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Le doute persistera encore et toujours. •Kachou & Telod• [Important][CLOS] J.21
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Kachou
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Kachou
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Mar 28 Nov 2017 - 1:06


J'étais frigorifiée, mais malgré cela il m'était encore impossible d'en prendre conscience. Je n'arrivais pas à sortir des ténèbres dans lesquelles je m'étais engloutie. Cela faisait des heures et des heures que mon corps flottait et parcourait le bord du lac, mais à quoi bon? En cet instant, j'étais encore persuadée d'avoir succombé à la mort. J'avais survécu malgré l'angoisse et les lieux maudits, pourtant le sort en avait décidé autrement. Cet homme, qui autrefois m'avait sauvé d'une mort certaine, s'était rué à mon encontre pour me jeter à l'eau. Je ne savais guère nager et mon dernier souvenir de cet horrible moment était les bulles qui sortaient de ma bouche, tandis que je m'enfonçais de plus en plus dans l'eau. J'avais, tant bien que mal, essayé de me sortir de cette situation catastrophique, mais mon corps s'enfonçait dans l'eau et mes bras et jambes s'agitaient dans tous les sens dans l'espoir de me faire remonter à la surface.

Rien.

C'était là, mon seul et unique résultat... Une fois mon stock d'air remit à zéro, ce fut mon esprit qui s'assombrissait dans un profond et éternel sommeil. Tout du moins, de ce que j'avais pu penser. Pourtant, le courant causé par le lac me permit de me diriger vers les bords de ce dernier. Ainsi, mon corps avait pu remonter petit à petit à la surface, malgré le manque évident d'oxygène. J'avais réussi l'exploit de survivre malgré moi... Mais ce miracle allait durer encore combien de temps? En tout cas, le temps qu'il fallait pour permettre au courant de me ramener sur la terre ferme.
Complètement inconsciente, l'eau me déposa sur une terre humide et l'air était frais. Il faisait certainement déjà très sombre lorsque je m'étais retrouvée sur le sol et malgré cela, ce n'est qu'au petit matin que mon esprit reprit un peu de clarté.

Avant même de reprendre conscience et avant même de m'imaginer rêver de la réalité, mes poumons me firent recracher tout ce qui se trouvait à l'intérieur pour ainsi laisser la place à l'oxygène. Mon esprit encore totalement bloqué dans la dernière scène vécue, il m'était donc impossible de réellement comprendre ce qu'il m'arrivait. N'étais-je pas.... Morte? Les images des bulles qui s'envolèrent vers l'autre côté de l'eau, mon impossibilité à remonter à la surface.... C'était des larmes qui coulaient le long de mes joues qui répondaient à elles seules à la question. Non, j'étais vivante. En chair et en os. Malgré tous les efforts possibles pour rester éveillée, c'est l'épuisement, le stress et la nuit noire qui m'obligèrent à refermer les yeux pratiquement de suite après m'être rendue compte de mon statut de survivante.

Ce n'est que quelques heures plus tard, où l'air était encore un peu frais que j'ouvris de nouveau les yeux. Cette fois-ci, les larmes coulaient encore à flots, sûrement les effets de la réalité bien trop miraculeuse à mon goût. Finalement, lorsque mes yeux se posèrent sur le ciel bleu, je décidais d'analyser petit à petit mon état. J'avais extrêmement soif et terriblement faim, mon corps me faisait mal et j'avais froid. Vraiment très froid. Ce manque de chaleur était indéniablement dû à l'absence de tissus sur mon corps, la couverture que j'avais réussi à garder près de moi depuis mon tout premier réveil avait finalement disparu. Je n'étais pas dupe, mais j'avais tout de même espoir qu'elle soit prêt de moi, je bougeais la tête sur les côtés pour espérer la voir quelque part... Mais non. Il ne fallait pas en demander trop au destin, j'étais vivante et il fallait que je m'en contente pour l'instant.

Dans un énorme soupir, je reposais ma tête sur le sol pour fixer à nouveau le ciel. Moins je faisais de mouvement et plus j'arriverai à analyser ma situation dans son ensemble.
Depuis quand étais-je ici? L'homme allait-il revenir pour m'achever définitivement? Comment arriverai-je à survivre plus longtemps sans bouger d'un pouce d'ici? Cette affreuse sensation d’être constamment épiée allait-elle un jour s'arrêter?!
Toutes ces questions m'amenèrent à une seule et unique réponse, je devais me relever et m'en aller d'ici. Mais avant cela, je devais boire immédiatement, je n'en pouvais plus. Dans l'incapacité de me reposer sur mes jambes et sans compter sur un gémissement de ma part, je me mouvais à plat ventre pour ramper jusqu'à l'eau. Avec certaines difficultés, j'avais enfin réussi à atteindre mon objectif premier, mais à peine avais-je atteint l'eau qu'un bruit suspect me fit faire volte-face. Alertée par une quelconque présence, il suffisait d'un rien pour m'achever, je n'avais donc pas d'autre choix que de chercher un moyens de me cacher. Manque de moyen, c'est dans l'eau que je décidais de prendre à nouveau refuge..
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Mar 28 Nov 2017 - 22:21

Je n'arrivais pas à dormir.
L'abri était trop fin. J'avais le coude de Sevin dans les côtes, et le genoux d'Atalant sur l'épaule. Aucune position n'était confortable. Je ne pouvais qu'écouter les chants discrets des oiseaux, perchés dans les feuillages, alors que l'aube se levait. On pouvait percevoir la lumière grimper en intensité, malgré l'ombre offerte par notre toit de fortune. Bientôt je pouvais voir toutes les imperfections de ce dernier, constater la présence des quelques insectes qui y vivaient, et n'y prêter finalement que peu d'attention en perdant mes yeux dans le vide. L'air, qui humait le renfermé et la présence humaine, se réchauffait sensiblement.

Contre mon épaule, je sentais Atalant bouger. Il m'agaçait. Je finis par soupirer en tournant le visage vers lui. Alors je me rendis compte qu'il avait les yeux ouverts, lui aussi.

Il avait le visage pâle, voire blême. Était-il malade ? Ce fut comme pour me répondre qu'il se redressa très discrètement, et qu'il me souffla dans un chuchotement presque inaudible :

- J'aimerais boire. Tu peux m'accompagner ?

Sans hésitation,j'hochai la tête. Je n'avais rien de mieux à faire de toute façon.
En essayant de ne pas réveiller nos compagnons, nous nous mîmes en route. J'en profitais pour saluer les deux personnes qui étaient de garde cette nuit, et leur expliquer que nous allions boire car Atalant ne se sentait pas bien.

La forêt sombre nous accueillit entre ses troncs. Le chemin qui menait au lac était devenu une routine pour nous. Je connaissais chaque rocher couvert de mousse, chaque groupe de buissons piquants, chaque arbre aux branches folles. Et c'est sans le moindre émerveillement que nous avancions en silence, nous servant de nos lances comme des bâtons de marche.


- Au fait, Telod. me dit Atalant, au milieu de la route.

Je l'écoutais d'une oreille, sans prendre la peine de me tourner vers lui. La forêt était étrangement silencieuse, voire lugubre.


- J'ai longtemps voulu te le dire, mais je n'ai jamais pu le faire. continua le chasseur.

Et il déglutit. Sa voix était faible. J'attendis qu'il se lance, sans l'interrompre, et il finit par dire :


- Je te suis très reconnaissant d'avoir offert une sépulture décente à mon amie Mizore, la fille de la neige.

Un oiseau prit son envol, au dessus de moi. Je levai les yeux vers le bruit, quelques instants, puis je tournai la tête vers Atalant. Il avait la mine abattue. Il poursuivit :


- Merci d'avoir fait cela pour nous, sans même nous connaitre.

Il n'y avait pas de raison de me remercier. Ce que j'ai fait allait de soi. Ainsi donc je laissais cela couler, sans vraiment y prêter d'attention, et sans répondre. Quelques instants plus tard, après un moment de silence, le chasseur avoua :


- Moi, je l'ai laissé mourir. Je n'arrive pas à m'en remettre, tu sais. Elle est morte parce que j'ai fui. Elle est morte à cause de moi. Les brise-crânes l'ont tué pendant que je courrais.

