Prénom : Kaal
Nom/surnom : "Connard"
Éveil : Jour 13
Sexe : Homme
Race : Echoué
Métier : Chercheur (1)
Groupe : Errants
Croyance : Paranoïaque, Sceptique, Dépressif et "Junkie".
Magie : "Mimétisme imposé" - Classé entre Confusion et Oubli.
Fait apparaitre au sein du cerveau une confusion, en engendrant un moment d'égarement qui pousse l'individu qui en est victime à imiter les gestes du "lanceur de sort" afin de combler le vide de personnalité momentané débouchant de la confusion. Ce qui est un reflexe humain naturel. En termes clairs : la mémoire de la victime s'estompe momentanément et avec elle, sa notion d'identité.
Cependant, les conditions, la durée et la portée du sort varient en fonction du niveau du lanceur :
Le sort ne dure qu'une poignée de minutes seulement et à une portée d'une vingtaine de mètres environ. Et les conditons sont à titre sensorielles. C'est à dire que quelconque choc de cette nature (ouïe, vue, odorat, toucher...) interrompt le sort immédiatement. Par exemple, il est impossible au lanceur de pousser la victime à se frapper. Le choc du poing la "réveillerait" immédiatement de cet état quasi hypnothique. Une odeur violente, comme celle que pourrait dégager un charnier à proximité ou un hurlement interromperait le tout au même titre.
Il ya une autre condition importante. Le sort ne fonctionne qu'au sein d'un esprit distrait. Au cas où le lanceur de sort ne soit pas dans le champ de vision de la victime et que ce dernier n'ait rien à copié, celui-ci se place dans un état d'égarement : il fixera le vide, oubliant ses intentions premières durant un court laps de temps.
Capacités physiques : Kaal est mince et n'a pas à rougir d'une fine musculature sèche. Cependant la force n'est pas sa meilleure aptitude, au contraire elle est même banale. En revanche, il est agile et il serait malavisé de sous estimer sa rapidité. Malgré tout, son cruel manque d'endurance lui fait beaucoup défaut et à l'instar de sa volonté, il s'essoufle vite.
Talents divers : Certainement dans son antipathie profonde. En terme de survie, l'on ne fait pas mieux. Et tout le monde ne peut pas se vanter d'être dépourvu de sens moral ou presque.
Au niveau physique, Kaal est un rapide. Son manque d'endurance limite néanmoins cette vitesse à une centaine de mètres avant qu'il ne lui manque cruellement d'énergie. Mais courir n'est pas sa priorité, la sienne est dans la furitivité. C'est une prédisposition, née au sein même de son angoisse, poussée par son besoin de survivre.
Kaal a ensuite plusieurs talents qui tournent autour de son addiction : tout d'abord, il est capable de détecter la fleur qui produit par son pollen, la drogue éponyme. Mauvais en détection des plantes et de la prévision de leurs effets, il excelle quant à la récolte de cette dernière. Ensuite, il est tolérent à cette drogue qui a cramé le cerveau d'un bon nombre d'animaux massifs avant lui. L'on peut en déduire qu'il a dévellopé une tolérance aigue au psychotrope.
Équipement : Kaal avait confectionné une sacoche grâce à de la peau de rongeur autour duquel il avait noué une corde fait de branche souple de lierre. A l'interieur résultait sa récolte de "Pollen". Il y avait de quoi délirer durant des jours entiers. En guise de vêtements, il lui suffit d'un pagne bas fait de peau de renard qui lui arrive jusqu'aux genoux. En guise d'outil, une corde d'un mètre et demi qui lui servait afin de grimper aux arbres - en s'en servant pour faire contrepoids - et en guise d'arme, cette même corde aidait à la strangulation.
