que Sevin l'interpellait, il eu le temps d'entendre les derniers mots de l'échouée. Celle-ci avait déjà tourné la tête vers Okha qui la fixait avec un air fatigué alors qu'elle se faisait réprimander par leur leader.

Je n'ai pas envie de me battre. Et je ne vois vraiment pas en quoi cela nous serait profitable.

Elle passa précautionneusement  ses mains autour de ses genoux. Serpe la trouvait apaisée, sans doute en raison du diagnostique positif même si rudimentaire de Galline. Elle marqua un silence avant de reprendre sans quitter l’Échouée des yeux.

Si vous désirions vraiment vous nuire, nous pourrions éventuellement attendre la nuit et nous enfuir avec votre nourriture et vos biens...


La tension revint, latente, chez les habitants du camp. Mais Serpe esquissa un sourire. C'était de la douceur et non de la défiance qui brillait dans les yeux de sa camarade.

Nous n'en feront rien. Dans notre état ce serait sans doute aussi stupide que de vous attaquer sur le champ et vous nous rattraperiez en un instant. Et quand bien même... ce ne serait pas juste.

Alors qu'elle avait lentement articulé ces derniers mots, ses yeux avaient glissés au sol. Serpe haussa les sourcils. Okha ne finissait pas de le surprendre. Elle tourna ensuite presque timidement la tête vers lui, comme pour chercher son approbation. Il lui sourit en haussant légèrement les épaules. Après tout, elle lui avait presque fendu le crâne. Ce n'était sûrement pas une question de courage. Se trouver face à une communauté changeait-il quelque-chose pour elle?

Sevin, agacé de ne pas pouvoir maintenir son attention le pris par le bras pour l'emmener s'asseoir de l'autre côté du foyer. Galline répondit quelque-chose qu'il ne put entendre. Son ton était toujours agressif mais elle semblait plus ouverte à la conversation. Elle se remit à inspecter machinalement les plaies de la racine et les deux femmes se mirent à échanger, sporadiquement, à voix plus basse.
Serpe leur jeta un dernier regard amusé avant de se tourner de nouveau vers Sevin et de plonger ses yeux dans les sien.

Que veux-tu savoir exactement?

Ses mains saisirent l'omoplate d'ours qui se trouvaient non-loin alors qu'il écoutait les mots de l'autre Échoué. Celui-ci prit le temps de choisir ses mots avant de poser sa question.

A quoi ressemblait ceux qui vous ont attaqué. Étaient-ils... comme nous?

Oui...et non.


Les yeux de Sevin se voilèrent à nouveau. Il semblait chercher quelque-chose sans vouloir l'évoquer. Ses yeux, fouillèrent les pupilles de Serpe à la recherche... de quoi? Sur ses gardes, l’Échoué poursuivit.

C'était des être qui nous étaient semblables. Mais leurs yeux étaient vides. Comme s'ils avaient perdu quelque-chose... d'important.


Se remémorant les premières questions de Sevin, Serpe ajouta :

Ils comptaient nous manger. Mais ils semblaient malgré tout en bonne forme. Je ne crois pas que ce soit la faim qui les ait poussés dans cette direction.


Jetant un œil au symbole qu'il avait gravé dans l'os, il le souleva au niveau du visage de son interlocuteur, tout en cachant le demi-cercle surmonté d'un point.

Ils avaient perdu une partie d'eux-même.

Les yeux de Sevin passèrent successivement du visage bienveillant de Serpe à l'os qu'il tenait dans la main. Puis il poussa un soupir avant de courber la tête. C'est avec une voix légèrement agacée qu'il reprit la parole.

Je ne comprend pas. Perdre quoi? Et comment peut-on perdre une partie de soi-même? Ça n'a pas de sens.

Serpe n'avait pas de réponse à cette question. Il posa doucement sa main sur l'épaule de son frère échoué. Celui-ci releva la tête.

Il suffit... parfois... d'oublier de regarder au bon endroit?

Un étrange courant passa entre les deux hommes. Comme un espèce de fluide, impalpable, sans poids ni odeur. Les yeux de Sevin s'écarquillèrent soudain alors qu'il contemplait le visage de son interlocuteur. Il se redressa et sa bouche s'ouvrit en grand.

Baal!?

Sa voix avait résonné dans toute la clairière. Fadone avait rejoint Okha et Galline et les trois femmes s'étaient tournés vers eux. Telod avait lui aussi levé les yeux de son travail. Ils n'étaient plus en contact, le lien qui les unissait avait disparu. Sevin se tourna vers les autres, comme pour les prendre à parti alors que son doigt était pointé vers Serpe. Ses yeux finirent pas revenir vers lui et s’agrandirent encore davantage.