D'une oreille j'entendis le jeune homme renifler. Il pleurait. C'était probablement rare de l'entendre pleurer, depuis que je le connaissais il restait discret, dans son coin, seul avec lui-même. Peut-être la mort de cette amie était-elle la raison de son effacement.

- Mon amie est morte à cause de moi, Telod. Tu crois qu'un jour je pourrais me le pardonner ? demanda-t-il, entre deux sanglots.

Une brise souffla, faisant bruire les feuilles, qui vibraient comme une vague au dessus de nos têtes. Sa question, j'en connaissais la réponse, je n'eus pas besoin de réfléchir pour la donner :

- Non. dis-je.

Et Atalant baissa la tête.

Nous arrivâmes enfin là où les arbres devenaient rares, puis s'effaçaient complètement, pour laisser voir le ciel gris et l'étendue d'eau bleue.
Je me dirigeais sans hésiter vers le lac, et c'est Atalant qui, habitué par l'observation grâce à la chasse, me tapa sur le bras. Je m'arrêtai, tournai le visage vers lui, et je vis qu'il me pointait quelque chose du doigt.
En tournant les yeux vers ce qu'il m'indiquait, j'aperçus une jeune et minuscule femme nue à la peau claire, qui semblait perdue en sortant de l'eau avec hésitation. Elle était assez loin de nous.
Ce devait être une échouée qui venait de s'éveiller, de toute évidence. J'avais l'habitude d'en croiser, et je ne comprenais pas vraiment pourquoi Atalant cherchait à être discret. Il suffisait d'aller vers elle et de la saluer, comme nous le faisions à chaque fois.

Ainsi donc je m'élançais dans sa direction, mais je vis immédiatement qu'elle fit volte face pour retourner dans l'eau. Qu'est-ce qu'il se passait ?

Je pris ma lance à deux mains, Atalant en fit de même, et nous nous approchâmes de la jeune femme en essayant de regarder partout autour, pour comprendre ce qui avait pu lui faire peur.
Ce ne fut pas très long, avant que ne vienne à nos regards l'ombre d'une résignation accompagnée de la certitude - peut-être aveugle - de ce qui l'avait effrayée. Au loin du rivage, là, dans la forêt, cachés entre quatre troncs, six petits guetteurs nous fixaient de leurs yeux vides. Ils s'étaient rassemblés discrètement devant la jeune femme, comme ils avaient l'habitude d'attaquer des êtres seuls, et je supposais qu'ils s'apprêtaient à la tuer avant que nous n'arrivions.

Ainsi donc, Atalant et moi, montrant notre dos à celle qui devait encore être dans l'eau, présentions nos piques aux abominations noires qui nous scrutaient de loin. Je voyais dans le visage livide et les yeux fuyants d'Atalant qu'il n'avait pas confiance en notre capacité à retenir une demi douzaine de ces créatures féroces. Il nous voyait déjà morts.

Je dois dire que, moi non plus, je n'étais pas sûr que nous en sortirions vivants.
Mais je préférais mourir que de voir à nouveau un être seul se faire manger par ces monstres lâches. J'avais espoir, après ce qu'il venait de m'avouer, que telle était également la détermination de mon camarade.

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Mer 29 Nov 2017 - 1:53

La douleur m'arrachait un cri d'agoni que je tentais tant bien que mal de refouler. Mon passage dans l'eau était déjà bien suffisant pour montrer ma position à quiconque se trouvait dans les parages, d'autant plus aux monstres des ténèbres. Malgré mon retour dans l'eau, je ne pu m'empêcher de jeter un œil à l'extérieur et ce fut de la sorte que je découvris une scène bien plus inquiétante que je n'avais pu l'imaginer.
Mon regard parcouru tour à tour deux hommes d'un côté et les monstres qui hantaient chaque environs de l'autre côté. La présence de ses derniers n'eut d'effet que de rendre ma chance de sortir d'ici à néant, il m'allait être totalement impossible de survivre une seconde fois par miracle. La présence des deux étrangers n'y changerait guère grand chose, à part des sacrifices inutiles.


J'avais deux possibilités : retourner sur la terre ferme et tenter de fuir à la marche... Marche totalement impossible étant donné l'état de mes jambes. Ou sinon, plonger dans l'eau ce qui était une toute aussi mauvaise idée puisque j'étais incapable de nager. Mes chances de vivre cinq minutes de plus s'avèrent nulles. Je n'étais pas certaine non plus que me rapprocher des deux inconnus serait la meilleure chose à faire, au vu de ma dernière interaction avec un autre inconnu... Aucune raison de leur faire spécialement confiance, mais à l'heure actuelle ni eux ni moi n'avions vraiment le choix. Quoique dans leur cas, il leur serait bien plus facile de s'enfuir que pour ma part. Ne me connaissant absolument pas, les deux guerriers pouvaient très bien m'abandonner à mon propre sort et repartir aussi rapidement qu'ils étaient arrivés et si par bonne intention de leur part, ils en viendraient malgré tout à m'aider à lutter, je n'étais qu'un poids. Sans moyen évident pour me battre, ni même la possibilité de me mouver correctement, j'étais bonne à laisser tomber.

Remarquant l'espace d'un instant, qu'une infime partie du groupe d'ennemis se préoccupait des deux malchanceux, le reste des monstres était obnubilé par ma seule présence. J'étais en position de faiblesse certaine, j'allais forcément y passer. C'était une évidence. Après ce que je venais de subir, il me fallait encore traverser une épreuve angoissante. Je ne comprenais strictement rien à ces lieux, à ces gens et à ces monstres ! Pourquoi devais-je lutter pour vivre? Parce que je-

- AAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!! N-NON!!!!

Avant même de terminer mes sombres pensées que moi voilà subitement attaquée par d'étranges créatures marines et les êtres à la peau noire se trouvaient désormais en face de moi commençant à ouvrir leur bouche pour me déchiqueter chaque coins et recoins de mon corps. Leurs bras cherchant à attraper une partie de moi, la terreur m'envahissait à une allure bien trop importante. Des sueurs froides coulaient le long de mon visage et la peur pouvait se lire dans mon regard. Par réflexe d'auto-défense, je me suis mise à chercher à tâtons un objet quelconque qui puisse m'aider à me sortir de cet enfer. Finalement, mes mains agrippèrent quelque chose que je sortis immédiatement de l'eau pour tenter de repousser les ennemis qui m'encerclaient.

Alors que je tentais de frapper avec ma prise, je reconnu un gros bâton pouvant résister un minimum. Dans tous les cas, je n'avais pas d'autres choix que de l'utiliser. Je n'étais pas dupe, pour m'en sortir il allait me falloir encore plus de chance que j'en avais pu avoir jusqu'à maintenant. Qui sait, l'orage allait peut-être tomber sur la tête de ses monstruosités? Si l'on m'écoutait penser... On me trouverait bien naïve.
Alors que la peur laissait petit à petit la place à la hargne de survivre, je continuais de crier à l'encontre de mes ennemis, oubliant totalement l'existence des deux inconnus.

- ALLEZ-VOUS EN ! FICHEZ-MOI LA PAIX !

Le trop plein de mauvaise expérience combiné me fit pleurer à chaque mot prononcés. Si j'avais réussi à survivre jusque là, c'est que je me devais de rester vivante... Au moins le temps de me sortir de cette situation faramineuse. A chaque coup de bâton porté à l'intention des ennemis, je ne ressentais aucune masse, comme si ces êtres n'étaient fait qu'à partir de l'air lui-même. Était-ce possible que de telles créatures puissent passer au travers de mes attaques aussi faibles soit-elles? Non... Impossible, à moins de n'être déjà mort.

Au lieu de revenir à la réalité, je gardais en tête cette affreuse possibilité, paniquant d'autant plus à chaque coup passé au travers des êtres maléfiques. Car oui, il n'était ici plus question d'une réalité si ce n'est la mienne et seulement la mienne. Il n'y avait strictement personne au près de moi, mais malheureusement cela n'allait plus tarder. Après ma toute première phrase, cela fit réagir les "hommes" noirs. Ma folie m'empêchant de découvrir cette triste réalité, je ne me rendais pas compte du réel danger dans lequel j'étais, ni même celui des deux guerriers. C'était le pire moment pour perdre la raison.
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Mer 29 Nov 2017 - 11:28

L'eau est un refuge froid et effrayant. La jeune femme qui s'y baigne, paniquée par les fils insondables de son imagination, devrait peut-être songer à rejoindre la réalité. L'eau n'est un refuge que pour ceux qui veulent plonger dans l'obscurité. Qui sait ce que cache le reflet du ciel sur le lac ...



