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Althéa
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Althéa (PNJ)
Membre
Althéa (PNJ)
Messages : 13

Jour d'éveil : Jour 7
Race : Echouée
Métier : Tanneuse
Groupe : Errants
Althéa Empty
Lun 1 Fév 2016 - 18:55


Prénom : Althéa
Nom/surnom : Aucun

Éveil : Jour 7
Sexe : Féminin

Race : Echouée
Métier : Tanneuse rang novice  
Groupe : Errant mais en direction de Terre rouge
Croyance : Pessimiste

Magie : Illusion
Décomposition : Ce sort d’illusion affecte l’apparence physique d’Althéa petit à petit jusqu’à lui donner l’apparence d’un cadavre, en cours de décomposition avancée. Sa peau semble devenir de plus en plus molle et fondre, dégoulinant le long de son visage et de ses membres tout en prenant une teinture verdâtre. Enfin de petits asticots semblent surgir d’un peu partout et se mettent à grouiller sur son corps.

Capacités physiques : Althéa n’est ni forte, ni rapide, ni bonne combattante, mais a la chance d’être endurante et de posséder une bonne santé. Capable de tenir une position assez longtemps ou de résister plus longuement à la soif, une nuit de repos lui suffit en général pour récupérer de grosses fatigues ou de petites maladies. Elle a de plus un petit appétit et n’a pas besoin de manger énormément pour se sentir pleine.

Talents divers : A défaut de savoir se battre Althéa a rapidement appris à marcher silencieusement, que ce soit dans la foret ou dans la plaine. Question de survie oblige la jeune femme connait aussi l’art de la cachette et est capable de repérer le meilleur endroit pour se camoufler dès qu’un danger se présente. Elle possède enfin une grande capacité de planification et pense presque toujours à toutes les éventualités possibles.

Équipement : Une grande peau de loup et quelques peaux de lapin.


Apparence physique et charisme :
Au contraire de la majorité des échoués, Althéa n’est pas caractérisée par sa maigreur, bien que restant très fine pour sa taille, supérieur à la moyenne. La jeune femme possède ainsi quelques courbes féminines, malgré le caractère élancé de sa silhouette. Très peu musclée elle se tient cependant toujours droite mais  d’une étrange façon, extrêmement crispée, tendue. Cette « prestance » renvoi l’image un peu bizarre d’un être vif mais incapable de se détendre ou de s’adapter. Sa peau, grisâtre en premier lieu, tourne rapidement au rose voir au rouge sous le soleil et brule facilement. De nature très sèche elle supporte mal le manque d’humidité et se met à gratter ou à peler facilement. Ses cheveux, d’un brun délavé et épais, tombent lisse le long de son visage avant d’onduler de par l’humidité dans l’air ou de la saleté qui s’accumule. Son visage, étrangement rond pour sa corpulence, est orné d’un nez très droit et légèrement retroussé. Sa bouche, quant à elle, possède une lèvre inférieure plutôt épaisse. Enfin ses yeux, d’un vert clair, couleur grenouille et à l’apparence vitreuse, caractérisent son regard un peu étrange, presque perçant. Bien que quasiment transparentes, ses iris semblent presque toujours briller plus qu’elles ne le font réellement, ce qui finit de rendre son regard gênant. La jeune femme ne brille pas par son charisme ou son apparence, mais se fait remarquer par son attitude. Toujours droite et nerveuse, son regard termine de rendre sa présence inconfortable et pesante.


Caractère et personnalité :
Le peu que la jeune femme a vécu l’a rendu méfiante et craintive. Prête à bondir à tout moment pour se cacher, Althéa s’occupe d’elle avant de s’occuper des autres. Elle possède cependant un certain sens de la loyauté, ainsi qu’un instinct de protection, qui la pousse à se mettre au service de sa communauté, dans la mesure de ses capacités. Plus que s’occuper de quelques individus en particulier elle sera sensible aux besoins de tous, mais jamais au détriment des siens.

Très méthodique elle aime planifier le plus possible ses activités et toujours de la façon la plus rentable possible. N’aimant pas se fatiguer outre mesure elle agit  dans l’économie des mouvements et s’agace lorsque les autres n’adoptent pas son point de vue sur le sujet. De ce fait, elle n’apprécie pas du tout l’incertitude ou l’imprévu qui ont tendance à la faire paniquer ou s’énerver. Elle tente de remédier à cela en planifiant le plus possible et en imaginant une infinité de scénario pour chaque situation qui se présenterait à elle. De ce fait, Althéa organise toujours sa progression sous forme d’objectifs pour savoir exactement où aller, avant d’imaginer comment y arriver.

