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Obscur et Lumineux Silence [Staz&Hiss][Important][J18]
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Staz
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Staz
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Jour d'éveil : Jour 16
Race : Echoué
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Obscur et Lumineux Silence   [Staz&Hiss][Important][J18] Empty
Lun 14 Nov 2016 - 10:24

[center]
Obscur et Lumineux Silence




Sous mes pieds, sur ma tête et partout, le silence,
Le silence qui fait qu’on voudrait se sauver,
Le silence éternel et la montagne immense,
Car l’air est immobile et tout semble rêver.

Le froid. Le froid était partout. Pourtant, il n'y avait rien. Rien d'autre que cette sensation obscure qu'un monstre court sur votre peau, et dévore votre chair. Un monstre glacial, mais que nul ne peut voir. Alors, quand Staz ouvrit les yeux, d'abord il ne vit rien. Devant ses yeux s'éveillèrent milles papillons noirs, qui l'empêchaient de voir. Petit à petit, la lumière rencontra sa rétine, et il tourna la tête en geignant. Il y avait toujours ces corps, chauds, pressés contre lui. Mais pourtant, chaque parcelle de sa peau qui n'était pas recouverte par celle d'un congénère émettait des signaux désagréables de picotements. Son souffle formait un petit nuage de buée, qu'il regarda s'élever un instant. Son cerveau cognait à l'intérieur de son crâne.
L'échoué passa une main sur sa joue, en grimaçant. Il trouva ses doigts étonnamment peu sensibles. Il peinait à garder les yeux ouverts, tout engourdi par le froid et le sommeil. Mais doucement, il émergea. Il tourna la tête. Une fille, à sa droite, qu'il ne reconnut pas. Car ce n'était pas une fille, visiblement. Ou alors, une fille un peu trop sexuellement virile. Il détourna les yeux. Il était au centre d'un petit tas d'individus. Il y avait Aël, qui ronflait sans honte, et Halya, au souffle léger. Et Hiss, aussi, dont la tête avait échoué sur son épaule. Il réprima un bâillement. Son crâne était assailli de milliers de guetteurs qui assaillaient son cerveau pour en faire leur dîner.

Sa vessie le tiraillait étrangement. Il grogna, plissa des yeux, et se dégagea avec légèreté. Enfin, avec la légèreté d'un homme qui, ayant failli mourir de froid, se retrouve le lendemain matin un peu trop raidi par la nuit. Il se mit sur ses jambes, aussi gracieux qu'un éléphant sur des échasses, et tenta de faire un pas. Il manqua de tomber, se rattrapant de justesse. Il marmonna quelque chose que lui-même ne comprit pas. Il gravit à quatre pattes la petite pente qui menait vers l'extérieur. Ses doigts étaient douloureux, tout comme ses orteils. Le sol était trop froid, trop dur, et semblait meurtrir la moindre partie de son corps qui entrait en contact avec lui.
Au bout de longues minutes, il arriva enfin en haut, et tangua sur quelques pas avant de pouvoir enfin se soulager contre un arbre. Son urine dégagea un petit nuage de buée peu engageant. Sous les pieds de Staz, l'herbe gelée craquait. Il faisait un froid abominable. Alors qu'il allait se précipiter à l'abri, une fois sa tâche dûment menée à son terme, un craquement le fit s'immobiliser. Ses yeux sondèrent les arbres, les buissons, mais rien ne bougeait. Pourtant, il avait l'impression malsaine que ... que quelqu'un le fixait.

Alors il se rappela. Il se rappela tout. La veille, les monstres, les choses horribles. Son souffle resta coincé entre ses lèvres, alors que le rideau se levait devant ses yeux, pour lui remémorer tout ce qui s'était réellement passé. Atgas. Gràr. Gràr. Gràr. Son sang ne fit qu'un tour, et il bondit à l'entrée rocailleuse de la grotte. En bas, tout le monde roupillait. Tout le monde sauf Gràr et Atgas, qui tout simplement n'étaient plus là. Il se rappelait que quelqu'un avait été abandonné la veille, et sût que c'était ce vieil homme. Mais Gràr ... Il se retourna à nouveau, et essaya de trouver des traces de pas. Mais la nuit avait tout emportée avec elle, le vent faisant tout disparaître. Il n'y avait même plus leurs propres traces. Tout était lisse, bien trop lisse. Se blottissant du mieux qu'il put entre ses propres bras, il fit quelques pas dans le dehors, faillit s'étaler sur une plaque de verglas et revint en grimaçant vers l'entrée de la grotte. Le regard ne le lâchait pas.