- Chacun qui ne touche.

Les guetteurs avancent d'un pas, comme d'un seul bloc. La voix de l'un d'eux s'élève, alors que les autres restent silencieux. Ils fixent les hommes, ils fixent la femme. Ils ne bougent plus d'un poil, et un silence lourd pèse sur le lac.

- Tomber qui est.

Cette fois, la voix ne vient pas de la demi-douzaine d'individu qui font toujours face aux lances. Des bois, des paires d'yeux apparaissent, et des voix retentissent. Dispersés à l'orée de la forêt, trois autres guetteurs observent.
Mais soudain, ils n'observent plus. Ni les hommes, ni leurs lances, ne sauront arrêter leur marche. D'un pas après l'autre, à un rythme infiniment lent, comme si quelque chose de supérieur poussait les uns et les autres vers l'avant. Leurs grands yeux fixent. Mais leurs membres avancent, inexorablement. Des voix étranges résonnent. Des phrases dépourvues de sens sont répétées. Les hommes peuvent râler, crier, hurler, mais leurs mots ne seront que noyés dans le boucan ininterrompu des non-hommes.


Puis le monde semble s'arrêter. Le bruit se tait, les bouches se ferment, les membres se stoppent en plein mouvement. Tous les guetteurs se figent comme une seule entité. Pendant un court instant, tout semble figé. Mais l'instant d'après, les guetteurs s'égayent comme un groupement d'insectes, tournant les talons de la manière la plus désordonnée qui soit. Et le silence, à nouveau s'installe. Plus un bruit. Les guetteurs ont disparus.


Peut-être que les hommes sont intrigués par la situation. Mais sans doute ne remarquent-ils qu'à peine le fait que, dans leur dos, l'eau se met à bouillonner étrangement. Comme un tourbillon étrange, morbide, qui ne présage rien de bon ... Par contre, ce qu'ils remarquent, ce qu'ils entendent même, c'est une voix, une voix distordue, étrange, comme étouffée, qui, très grave, résonne sourdement dans leur dos. Une voix qui dit :

- Je mange ...

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Jeu 30 Nov 2017 - 12:37

Au loin, les guetteurs ne bougeaient pas beaucoup. En revanche derrière moi j'entendais la jeune femme s'agiter. Je tournais les yeux vers elle et je ne voyais pas ce qui lui faisait peur.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Atalant qui gardait les yeux sur les guetteurs.

La jeune femme, que je prenais pour une échouée tout juste éveillée, s'était mise à hurler à plusieurs reprises, elle se débattait face à un ennemi que je ne voyais pas. Je ne comprenais pas ses mouvements, j'avais l'impression qu'elle délirait.

- Je ne sais pas. dis-je au chasseur, en avançant doucement vers la femme tout en surveillant les guetteurs.

Ces derniers avaient commencé à se rapprocher plus sérieusement. La situation semblait de plus en plus critique. Je faisais quelques pas supplémentaire dans l'eau pour aller vers la jeune femme, l'onde ralentissait mes pieds.

- Telod ! appela Atalant.

Et je vis ses jambes trembler, ses dents claquer. Il tenait sa lance fébrilement, il était tétanisé. Les guetteurs venaient vers lui. Je regardai Atalant, puis la jeune femme. Elle délirait toujours. Vers qui devais-je me diriger ? Comment agir ?
Se regrouper.

- Recule ! criai-je au chasseur.

- Je peux pas ! hurla-t-il en réponse, alors que son corps tout entier semblait paralysé de peur.

Les pieds embourbés, je me mis à revenir vers lui en brandissant ma lance, menaçant les monstres qui se rapprochaient dangereusement, toujours aussi lents. Ils étaient neuf à présent.

- Putain de merde. jurai-je tout bas. Putain, putain.

Et c'est alors que les guetteurs se volatilisèrent. Dans un mouvement chaotique, allant dans toutes les directions, ils avaient couru du plus vite qu'ils pouvaient, comme si quelque chose les avait fait fuir. A présent il n'y avait plus aucun monstre.
Mais une oppression profonde se nichait dans nos entrailles.
Si ces choses avaient fui, c'est que quelque chose de bien fort qu'elles leur en avait donné l'occasion. C'est qu'elles avaient vu quelque chose qui était capable de les vaincre toutes les neuf. Du moins c'est ce raisonnement qui me vint à l'esprit.

Et alors j'entendis le bouillonnement dans notre dos, je compris que la menace venait de l'eau.

Sans réfléchir je m'élançai vers la jeune femme en hurlant à Atalant :

- Cours vers la forêt !

Trop occupé à me débattre dans l'eau, je ne regardais même pas si mon compagnon réagissait effectivement. Je fis quatre pas supplémentaire, puis je lâchai ma lance dans le lac. Rapidement, je passai violemment mon bras sur le ventre de la jeune femme, et je la soulevai sans lui demander son avis. Heureusement qu'elle était toute petite et très légère, parce que ma force n'était pas titanesque. Je n'aurais probablement pas pu marcher en l'ayant sur mon dos si elle avait été moins frêle.

- Je mange. dit une voix profonde venant de l'eau.

Et je me précipitais pour sortir de l'onde, la jeune femme sur l'épaule, essayant de résister à ses mouvements de protestation. Mes molaires écrasées les unes contre les autres, je mettais toutes mes forces dans la vitesse de mes pas, mais l'eau et le sable mou me faisaient aller terriblement lentement. Je criai de rage.

Devant moi je vis Atalant qui ne bougeait pas, qui se contentait de regarder dans mon dos avec horreur.

- Cours ! hurlai-je vers lui. Cours putain !

Et je dégageai enfin mes pieds de l'eau pour me mettre à aller du plus vite que je pouvais vers la forêt. Courant sur la plage. Le chasseur, le visage blême, le regard terrifié, se mit à aller avec moi sans quitter le lac des yeux.

Je ne savais pas quelle était cette menace. Je ne savais pas si nous étions capable d'y échapper.
Mais quelque chose me dit que nous ne pouvions pas la combattre.
Et le regard d'Atalant me le confirmait.

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Mar 5 Déc 2017 - 15:09


L'écoulement des larmes sur mes joues se faisait de plus en plus abondant. La paranoïa dans laquelle j'étais plongée m'empêchait de prendre conscience de la situation extérieur, le combat à sens unique se trouvant dans mon esprit était loin de s'en aller. Finalement, c'étaient les voix bien distinctes mais lointaines qui m'affolèrent davantage. Qui hurlait si près de moi? Mis-à-part les monstrueuses créatures, il n'y avait personne d'autre ! J'étais folle, j'en prenais clairement conscience à ce moment-là. Entendais-je des voix venues d’ailleurs où était-ce ma propre vision qui me jouait des tours? Ne sachant différencier le vrai du faux à l'heure actuelle, je fermais les yeux avec force et bouchais mes oreilles en me repliant sur moi-même.

- Faîtes que tout cela cesse, faîtes que tout cela cesse, faîtes que tout cela cesse, faîtes que tout cela cesse, faîte que tout cela....

J'avais finalement prit la décision d'ignorer tout ce qui pouvait bien se passer autour de moi, quelque soit la situation j'allais forcément mourir. Si les ennemis en face de moi étaient réels, ils allaient en finir avec moi que je me débatte plus longtemps ou non. Si les voix que j'avais pu entendre étaient réelles, ce n'étaient certainement pas elles qui allaient me sortir de là non plus. Ma vie ne tenait plus qu'à un fil, un fil qui allait se rompre d'une minute à l'autre.