Mais...

Ses yeux se ternirent de nouveau et ses traits se contractèrent légèrement en un masque d'incompréhension lasse. Serpe, troublé, fit un geste vers lui mais il s'écarta.

Je vais aller m'allonger un peu.


Il se dirigea vers l'une des cabanes et y disparut. Ce fut au tour de Serpe de se relever. Comme si elle craignait qu'un autre le fasse, Okha prit la parole.

Qu'est-ce qu'il vient de se passer? Tu lui... a fait quelque-chose?

Non. Pas volontairement. Nous parlions de l'attaque d'hier et... c'est comme si mes mots lui avaient fait voir quelque-chose?

Un bref coup de vent ponctua sa phrase, faisant virevolter les feuilles dans la clairière.

Vous savez qui est ce Baal?
Telod
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Jour d'éveil : Jour 1
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Mar 14 Juin 2016 - 17:01

La blessée nommée Okha avait essayé de rassurer Galline d'une façon assez maladroite. Du moins c'était comme ça que je l'interprétais. Elle avait donné une éventualité d'idée de nuisance, qui lui semblait être réalisable, puis elle avait dit qu'elle ne ferait rien de cela. Je trouvais cette attitude curieuse, et je la mettais sur le compte d'une bataille d'ego. Elle avait l'air d'être une femme relativement fière, et elle devait être triste d'être faible et blessée.

Je choisis donc de ne rien relever. La conclusion me convenait.

Mais Galline ne fut pas vraiment de cet avis :

- Ouais. Tu dois vraiment pas connaitre grand chose de la vie dans cette vallée pour croire qu'on se permettrait de dormir sans avoir quelqu'un pour veiller.

Sans lever la tête de mon ouvrage, essayant de donner une forme droite à mes bouts de bois, je coupais court à la conversation en posant une question.

- Et toi, Galline ? Tu connais quoi sur la vie dans la vallée ?

Je faisais référence au fait que le matin même, elle nous avait révélé qu'elle en savait plus qu'elle ne l'avait dit. Ainsi je lui faisais comprendre que j'aurais apprécié qu'elle nous fasse part de son passé, et qu'on aurait bien pu mettre son omission sur le compte du mensonge.
Elle ne répondit rien, et se tut pour de bon. Elle avait replacé les compresses sur les blessures de Okha, et elle s'approcha de Fadone pour l'aider à confectionner les nouveaux bandages.

Alors j'entendis la voix de Sevin.

- Baal !? s'exclamait-il.

Je levais soudainement les yeux, m'attendant à voir la forme du grand vieillard entre les arbres. Mais rien de cela ne se produisit. Au lieu de ça je me rendis compte que Sevin pointait du doigt le visage de Serpe. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait.
J'allais lui demander ce qu'il avait. Puis il regarda de nouveau Serpe et changea d'attitude. Visiblement il flottait une incompréhension palpable. Il conclut qu'il allait se reposer.

Je fronçais les sourcils, essayant de comprendre.

Serpe revint auprès de nous, Okha le questionna.

- ...Nous parlions de l'attaque d'hier et... c'est comme si mes mots lui avaient fait voir quelque-chose ? s'expliqua Serpe.

Je réfléchis, quelques instants. Mes yeux vinrent machinalement vers le feu. Des mots qui font voir quelque chose. Cela me faisait penser à Miosselle, lorsqu'elle sculptait une histoire dans la fumée du feu en la racontant. Mais peut-être que ça n'avait rien à voir.

- Vous savez qui est ce Baal ?

- Oui. Cela n'a pas d'importance. répondis-je, désirant un peu de silence. Je pense que les Échoués sont capables de faire apparaître des choses aux yeux des autres. Peut-être.

Je n'étais pas sûr de moi, mais je désirais tout de même donner mon interprétation, pour que le climat de suspicion ambiante se détende.
Galline fronça les sourcils et plissa les paupières en tournant les yeux vers moi, souriante.

- D'où tu sors ça ? Et pourquoi les Échoués spécialement ?

- Parce que j'ai déjà vu ça, un truc anormal qui apparaît d'un coup. Je sais pas moi.

- Mais pourquoi les Échoués ?

- Bah, parce que. Vous êtes bizarres.

Fadone rit à ma remarque, même si elle se dirigeait contre elle, Okha aussi eut un rire très bref. Galline continuait de sourire et soupira en secouant la tête.