- N'oublies jamais ce que je désire ...

Staz sursauta, observant de tous côtés, aux aguets. La peur le prenait aux tripes. Non, il n'oubliait pas. Jamais. Sa gorge serrée, il douta un instant d'avoir entendu cette voix. Etait-elle issue de ses pensées ? N'était-elle qu'un souvenir ? Et puis, rien ne bougeait au dehors. Cette voix, l'avait-il entendue, ou bien pensée ? Le hurlement de l'Être repris dans sa tête. Ses pupilles se dilatèrent, alors que son coeur s'emballait brutalement. Il se tassa sur lui-même, à genoux, plié en deux, se bouchant les oreilles, mais rien n'y fit, et l'Être ne se tut pas, mais reprit plus fort encore ses chants macabres d'hommes brûlés vifs. Et le froid se rajouta à cette ignoble sensation, en une brise glaciale qui courut le long de son dos. Et le regard qui pesait sur son corps devint plus froid encore. Et cette fois, au creux de son cou, il sentit l'haleine fétide de cet être obscur qu'était Gràr. Il ouvrit de grands yeux, tombant à la renverse. Mais il n'y avait rien. Rien d'autre que lui-même, qui gémissait dans le petit matin. Le soleil peinait à traverser les nuages, et diffusait une lumière pâle. Le visage orienté vers le ciel, Staz fixa ce ciel, suppliant, les yeux débordant de larmes. Suppliant pour que tout s'arrête. Que celui qui avait fait tout ça prenne pitié de ses petites marionnettes. Et remette cet univers à zéro ...

Remette cet univers à zéro ...
Ses larmes cessèrent. Revenir à zéro. Recommencer.
Tout son corps tremblait, mais il parvint à se mettre debout.

Il allait tout reprendre à zéro. Par lui-même. Effacer ce regard. Effacer ces cauchemars. Reprendre une vie paisible. Où on cesserait de fuir la mort, et où on combattrait le vie. C'était à lui de reprendre à zéro. Et peut-être que celui qui dirigeait tout ça accepterait sa supplique ...

On dirait que le ciel, en cette solitude,
Se contemple dans l’onde, et que ces monts, là-bas,
Écoutent, recueillis, dans leur grave attitude,
Un mystère divin que l’homme n’entend pas.

Ses pieds le menèrent comme par magie jusqu'à sa maison. Sa petite maison, luisante, aussi noire et ténébreuse que le monde. Il avait terriblement froid, mais son corps agissait mécaniquement. Il allait renaître. Renaître. Son souffle frémit et ses mains tremblaient violemment. Il contempla le lac noir, dont les contours formaient une fine pellicule de glace. Renaître. Son pied brisa la glace, alors que la température de l'eau lui fit grimper le long du corps un terrible frisson. Déjà, il ne sentait plus son pied. Mais il était loin d'abandonner. Il avait trop donné. Son deuxième pied entra dans l'eau, et ses pas l'attiraient inexorablement loin du rivage. L'eau grimpa, violente, le long de ses mollets, de ses cuisses, lui coupant le souffle. Mais, gouverné par un calme divin, Staz se contenta de lever les yeux vers le ciel. Etait-ce ce qu'on attendait de lui ? Il continua d'avancer, alors que ses pieds semblaient gagner une partie un peu plus chaude de l'eau. La vase caressait ses orteils, mais l'échoué continuait d'avancer. De rentrer à la maison. Avec le froid, le regard disparut, et ce fut comme si son coeur fut libéré d'un étau. Le froid engourdissait peu à peu ses membres, mais son cerveau s'en fichait. L'eau lui arriva au ventre, puis dépassa son torse. Il fit quelques brasses, tout étonné de savoir nager, puis prit appui sur un bois mort qui flottait juste là. Il avait l'impression que le lac s'ouvrait devant lui, tendait ses bras pour l'accueillir. Il nagea loin de la berge, jusqu'à ce qu'il se sentit prêt. Il lâcha son flotteur. Alors, jetant un dernier regard vers le ciel, il leva un bras comme pour essayer de l'atteindre, et sourit. Et, après avoir amplement respiré une dernière fois, son visage disparut dans la noirceur de lac.