Bien que supportant mal la solitude, sa peur de l’autre, souvent camouflée par une attitude agressive ou totalement passive, prend presque toujours le dessus. Cependant, pouvoir simplement côtoyer des êtres humains amicaux de façon régulière et sans parler, lui suffit néanmoins à ne pas se sentir totalement isolée et couper du monde. S’investir dans le village est un moyen pour elle de se connecter aux autres sans avoir à vraiment les fréquenter.  

La colère la prenant rarement Althéa suit généralement le mouvement et évite de prendre des décisions quand elle n’en a pas besoin. La seule chose qu’elle prendra toujours en compte sera elle-même. Tant que ce facteur n’est pas mis en danger elle ne s’opposera que rarement à ce qui se passe autour d’elle sauf si elle considère la solution comme étant stupide ou inefficace. Cependant, si besoin s’en faut elle est capable de défendre ses intérêts et points de vue avec logique et véhémence un certain temps, avant de se laisser emporter par le stress de l’affrontement, qu’elle supporte très mal. Seule la certitude d’avoir parfaitement raison et d’avoir réfléchi à tous les aspects d’un problème lui donne la capacité de rester calme et froide dans ce genre de situation.

Enfin Althéa se pose beaucoup de questions sur l’univers qui l’entoure et l’absence de réponse l’angoisse profondément. Cela peut aller jusqu’à l’empêcher de faire quoi que ce soit tout en restant à ne rien faire, le regard rivé sur le lointain, incapable d’agir ou de prendre une décision. Planifier est pour elle la seule façon de dépasser cette peur de l’inconnu et de se remettre à la tâche.


Histoire :
Son corps est droit, crispé. Ses muscles eux, étrangement détendus. La caresse  froide et humide de l’eau la fait frissonner. Le soleil la réchauffe alors qu’un étrange balancement emporte tout son être. Elle n’ouvre pas les yeux, pas tout de suite. Il n’y a pas besoin, elle est en paix. Seul le clapotis de l’eau parvient à ses oreilles, rien d’autre. Ni peur ni douleur. Rien qu’une sensation de plénitude, de sérénité. Cette quiétude ne durera qu’un moment, bientôt viendra le temps des larmes, du sang et de la douleur. L’angoisse et la peur lui vrilleront l’estomac aussi violemment que la faim ou la soif qui lui bruleront la gorge.  Oui cette tranquillité n’est qu’un leurre, un ciel dégagé camouflant l’orage qui gronde dans le lointain. Déjà l’instant s’achève, l’horreur reprend ses droits, et l’eau commence à recouvrir son corps. La voilà entrainer vers le fond, les yeux enfin ouverts mais inutiles. L’eau brouille sa vision. La panique, nouvelle sensation qui sous peu fera partie de son quotidien, agite ses membres. Il lui faut respirer, vite. Il lui faut de l’air, celui qui se trouve au-dessus, à la surface. Elle doit remonter, repousser l’eau qui l’entoure. Bouger les bras, bouger les jambes, encore et encore. Emerger, vite ! Enfin elle respire. Une seconde transformée en éternité. Sa vie venait de commencer et déjà Althéa avait connu la mort.

Enfin elle pouvait respirer, emplir ses poumons. Elle allait vivre quelques instants encore. Cependant l’air n’était pas suffisant, il lui fallait autre chose, une surface dure, pour marcher. Le rivage. Elle pouvait le voir. Il était si proche, si proche. Et pourtant si loin, elle ne savait pas si elle allait pouvoir l’atteindre. Déjà la défaite la gagnait, elle se sentait faible, elle n’allait pas y arriver. Des larmes coulaient sur ses joues alors que le désespoir étreignait son cœur. Elle avait déjà perdu, elle avait déjà perdu et pourtant elle continuait à s’agiter, à fixer la rive et à tout faire pour avancer, autant que possible. Chaque centimètres gagnés lui coutait tant en énergie qu’elle crut s’évanouir lorsque ses pieds heurtèrent de la vase. Elle pouvait toucher le fond ! Elle pouvait marcher ! Enfin ! Luttant encore un moment contre l’eau qui l’empêchait de se mouvoir à sa guise, ses dernières forces disparurent alors qu’elle se laissa tomber sur l’herbe, sauvée. Son cœur, galopant, ne semblait pas vouloir s’arrêter, tout comme les larmes qui roulaient le long de ses joues. Sa gorge, serrée, écorchée, lui fournissant tout juste l’air qui lui fallait alors qu’elle tentait de se calmer. Sa respiration, courte et saccadée, finit par ralentir et s’allonger. La lumière autour d’elle changeait tandis qu’elle restait immobile, étendue sur l’herbe.