Apparence physique et charisme :Kaal n'a rien d'un guerrier et se trouve être davantage semblable à un spécimen pseudo-cadavérique : les cheveux lachés, ceux-ci obstruent sa vision périphérique, ce qui arrange sa photosensibilité. La lumière vive du dehors semble taper tout droit dans son crâne. Il lui faut plus de temps que les autres pour s'adapter, ce qui lui pousse à ne pas le faire et à rester tapi dans la forêt, à l'abri des rayons. Sa chevelure obscure est composée de mèches délavées qui prennent petit à petit du terrain. Sa silhouette est mince (un bon mètre 85 pour 70 petits kilos) car son corps est sec et peu dévellopé musculairement. La plupart du temps couvert d'une fine couche de terre sombre et de cendres qui lui est rassurante, du fait que Kaal se cache sous terre en temps de grands froids lorsqu'il se trouve en forêt.
Son teint est pâle et sa peau abîmée. Son regard un peu vide et ses yeux vitreux sont soutenus par des cernes noires qui mettent en avant un esprit troublé. Son visage est creusé par la faim et la fatigue et sa barbe fournie, elle, couvre le bas de son visage ainsi que ses lèvres fines, parfois gercées par la déshydratation. Comme un mort aux pensées sombres qui errerait, souvent perdu dans ses pensées, son regard est vide, comme si l'esprit qui était censé voir au travers s'était dissipé. Qu'il ne restait plus que ce corps, alimenté par ce coeur, enrobé dans l'inquiétude et l'angoisse d'une mort errante.
Caractère et personnalité :Abrégeons tout ça en plusieurs faits :
Premier fait : Kaal est avant tout passif. Il est davantage un observateur, non pas par lacheté comme il serait facile de le penser mais par prudence : il est avant tout méfiant plutôt que craintif.
Second fait : Mélancolique de nature, ce dernier s'interroge beaucoup sur l'origine et la fonction de chaque chose dans le monde, ce qui l'endigue à un certain sceptisicme. Très sujet à la dépression, il peut en résulter des actes quelque peu suicidaires, qui semblerait pour le moins déraisonnables. Comportement autodestructeur qui l'a amené au cinquième fait.
Troisième fait : Kaal est d'une nervosité chronique dangeureuse ; sa paranoïa naturelle, qui le prive souvent de sommeil s'accentue également par le contexte de survie, ce qui l'a lentement poussé au cinquième fait.
Quatrième fait : Kaal a tendance à beaucoup réfléchir, beaucoup trop. Et ce, à travers des questions existentielles pénibles. Ce contexte exhacèrba son sentiment de solitude, ce qui l'a dans un même temps, lentement poussé au cinquième fait.
Cinquième fait : Kaal est dépendant de pollen qu'il nomme avec grande ingéniosité le "Pollen". Celle-ci est une poudre qu'il recueille au creux de la fleur. Une petite dose de cette poudre exharcébait tous ses sens et déclenchait des hallucinations euphorisantes. Sans savoir quelles conséquences elle peut avoir sur le corps ou encore l'esprit du consommateur.
Sixième fait : Cela peut paraitre cruel mais le concept de justice, il s'en fiche. Il est perdu et il ne s'encombre pas de ce qu'on nomme la culpabilité. Quand on survit on ne peut pas se permettre de ne pas se montrer egoiste. C'est le sens même du concept.
Septième fait : Kaal est très attaché au sensoriel, il n'est pas rare de le voir sentir et malaxer la terre, humer également les diverses plantes, gouter la pluie et les feuilles ici et là. Kaal est dans un retour à la nature, à la source des sens.
Huitième fait : Kaal est fondamentalement mysanthrope. Il est insensible à l'humain et se considère comme marginalisé, forgant son antipathie dans le métal froid dont il est fait.
Il est à retenir deux choses de ceci. Tout d'abord, Kaal n'est pas un accroc aux psychotiques par hasard même si par accident. Et deuxièmement, Kaal est un fou qui possède néanmoins la Raison. La Raison d'être fou. C'est un paradoxe qui le caractérise avec élégance.