- Telod en a marre de tous les Échoués qui sont dans son camp. taquina Fadone, d'une voix timide.


Par la suite chacun vaqua à ses occupations, on demandait à chacun d'essayer de se montrer utile. Je continuais de me concentrer sur mes flèches. J'ai cassé plusieurs bouts de bois en tentant d'en faire quelque chose de correct, et je dus me débarrasser d'un certain nombre de ratés.
Le temps était meilleur que la veille, on pouvait apprécier la présence des rayons de soleil dans la clairière, et les fleurs rouges. Je me dis que j'allais peut-être bientôt parler des champignons à mes compagnons, s'il nous manquait à nouveau de la nourriture. La veille je m'étais dit qu'il était lâche de ma part de ne pas leur en parler.

Bientôt le soleil atteint son zénith, et on vit Althéa et Jey rentrer de leur promenade, ramenant la chèvre. Ils furent tous deux surpris de voir la présence des deux nouveaux individus dans la clairière. Ils rattachèrent la chèvre à la branche. Et Jey se dirigea immédiatement vers eux, l'air heureux, sans se poser de question.

- Bonjour monsieur ! dit-il à Serpe. Je m'appelle Jey et cette jeune fille c'est Althéa ! Vous venez de loin tous les deux ?

Sans attendre même la réponse de l'Échoué, Jey se dirigea immédiatement vers Okha et s'exclama :

- Oula ! T'es blessée ! J'espère que ça ira ! On va s'occuper de toi t'en fais pas !

Okha haussa les épaules d'un air désabusé, sachant très bien après la discussion matinale qu'on ne pouvait pas des miracles pour elle. Mais elle remercia tout de même l'attention de Jey avec une phrase polie.

- C'est aimable, ne t'en fais pas pour moi. Je m'appelle Okha.

Le racine hocha la tête rapidement, puis il se dirigea immédiatement vers moi.

- Telod ! Telod ! Je ne vomis plus !

Il était bien trop excité pour moi. Cela me fatiguait, mon mal de tête revenait. Je levais des yeux exténués vers lui en haussant les sourcils, avant de conclure un :

- Bien.

Pas très convaincu. Jey soupira puis lança :

- Putain Telod, sois content un peu là ! Tu n'arrêtes jamais d'être rabat-joie.

Fadone sourit et fit comprendre à Jey que ça lui faisait plaisir qu'il aille mieux.

- On mange ? proposa le racine.

Et nous acceptions.

Sevin se leva pour nous rejoindre. Il semblait encore un peu troublé et fatigué, mais il révéla qu'il avait réussi à dormir, ce qui semblait le réjouir.

Nous prenions chacun un peu du sanglier de la veille, sauf Jey qui préféra prendre une pomme. On réchauffa la viande sur le feu. Elle semblait être bien conservée, elle n'avait pas d'odeur particulière. Je dis à tout le monde qu'il fallait la finir. Ainsi, nous nous appliquions à manger tout. Un silence régnait sur la petite communauté, et ce fut Sevin qui le brisa.

- Tu voulais parler avec nous de la signification de ton message, ainsi que de celle dont est munie ce lieu, il me semble Serpe. demanda Sevin. Je pense que c'est le moment.

- La signification ? s'interrogea Jey, la bouche pleine.

- Oui, je ne sais pas, Serpe a parlé de ça tout à l'heure. Laisse le s'exprimer.

Je soupirais, espérant que la discussion n'allait pas devenir du grand blabla stupide.

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Jour d'éveil : Jour 2
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Mer 15 Juin 2016 - 14:33

Serpe sourit aussi à la conclusion de Telod sur ceux qu'ils appelaient les échoués et regarda ses camarades avec intérêt. C'était la première fois qu'il entendait un nom donné à ces différence morphologiques. Il appréciait la façon dont il sonnait.
Mais c'est un gouffre de curiosité qui s'était ouvert en lui alors que Telod évoquait son expérience avec une autre manifestation similaire à celle qui venait de se produire entre Sevin et lui. Il retint encore une fois ses questions. Le racine ne semblait pas disposé à leur apporter une quelconque réponse pour le moment.