Et lorsque par hasard une nuée errante
Assombrit dans son vol le lac silencieux,
On croirait voir la robe ou l’ombre transparente
D’un esprit qui voyage et passe dans les cieux.

Le froid tiraillait sa peau, ses yeux grands ouverts ne voyaient rien, mais ses muscles semblaient vouloir continuer de se battre jusqu'à la mort. Ses pieds battaient l'eau avec rage, et il s'enfonça dans les profondeurs de son chez lui. A mesure qu'il s'enfonçait, ses poumons se comprimaient. Il n'avait aucune idée de combien de temps il pourrait tenir, mais bon dieu qu'il s'en fichait. S'il crevait ainsi, au moins crèverait-il en tentant de rendre le monde un tant soit peu meilleur ... Il s'enfonça davantage, et davantage encore, alors que ses jambes se faisaient échasses à nouveau. Pourtant, Staz sentait bien, sentait parfaitement même que plus il s'enfonçait, plus l'eau semblait devenir caressante, chaleureuse, amoureuse. Elle l'enlaçait de ses bras de plus en plus chaud, ne serait-ce qu'à peine, mais c'était pour lui un regain d'espoir, et il donna encore plus de hargne à descendre loin, loin, loin dans son chez lui. Pour renaître à nouveau. Et ses larmes se mêlèrent au lac, alors que son corps s'éloignait péniblement du miroir noirâtre de la surface de l'eau.
Lui qui était né dans la peur, voulait renaître avec espoir.
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Mar 15 Nov 2016 - 20:30

Un homme s'enfonce dans des profondeurs abyssales. Minuscule devant l'immensité sombre. Malgré sa volonté, peut-être que son corps, ou bien un événement, l'empêchera de poursuivre son parcours.

C'est le hasard qui en décidera.

1 à 3 : Staz a dépensé trop d'énergie trop rapidement, l'air lui manque et il ressent le besoin immédiat de remonter sans quoi il risquerait la mort.
4 : Un événement inattendu perturbe le trajet du jeune homme. Dix de pique.
5 : Un événement inattendu perturbe le trajet du jeune homme. Valet de carreau.
6 à 20 : Staz peut continuer son trajet jusqu'à ce que trois choix s'offrent à lui.

Staz parvient, non sans difficulté, à atteindre des profondeurs relativement basses. La pénombre l'entoure, et ses yeux ont du mal à discerner les formes dans ces flots troubles. Néanmoins, deux éléments attirent son attention.

A sa gauche, contre la paroi de roche délimitant l'eau, une cavité semble s'enfoncer dans la pierre. Elle parait large et profonde, peut-être comporterait-elle un secret ?

Non loin de là, toujours contre cette paroi rocheuse, de nombreuses algues sont agglutinées pour former une masse sombre mouvante et peu rassurante. Quelque chose parait caché au milieu de ces algues, mais quoi ?

Staz peut choisir de se diriger vers la grotte et de s'y enfoncer, de tenter de fouiller dans les algues pour découvrir ce qu'elles cachent, ou encore de continuer à s'enfoncer, toujours plus bas, dans les abysses... Qui ne semblent pas prêts de dévoiler leurs fonds.

Bien sûr, un dernier choix serait de simplement renoncer à son projet et de remonter à la surface. Mais jusqu'à maintenant le jeune homme ne paraissait pas décidé à le faire.
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Mar 15 Nov 2016 - 20:30