Où était-elle ? Qui était-elle ? Que venait-il de se passer ? Elle ne savait pas, elle ne savait rien. Rien. Sa mémoire, son savoir, tout n’était que néant. Seul un mot résonnait, Althéa, son nom. Qu’est-ce un nom ? Comment connaissait-elle le sien ? Trop de questions, aucunes réponses. La panique la reprit, de nouveau son souffle s’accéléra et sa tête se mit à tourner. Elle était seule, sans possession, sans savoir, sans but. Que devait-elle faire ? Comment ? Seule la sensation de la soif parvient à la tirer des tourments de ses pensées. Se levant, enfin, elle se mit debout pour la première fois. Ses longues jambes, peu assurées, la portèrent jusqu’aux bords du lac. Elle avait soif, elle but. Une certitude, sa première, lui apparut. Elle voulait survivre, elle devait survivre, elle allait survivre. Sa soif, étanchée, la faim la prit. Elle avait besoin de manger. Autour du lac une grande plaine, au loin un buisson. Nourriture. Son esprit et son corps furent très vite aux pieds de cette source de subsistance inespérée, et les baies qu’elle portait, lui remplir rapidement l’estomac. Survivre, elle allait survivre.

Ce jour-là et le suivant furent dès plus semblables. Althéa, restait de long moment à regarder l’horizon, essayant de comprendre. Mais il n’y avait rien, pas de souvenirs, pas de savoir, seul quelques connaissances du monde, mais rien d’autre. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle ne comprenait pas, elle avait peur. Seuls ses besoins primaires la poussèrent à partir en exploration. Elle voulait survivre, elle allait trouver comment. Longeant le lac vers le nord elle passait son temps à regarder autour d'elle, espérant trouver un autre buisson providentiel pour en picorer les fruits. Peine perdu. Celui qu'elle avait trouvé à son réveil avait été un miracle. Depuis plus rien. Elle ne pouvait que boire ou se reposer pour essayer d'oublier la faim. Cette faim qui la torturait constamment, toujours présente, comme un grésillement en fond sonore. Malgré tout elle prit le temps de reconnaître ce qui l’entourait. De l'herbe à perte de vu, parfois un bruissement d'aile, mais c'était tout. Chaque bruit la terrifiait, la faisant sursauter et se cacher. Elle voulait survivre, mais le danger rodait partout, un danger qu’elle ne connaissait pas et ne savait pas combattre.  Sa première nuit, assez fraîche, elle la passa aux pieds d’un arbre. L’herbe y était drue et grasse, ce qui était moins inconfortable qu’un sol nu, et le tronc la protégea en partie du vent. A son réveil, au petit matin, son corps était recouvert d’insectes. Observant ces étranges créatures un moment, Althéa décida bien vite de les écraser un à un et de les manger. Ce n’était pas grand-chose mais son ventre lui hurlait de se sustenter comme elle pouvait. De plus il valait mieux dévorer qu’être dévoré. A la fin du second jour, fatiguée et toujours aussi affamée, elle se retrouva en haut d’une falaise. Sans vraiment y prêter attention elle s’était écartée du lac et se trouvait à présent bien trop haut pour aller s’y abreuver. Elle passa la nuit collée à un buisson et se réveilla la gorge sèche, irritée. Il lui fallait boire, le plus vite possible. Son début de matinée fut rude alors que l’air, lourd et chaud, ne faisait que l’affaiblir de plus en plus. Elle avait soif, horriblement soif. Enfin elle aperçut un passage au milieu des falaises qui la conduiraient aux bords du lac. La descente fut dangereuse et son corps fut rapidement couvert de poussières et d’écorchures. Ses pieds saignaient et la faisaient souffrir, mais la soif, plus forte que le reste, la poussait à continuer. Dès qu’elle toucha la rive, elle se précipita dans l’eau, s’immergeant complètement. La chaleur et la soif disparurent, enfin.