Histoire :Acte I :
Le Lac sondait l'âme de Kaal et en obtenu une teinte verdâtre. Le ciel lui, accumulait des nuages sanguilonants tandis qu'une couleur mauve s'emparait de lui. C'était beau. Une fascination fut en ébullition au sein du corps de Kaal, qui se sentait minuscule face aux merveilles de ce nouvel univers. Son cerveau devint léger et ses pensées prirent forment devant ses yeux à travers des formes, des couleurs et des vibrations indescriptibles. Il était enfin débarassé d'elles, de ses pensées bien trop raisonnables, bien trop morales ainsi que de cette paranoïa et ses angoisses empreintes dans ses tripes.
Cependant son corps ne lui obéissait plus. Ses jambes étaient trop lourdes. Sa cage thoraxique semblait se compresser et imploser. Et sa gorge semblait s'étreindre avec force.
De minuscules araignées noires sortaient des pores de son épiderme, croquaient ses yeux et pondaient dans son cuir chevelu. Des hurlements lui vrillaient les tympans, des hurlements horribles : les siens. Le choc de l'éveil fut violent mais salvateur.
A côté de son visage, une flaque conséquante de vomi composée d'insectes prémachés lui fit comprendre qu'il y avait un serieux problème de dosage. Mais c'était un risque à prendre, il devait connaitre ses limites. L'écho de la cavité dans laquelle il était, au pied des falaises du Lac lui rapellait un peu où il se trouvait. Il se rassit et s'essuya d'un revers de manche en constatant la fraicheur de l'air, l'esprit encore dans les vappes. Sa tête vibrait et des acouphènes s'emparaient de ses tempes : ses sens étaient encore défaillants. Sa langue semblait gonflée, et sa bouche, pâteuse. Depuis combien de temps était-il parti ? Il ne se souvenait plus. En vérité, il fouillait dans son esprit mais il avait perdu tous ses repères temporels : il ne se souvenait même plus depuis quand il s'était eveillé au Lac.
Après avoir reprit ses esprits, Kaal constata qu'il ne ressentait ni la faim, ni la fatigue, ni le froid : son corps était détraqué à force de tromper ses sens avec le Pollen. Cependant, celui-ci lui donnait le pouvoir de calmer les voix dans sa tete, sa solitude et l'angoisse alors c'était une contre partie raisonnable. Quoiqu'il en soit, il savait qu'après avoir tant vomi, il devait se nourrir à nouveau.
Entracte I :
En chemin pour aller à la forêt, il se souvenait de façon partielle des évènements passés. Kaal se souvenait de l'insouciance de sa "Naissance" et cette souffrance aussi insensée que cette méfiance, systématique. Au sein de ses cinq sens se tenait l'essence de sa si sensuelle solitude. Sa situation quant à sa survie susitait des questions silencieuses face aux réponses de son esprit si secoué. Ces insomnies sonnaient en faiblesses comme un suicide cérébral, sucitant ses tristes reflexions : sa situation semblait sans espoir. C'est un vicieux processuss. Si seulement ses souvenirs cessaient de susurrer à sa conscience qu'il ne sait survivre à l'errance, alors ses soucis aussi cesseraient. Mais c'est un angoissé à son paroxysme et seul un sifflement suffit à sa folle anxiété.
La nuit avait été on-ne peut-plus terrifiante mais malgré cela, il trouva dans l'obscurité, une toute petite alcôve rocheuse dans les falaises qui bordaient en partie le Lac, légèrement en surplomb au dessus du niveau de l'eau. Il fallait donc pour y aller, soit nager pour remonter, soit descendre par la falaise. L'innaccessibilité de l'endroit se lia à un sentiment de sécurité qui rendait l'endroit apaisant. Un soulagement s'empreint dans ses tripes d'avoir trouvé un endroit où il lui semblait être en sécurité, un peu coupé de ce monde hostile et où l'apaisement que lui procurait l'étendue d'eau serait à portée d'ouïe.