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Mar 15 Nov 2016 - 21:41


Staz sentait parfaitement le froid envelopper son corps. Son coeur battait terriblement lentement, comme un tambour sourd et serein à ses oreilles. Ce son le calmait étrangement. Lui-même n'était pas anxieux. Juste désespéré, au fond. Ou espérant, aussi. Il lâcha une bulle d'air, les yeux fouillant l'obscurité, alors que ses pieds et ses bras battaient rageusement l'eau. Ce fut de plus en plus difficile, ses tympans étrangement douloureux face à la pression de l'eau, mais son coeur n'en cessait pas moins de lancer l'espoir à l'assaut de ses veines. Il continuait de plonger, les yeux grands ouverts sur le monde vide du lac. Enfin ... vide ...
Sur sa gauche, la terre se fit roche, et même falaise. Qui s'enfonçait en un à-pic vertigineux jusqu'à ce qui semblait être l'infiniment obscur, plus noir que le noir. Et là, dans cette roche sombre, semblait avoir été percé une cavité difforme, comme un boyau du lac. Staz, tout en continuant à avancer, jeta dans cette direction un regard flou, mais ne parvint rien à y voir. Par contre, il se dirigeait droit sur un étrange nuage d'algues, qui dansaient au rythme d'un courant fantôme. Tremblant, il décida de continuer, non sans sentir son coeur palpiter encore davantage, de peur. Allait-il se faire dévorer par un monstre ignoble, un poisson à grandes dents, ou celui qui dirigeait les choses attendait-il de lui quelque chose d'autre ? Alors, malgré le fait que quelque chose semblait se cacher dans les fourrés sous-marines, Staz essaya de croire qu'il devait continuer d'avancer. Et il avança, doit sur les algues, les poumons de plus en plus comprimés, et un peu nauséeux. La paroi rocheuse commençait à tanguer devant ses yeux, mais il ne lâcha pas l'affaire, et continua coûte que coûte.
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Mar 15 Nov 2016 - 23:38

Le jeune homme avait donc choisi de se diriger vers les algues mouvantes. Leur silhouette longue, ondulante et sombre dans l'eau froide n'était pas accueillante.

La chose dissimulée dans ces algues devenait plus facile à deviner à présent pour les yeux de Staz. Une carte sera tirée pour décider de la tournure des événements.

1 : Cinq de carreau.
2 : Quatre de pique.
3 : Dame de trèfle.
4 : Valet de cœur.
5 : Valet de trèfle.
6 : Dix de pique.

Le quatre de pique préserve le mystère.

Accroché aux algues, pendant contre la roche, était un large collier. Il se voyait de loin car sa facture d'un métal clair reflétait aisément la lumière. A la vue de sa position, on devinait qu'il avait été jeté à l'eau, qu'il avait dégringolé le long de la pente pour se retrouver stoppé par le groupement d'algues. Sa confection n'était pas parfaitement fine et soignée, elle était en réalité plutôt grossière, mais elle avait le mérite d'être de métal en grande partie. L'embout qui servait d'attache était de cuir. De l'autre côté se trouvait un large pendentif dont le centre recelait une grande pierre ambrée.
A la vue de la largeur des anneaux composants la chaîne, qui avaient dû être confectionnés avec labeur, on devinait que le collier ne devait pas être très agréable à porter, d'autant que de la rouille commençait à couvrir une grande partie de ces anneaux. Pour donner une idée de sa taille : collier autour du cou, le pendentif, chez un homme normal, devrait arriver au niveau du nombril, et les anneaux doivent faire l'épaisseur d'un index.

Libre à Staz de prendre l'objet ou de le laisser là, et d'aller là où bon lui chante à présent.
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Mar 15 Nov 2016 - 23:38

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Dim 20 Nov 2016 - 14:35


La peur grandissait dans l'estomac de Staz. L'air commençait vraiment à lui manquer. Mais soudain, quelque chose attira son oeil, droit devant lui, au milieu des algues. Il s'avança parmi ces bras démantibulés, frissonnant à leur contact caressant. C'était ... Cela ne ressemblait à rien qu'il avait déjà vu, mais il savait ce que c'était. C'était un collier. Un collier brillant sous une lumière étrange. Il était accroché le long de la roche. Une étrange matière, rugueuse et orangeâtre, en léchait les maillons, trop larges, trop lourds.
Staz s'en approcha, mais laissa échapper une bulle d'air. La pression de l'eau lui parut soudain menaçante, et son estomac se convulsa. Il devait respirer. Respirer. Respirer. Il attrapa le collier sans y jeter un oeil, soudain conscient de sa faible nature humaine. Et de sa folie. Ses pieds se mirent à battre l'eau aussi frénétiquement que possible, l’extrayant des algues. La surface lui parut extrêmement loin. Et le collier extrêmement lourd. Mais son poing le serrait si fort qu'il ne risquait pas de le lâcher. Il devait remonter. Respirer. Mais sa vue se troublait plus encore, ses poumons le brûlaient. Il voulait respirer. Ses poumons prirent une inspiration. Il n'inspira que de l'eau. Ses doigts tenaient si fermement le collier que les maillons larges faisaient des traces dans sa main. Il nagea, nagea, avec toute la force de son désespoir, mais la surface semblait être plus loin à chaque fois, comme si le lac ne daignait plus vouloir le recracher.
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Mar 22 Nov 2016 - 15:48