Lorsqu’elle se décida à sortir, une forme au loin attira son attention. D’instinct elle se colla à la falaise dans l’espoir de s’y cacher, se camouflant dans un renfoncement de la pierre. Jusqu’ici elle n’avait croisé que des animaux et rien ne l’avait attaqué mais une peur primaire, qui jamais ne la quittait, lui avait dicté de ne se montrer à personne et à toujours chercher refuge à la moindre activité suspecte. Althéa resta un moment immobile, complètement silencieuse, le temps défilait tandis que son corps se figeait de plus en plus. Seule une étrange odeur, devenant peu à peu insoutenable, l’obligea à sortir de sa cachette. Du coin de l’œil elle s’aperçut que la forme n’avait pas bougée. Silencieusement elle s’approcha de ce qui semblait être un autre être humain. Celui-ci ne faisait pas de bruit mais émettait un fumet horrible, qui la répugnait. Elle continua pourtant à avancer dans sa direction. Ce qu’elle découvrit lui retourna le cœur et l’obligea à vider le peu qui lui restait dans son estomac sur le sol. L’être, à la peau grise comme elle, était étendue, mort et éventré sur le sol, à moitié dévoré. Sa chaire se décomposait lentement sous le soleil alors que les mouches et les asticots grouillaient et festoyaient sur son cadavre. De sa courte vie Althéa n’avait jamais rien vu d’aussi immonde. Cette image, d’une incroyable violence pour son très jeune esprit, s’ancra instantanément en elle, la marquant à même son âme.

Sa troisième nuit elle la passa dans un petit renfoncement de la falaise qu’elle avait découvert après la nuit tombée. L’avantage principal de cette caverne, pour elle, était d’être assez loin de la vision qui hanterait ses cauchemars pour un long moment. Alors qu’elle explorait tant bien de mal l’endroit, à peine éclairé par la lune, sa main rencontra quelque chose de doux. Instantanément elle se rétracta prête à fuir. La chose ne bougea pas. S’approchant une nouvelle fois elle découvrit une peau de bête, nettoyée de façon barbare mais correcte. Cet objet était la preuve que l’endroit était habité, un autre être devait certainement y vivre. Pourtant elle n’avait vu personne, à part le mort, depuis son réveil. Pendant un long moment Althéa resta immobile, incapable de se décider entre rester ici et risquer une rencontre ou bien partir et trouver un autre abri. Le froid et la douceur de la peau finirent par la convaincre de rester. S’allongeant plus ou moins confortablement sur la fourrure, pour la première fois depuis trois jours, la jeune femme se sentit presque protégée. C’était agréable.  

" Hey ! Toi ! Qu’est-ce que tu fous là ! "

Une voix la réveilla et des mots, qu’elle comprenait, lui parvinrent aux oreilles. Incroyable. Incroyable et terrifiant. Elle ne s’était pas préparée à rencontrer aussi vite un autre être humain. Elle s’était endormie hier sans prévoir comment réagir si l’occupant de la grotte rentrait aussi tôt. Paralysée elle ne put que se relever aussi vite que possible tout en agrippant la peau dont elle se couvrit, comme pour se protéger. En face d’elle une femme d’une forte carrure. Grande, blonde, les yeux clairs, elle était vêtue de peaux plus ou moins jetées sur ses épaules et qui tenaient bon grès mal grès. Dans ses mains un lapin et un oiseau pendaient, morts.

" T’es qui grande filasse ? "

Cette dernière phrase avait été prononcée sur un ton méfiant mais aussi amusé. Apparemment l’autre femme avait perçu sa peur et son ridicule. Toujours paralysée par la panique, l’échouée finit par réagir autant qu’elle put, de façon logique et frontal, en répondant à la question.

" Althéa "

C’était la première fois qu’elle parlait. Entendre sa voix et la sentir vibrer dans sa gorge lui parurent dès plus étrange. En trois jours depuis son éveil elle n’avait pas émis un son. Elle n’en avait pas vraiment senti le besoin.

" D’accords, et alors, tu aimes bien envahir les grottes des autres ? "
" Non, j’avais juste froid et besoin d’un abri pour dormir. "

Toujours terrorisée, le ton d’Althéa avait été des plus agressifs. Incapable de dominer sa peur, ses pensées ne tournaient autour que d’un objectif, écourter la conversation et fuir.  