La conversation prit fin et chacun se mit à vaquer à ses occupations mais Serpe ne pouvait délier ses pensées du phénomène dont il venait d'être la cause. Il se mit malgré tout au travail. Ramassant son arme il s'approcha des restes des os d'ours et du sanglier avec intérêt. Il passa ensuite quelques temps à mesurer avec intérêt leur poids et leur densité. Il semblait évident que les côtes des animaux étaient dotées de davantage de souplesse alors que d'autres étaient bien plus denses et cassants. L'échoué les aligna en fonction de leur propriétés et commença à tenter d'en tailler certains. A sa grande surprise, alors qu'ils s'affairaient sur les plus fins il découvrit une substance collante et odorante en leur sein. Il lui faudrait sans doute nettoyer ça avant de continuer plus en avant. Il regarda autour de lui. Était-il prudent de partir pour le lac maintenant? Autant attendre un peu plus tard. Alors qu'il allait à nouveau baisser les yeux sur son ouvrage il remarqua le regard intéressé de Fadone sur son travail et il lui sourit. Elle ne lui rendit pas son sourire mais lui adressa un imperceptible hochement de tête avant de revenir à son travail. L'échoué soupira. Il ne semblait pas vraiment inspirer la confiance à ses pairs. Mais comment les blâmer? Jusqu'à présent il n'étaient que de nouveaux poids pour ce camp.

Entre temps, les derniers membres du camp dont Galline avait parlé les avaient rejoint. Ils avaient avec eux un animal dont les cornes plurent beaucoup à Serpe. Il était en train d'essayer de déchausser les défenses du sanglier sans les abîmer, sans succès. S'ils comptaient tuer cett nouvelle bête le jour même il essaierait sans doute de s'approprier son crâne.
L'un des nouveaux arrivants, euphorique lui adressa brièvement la parole avant de continuer à faire le tour du camp et il proposa de se nourrir. L'eau vint à la bouche de Serpe et il eut du mal à ne pas bondir debout à l'évocation d'un repas.

Assis à côté de sa camarade, désormais convenablement pansée, c'est à peine s'il entendit Sevin qui s'était levé lui poser à nouveau une question. C'est quand Jay demanda davantage d'explications qu'il comprit de quoi il retournait. Posant avec regret le morceau de chair qu'il tenait entre ses mains il se redressa. Il lui avait rarement été demandé de s'exprimer sur le sujet et bien qu'il en brûlait d'envie, il se devait d'être prudent. Il se leva lentement et parti chercher l'omoplate d'ours qu'il avait gravée pour la poser au milieu du cercle de personnes qui s'était formé autour du feu.

Je me suis éveillé dans l'eau, comme certains d'entre vous je crois. Et la première chose que j'aie vu a été mon reflet. Le même reflet que je vois quand je vous parle et que vos yeux le reflètent.

Les yeux clairs et doux de l'échoué firent le tour de l'assemblée silencieuse. A nouveau il souleva l'omoplate et passa sa main sur les deux demis cercles qui y étaient inscrits.

Nous, et nos reflets, sont la même chose, et en même temps des choses différentes.

Reposant l'omoplate l'échoué chercha ses mots et pendant quelque-temps on entendit seulement le feu crépiter.

Mais quand je regarde dans les yeux de fous, de cannibales, je ne vois plus ce reflet. Ou plutôt si mais il est comme sans vie... Comme s'ils étaient incapable de le renvoyer car ils étaient eux-mêmes aveuglés par la haine, par la peur.

A la fin de sa phrase, Jey laissa échapper un sifflement légèrement amusé.

Haha, eh ben! Ça cogite dur la dedans! Ça fait combien de temps que t'es éveillé pour avoir pensé à tout ça?


C'est juste un ramassis de conneries, du blabla c'est tout

A la réaction de Galline, Okha sourit et Serpe se tourna vers elle. Il était de plus en plus curieux à son propos. Bien sur elle n'était pas aveugle comme ceux qui les avaient attaqués la veille. Mais il était indéniable que son esprit était voilé par la peur de quelque-chose. Elle l'observa du coin de l’œil et ne détourna pas le regard mais il était évident qu'il lui en coûtait de soutenir le regard placide et franc de l'échoué.

Il y a autre chose

Serpe se tourna de nouveau vers ceux qui l'entouraient.

Je crois... que les reflets sont comme des... chemins vers quelque-part d'autre. De différent. Un endroit dont nous sommes nous même le reflet. Je ne saurais pas vraiment l'expliquer, c'est comme... quelque-chose qui m'appellerais ici, constamment, sans que je puisse le voir.

Il se tut. Il avait été maladroit. Regardant ses interlocuteurs uns à uns il vit cependant que ses derniers mots ne les avaient pas laissés indifférents. C'est finalement Sevin qui prit la parole à sa suite.

Je ne sais pas quoi penser de toute les choses que tu viens de dire. Tu me semble voir des choses étranges et en faire voir d'autre encore plus surprenantes.


Son regard se perdait dans le vide, au delà des êtres présents, au delà de la clairière et des arbres qui l'entouraient.