Hiss peinait à ouvrir les yeux. Ses cils étaient collés entre eux, et la faible chaleur qui se dégageait de son corps lui sommait de rester collée à ses comparses. Mais un pressentiment la fit lutter, et elle loucha un instant sur l'épaule qui se trouvait sous son nez, avant d'entreprendre de se dégager de cet imbroglio de membres plus ou moins pâles. Une fois debout, un violent frisson la fit déglutir de travers, et elle commençait à sérieusement douter du bon sens de cette action, mais fit quand même quelques pas vers l'entrée de la grotte.

La blonde n'était clairement pas tout à fait réveillée. Elle revint sur ses pas, s'arrêtant à hauteur de la masse de chair et de peau que constituait ses amis. Ses yeux à demi ouverts suivirent les courbes voluptueuses d'Halya, vers les cheveux sombres de Callixte, puis sur la moue renfrognée d'Aël, apercevant le petit Finn, avant de se poser sur la place ou devrait être Staz. Son Staz. Qui n'était clairement pas parmi eux, donc. Son cœur manqua un battement, puis elle bondit vers le fond de la grotte, qui était désespérément sombre et vide, avant de retourner en quatrième vitesse vers la lumière et le froid de l'extérieur. Hiss paniquait.

Aël se réveilla dans un grognement sourd, et donna un coup de coude à la blonde qui s'était ruée sur elle en l’appelant et la secouant.

"Hmmgn qu'est c'tu veux mrde, f'moi la paix..."

"Aël, Staz est plus là ! Ou il est, dis?"

Aël poussa un soupir et referma les yeux, émettant une phrase de style "j'en sais rien et je m'en contrefous, si tu veux", mais Hiss eut du mal à déchiffrer et rebroussa chemin vers la neige en serrant les dents.

Des traces de pas s'éloignaient de la grotte, encore bien visible dans le manteau de neige. Hiss les suivit des yeux, et ses iris rencontrèrent la surface du Lac, noir, étrange, mauvais. Elle suivit la piste, courant presque, jusqu'à la berge gelée. Staz était la dedans, mais pourquoi? Et depuis combien de temps? Elle cria le nom de son ami, pas aussi fort qu'elle l'aurait voulu, et scruta les alentours, guettant le moindre mouvement provenant de l'eau noire.

La blonde aventura un pied dans l'eau, et poussa un petit cri quand ses orteils rencontrèrent sa surface. Elle se ressaisit, et plongea le premier pied jusqu'à la cheville, avant d'amener le deuxième, et d'avancer dans l'eau, de lourds frissons passant à travers son corps.

Une fois le nombril immergé, Hiss se senti légèrement mieux, et se permit se faire quelques brasses, un hoquet s'échappant de ses lèvres bleuies lorsque sa nuque se refroidit brutalement. Elle nagea tout droit, vers le centre du Lac, jetant tout de même des regards à la ronde, cherchant quelque tâche claire dans l'eau qui pourrait lui signifier la présence de Staz.

Elle finit par plonger la tête sous la surface, et eu du mal à ouvrir les yeux alors que l'eau faisait comme un lourd rideau flou devant elle. Elle n'était pas à l'aise, elle avait peur, ressentait de la panique et un soupçon de colère. Pourquoi était il parti la dedans?

Puis, un flash laiteux apparu dans un mouvement ample plus loin, à sa gauche, et Hiss reprit de l'air avant de plonger franchement dans cette direction. Ça ne pouvait être que lui, tout du moins la blonde tentait de s'en persuader. Et lorsque sa main agrippa ce qui était définitivement l'avant bras de Staz, elle serra les dents et expira un peu d'air, tout en tirant de toutes ses forces le corps trop inerte sous elle. Dans la main de son ami trônait un objet étrange et lourd, qui s'enroula autour de son bras alors qu'elle passait celui ci sous l'épaule du noyé. Hiss battit plus fort des pieds, et avec grand peine et une expiration brutale de ses poumons, ils furent à la surface. La blonde prit une inspiration bruyante avant de passer la deuxième épaule de Staz sur son omoplate, le portant ainsi sur le dos pendant qu'elle avalait à moitié la tasse en essayant d'avancer vers le rivage qui lui semblait réellement trop loin.