" Tu vas te calmer tout de suite si tu veux manger. Sèche comme tu es je te donne pas trois jours de plus sans viande. "

La mention de nourriture attira l’attention de la jeune femme qui se calma instantanément, elle avait faim, très faim, horriblement faim. Et elle devait manger pour survivre. Réfléchissant rapidement elle finit par se décider à rester pour se rassasier et d’en apprendre le plus possible auprès de cette femme. S’asseyant très doucement, elle ne dit mot tout en continuant à fixer la grande femme et à serrer la couverture contre elle.

« Voilà je préfère. Tiens plume moi ça. »

Althéa eu à peine le temps de réagir que sa nouvelle compagne lui lança l’oiseau qu’elle avait dans la main.

" On va le faire cuire puis le garder pour demain. "

L’échouée resta un instant sans rien dire, fixant l’animal, sans vraiment savoir quoi faire. Pendant un long moment sa pensée dériva. Elle devait plumer l’oiseau, d’accords, mais comment ? Existait-il une technique particulière, un geste spécifique attendu d’elle ? Quel devait être le résultat final exactement ? Toutes ces questions l’obsédaient et la submergeaient. Elle ne savait pas quoi faire, ni comment. Elle était incapable d'agir.

" Bon tu te bouges ou pas ! Arrache-moi ces plumes, je veux pouvoir son petit cul blanc à ce piaf. "

Cette tirade eue pour mérite de tirer Althéa de sa torpeur et l’obligea à agir en portant sa main sur l’oiseau pour y arracher une plume. Inquiète elle regarda l’autre femme en quête d’approbation, et à défaut de lui en donner elle ne sembla ni choquée ni surprise par son geste. Décidant qu’il devait s’agir de la marche à suivre, la jeune échouée continua à arracher les plumes.  Pendant ce temps l’autre femme attrapa un morceau de silex tranchant et commença à entailler le lapin pour en arracher la peau. Le travail n’était pas soigné du tout mais très vite l’animal ne fut plus que chair tandis que sa fourrure tombait en lambeau par terre. Tout comme la couverture sur laquelle elle avait dormit, le résultat n’était pas bien propre et Althéa se demanda s’il n’y avait pas moyen d’obtenir un meilleur résultat. En ponçant l’intérieur avec de la pierre peut-être ? Possible, mais une fois terminée que faire avec ? Elle n’allait quand même pas juste se frotter dans la douceur de la fourrure non ? Elle pourrait essayer de faire des vêtements avec ça, quelque chose de chaud et qui la protégerait. Quelque chose d’un peu plus réussis que l’horrible tas qui tenait à peine sur le dos de sa camarade. Humm, si elle perçait des trous à certains endroits et attachaient les bout ensemble, cela pourrait donner quelque chose, oui peut-être.

" Qu’est-ce que tu regardes ça toi ? Plume cet oiseau au lieu de me fixer."
" Je regardais vos "vêtements" c’est du grand n’importe quoi. "
" Ah bah si tu as une bonne idée pour améliorer ça, fais-toi plaisir. "
" Peut-être… "

Le reste de la préparation se déroula en silence. Le lapin fut dépecé et un feu allumé. C’était la première fois qu’Althéa voyait du feu. Elle resta un long moment loin de cette chose qu'elle savait intimement connaitre mais qu'elle n'avait jamais vu. La grande femme rit de son attitude, lui disant qu’il ne fallait pas toucher mais qu’elle pouvait s’approcher. Elle lui confia avoir découvert comment allumer un feu un jour où elle affûtait ses couteaux en silex. Une étincelle avait surgit et embrassé un petit tas d’herbes sèches à côté d’elle. Depuis elle avait répété l’expérience et arrivait maintenant à allumer un foyer assez rapidement. On pouvait sentir une certaine fierté dans ses paroles, visiblement toute cette histoire n’avait pas été facile. De son côté Althéa n’était pas vraiment impressionnée mais fit mine de s’intéresser vaguement, après tout ce corps impalpable était chaud et dégageait une bonne odeur lorsque le lapin commença à cuire au-dessus. Pendant que le repas mitonnait la jeune femme rassembla les bouts de peau de lapin et entreprit de réfléchir un moment. Elle savait qu’elle pouvait tirer quelque chose de ces merveilles, mais quoi ? Regardant ses pieds, sales et écorchés, elle tenta d’en recouvrir un avec les lambeaux. Il semblait y en avoir tout juste assez pour former une sorte de chaussure, mais rien qui ne tiendrait tout seul. Un projet se forma doucement dans sa tête, il allait lui falloir travailler ces peaux, pour les rendre douce, les percer et les attacher ensemble. Bientôt un schéma commença à prendre dans son esprit ainsi que toutes les étapes possibles pour mener ce plan à bien. Il allait falloir faire quelques tests et….