Mais c'est vrai qu'on dirait que quelque-chose est là. Qui nous observe, peut-être.

Sa voix était restée posée, voire détachée. Néanmoins un trouble léger y pointait, résonant étrangement dans le cercle des personnes présentes. Serpe n'avait plus rien à ajouter et personne ne semblait vouloir reprendre la parole. Finalement Jey, jetant l'os qu'il tenait vers le feu, se frotta vigoureusement les mains avant de se relever.

Bon! Ça me semble être le bon moment pour aller faire un tour au lac non?

Tu t'emballes peut-être un peu trop. C'est pas parce que t'as l'air d'aller mieux qu'il faut continuer à courir partout.

Jey protesta un peu mais accepta finalement de rester au camp. Plusieurs regards se tournèrent alors vers Telod, comme pour obtenir son assentiment, voire ses directives.
Quelques instants plus tard ils étaient face au Lac. Althéa était restée au camp avec Jey. Serpe n'était pas encore familiarisé avec cette cohésion de chaque instant mais il semblait évident que cela augmentait leur chances de survie, à tous. Alors que chacun buvait, discutait et scrutait les environs, Serpe se mit à nettoyer les différents os qu'il avait travaillé. Il avait réussi à obtenir certains tranchants grossiers qui ne valaient pas ceux qu'il avait pu tirer de la pierre. En revanche les pointes étaient plus satisfaisantes. A nouveau il surprit Fadone en train de l'observer.

Mes os t'intéressent?

Eh bien... pas vraiment. Je me disais en fait qu'il te faudrait peut-être de quoi te couvrir.

Serpe baissa les yeux sur son corps. Il n'avait pas récupéré les peaux de lapins dont il s'était servi pour créer les bandages rudimentaires d'Okha. A vrai dire il comptait les jeter. Imbibées de sang elle s'étaient durcies et avaient gonflé et il ne voyait pas quel usage il pourrait en faire. De plus, sa nudité ne l'avais pas dérangé jusque là. Mais, sans le gêner pour autant, elle lui semblait maintenant déplacée. Il hocha la tête.

On devrait pouvoir te trouver quelque-chose à te mettre. Je te confectionnerais quelque-chose si tu veux.

Elle avait presque murmuré ces derniers mots, comme gênée d'avoir laissé échapper deux phrases d'affilée. Serpe la remercia chaleureusement et déposa ses différentes pointes d'os sur une pierre plate. Il s'éloigna ensuite de quelques mètres pour s'immerger dans l'eau et laver les traces de graisse de crasse et de sang qui le maculaient. Alors que ses mains frottaient doucement son torse et ses avants bras il plongea ses yeux dans ceux de son reflet qui lui rendit son regard.
Qu'y avait-il sous ce lac, plus au fond? Son regard se porta au loin, jusqu'aux montagnes. Et sous la terre? Après tout, Okha était née entre les racines d'un arbre. Ou plongeaient-elles?
Il était resté longtemps dans l'eau et alors qu'il jetait un regard aux autres il s'aperçut qu'ils étaient sur le point de partir. Les rejoignant il récupéra ses pointes d'os.

Certains d'entre vous savent-ils ce qu'il y a sous nos pieds?
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Jeu 23 Juin 2016 - 14:36

Lors du repas, Serpe avait donné un point de vue, avec des mots qui me semblaient étrangement choisis. Non pas que je pensais ignorer ses propos, je croyais comprendre ce dont il voulait parler, mais je ne saisissais pas ce besoin qu'il avait de mettre des images sur des concepts. En réalité, je ne savais pas vraiment s'il avait vraiment développé une certitude ou une croyance autour de l'idée du reflet que l'on voyait dans l'eau, ou s'il essayait de nous faire passer un message plus profond en évoquant les relations humaines à travers une métaphore curieuse. Ne sachant pas vraiment pourquoi, je penchais plutôt vers la deuxième possibilité.
Ainsi je ne m'alertais ni ne m'étonnais des dires de l'Échoué. Seul le côté poétique de sa vision du monde me permit de ne pas trouver le discours inutile.

Sevin intervint ensuite, évoquant l'idée que quelque chose observait. Cela réveilla en moi un sentiment de colère, sans que je ne sache l'expliquer. La haine monta, de plus en plus. Le bruissement du vent, les chants des oiseaux, les regards de mes compères, tout, rien, m'énervait. Je serrai les dents, mon regard fixant le lointain, je m'apprêtais à demander à tout le monde de se taire, et de se taire définitivement. Pour ne plus jamais parler, pour ne plus jamais rien évoquer, pour ne plus jamais poser de questions, pour ne plus, jamais, jamais, ouvrir la bouche.