Le second jour avait laissé place à la faim et aux angoisses de ne pas réussir à la combler. La solitude mettait en avant l'omniprésence du silence qui, de façon grave, accentuait l'absence d'oiseaux et de leurs mélodies. Cette journée fut ponctuée par la volonté de chasse : enterré à plat ventre et recouvert partiellement de terre, Kaal attendait, le poing droit refermé sur un morceau de roche mais armé de sa seule patience. Cependant, tandis que son esprit restait affûté, son odorat détectait dans l'air une odeur intriguante de par son étrangeté et son unicité : Une odeur de chair brûlée, de cadavre brûlé pour être plus précis. L'estomac de Kaal se trouvait entre appétit et dégoût. Il reconnut la source de cette intrigue à une fleur plantée à quelques pas, au pied d'un arbre. La chasse dura des heures entières, de très longues heures immobiles, à l'affût du moindre bruit, du moindre mouvement. Mais rien hormis le fruit du vent ne vint calmer la Faim.
Désespéré et surtout titillé par cette fleur caractéristique, Kaal se leva de terre, légèrement engourdi par son immobilité et s'approcha de sa source d'interêt : nichée sur une tige sombre sans feuilles d'une quarantaine de centimètres, dont les pétales noires rigides formaient une espèce de réservoir d'où sortait quelques pistils violets épais. C'est le pollen qui se déposait en son creux et ce même pollen foncé qui possédait des effets psychotropes. Il se pencha afin de humer son parfum si spécial, satisfaisant ainsi sa curiosité et sentant déjà ses effets innattendus alléger sa tête telle une vapeur autour de son cerveau. Tout son corps semblait plus léger et ses pensées, libérées d'une partie de leurs pressions angoissantes. Son débit de reflexion s'amoindrissait jusqu'à devenir moins douloureux et plus il respirait, plus il se sentait profondément changé par ces effets. Sa faim apaisait son feu ascendant et il lui semblait même qu'il souriait. Sans s'en rendre compte, il resta non pas quelques secondes ainsi courbé à humer la plante mais bel et bien une demi-heure, éloigné de toute notion du temps avant de revenir à un semblant de réalité, encore légèrement sous emprise.
A défaut d'être veinard en chasse et de pouvoir élaborer diverses techniques, Kaal réfléchit à diverses façon d'économiser son énergie. Pour commencer, il ne fit pas le chemin pour rentrer à l'Alcôve mais resterait ici jusqu'à avoir trouvé de quoi manger. Ensuite, il essaya de fabriquer une corde avant la tombée de la nuit en utilisant une multitude de branches de lières d'un bon mètre et demi et en les recouvrant avec de la résine de plusieurs arbres. Cela n'avait pas vraiment l'air d'une corde mais suffirait pour la fonction à laquelle elle était destinée : grimper aux arbres en utilisant la seule force de ses bras. Les mains collantes dûes à la sève, Kaal essaya même de les goûter afin de savoir s'il n'avait pas là une source de nourriture. Un rictus de dégoût lui servit de réponse. La résine pourrait peut-être lui servir afin d'améliorer son aggripe pensa t-il. Effectivement, à défaut de pouvoir toujours compter sur son corps, Kaal avait le mérite de réfléchir et d'avoir des idées. Parceque rien n'est meilleur du monde réel que le monde des idées : Kaal aimait trouver une autre fonction aux choses que ce pourquoi elle sont faites d'origine. Acte II :
A la tombée de la nuit, après une chasse où un lièvre avait eu le malheur de croiser sa route, Kaal s'était mit en marche pour rentrer. Le silence de la nuit mettait en avant l'ampleur assourdissante qu'avait prit les phrases dans sa tête et cette obssession des regards qui l'opressaient. Il lui semblait avoir entendu des bruits derrière lui, ce qui le fit se retourner. Ou peut-être était-ce devant finalement... C'était trop d'agressions : Kaal s'accroupit et se boucha les oreilles en gémissant de douleur, paupières plissées, regard vers le sol tel un autiste. Quand soudainement une présence se fit de plus en plus imposante, là, juste en face. Elle avait profité de l'accalmie de sa paranoïa pour se faufiler entre sa méfiance et sa crainte. Elle était là. La Crainte personnifiée :
Chacun de ses pas était lent mais s'approchait à chaque seconde. L'on pouvait deviner qu'elle marchait comme un prédateur furtif face à une proie qui lui était toute offerte : Kaal. Toutes ses pensées défilaient au rythme de ses pulsations cardiaques, qui frappaient dans ses tempes, ses mains tremblaient de peur ou bien peut-être d'excitation d'enfin voir la Crainte. Kaal releva doucement la tête et il vit la Bête : Courbée sur ses quatre pattes, les muscles de son dos bossu roulant à chaque mouvement de ses membres superieurs, son visage pâle déformé qui grognait d'une voix rauque. Ses serres s'enfoncaient lentement dans le sol sous le poids de cette difformité, l'obscurité même de la nuit jalousait la couleur de son épiderme. Mais son visage blanc et l'affreuse humanité qu'il dégagait mettait davantage en avant sa monstruosité via le contraste qu'ils offraient.