" Aller c’est prêt ! Viens manger maigrichonne. "

Tirée de ses pensées Althéa laissa les peaux de lapin de côté et vient s’assoir à côté de la grande femme qui lui tendit un bout de lapin cuit. Après un vague « merci », l’échouée prit sa toute première bouchée de viande, et elle aima ça. C’était chaud, c’était bon et ça lui remplissait bien l’estomac, beaucoup mieux que les baies dont elle s’était nourris le premier jour. Dévorant son bout de lapin en un instant, elle en redemanda une part à sa compagne qui lui tendit tout en s’amusant de son attitude. Enfin la faim se calmait. Depuis son réveil, trois jours plutôt, elle n'avait pas encore connu cette sensation de satiété. Cette fabuleuse sensation de paix, vite suivit par l'envie de fermer les yeux.

" Oh fait je m’appelle Ety, je viens de me rendre compte que j’avais totalement oublié de te le dire. Je me suis réveillée seule, il y a 6 jours, dans la neige au sommet d’une montagne pas très loin d’ici. Et toi ? "

" Pas de souvenir non plus, rien, seul le néant et beaucoup de questions… Je me suis réveillée il y a 3 jours, sur le lac. "

" Oh j’en ai déjà vu un comme toi. Sauf qu’il s’est noyé tout de suite, il n’a pas réussis à rejoindre la rive à temps. Il a fini par échouer sur le rivage, un peu plus loin d’ici. "

Sa vision de cauchemar. Un autre comme elle, un habitant du lac. Ça aurait pu être elle, morte, en putréfaction, décomposée et mangée par les vers. L’image lui donna un haut le cœur. Soudain la viande devint fade et dégoûtante, elle regrettait presque de l’avoir mangé.

" Je l’ai vu. Il était immonde… "
" Et oui, c’est ce qui arrive quand on laisse quelque chose de mort longtemps comme ça. C’est pour ça que je fais cuire la viande que je capture, je peux la garder un peu plus de cette façon. "

Le reste de la journée se passa en silence. Ety construisait des pièges dans son coin tandis qu’Althéa s’occupait des peaux et de son projet. Le soir venu les deux femmes firent cuir l’oiseau et mirent les restes de côtés pour le lendemain. Bien que toujours sur ses gardes, la jeune échouée appréciait la compagnie d’Ety, qui parlait pour deux lorsqu’il le fallait, bien que gardant toujours cette attitude un peu bourrue et directive. Alors qu’elle s’emmitouflait dans la peau, qu’elle ne quittait plus, Althéa planifiait pour la première fois sa journée du lendemain tout en sachant très exactement ce qu’elle voulait faire et où elle allait dormir. C’était une sensation agréable, rassurante, elle aimait ça, beaucoup. Fermant les yeux elle s’endormit, presque heureuse.

Le lendemain Ety partit de bonne heure pour poser ses nouveaux pièges dans la plaine. Elle lui annonça qu’elle serait de retour avant que la nuit tombe, et qu’en attendant, elle pouvait s’occuper du campement ou comme elle le souhaitait. Alors qu’elle s’apprêtait à partir Althéa eu la soudaine pulsion de questionner Ety à propos de la fourrure que la jeune échouée ne quittait plus depuis deux jours.

" Ça ma petite, c’est une bonne histoire figure-toi. J’étais éveillée depuis quelques heures seulement que je suis tombée par hasard sur un loup salement blessé. J’ai pu voir en un instant qu’il n’allait pas survivre bien longtemps, j’ai donc ramassé une grosse pierre et je l’ai achevé. La suite est simple, je l’ai mangé et j’ai gardé la fourrure en souvenir. Depuis, bien que vivant près du lac, je préfère chasser que pécher. Bon ce n’est pas tout mais je dois aller relever mes pièges et en poser d’autres, à ce soir maigrichonne. "

Althéa ne répondit pas alors qu’Ety s’éloignait déjà. Sa journée fut paisible. Elle mangea les restes de lapin et d’oiseau, alla s’abreuver au lac et travailla sur ses peaux. Pour le moment elle essayait de trouver le meilleur moyen de les débarrasser des restes de chair et de les rendre plus douce à l’intérieur. Pour cela elle essaya de les gratter avec un silex, puis des galets et enfin du sable. Ce dernier élément semblait avoir le meilleur résultat, il faudrait qu’elle continue à explorer cela. Déjà l’intérieur de la peau de loup était bien plus présentable qu’auparavant. Son après-midi elle la passa à percer les lambeaux de lapin pour essayer d’assembler ces différents bouts ensemble. Malheureusement elle n’avait aucune ficelle à sa disposition pour vraiment tester son hypothèse. Elle allait devoir essayer d’en trouver d’une façon ou un autre. Demain ou après-demain peut-être.