Bizarrement, l'eau qui frôlait mon corps se mit à bouger avec insistance. Persuadée que cela sortait encore une fois de mon imaginations, je me mis à jurer encore et encore. Si cela n'apportait aucun effet salvateur à ma situation, ça avait tout de même le mérite d'exprimer ma rage et mon angoisse. Dès l'instant où je commençais à me balancer en avant et en arrière, les voix des hommes semblaient encore plus paniquées qu'elles ne l'étaient jusqu'à maintenant. Dans un bruit suspect, je décollais mes mains de mes oreilles et une personne dont je n'arrivais toujours pas à percevoir la présence me porta à bout de bras. Surprise par ce qui m'arrivait, je bougeais mes bras et mes jambes dans tous les sens.

- L-LÂCHEZ-MOI !!!

L'instant d'après, une voix effrayante à en glacer le sang se mit à parler. Différente de toutes celles que j'avais pu entendre en ces quelques minutes de folie, cette voix semblait transpercer l'air pour parvenir jusqu'à mes oreilles... Jusqu'à m'empêcher de respirer.

Mort.

S'il y avait bien un mot qui raisonnait dans mon esprit, ça ne pouvait qu'être celui-là. Persuadée d'être portée par le possesseur de l'immonde voix, je me débattais davantage tout en mordant les lèvres. C'en était fini pour moi, à quoi avait bien pu servir cette nouvelle chance alors que la mort frappait à ma porte? Le désespoir m'envahissait de la tête aux pieds, mais le désir de vivre était plus présent que jamais auparavant.
Ce fut finalement pendant cette situation critique que je revenais petit à petit à moi, mon esprit s'éclaircissait et ma folie se dissipa. Comprenant que ma tête semblait plus légère, j'ouvris légèrement mes yeux pour découvrir l'instant présent. Un homme était juste devant moi et regardait de mon côté et celui de l'homme qui l'incitait à courir. Ce dernier me portait dans l'optique de me sortir de l'eau, c'était le plus logique. Sur la terre ferme, il n'y avait plus ces monstres noirs, mais bizarrement la menace me semblait toujours présente voire davantage plus oppressante.

Mort.

Ce mot continuait de raisonner dans ma tête lorsque finalement je décidais de ne plus me débattre. Un inconnu tentait de me sauver... Mais me sauver de quoi? Pour répondre à cette question, j'accrochais me mains au vêtement de celui qui me portait et regardais derrière-lui.

MORT.
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Ven 22 Déc 2017 - 14:33

Trois individus s'enfuient dos aux eaux troubles d'un lac sombre. Derrière-eux, ils entendent une voix caverneuse, des grondements et le sol piétiné par une masse colossale.
Le regard qu'ils lancent vers la créature monstrueuse supplie, il supplie le sort de les épargner.

Mais le sort ne connait ni charité, ni sentiment, ni compassion. Le sort ne connait rien d'autre que le hasard, un hasard froid et insensible, sourd aux hurlements des hommes.

Ainsi donc, un dé sera tiré, décidant de la tournure des événements.

1 - 2 : Mort et sinistre.
3 - 7 :  Avenir sombre.
8 - 9 : Mort et vie.
10 - 12 : Avenir incertain.
13 - 15 : Opportunité angoissante.
16 - 18 : Efficacité rassurante.
19 - 20 : Efficacité suffisante.

***

La chose était monumentale, épaisse, robuste, entièrement noire, elle marchait à quatre pattes et sa taille au garrot dépassait celle de deux hommes. Les puissantes pattes griffues palmées, une longue queue massive dans son dos. Elle avait une gueule semblable à celle d'un crocodile, rognée au bout, et un visage blanc en couvre chef, protubérance recouvrant son crâne.
En fait, cette espèce de monstruosités avait déjà été aperçue quelques jours plus tôt, certains l'appelaient l'horreur des eaux. Par endroit, elle était déjà vue comme l'un des pires tueurs de la vallée, mais aucun des trois individus qui regardaient dans sa direction ne la connaissait alors.

Précision HRP:

Bien que d'une corpulence monumentale, la chose se déplaçait à une vitesse prodigieuse, qui dépassait de très loin celle des hommes. En fait, même un cheval n'aurait pas pu prétendre arriver à la distancer. Et à peine avait elle jailli de l'eau, créant une vague colossale, qu'elle se ruait déjà sur les trois coureurs.
Inutile donc de préciser que les trois fuyards n'avaient aucune chance de rejoindre la forêt à temps. Même si les troncs et les branches auraient probablement stoppé la masse de la bête, la distance qui les séparait des premiers arbres était bien trop grande. La créature aurait pu avoir le temps de les rattraper cinq ou dix fois avant qu'ils ne posent le pied à la lisière du bois.

Heureusement, une chance s'offrait à leur regard, pendant leur course. Juste à leur gauche, non loin d'eux, une ouverture était visible dans un amas de roche sur la plage, donnant sur des profondeurs sombres. Impossibles, de là où ils se trouvaient, de deviner si la grotte était suffisamment profonde pour les protéger, mais une chose était certaine : L'énorme bête ne pourrait pas passer par son entrée. Encore fallait-il avoir suffisamment de place pour ne pas être condamné par les coups de pattes que la créature pourrait introduire.

Si les trois êtres humains avaient la lucidité de se précipiter vers l'ouverture sombre, ils y trouveraient effectivement une grotte suffisamment grande pour les abriter. La bête les poursuivrait, et en essayant d'élargir l'ouverture à grands coups de pattes, elle en ferait effondrer l'entrée.
Le seul chemin à emprunter sera alors du côté de l'ombre des profondeurs. Le Sort ne donne pour l'instant aucune limite quant à la taille de ces galeries ni à ce que les personnages pourraient y trouver.
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Ven 22 Déc 2017 - 14:33

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Ven 22 Déc 2017 - 15:39

- Elle est trop rapide ! hurla Atalant, qui regardait derrière lui.

Et, sans tourner la tête vers la chose, je devinais - dans le regard luisant de terreur de l'homme blême - que la menace n'était pas à prendre à la légère. Nous allions mourir, là, dans quelques instants, sous ce ciel gris, loin de nos camarades, si nous ne trouvions pas d'échappatoire.

Mes molaires crissaient les unes contre les autres, j'entendais mon souffle sortir de mon nez avec force, mes yeux s'imprégnaient d'une détermination brute. Personne n'allait mourir. Personne n'allait mourir, je refusais d'avoir à nouveau à abandonner un homme aux monstres.

J'accélérais encore, malgré le poids de la jeune femme sur mon dos. Mes jambes, mes bras, mon dos me brûlaient. Et je serrais encore davantage les dents. Le monde tournait autour de moi, je ne voyais que la forêt devant moi.

- Cours ! criai-je encore à Atalant.

- Elle est trop rapide, je te dis ! me répétait-il, paniqué. Nous n'avons pas le temps ! La grotte ! Allons dans la grotte !

Son doigt terrorisé pointait une ouverture dans la roche sur notre gauche, que le chasseur venait d'apercevoir. A mon tour, je la vis, et je sus que cette ouverture était notre meilleure chance de survie. Je me ruai vers elle, sans réfléchir. Atalant manqua de trébucher sur une pierre, et mon regard ne le quitta pas. S'il tombait je voulais mourir à sa place. Mais il se rattrapa, et c'est dans un élan prodigieux que nous entrâmes dans la caverne, sans regarder derrière nous.

Immédiatement après notre entrée, un choc brutal, colossal, éclata derrière nous, faisant trembler la terre. Après avoir pénétré suffisamment loin dans la grotte, je me retournai pour voir une grande masse noire contre l'entrée. C'est elle qui avait fait ce bruit, elle avait essayé de rentrer dans la grotte sans succès. Je ne vis pas la créature en détail, mais elle était clairement énorme, massive, violente, tout en muscle.
Et c'est en donnant un coup démentiel dans la roche de l'entrée qu'elle provoqua à nouveau un tremblement sous nos pieds. Deux nouveaux coups, et une partie de la roche s'effondra, pour finalement bloquer complètement l'ouverture, nous plongeant dans l'ombre noire.

J'étais complètement essoufflé, et j'avais la sensation que nous étions hors d'atteinte pour le moment. C'est pourquoi je laissais la jeune femme glisser de mon dos, pour la déposer sur le sol. Je ne voyais rien du tout, mais je m'accroupis et j'attrapai l'épaule de celle que je prenais pour une échouée, avant de demander simplement :

- Tu n'es pas blessée ?