Les jambes de Kaal lui hurlaient leurs promesses que, s'ils courraient maintenant, il avait une chance. Son cerveau murmurait bien plus fort un "non" catégorique bien plus autoritaire. Rationnel ; Kaal devait rester rationnel. Il n'aurait eu aucune chance. Il devait réfléchir et vite. La créature stoppa sa marche à un bon mètre de l'homme et dévoila grâce à cette proximité, son visage hideux et l'odeur de charnier qui se dégagait de sa bouche difforme. Si c'était une hallucination inscrite dans le réel, c'était là la plus hideuse de toutes. La créature souffla sa puanteur au visage de Kaal. Qui à la suite de cette provocation, plongea son regard dans celui de la Bête en guise d'ultime défi. Conséquence d'une bouffée de fierté d'un condamné.
Néanmoins, rien ne semblait se passer hormis les respirations ; Celle de Kaal, saccadée, et celle de la créature, rauque. De la sueur glacée perlait doucement du bord de son visage et de la pointe de ses cheveux mi-longs. La Mort elle-même, de son obscure prestance, le fixait dans le blanc des yeux mais restait figée. Mais entre deux respirations, quelque chose s'était déclenché en Kaal. Un évènement psychique inconscient qui lui fit de même, changer son approche : Instinctivement, Kaal pencha la tête vers la droite et lentement, la créature fit de même. Kaal pencha la tête de l'autre côté, et la créature s'éxecuta. Il y avait en ce mimétisme quelque chose d'anormalement fascinant. Se ressembler : Kaal n'avait plus que cette idée saugronue en tête.
Dans ce projet d'unification psychique via le morphologique, il se pencha en avant, posa les phallenges au sol ce qui transforma sa position accroupie en position animale, à l'instar de la Bête. Il courba le dos afin que sa position soit similaire. Ils étaient les mêmes. L'être humain amorcait une marche arrière et avec un quasi soulagement, il constata qu'elle aussi. Ce petit manège fonctionna jusqu'à ce que les deux êtres s'éloignent à limite de vue, sans jamais se lâcher du regard. La proie était devenue l'égal du prédateur. La Bête tentait certainement de se défaire de l'étreinte magique et l'homme, de celle de sa peur. Seulement un seul pouvait réussir ce combat intérieur. Puis quand Kaal le sentit enfin comme possible, il fit volte-face, se releva d'un bond et commença sa course de toutes ses forces. Le lien s'était brisé, il le sentait et un hurlement déchirant accompagnait le début de son sprint : la Bête le suivait-il ? Allait-elle le rattraper ? Le frisson de l'adrénalhine se nourrissait de l'angoisse et de l'incertitude d'être véritablement en danger. Etait-ce la réalité ou bien hallucinatoire ? Il s'en fichait : cette course était bien trop grisante.
Entracte II :
Après avoir rejoint le bord du Lac, les jambes de Kaal ne lui obéissaient plus alors il s'effondra au sol, le souffle court. Sa vue se troubla de tâches obscures avant qu'il ne s'évanouisse.