Laisse les musaraignes couiner. dit une voix dans ma tête.

Je fronçais les sourcils. Qu'est-ce que c'était que ça ?
Je ne comprenais pas. Quelque chose m'échappait.
Je venais de réagir avec beaucoup trop de haine à une situation nullement grave. Il fallait que je souffle, que je me calme.

Par la suite nous décidâmes d'aller au lac, j'autorisais les compagnons à former deux groupes distincts pour permettre à Jey de rester au campement pour se reposer, après tout nous étions plus nombreux, il fallait parfois savoir faire évoluer notre mode de fonctionnement.

Les discussions de mes camarades continuaient de m'exaspérer. Mes douleurs au crâne revenaient avec force. Je passais de l'eau sur mon front, espérant que personne n'allait m'adresser la parole. Je n'avais jamais vraiment voulu être le chef de cette bande, parfois cela m'exaspérait d'être considéré comme tel. Ça m'imposait des responsabilités que je n'avais vraiment pas envie d'assumer. Tout ce que je voulais, à cet instant, c'était d'être seul.

Après avoir bu et scruté l'horizon, je fis demi-tour, et me dirigeai vers le campement, sans demander l'avis de quiconque, comme j'avais l'habitude de le faire. On commençait à me suivre, et alors Serpe posa une question :

- Certains d'entre vous savent-ils ce qu'il y a sous nos pieds ?

Je ne répondis rien.

- Il y a des grottes, gigantesques, un peu partout, je crois. dit Galline.

Curieusement, elle avait parlé sans la moindre agressivité. Je tournais les yeux. Elle voulait nous faire partager son expérience ? Enfin elle parlait de ce qu'elle avait vu avant Terre Rouge ?

- Comment sais-tu cela Galline ? demanda Sevin.

- Avant de venir vous voir j'ai habité pendant un moment chez des types qui se cachaient sous le sol. Il y a des souterrains d'une taille incroyable, vous avez pas idée.

- Pourquoi tu es pas restée chez eux ?

Elle déglutit et ne répondit pas. On sentait qu'elle avait eu envie de dire quelque chose, mais elle se ravisa, comme si rien ne sortait de sa bouche. Sevin eut l'air de comprendre quelque chose, et, par politesse, n'insista pas et se tourna vers Serpe :

- Pourquoi demandais-tu cela ?

La curiosité de Sevin semblait se réveiller aujourd'hui, malgré sa mauvaise humeur. La conversation continua un peu, moi, je m'écartais d'elle, ne souhaitant pas vraiment l'entendre davantage.

L'après-midi se poursuivit sans événements majeurs.
Je pus finir de fabriquer ce qu'il me semblait être une flèche convenable. Avec l'aide de Fadone, qui m'avait trouvé une plante résistante et légère, j'avais réussi à mettre une sorte d'aileron à l'arrière de ma flèche en utilisant cette plante. J'avais fait une longue encoche à l'intérieur du bois et j'y avais glissé la tige de la plante, dont les feuilles ressortaient pas les côtés de la flèche. En utilisant un cordage fragile très fin j'avais serré l'ensemble pour que la feuille ne tombe pas. Cela me semblait plutôt rudimentaire, mais probablement efficace.

Je ne savais pas vraiment quelle taille donner aux ailerons, mais je me doutais que le tout devait être symétrique. Ainsi je m'étais appliqué à ce qu'il n'y en ait pas un qui ressorte plus que l'autre.

Le résultat me plut. Le bois était droit, la pointe bien taillée, et les ailerons pourraient sans-doute maintenir la trajectoire.

Alors je me levais, nous étions en fin d'après midi, le jour commençait déjà à laisser place à la nuit. J'étais muni de mon arc et de ma flèche, je marchais vers le bord de la clairière. Jey se leva immédiatement de son travail et alerta tout le monde :

- Telod, tu as réussi ? Tu vas essayer ton arc ? Attend, attend moi je veux voir !

Presque tous les membres du groupe levèrent leurs yeux vers moi. Galline et Fadone s'approchèrent également, comme Sevin. Pour une fois, Fadone parla :

- J'espère que ça va fonctionner !

Après tout elle était probablement la personne qui avait eu le rôle le plus important pour confectionner cet arc. J'haussai les épaules. Puis je plaçai la flèche contre la corde de l'arc, et banda l'ensemble, visant le tronc de l'arbre qui se tenait devant moi.