- C'était quoi cette merde ? s'exclama Atalant, alors que je devinais qu'il regardait encore du côté de l'entrée.

Je ne savais pas vraiment ce que nous pouvions faire pour nous sortir d'ici. Mais je préférais de loin être coincé momentanément dans une cavité obscure que de voir mes camarades dévorés par la créature à l'extérieur.
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Dim 14 Jan 2018 - 1:35


Mes yeux, posés sur une chose totalement effrayante, eurent un effet dévastateur sur ma personne. Les frissons parcoururent la globalité de mon corps jusqu'à m'en glacer le sang, des sueurs coulaient le long de front et la panique montait à vive allure à l'intérieur de moi. Je n'étais pourtant pas seule, mais même ce fait n'y changeait rien car nous étions tous les trois dans le même bateau. Si l'homme qui me portait tombait, nous étions finis pour de bon, c'était plus qu'une certitude, c'était une réalité.
Mes jambes étaient secoués tout le long de la course, j'en oubliais la douleur qu'elles m'infligeaient tant la mort se rapprochait à trop grande vitesse vers nous. Je restais figée sur l'horreur qui nous poursuivait, écoutant d'une oreille inattentive la conversation des deux inconnus.

Rapidement, mon champ de vision s'accéléra et nous changions de direction quand soudainement nous atterrissions au sol. L’atterrissage au sol fut extrêmement brusque étant donné les circonstances. Je ne m'y étais pas attendue et avais instinctivement fermée les yeux, persuadée que mon heure était venue. Sentant encore mon souffle sortir de ma bouche et le bruit sourd du monstre, mes s'ouvrèrent le temps d'examiner la situation.
Il faisait sombre et l'espace était restreint à tel point que se lever en était totalement impossible. Mon regard se dirigea instantanément vers l'entrée du lieu au bruit que provoqua la monstruosité. Cette dernière semblait folle de rage, elle avait manqué son but : nous exterminer. Cette conclusion semblait la plus logique à son comportement. A chaque coup que le monstre noir portait à l'entrée, je me mettais à sursauter, mon souffle se coupait comme si chaque seconde qui passait pouvait être la dernière. D'ailleurs, malgré mon esprit préoccupé par la dangerosité de cette chose, je savais qu'à l'heure actuelle, je n'étais pas la seule à espérer que le monstre s’arrête.

Encore un coup et la roche s’effondra pour bloquer complètement l'entrée, empêchant l'horreur de pointer son nez devant nous plus longtemps. Tout du moins, pour l'instant. Lorsque les pierres tombaient, je ne pu m'empêcher de pousser un cri de détresse, persuadée que la chose avait réussi à nous atteindre. Les ténèbres du lieu m'ont rapidement fait comprendre qu'il n'en était pas le cas. Le temps passa bien trop lentement, à tel point que l'on pouvait entendre chacune des personnes présentes respirer avec difficulté.
Plus de monstre équivalait à la réussite de notre survie, ce fait me fit relâcher la pression et tout ce que j'avais pu encaisser jusqu'à maintenant se libéra. Mes larmes coulèrent à flot, mon corps tremblait de bas en haut, je me recroquevillais sur moi-même pour relâcher la pression avant que l'un des inconnus ne remarque quoi que ce soit.

Bien trop rapidement, la bonté de l'un des deux hommes se manifesta à mon égard et il posa sa main sur mon épaule inquiet. Avant de répondre, le deuxième se mit à parler pour nous tous.
Cet homme avait toutes les raisons du monde d'avoir peur et d'être en colère, nous l'étions certainement tous avec un peu de logique ! Cette merde nous avait justement foutu dans la merde, j'ai bien cru y laisser ma vie et je n'étais pas la seule, on le savait très bien tous les trois. Il aurait fallut être stupide pour ne pas penser à tout cela, mais actuellement nous étions tous encore vivant et il fallait s'estimer heureux. Pour l'heure, j'avais laissé la question de l'un d'eux en suspend et je me devais de lui répondre, ne serait-ce que par gratitude. Prenant mon courage à deux mains pour répondre, je me mis à déglutir pour étouffer mes sanglots et calmer les tremblements qui auraient pu trahir ma faiblesse dans ma voix.

- Je ne suis pas blessée...

En soit, c'était la réalité. Mais il me fallait être honnête, je n'allais pas bien et n'étais pas en état de marcher. J'ai eu droit à une crise de folie peu avant cette fuite et mes jambes me faisaient horriblement mal sans même avoir été blessées. Je n'avais pas envie d'en dire davantage à ces inconnus, mais ils n'étaient pas débiles ou tout du moins, pas assez pour ne pas avoir prit conscience de mon incapacité à marcher. L'un des deux m'avait porté, je l'ai ralenti dans sa course. Cet homme qui s'inquiétait avait risqué sa vie pour moi.

- Mais... Mes jambes. J'ai encore beaucoup de mal à les utiliser et.... J'ai froid.

Prenant conscience de ma peau totalement nue, j'étais bien contente de l'absence de lumière des lieux. Il me fallait à tout prix retrouver ma couverture avant qu'ils ne me voient davantage.
Je ne savais pas comment la situation allait avancer, le monstre de tout à l'heure nous attendait peut-être quelque part et seule, je n'allais pas m'en sortir indemne... Je devais rester avec ces hommes... Aux risque d'être jetée dans la gueule du monstre pour servir d’appât, rien n'était impossible puis qu’après tout, après m'avoir nourrit et laissé me reposé mon premier sauveur avait tenté de mettre fin à mes jours. Je ne pouvais réellement compter que sur moi-même, mais pour l'heure seule j'en étais pas vraiment capable. Le temps de me sortir de ce problème, il fallait supporter le poids de l'inquiétude. On venait de me sauver au risque de mourir avec moi et ce fait, que je décidais de garder en mémoire, allégea malgré tout mon inquiétude.

- Croyez-vous que ce monstre nous attend encore?

Il y avait bien trop de questions auxquelles je n'avais pas de réponse, ces hommes en avaient surement peut-être. Ce fut avec ce genre de conclusion, poussée par la curiosité de l'inconnu, que j'amorçais un semblant de discussion que j'espérais être rapidement close.

- Je n'en avais encore jamais vu. Je n'espère pas en recroiser un de si tôt, mais cette chose doit avoir un point faible... Ou alors la prochaine fois, il nous sera impossible de survivre à ça. Nous avons été chanceux d'avoir survécu.

Sans un mot de plus, je posais ma main sur la parois rocheuse, il était temps de bouger. Mes jambes m'empêcheraient d'aller loin, mais rester ici serait du suicide. J'avais faim, soif, froid et j'étais terrifiée à l'idée de sortir d'ici. Malgré tout, l'absence de luminosité me faisait clairement comprendre que même s'il y avait une sortie, ce n'était pas de suite que nous allions la trouver.
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Mar 23 Jan 2018 - 0:27

L'ombre de l'antre couvait nos corps froids. Mes yeux devinaient peu à peu les coins les plus sombres, les cavités plus profondes, les roches les plus noires. C'est à travers ces derniers que j'en déduisais péniblement le reste des formes qui m'entouraient.
Nous n'étions pas bloqués par l'éboulement que le monstre avait provoqué par sa rage. Rien n'était fini.
Car de l'autre côté, creusant dans la pierre et la terre, un tunnel nous offrait l'aperçu de ses profondeurs glaciales. Je n'en situais pas le bout, mais le grondement d'un souffle me confirmait que nous pouvions y trouver une issue : Le vent avait dû s'y engouffrer, quelque part, pour hurler ainsi.

La jeune femme m'avait répondu. Je n'avais pas à réfléchir, ni à parler. Toujours accroupi auprès d'elle, je retirai ma peau d'ours pour la mettre autour de ses épaules, puis je la saisis par les jambes et le dos pour la porter contre moi. D'un geste, je me relevai.

- Je ne sais pas s'il est encore là, dis-je pour lui répondre, faisant mon possible pour être rassurant, mais en attendant il nous faut trouver une issue. Nous serons en sécurité si nous arrivons à pénétrer dans la forêt. Atalant tu mènes la marche ?