La nuit était tombée et Kaal, après avoir fait un feu, avait grimpé pas très haut dans un arbre à proximité afin d'y dormir. Son innaccessibilité apaisait ses tourments et ce sentiments de surveillance constante. Ne dormant que d'un seul oeil à cause de son esprit préoccupé, Kaal se laissa distraire par un bruit léger venant du pied de l'arbre. Et c'est non sans surprise qu'il vit un renard claudique se réfugier auprès du feu encore vaillant. Ce dernier tenait dans sa gueule un petit rongeur et ne semblait pas se décider à s'allonger, tournant autour du feu. L'homme pensa que ce carnivore était certainement désespéré ; soit il avait senti ou vu Kaal juste au-dessus de lui et se trouvait trop faible pour ne pas prendre le risque de venir se réchauffer, soit ses sens étaient trop éteints par sa faiblesse physique et sa fatigue. Dans les deux cas, c'était là une opportunité d'enfin se repaître et d'apaiser le feu de ses entrailles. Face à son profil peu imposant, Kaal se doutait qu'il était soit très jeune, soit en manque de nourriture. Dans les deux cas, à nouveau, il y voyait sa chance. Et c'est sans réfléchir davantage qu'il se jetta de tout son long sur l'animal pour le tuer sur le coup. Le laissant inerte, la gueule ouverte.
Kaal avait arraché les dents les plus acérées de l'animal afin de l'ouvrir grossièrement avec. Une fois lancé dans le dépecage de la bête, c'était psychologiquement plus facile. Et Kaal ne perdit pas son temps ; il évicèra l'animal puis mit la viande comestible de côté ; jetta les os au loin ; en arracha d'autre dents ; tendit la peau pour en mesurer l'étendue et jugea qu'il pourrait peut-être en faire un pagne ; il frotta la peau contre l'écorce de plusieurs arbres et la laissa sécher près du feu. Ses mains étaient recouvertes de sang et Kaal fut surprit de se rendre compte que cela avait été plus facile que prévu. Une fois cuite, Kaal se jetta littéralement sur la viande et en rit tant il était heureux de manger à sa faim et bien davantage. Après ce repas qui lui sembla parfait, il se servit des mêmes dents afin d'ouvrir le rongeur. Il jetta au feu la chair car celle ci était quasiment nécrosée. Elle était là la preuve que même les prédateurs ne se nourissaient pas à leurs convenances. Il y avait en cela quelque chose de pitoyable. Ensuite, Kaal utilisa la peau en guise de sacoche, qui sécha rapidement, dans laquelle il y placa les dents du renard et la ferma grâce à plusieurs tours serrés d'une branche de lierre. Mais avant tout, il savait qu'il avait trouvé là l'endroit parfait où mettre son obssession.
A défaut de récolter le sommeil, il erra à la recherche de tous les plans de Pollen à la ronde. Se donnant à la tâche tout le long de la nuit, et empiétant également sur une partie de la journée qui suivit. Maintenu en éveil par de multiples mais très légers échantillons, il devenait le serviteur de cette fleur psychotrope. Une fois la sacoche de peau remplie, il la ferma grâce à une branche de lierre après avoir placé dans sa paume une dose d'environ une phallenge de longueur. C'était audacieux et assez inconscient mais le risque et l'euphorie inhibaient son sens de la mesure et son intuition.