Sa journée fut calme, elle ne vit rien à part quelques oiseaux ou poissons à la surface du lac. Elle aurait dû être détendue ou sereine, mais pour la première fois être seule la terrifia. Il n’y avait personne pour la protéger, pour s’occuper d’elle. Elle ne connaissait Ety que depuis hier mais déjà Althéa ne s’imaginait plus vivre de façon solitaire, elle avait besoin d’une présence, de quelqu’un à côté d’elle. De plus une étrange angoisse ne la quittait pas. Bien que le monde autour puisse sembler calme, cette étrange sérénité lui semblait fausse, comme un mensonge qui s’étalait devant ses yeux. Quelque chose n’allait pas, une présence sous-jacente la mettait mal à l’aise et la plongea dans une longue réflexion. Malgré cette boule de peur qui ne la quittait jamais et l’envie de plus en plus forte de voir Ety revenir, Althéa passa une relative bonne journée. Elle n’avait pas faim, elle n’avait pas trop froid grâce à la peau de loup, et son projet avançait.  

Alors que le jour commençait à décliner Ety revint enfin. Toute l’angoisse de la jeune échouée disparut presque instantanément à la vue de sa compagne. Celle-ci rentrait les mains vides mais satisfaite. Elle lui raconta comment elle avait relevé ses pièges et posé des nouveaux, elle lui parla même d’une trace d’herbivore qu’elle avait relevé. Une possible proie qui les nourrirait pendant plusieurs jours. En attendant elles se contenteraient de quelques baies qu’Ety avait trouvé sur son chemin. De son côté Althéa ne dit pas grand-chose, mais montra tout de même son travail sur les peaux de lapin, assez fière d’elle. La cime s’en amusa et reconnu que le cuir à l’intérieur était beaucoup plus doux et régulier. Enfin les deux femmes allèrent se coucher et encore une fois Althéa planifia sa journée du lendemain tout en basculant peu à peu dans le sommeil.

Alors que les premières lueurs de l’aube atteignaient le visage de la jeune femme, des bruits étranges la réveillèrent. Ouvrant précipitamment les yeux, prête à fuir et se cacher, Althéa prit conscience d’une troisième présence dans la petite grotte. Un homme s’était introduit dans leur refuge et était en train de se battre avec Ety. Les deux combattants grognaient et hurlaient en même temps, s’insultant tout en essayant de prendre le dessus sur l’autre. Paniquée Althéa ne savait pas quoi faire. Aider son amie ? Fuir ? Elle n’eut pas le temps de se décider que l’étranger fracassa le crâne d’Ety sur une pierre avec une telle violence que l’échouée put entendre son crâne se fissurer. Dans un même élan l’homme attrapa un des couteaux en silex de sa compagne et la frappa avec, encore et encore. Althéa n’eut jamais aussi froid qu’en cet instant. Ety était en train de se faire assassiner sous ses yeux et elle ne pouvait rien faire. Juste rester ainsi, debout et droite, sans bouger, à la regarder mourir.

Enfin l’homme s’arrêta et le regarda, un regard fou et plein de haine. Lentement il se releva, couvert de sang et prit la parole.

" Donne-moi ces fourrures, toutes. "

Althéa ne réagit toujours pas. Paniquée, horrifiée. Ety était morte, l’homme l’avait tué, et après ce serait son tour, elle le savait. Elle allait mourir, frappée jusqu’au sang pour quelques fourrures. Bientôt son cadavre allait rejoindre celui de son compagnon échoué et pourrir comme lui. Sa chair commencerait à se détacher, à se décomposer tandis que larves et autres vers se repaîtront d’elle. L’image lui apparut avec violence dans son esprit. Une vision d’elle, d’abords fraîche, puis virant au verdâtre tandis que sa peau se détachait petit à petit, lui apparut. Elle pouvait se voir se décomposer sous ses yeux avec une précision qui la glaça. Elle était déjà morte, un cadavre vivant, debout et faisant face à  son futur assassin.  