Le jeune homme ne se fit pas prier, il s'exécuta. Avançant prudemment à tâtons devant nous, je l'entendais plus que je ne le voyais. Ses formes m'étaient presque effacées, et cela s'aggravait rapidement à mesure que nous nous enfoncions dans la terre. Le court silence de notre avancée fut rapidement comblée par les mots d'Atalant :

- Pour répondre à ton interrogation, moi non plus, je n'ai aucune idée de comment survivre à une telle chose, sauf en fuyant. Mais s'il a un point faible ça doit se situer dans le côté massif de son corps. Il ne peut pas se déplacer partout, entre les arbres il ne pourra pas avancer, donc la forêt nous protégera, je suis de l'avis de Telod.

- Telod, c'est moi. précisai-je, même si c'était évident.

- Ah, oui, pardon. reprit le chasseur. Et moi je m'appelle Atalant, au cas où tu n'avais pas compris.

Sa voix tremblait encore. J'entendais sa respiration s'agiter sans effort. Il était en état de choc, et nous ne pouvions pas nous permettre de le laisser s'en remettre.
Depuis la mort de Fadone, le jour où nous avions tous couru sous les nuages noirs, et que j'avais vu le visage effondré et détruit d'Atalant pour la première fois, il m'avait été impossible de connaitre son aptitude à faire face aux situations d'urgence. Actuellement, il me paraissait instable, voire faillible. J'avais peur qu'il fasse quelque chose de stupide.

Nous nous enfoncions de plus en plus.

- Ça tourne. dit Atalant.

Et nous tournions. Au bout d'un moment, nous devinions de mieux en mieux les formes qui nous entouraient. Au début, je crus qu'il s'était agi de l'habitude de nos yeux à l'ombre, mais je compris rapidement qu'il n'en était rien : Un embranchement se présentait à nous, à droite le chemin était plus sombre, à gauche, il descendait en pente douce et était plus clair. Le chemin de gauche menait à l'extérieur. C'était la lumière de l'extérieur qui nous aidait à y voir.

- Par là. dit le chasseur, qui avait remarqué la même chose que moi, et tourna à gauche.

Je chuchotai :

- Prudemment.

Il hocha la tête, et je me réjouis d'être capable de le voir. Nous nous fîmes discrets, avançant à pas lents. Je jetai un coup d’œil à la jeune femme que je tenais toujours dans mes bras, et je lui fis un signe de tête pour lui montrer que j'étais prêt à courir en cas de problème.

Atalant avança encore d'un pas, et un clapotis me fit sursauter. Atalant s'exclama à voix basse :

- De l'eau ? Je viens de marcher dans de l'eau. Il y a de l'eau partout.

Je secouai la tête :

- Quoi, c'est juste une flaque non ? murmurai-je.

- Non ! chuchotait-il. Le tunnel est couvert d'eau sur toute sa largeur, il n'y a que ça.

Il s'avança encore un peu, et il tomba en éclaboussant alentour, dans un cri :

- Ah ! Putain ! Y'avait une marche, saloperie. Ça s'enfonce vraiment, Telod, ça s'enfonce dans l'eau, j'en ai jusqu'à la taille !

Rapidement, il expliqua à voix haute ce que je ne voyais pas :

- D'ici je vois que le plafond tout entier plonge dans l'eau, le tunnel avec lui, tout s'enfonce dedans, on doit plonger si on veut continuer le chemin.

Je n'arrivai pas à comprendre, je supposai que la pluie avait déposé cette couche d'eau, et qu'elle avait coulé le long de la roche, mais d'un autre côté mon pied était situé dans un creux un peu plus haut, et il n'était pas humide du tout. Et c'est alors que mon esprit, en quelques instants, répéta la suite des opérations qui nous avait mené à atteindre cet endroit. Lors de notre avancée dans la grotte, si mon sens de l'orientation était bon, nous avions fait dos à la forêt, et nous avions avancé sous la plage, en nous enfonçant un petit peu. Actuellement nous étions au niveau de l'eau. Nous pouvions voir de la lumière diffuse provenir de l'eau... Ça n'était pas une flaque, c'était...

- Le lac. murmurai-je. C'est le lac ! criai-je, Atalant sors de là ! Cette grotte mène à un trou dans la paroi du lac !

Je fis soudainement demi-tour. Cette partie de la grotte était trop large, la créature pouvait y passer si elle nous avait entendu. Il fallait à tout prix retourner à l'embranchement.

- Cours ! hurlai-je.
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Mar 23 Jan 2018 - 0:49

Dans une cavité sombre, un individu perturbe de son corps chétif l'onde sinistre des abysses du lac. Il n'est plus utile de préciser que des créatures plus grandes que lui pourraient l'avoir ressenti, et qu'elles pourraient en un instant le happer entre leurs mâchoires noires, si le sort en décidait ainsi.

Aussi, la question sera posée aux dés, eux-seuls pourront dire si le Racine qui hurle de courir a de bonnes raisons de le faire.

1 - 2 : Un grondement sourd émane du dos de Telod, suivi d'un claquement brutal. L'homme et la femme pourront courir, mais leur compagnon ne le pourra pas. En regardant derrière-eux, ils ne verront rien d'autre que l'eau agitée. Atalant est mort. Courir est la seule chance de survie.
3 - 6 : Un grondement sourd émane du dos de Telod, suivi du cri d'Atalant qui réussi à s'extraire de l'eau in-extremis. Tous trois pourrons courir jusqu'à l'embranchement, l'horreur des eaux les suivant dans leur dos.
7 - 10 : Rien ne se passe, Telod semble avoir crié pour rien.

Résultat du dé : 2. Kachou devra se référer au tableau ci-dessus pour écrire sa réponse.
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Mar 23 Jan 2018 - 0:49

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Ven 26 Jan 2018 - 11:04

La réalité était tout aussi cruelle que certains songes, voire totalement ignoble comparée à certains cauchemars. Par ailleurs, l'instant présent était des plus inquiétant car aucune des trois personnes encore vivante ne savait si nous allions nous en sortir. Le poids de la mort était pesante, mais le désir de survivre ne pouvait qu'être unanime. La vie était parfois cruelle, mais les joies connues pouvaient être de précieux souvenirs. C'est pour cette raison que chacun désirait survivre, pour les joies, le bonheur et l'amour pour nos proches s'il on n'en avait.
Dans l'immédiat, l'un des deux inconnus, et aussi celui qui m'avait porté jusqu'à maintenant, posa son manteau sur mes épaules. Par réflexe, j'eus malgré moi un mouvement de recul, de peur que cet homme décide de m'attraper pour une raison odieuse, mais finalement il n'en fut rien et secrètement je lâchais un soupir de réconfort avant d'être malgré tout agrippée pour être portée.

Sans aucun mot de sa part, la panique avait envahit tout mon être avant d'en comprendre les raisons. Mes jambes m'empêchaient d'avancer, je gênais le groupe donc il fallait me porter. Mon visage proche de celui de l'inconnu et mes yeux qui commencèrent à s'habituer à la faible luminosité, je pouvais désormais observer de plus près les traits de l'homme... Ce qui me gêna et je ne me fis pas priée pour détourner la tête rapidement. Imperturbable, ce dernier répondit à mes interrogations avant de demander à son ami de passer devant nous et c'est ainsi que nous commencions notre expédition caverneuse tout en écoutant celui qui menait la marche. J'avais demandé si le monstre de tout à l'heure avait des faiblesses, dans l'espoir que ces deux hommes en connaissent plus que moi, mais au final il n'en n'était rien. Dans quel situation nous étions? Sans détail pouvant nous permettre de survivre, sans aucun moyen de battre voire même de combattre cette chose, allais-je mourir aujourd'hui comme c'était prévu depuis le début? Mais coupant net mes pensées négatives, l'inconnu permit un semblant d'espoir de voir le jour en supposant que la forêt allait être notre moyen d'échapper à la mort.