Acte III :
Le lendemain, après avoir prit le temps de récupérer de maigres forces, Kaal repartit chasser afin de compenser l'énergie dépensée de la veille. Au milieu du bois, il tentait de faire un feu afin de se réchauffer dans un premier temps mais également de voir si les rares animaux seraient attirés par ce dernier en vue de l'atmosphère qui se refroidissait. Mais pendant tout ce temps, l'angoisse alimentait chacune de ses respirations. La peur se logeait dans le creux des phrases de son crâne. La crainte était dans chacune des ses veines et arthères. Il les sentait, tous ses regards. Encore. Ces présences qui aiguisaient sa paranoïa, ces forces invisibles qui rôdaient tout autour de lui avec l'envie certaine de lui faire du mal. Cette sensation de danger était ... Stop. Ca devait cesser :
La tentation était devenu bien trop puissante, à la mesure de sa peur. De sa sacoche en peau, il déposa un rail sur le dos de son autre main. Cette odeur bien caractéristique de chair brûlée que libérait la poudre dégagait une attraction telle que son esprit ne pouvait pas y résister. La première fois était un accident mais depuis, Kaal s'en était fait une véritable obsession.
Sans se poser davantage de questions quant à ce qu'il allait faire, il se précipita pour la renifler avec force. Ca y est, il la sentait, qu'il allait droit dans son cerveau et apaisait sa douleur psychique. Kaal tituba jusqu'à par delà le feu devant lequel il était assis et se mit à déambuler quelques mètres. Sa vision périphérique était floue et tournait sur elle-même tandis que les muscles de son visage ne semblaient plus lui répondre. Et il y avait ce coude qui commencait à gratter. Un peu.
La neige ne tombait plus, elle restait figée dans les airs. Et son âme semblait davantage allégée, et la réalité semblait agréablement lui échapper, et son coeur semblait battre avec paix. Mais le corps de Kaal ne supportait que peu l'excès commis : tremblements, coup de froid et spasmes. Son coude commencait à le démanger.
Le sol était mou et libérait des ondes vibratoires à chaque pas, comme à la surface d'une eau calme. De tous ses muscles se dégagait une espèce de sensation d'invincibilité accompagnée de bouffées de chaleur délirantes : ses joues brulaient et lui démangaient alors il enfonca ses ongles dans sa barbe et labourait sa chair. Après un clignement de paupière, des cadavres apparurent partout, tout autour de lui. Des corps sans visages qui baignaient dans des marres de sang, tachant la neige d'un rouge sombre et irriguant la terre. Kaal rit doucement, observant le sang sur ses mains : il les avait tué. Il en était convaincu. Leurs torses étaient ouverts et leurs tripes tapissaient le pourtour de leurs silhouettes. Leurs organes avaient été arrachés un à un et Kaal vit davantage de sang sur ses paumes.
Après quoi il s'en déclencha un fort fou rire morbide, brisant la tranquilité de la forêt enneigée. Entre folie et euphorie incontrôlable, les rires s'intensifièrent jusqu'à ce qu'il ne puisse même plus en respirer. Le rire prit davantage de puissance jusqu'à ce que des larmes coulent de ses joues et que de la bave coule lentement le long de son menton. Son rire se transforma en un rire réellement démoniaque. La forêt vibra toute entière et le soleil devint vert pâle. Kaal n'eut même pas le temps de suffoquer tant il s'esclaffait : son sang frappait dans son crâne, son coeur battait trop fort, essayant de compenser son manque d'oxygène. Alors il finit par s'évanouir. Son corps tomba misérablement de tout son poids sur la fine couche de neige. Kaal convulsa.
En ce qui vous concerne :Je suis étudiant en Lettres en non devenir. Exit la Fac. Mon train de vie hors hibernation de nerd c'est longboard et grimpe urbaine. Hormis ça je suis passionné de boxe francaise et de danse contemporaine. Drôle de contraste n'est ce pas ?
Prénom / pseudo : Kaal suffira
Age : 20 ans. Eh oui. Déjà... /PAN
À quelle fréquence serez-vous présent(e) sur le forum ?Une fois par semaine, probablement le week-end.
Comment avez-vous découvert le forum (par internet, on s’en doute) ?Ne me souviens plus.
Avez-vous des remarques à propos du forum ?J'apprécie la façon dont est dirigée ce forum et certaines mesures, qui peuvent paraitre simples ou dérisoires. L'idée de pousser à la créativité qui est la notre, qui tranche dans l'étrangeté de l'unicité est appréciable. C'est un concept cool.