Son destin était déjà tout tracé, fixé dans le cours du temps lorsque soudain, son bourreau s’arrêta et pâlit, la regardant avec horreur. Il ne dit rien pendant un moment avant de tomber à genoux et vomir. Que se passait-il ? Qu’est-ce qui lui arrivait ? Althéa ne comprenait rien. L’étranger finit par se relever péniblement avant de se mettre à hurler.

" Monstre ! Monstre ! "

Ses cris d’horreurs transpercèrent la jeune femme. Jamais encore elle n’avait entendu un tel son, celui d’une détresse totale. Une onde d’effroi pure qui secouait l’homme en face d’elle. Ses yeux, écarquillés, la choquèrent, jamais elle n’avait vu terreur pareille. Aussi soudainement que tout avait commencé, tout se termina. Le meurtrier d’Ety quitta la caverne en courant, fuyant quelque chose qu’Althéa ne voyait pas. La jeune femme resta immobile, plusieurs minutes. Un flot d’émotion la parcourait, l’empêchant d’agir alors que l’aube continuait son inexorable progression. C’était le début d’un nouveau jour et encore une fois la voilà seule. Se mouvant enfin, elle s’agenouilla près de son amie, qui fixait le plafond de ses yeux sans lueurs. Ce regard dérangea profondément Althéa pour une raison inconnue, et d’instinct elle ferma les paupières de sa compagne. Aucunes larmes ne coulèrent, elle était triste, elle avait mal, mais elle n’arrivait pas encore à réaliser que plus jamais la grande femme ne la traiterait de maigrichonne. Elles n’avaient été ensemble que deux jours, mais le temps compte peu quand on s’attache à quelqu’un. Il était temps de partir. Déshabillant Ety pour récupérer les peaux, elle tira le corps jusqu’à la plage et tenta de l’enterrer du mieux qu’elle en était capable. Elle ne savait pas très bien ce qu’elle faisait, la seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle ne voulait jamais voir le corps de son ami dans le même état que celui qui habitait ses cauchemars.

Le soleil était complètement levé lorsqu’elle acheva sa tâche. Revenant à la grotte elle mangea les restes de baies avant de fourrer toutes les peaux dans sa grande couverture, transformée en baluchon. Ety avait été tuée pour ce précieux trésor, elle ne pouvait le laisser ici. Il fallait l’emmener et en faire bon usage, en guise d’hommage pour celle qui lui avait offert un foyer. Toujours aussi nue qu’au premier jour, Althéa jeta un dernier regard vers la tombe de son amie, avant de remonter la falaise, en direction de la forêt.




En ce qui vous concerne :

Prénom / pseudo : Pour respecter l'usage il suffit de m'appeler "Votre Majesté" ou "Votre Altesse", tout simplement.
Age : 22 ans, pour le moment. Je dis pour le moment car, très étrangement, l’âge est une donnée changeante.
À quelle fréquence serez-vous présent(e) sur le forum ? Normalement au moins une fois par jour.

Comment avez-vous découvert le forum (par internet, on s’en doute) ? Il y a toujours des gens qui parlent trop

Avez-vous des remarques à propos du forum ? J’aime beaucoup l’ambiance et je suis impatiente de commencer à rp.
Telod
Administrateur
Telod
Messages : 213

Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
Métier : Sculpteur (3)
Groupe : Terre Rouge
Fiche de présentation :
Althéa Empty
Lun 8 Fév 2016 - 23:44

Très chère Althéa,

Une rudement belle fiche que voilà ! J'aime beaucoup l'imaginaire et l'ambiance de l'ensemble !
Tu avais des doutes quant à cela, mais le sort que tu lui as inventé est original et tout à fait en accord avec les concepts de magie de Musaraignes ! (Au passage si un membre qui n'a pas encore fait sa fiche lit ceci pour se renseigner sur ce que l'on peut faire sur ce forum en terme de magie, le sort ci présent est un bon exemple... parmi une infinité de possibilités !)

Bien entendu je ne suis pas là pour communiquer mes goûts mais bien pour vérifier que tout est conforme au contexte et autres contraintes imposées par le forum, et je confirme que tout l'est effectivement !

Ainsi, je t'annonce solennellement que...

JE M'APPELLE TELOD, et je te VBLABLIDE, dit-il en hochant la tête avec insistance. Puis il ajouta : Ou quelque chose comme ça.


Phrases d'Althéa :

- Détruis tous tes liens.

- Si tu oublies, les musaraignes rongeront tes os.



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