Finement, celui qui parlait jusqu'à maintenant indiqua qu'il était d'accord avec un certain Telod. Rapidement je compris qui c'était en tournant ma tête vers ce dernier qui confirma ma conclusion et rapidement, celui qui menait la marche indiqua s'appeler Atalant. Connectant les précédentes conversations à l'instant présent, Telod avait déjà prononcé son nom peu avant pour lui demander de se mettre devant nous. Comprenant que les deux hommes se présentaient, je baissais les yeux m’interrogeant sur ce que je devais faire et si je pouvais me permettre ou non une certaine proximité. Je reliais ma première rencontre qui s'était si mal passée sans même avoir eu besoin de me présenter, conclusion : il valait mieux attendre.
La voix d'Atalant semblait fragile, j'imaginais alors son visage rempli de sueurs ou son corps frigorifié peut-être.  Etant donné notre situation, il faisait extrêmement froid et nous venions d'être poursuivit par un monstre invincible pour l'heure. Il y avait donc de quoi avoir peur ou d'avoir froid ou tout simplement les deux.... C'était mon cas après tout.

Plus nous avancions dans les lieux, plus la lumière se faisait présente et qui disait lumière, disait sortie. L'espoir et l'angoisse mélangée, nous avancions ensemble dans la même direction. Portée par Telod, mes mains commencèrent à trembler et je les cachais sous le tissus qui m'enveloppait tout en serrant les dents. Au fond de moi, je me répétais en boucle la même chose : N'ait pas peur.
Je lâchais un léger soupir tout en posant mon regard sur Atalant, la peur devait certainement l'envahir, être en tête avec l'angoisse de recroiser le monstre de tout à l'heure, il y avait de quoi paniquer. Malgré tout, cet homme continuait d'avancer. C'était fascinant de voir la capacité d'un homme à continuer d'avancer malgré ses craintes, il me donnait presque envie d'apprendre à le connaître.... Mais cette envie, il valait mieux pour moi la garder secrète.

Laissant mes pensées là où elles étaient, il fallait rester concentré sur ce qui nous entourait et c'est ainsi que mon regard croisa celui de mon porteur qui inclinait sa tête par conviction. En cas de danger, je pouvais compter sur lui pour ne pas m'abandonner, ce qui le ralentirait à coup sur et il en était forcément conscient. Sa conviction me fit monter les larmes aux yeux et je détournais à nouveau le regard, mais bien plus lentement que la fois précédente.
Bref, l'exploration était telle que pour sortir de la caverne il allait nous falloir plonger et j'en étais tout simplement incapable. La bête faite de noire sortait des eaux elle aussi, alors plonger pouvait aussi s'avérer dangereux, voire suicidaire. Le dialogue se faisait rapidement et avec un ton relativement inquiet entre les deux hommes du groupe. Atalant avait continué d'avancer et l'eau lui arrivait désormais jusqu'à la taille, un telle étendue d'eau n'était pas normale sauf si nous nous retrouvions dans un lieu où l'eau y était normal. Ma boîte crânienne arrivant à une conclusion, je lâchais dans un chuchotement :

- Le lac...

Surprise de l'avoir dit en même temps que Telod, ce dernier se précipita de s'inquiéter pour son ami. Lui hurlant de revenir vers nous, de sortir de l'eau, je compris aussitôt qu'Atalant étant en danger. Soudainement, le décors se tourna à vive allure, celui qui me portait entamait une course pour fuir les lieux, nous foutions le camp d'ici. Telod observant devant nous et étant celui faisait le plus d'efforts, j'enroulais mes bras à son coup et regardais derrière nous après avoir entendu un bruit sourd comme si les lieux allaient s'effondrer. Inquiète concernant Atalant, je n'espérais qu'une seule chose qu'il ait réussit à nous suivre, mais les bruits que je venais d'entendre me firent l'effet d'un choc. Si Atalant était vivant.. Non, il était vivant, c'était une obligation, il le devait, il le dev-.

A force d'espérer, un sourire béhat s'installa sur mon visage lorsque je vis Atalant nous suivre de près, il courrait derrière nous, le souffle coupé, le visage rougit par la course qu'il venait d'entreprendre. Et alors que je m'apprétais à crier son nom, heureuse de le voir toujours présent malgré le grabuge qu'il y avait eu à peine plus tôt, sa sombre silhouete se mit à disparaître et réapparaître sous mes yeux, jusqu'à ne plus se trouver devant moi. Atalant venait de disparaître, il n'était pas là! Comment était-ce possible??? Finalement le bruit de l'eau me ramena à la dure réalité, brusquement ma respiration se coupa nette tout comme mon espoir. Comment se faisait-il qu'il avait disparu? Encore mon imagination qui me jouait des tours? Encore!? Non non non non non non...!
Et alors que la course continuait, je tentais de regarder au loin, pour espérer le voir sortir de l'eau et finalement rien si ce n'est un lieu totalement sombre et angoissant qui se trouvait derrière nous.Imaginant toutes les atroces scènes possible, je ne pu m'empêcher de laisser échapper un cris étouffé d'effrois. Et dans un chuchotement pour étouffer les larmes qui coulaient le long de mes joues, mes mains se resserrèrent sur les épaules de Telod.

- Non...

Les larmes brouillaient ma vue, mais le bruit de l'eau était telle qu'il ne m'en fallut pas plus pour paniquer.

- Lâ-lâchez-moi Telod! Je vous ralentis.. Alors lâchez-moi et courez... Allez-y !

Je le regardais, les larmes coulant à flot, ma voix tremblante... De toute évidence, nous étions fichus. Si l'un d'entre nous pouvait survivre, il ne pouvait s'agir que de Telod. Je ne le connaissais absolument pas, mais tout ce qu'il avait fait pour moi en cette seule journée était bien assez. Je ne désirais pas de son sacrifice. Il venait de perdre un ami et ma vie ne tenait qu'à un fil depuis mon réveil. Mon destin était de mourir en cette journée, il était temps pour moi de sauver celui qui m'avait aidé, malgré ma terrible peur. Evidemment, je ne désirais pas mourir, mais plus que tout, je me devais de le laisser m'abandonner pour que lui puisse survivre.
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Dim 28 Jan 2018 - 3:08

Mes dents crissèrent lorsque j'entendis le claquement dans mon dos. Avec lui, j'entendis de nouveau la succion des lèvres blanches qui dévoraient le cou de Miossine. Avec lui, j'entendis de nouveau le craquement de la pierre qui percutait le genoux de Fadone.
Tout cela résonnait comme une seule cloche dans mon crâne. Et mes molaires s'écrasaient les unes contre les autres, sans que je ne puisse les détacher de nouveau.

Mes yeux plongeaient dans l'ombre devant moi et je courrais. Je ne voulais rien voir d'autre. Mon oreille avait entendu un son insupportable. Mon oreille savait. Je ne devais pas me retourner.

Encore une fois, éternellement, je renouvelais mes échecs. Encore une fois, éternellement, je croyais pouvoir protéger mes amis, et j'en étais parfaitement incapable. Chaque erreur que je faisais se transformait en un cauchemar.

Atalant aurait dû porter la fille, j'aurais dû aller dans l'eau à sa place.
Atalant aurait dû porter la fille, j'aurais dû mourir à sa place.

A présent je n'avais plus le droit de mourir, et elle non plus. Sans quoi tout cela n'aurait aucun sens.
Et je ne laisserai jamais l'absurdité gagner. Je n'avais pas le droit de la laisser gagner.

Atalant, ton dernier acte aura un sens, il nous permettra de survivre.
Et je serrai les dents davantage, en accélérant l'allure. Mon souffle devenait plus bruyant. Dans mon thorax, je sentais mon cœur s'affoler. Tous mes muscles me brûlaient, et je continuais d'avancer.  

- Lâ-lâchez-moi Telod! Je vous ralentis.. Alors lâchez-moi et courez... Allez-y ! supplia la jeune femme dans mes bras.

Je la regardai l'espace d'un instant, elle semblait abattue, elle pleurait, elle avait peur, elle nous voyait morts.
Et je serrai les dents davantage.

- Ferme-la. sifflé-je avec rage, avant d'accélérer encore, en gardant fermement la jeune femme contre moi.

Un jour je tuerai tous ces monstres. Je grandirai, plus haut que les nuages et les cieux, je dominerai les farceurs divins qui s'amusent à nous voir nous débattre, et je les écraserai, les uns et les autres. Ce jour là, je tiendrai l'ensemble de ces atrocités injustes entre mes doigts, et je les presserai jusqu'à ce qu'elles ne soient plus que poussière. Je déplacerai les monts et les forêts pour dénicher les derniers d'entre-elles, et je réduirai à néant leur corps laid, pour avoir osé faire du mal à mes compagnons.