- Attend Telod ! Attend. Dit Sevin. La pointe est en bois, ça ne transpercera pas du bois. Visons autre chose que le tronc.

Je soupirais, j'allais dire qu'ils m'ennuyaient, tous. Il s'agissait juste de voir si cela pouvait au moins tirer droit et avec de la vitesse. Je fis détendre la corde petit à petit en désarmant mon bras, puis je dis :

- Vous proposez quoi ?

- Une pomme ! s'exclama Jey.

Fadone rit, Galline demanda :

- Mais t'es con ou quoi ? Tu veux qu'on gâche une pomme ?

- Mais non moi je la mange après, je m'en fiche !

Acceptant la proposition de Jey, nous plantions un large bâton à la verticale dans le sol, et nous placions la pomme à son sommet. Je m'approchais de l'ensemble pour ne pas rater mon tir (après tout je n'avais aucune expérience). Je ne me tenais qu'à quelques pas de la pomme.

Les gens retenaient leur souffle, il y avait quelque chose de très solennel, curieusement, alors que la situation était plutôt ridicule. Je bandais mon arc, approchais mon regard de la flèche pour viser la pomme, et je tirais.

Le tir ne fut pas aussi impressionnant que je ne le pensais, la flèche ne partit pas tout à fait droit. Mais la puissance était tout de même convenable. Elle perça le côté de la pomme, la faisant tomber de son piédestal, et mes compagnons hurlèrent de joie.

- Ça l'a percé ! C'était d'une violence sans nom ! s'émerveillait Jey qui se précipitait vers le fruit.

- Ça n'est pas trop mal ! dit Fadone.

Un brouhaha suivit ces remarques. Certains étaient vraiment impressionnés - en grande partie parce qu'ils s'attendaient à un échec cuisant - mais la réalité était assez médiocre tout de même. Pour tuer un animal, il faudrait concevoir un arc et des flèches un peu plus puissants, mais nous étions sur la bonne voie. Jey agitait la flèche plantée dans la pomme dans tous les sens. Je m'approchais de lui pour lui dire :

- Tu peux me la rendre ? Je voudrais voir si ça tire loin.

Il accepta sans broncher, retirant le bois du fruit, puis croquant immédiatement à pleine dents dans la pomme, heureux. J'haussais les yeux au ciel.

Je tentais encore une fois de tirer, cette fois sans cible devant moi, juste pour évaluer la distance de tir. Je bandais l'arc au maximum, ayant un peu peur de casser la corde, puis je lâchais. Comme je le pensais, la flèche partit un peu vers la gauche, mais pas trop. Il y eut des "Oh !" et autres "Ouah !" suite à ce tir relativement minable.
Je fis alors des grands pas, les comptant, les uns après les autres, à voix basse.

Arrivant à l'endroit où la flèche était posée sur le sol, je pus conclure pour mes camarades :

- Quinze pas.

- C'est incroyable ! dit Jey. Alors que ça ne l'était pas du tout.

La soirée vint alors, nous nous réunissions autour du feu, et chacun célébrait à sa manière la journée qui venait de se dérouler. Dans l'après midi, Galline avait pu poser des nouveaux bandages convenables sur les blessures de Okha. Notre régime était revenu aux pommes, mais dans les yeux de mes camarades, je devinais que l'espoir de chasser des proies plus nombreuses avait refait surface grâce à mon petit arc ridicule. Ainsi ils acceptaient joyeusement de manger leur pomme, songeant à l'avenir, discutant de choses diverses.

Je ne savais pas si Serpe et Okha comptaient rester. Dans le doute, je les considérais comme des membres de notre camp.

Aussi, lorsqu'il fallut choisir ceux qui allaient monter la garde cette nuit, je pris en compte leur présence, et je proposais de retourner à l'ancienne façon que nous avions de monter la garde (lorsque nous étions plus nombreux) : deux personnes surveillent ensemble pour la première moitié de la nuit, puis elles sont relayées par deux autres personnes pour le reste de la nuit. Je voulais absolument monter la garde, cette fois, et je m'imposais ainsi.

- Je prends la première moitié de la nuit. Qui veut monter la garde avec moi, et qui se propose pour la suite ? demandai-je.

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Serpe (PNJ)
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Ven 24 Juin 2016 - 23:38

Un frisson parcouru l'échine de Serpe alors que la réponse de Galline parvenait à ses oreilles. Ainsi c'était vrai, la terre, le sol, avait son contraire, tout comme le lac ses profondeurs. Un autre reflet, explorable par des êtres humains. Il brûlait d'envie de pousser l'échouée à en dire davantage mais Sevin l'en empêcha en lui posant une questions. Rongeant son frein Serpe haussa les épaules.

Eh bien, je suis assez curieux quand aux limites de cet endroit ou nous nous trouvons.Ce lac semble profond mais qu'en est-il du sol ou nous nous trouvons?

Serpe jeta un regard en coin à Galline. Au vu du caractère pour le moins agressif de sa soeur échouée il pouvait s'avérer maladroit de lui poser des questions sur la question. Il devait essayer.

Cette caverne dont tu parles, est-elle loin d'ici?

Sevin lui jeta un regard désaprobateur alors que l'échouée le fixait, une expression complexe habillant son visage. Elle prit finalement une longue inspiration.
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La seule raison pour laquelle j'accepte de voire ta gueule en ce moment c'est Telod. Ca t'autorise pas à m'adresser la parole.

Elle se détourna pour s'éloigner de quelques pas et contempler le large. Ceux qui les écoutaient se détournèrent, gênés. Sevin lui adressa malgré tout un hochement de tête que Serpe ne sut interpréter. Alors qu'il s'éloignait, Okha s'approcha de l'échoué. Il ne l'avait pas vu arriver, elle avait du finalement se décider à les suivre. Il s'apprêtait à lui direIl se tinrent l'un à côté de l'autre, silencieux, comme pour apprécier la tension de l'échange qui venait d'avoir lieu.

Je sais que ce que tu cherches te tiens à coeur petit homme. Et il se pourrait bien que tu le trouves... Mais tu vas devoir être patient.

Leurs regards se croisèrent. Plaines arides fauves face à une étendue émeraude luxuriante.

Okha, qu'est-ce que tu vois lorsque tu contemples ton reflet?

Elle le fixa encore quelque temps avant de reporter son regard sur l'eau, loin, là ou aucune image ne pouvait lui parvenir depuis la surface de l'eau.

J'aimerais bien le savoir.


Serpe hocha la tête, un léger sourire au lèvres, le coeur léger. Ils restèrent encore un temps à contempler l'horizon avant que le reste du groupe ne s'agite et commence à se diriger vers la forêt. Okha leur jeta un oeil avant de se tourner vers Serpe.

Je pense que nous devrions rester avec eux encore un peu. Je ne sais pas ce que tu en penses mais je crois que nous ne sommes pas assez fort toi et moi pour survivre seuls. Pas encore.

Serpe hocha la tête une nouvelle fois. Il ne pouvait pas dire que la perspective l'enchantait mais c'était la meilleure solution.

Un peu plus tard au camp il regarda avec un intérêt silencieux les résultats des travaux de Telod. Il n'avait lui même que peu travaillé sur le bois et il ne se sentait pas d'affinité particulière avec le matériau. Toutefois il ne pouvait en nier les caractéristiques avantageuses. Plus tôt, alors qu'il partait se soulager il avait aperçu Fadone en train de travailler sur un ouvrage textile. Il avait été fasciné par l'adresse avec laquelle elle parvenait à créer une surface souple à partir de végétaux. Elle lui avait fait essayer un début de pagne à la confection étonnant mais dont une faiblesse résidait dans la difficulté à le maintenir accroché à la taille. Serpe évoqua l'idée d'une attache en os et Fadone, enthousiaste, elle lui avait donné plusieurs indications sur la forme qu'elles pourraient avoir. Il avait travaillé plusieurs heures sur des prototypes qui s'étaient tous avérés décevants et moins efficaces qu'un simple nœud.

Telod tira une seconde fois sa flèche, cette fois sans rien viser et à nouveau Serpe suivit sa trajectoire des yeux. Il y avait quelque-chose dans ce tir qui résonnait en lui. Cela ne venait pas de la qualité de l'objet, relativement rudimentaire, ou du geste du Racine. Mais l'image de cet ensemble lui semblait juste, à sa place, sans qu'il puisse s'expliquer pourquoi. Légèrement troublé, Serpe revint à son travail.

La lumière disparut peu avant qu'il ne parvienne à finir son dernier prototype qui lui semblait prometteur. Sans casser l'os, il était parvenu à créer un crochet solide, surmonté d'une encoche. Il le finirait demain.

Okha choisit de prendre la première garde avec Telod. Galline et Fadone prirent la suivant. Réalisant qu'il n'avait pas construit d'abri ou dormir Serpe s'éloigna pour rassembler quelques plaques de mousses qu'il posa proche d'une des constructions rudimentaires. Il s'allongea dessus et s'endormit presque aussitôt.
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