Je leur ferai comprendre, jusqu'aux tréfonds de leur âme, jusqu'à la racine de leur instinct primitif, que s'il y avait un être qu'il ne fallait pas mettre en colère, c'était bien moi.

Mes jambes s'embrasaient, j'avais mal au point que j'avais l'impression de sectionner lentement chacun de mes muscles. Et je continuais. Derrière moi, j'entendais la bête se rapprocher à vive allure, elle allait plus vite que moi.

Je ne la laisserai pas me rattraper. Jamais.

J'accélérai encore. La douleur se mêlait à la colère. Je fixais le noir face à moi.

Je m'essoufflais. Et je continuais. La bête n'était qu'à quelques pas dans mon dos, l'embranchement était juste devant moi.

Je m'y jetais, du plus vite que je le pouvais.

Et la tête de la bête percuta le plafond qui était alors trop bas pour elle. J'avançai encore, et je sentis sa patte frôler ma jambe, puis je m'effondrais.

Tous mes membres tremblaient, mon front suait, je déposais la jeune femme sur le sol en restant à genoux. Je soufflais avec force, mes molaires toujours soudées les unes contre les autres. Je déglutis. Et, avec une lenteur infinie, je me retournai pour porter mon regard dans mon dos. La bête était juste là, quelques pas derrière, elle avait la patte tendue vers moi pour tenter de m'atteindre. Ses griffes étaient fichées dans la terre, à un pied de ma jambe.

- Je mange. expliqua la créature.

Mes yeux se plantaient sur elle avec rage. Je détachais mes lèvres :

- Va-t'en. soufflai-je.

Elle se débattait, tentant vainement de nous toucher, sa patte s'agitait. J'avais l'impression que mes pupilles allaient la transpercer de part en part.

- Va-t'en, répétai-je, ou je jure que je reviendrai pour dépecer toutes les saloperies qui nagent dans ce lac de merde, et toi en premier.

La monstruosité recula alors, de quelques pas. Je gardais mes yeux fixés sur elle. Allait-elle effectivement s'en aller ?
Elle se rua à nouveau dans notre direction, et son crâne percuta la roche dans un bruit colossal. Non, elle s'était contentée de prendre de l'élan.

Elle répéta l'opération, faisant trembler sol, murs et plafond autour de nous. Péniblement, mettant une main sur mon genoux, je me relevai, je pris la jeune femme par le bras, et je lui dis :

- Viens, allons-nous-en. Tu dois marcher. Tu y arriveras. Fais-le.

Je déglutis, mes jambes étaient fébriles. La caverne grondait sous les coups de la créature, du gravier pleuvait sur nos têtes.

- Tu dois marcher. dis-je.

Et je tirai sur son bras pour l'aider à se lever.

Devant nous était le chemin de droite de l'embranchement, le seul et le dernier espoir que nous avions. Il fallait qu'il mène à la forêt. Il fallait qu'il ait une issue. Je levais mon regard vers lui, en m'apprêtant à y marcher lentement.
Alors que dans notre dos, la chose continuait de frapper la roche, inlassablement.
Telod
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Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
Métier : Sculpteur (3)
Groupe : Terre Rouge
Fiche de présentation :
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Sam 10 Nov 2018 - 17:35

La femme était sur ses pieds, les jambes flageolantes. Dans notre dos, un tonnerre grondait, revenait, s'amplifiait, apporté par la rage de cette bête abominable.
Sous le choc, j'avançais lentement avec ma camarade. Un mal pernicieux grinçait en moi, quelque part entre le dégoût et la colère que j'éprouvais pour moi-même.

J'avais échoué, encore.
Combien de mes compagnons allais-je voir tomber sous mes yeux, alors que j'avais souhaité partir devant eux ?
Atalant n'aurait pas du mourir. Non, il n'aurait pas du.
Si j'avais été vigilant, il ne serait pas mort.
Pourquoi est-ce que je persistais à m'écarter de mes devoirs ? Étais-je si lâche ? Un petit rien d'homme plein de mots, prétendant avoir conscience de son rôle, un rôle qu'il n'avait jamais occupé. Quelle était la valeur des convictions, des promesses de sacrifice, si la vérité se trouvait là : dans ma survie au prix de la mort des autres.
Je n'étais qu'un moins que rien, plus lâche que le plus minable des manipulateurs. Je me mentais à moi-même autant que je mentais aux autres, j'étais un lâche.

La jeune femme mettait un pas devant l'autre, à distance de moi, silencieuse. Elle devait avoir peur.

Nous ne savions pas où nous allions, mais la caverne ne semblait pas s'achever de si tôt. Nous passâmes deux embranchements, choisissant les chemins qui se dirigeaient davantage vers le haut.

- Vous auriez dû me lâcher, je vous l'avais demandé. Votre acharnement aurait pu nous conduire à mourir tous les deux. Pourquoi ne m'avez-vous pas lâchée ? s'interroge la jeune femme, avec un regard en coin.

Les molaires soudées, je décidai de répondre à sa question par un silence, en serrant les poings. Les yeux suspicieux de la jeune femme s'éternisaient sur mon visage. Je percevais quelques bribes de sentiments contradictoires marquer son faciès, quelque chose de l'ordre de la reconnaissance, mais également d(une terreur incontrôlable, faisant chavirer ses iris.
Je devinais que cette faculté de pouvoir percevoir si bien son expression venait d'un changement de lumière. Nous nous approchions d'une sortie.

Quelques pas suffirent à me confirmer mon impression. Au loin, la lumière du jour jaillissait d'une fine déchirure dans la terre. Jetant un oeil à ma camarade, je lui indiquai de continuer notre chemin sans faire de bruit, inspectant avec prudence cette sortie.

Certes, le monstre n'aurait pas pu y pénétrer étant donné sa masse, mais il aurait parfaitement pu nous attendre à l'extérieur.

Après un moment d'observation, j'en venais à la conclusion que la sortie se situait à l'intérieur de la forêt. Selon moi, la monstruosité n'était pas capable de passer entre les troncs, ils étaient souvent bien trop proches les uns des autres pour elle.
Ainsi, je pris la décision de sortir, peu rassuré. Regardant partout autour de moi, l’œil déterminé, je ne percevais aucune présence monstrueuse. Il n'y avait que feuillages bruissants, troncs immobiles, et lumière grisâtre.

Soulagé, je faisais signe à la jeune femme pour lui demander de me suivre, persévérant dans ma volonté de rester silencieux. Ma main l'invitait à venir avec moi, rejoindre terre rouge.

Et c'est alors que, ramenant mon regard sur elle, je la vis rester à sa place à la sortie de la grotte. La main plaquée contre la paroi de terre. Je fronçai les sourcils, lui faisant un signe du menton. Elle secoua lentement la tête.
Sortant de la grotte d'un pas discret, elle s'écarta lentement de moi, partant dans une direction autre que celle de mon campement.

Ne saisissant pas, j'insistai, chuchotant :

- Qu-est ce que tu fais ? Viens avec moi !

- Non. dit-elle, tranchante. Je vous suis reconnaissante de m'avoir sauvée, mais vous n'auriez pas dû faire ça pour moi.

Je plissai les paupières, sans saisir ce qu'elle voulait dire, alors qu'elle continuait de s'écarter.

- On a un campement là-bas, on pourra t'aider. argumentai-je.

- Non merci.

Pour une fois, malgré ma tendance habituelle à laisser chacun faire ce qu'il voulait, je n'avais pas envie de la voir s'en aller. Je voulais la protéger. Je n'avais pas le droit de céder à une autre lâcheté.

- Tu viens de t'éveiller, tu es démunie c'est normal, insistai-je. Mais je te jure que je ne te veux pas de mal, crois-moi.

Elle secoua la tête à nouveau, et répondit :

- Détrompez-vous. Vous ne comprenez pas.

Elle me jeta un dernier regard, mêlant méfiance et reconnaissance, avant de disparaître entre les troncs. Je soupirai longuement.

J'étais impuissant à protéger quiconque.

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