Lorsque ses mains touchèrent le sol dans un raclement, ses forces étaient presque épuisée, et elle lutta pour allonger Staz sur la berge, avant de vérifier qu'il respirait, l'appelant tout doucement, ses mains sur sa peau froide. Elle l'implorait presque de revenir à lui, des larmes dans les yeux, ses mains tremblantes. Elle dégagea son bras de l'objet métallique, qui avait laissé de grandes empreintes dans sa peau, et le repoussa un peu plus loin, sans y prêter attention. Puis elle finit par lui mettre une petite gifle sur la joue, avant de le secouer par les épaules. Hiss ne savait plus du tout quoi faire.

C'est quand elle se fit cette amère réflexion que le corps de Staz eut un sursaut violent et que sa bouche recracha une gerbe d'eau impressionnante. Hiss se rua sur lui pour lui pencher le visage sur le côté, l’appelant doucement et se retenant de le serrer très fort dans ses bras. Ce ne fut qu'une fois que l'échoué ouvrit les yeux péniblement et que sa respiration ce fut calmée que Hiss s'autorisa à le prendre contre elle et à passer son visage dans son cou. Ils tremblaient tout les deux, mais peut être pas pour les mêmes raisons.

"Ne me refait jamais une peur pareille, Staz..."

La blonde caressait son dos et respirait l'odeur habituelle de son ami, confusément mélangée à celle plus étrange de l'eau du Lac, et du métal lourd que Staz avait repêché la dessous.
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Mar 22 Nov 2016 - 17:01

L'eau s'engouffrait dans ses poumons, noyait sa respiration, anéantissait ses chances de voir à nouveau la lumière. Et le noir se fit, tout autour de lui, cruel. Pourtant, une douce chaleur traversa son avant-bras, alors que le néant l'engloutissait. Et puis ... Plus rien. Plus rien.

Jusqu'à ce qu'une douleur violente traverse son abdomen. Ses yeux s'ouvrirent d'un coup, et furent brûlés par la lumière vive qui se dégageaient doucement des nuages dans le ciel. Il plissa les yeux, et vomit l'eau qui lui avait envahit les poumons. Il resta là plus d'une minute, à moitié mort, à tousser et cracher le vilain liquide. Puis, lorsque les quintes cessèrent enfin, il tomba sur le dos. La respiration sifflante. Mais son corps lâchait complètement. Ses muscles se contractaient sans cesse, avec violence, ses dents se mirent à claquer, et il crut bien mourir une seconde fois. Mais non. Quelque chose de chaud se blottit contre lui, quelque chose dont la chaleur l'envahissait doucement et faisait peu à peu cesser ses tremblement. Il cligna des yeux, fixant toujours le ciel, essaya de bouger un bras. Mais ses forces l'avaient abandonné, à cet instant, et il resta là, transit de froid, à frissonner plus que jamais. Et ce corps chaud ne cessait de l'emprisonner contre lui.
Puis, il eut la chance de revenir peu à peu à lui. Il contracta ses muscles, douloureux, et baissa les yeux. Une tignasse blonde accueillit son menton, et il voulut murmurer un truc, qui se transforma en un charabia informe. Il leva le bras, avec difficulté, et le posa sur le corps de sa Hiss. Oui, parce que c'était Hiss. Qui d'autre qu'elle ? Elle était si douce ... Mais sa main ne sentait plus grand chose. Tout son corps était dévoré par le froid.

Il avait survécu. Il n'était pas mort. Il vivait, respirait, ressentait. La colère. La colère contre le lac, qui avait voulu le dévorer. Et la peur. La peur de se faire dévorer. Et l'espoir. L'espoir de pouvoir vivre à nouveau. Vivait-il ... à nouveau ? Ou vivait-il tout court ? Il plia ses doigts. Il était vivant. Il serra le poing. Il était né. A nouveau ? Arraché des entrailles de la mort par Hiss ? L'air brûlait ses poumons, comme la première fois. Etait-ce un hasard, s'il vivait encore ?
Staz resta là, sans bouger, pendant quelques minutes supplémentaires. Le temps de réchauffer son corps. De récupérer ses muscles. D'être capable de bouger à sa guise à nouveau. Et il fut capable. Il se redressa sur un coude, toussant encore. Puis planta son regard dans celui de Hiss. Celle qui venait de le ramener à la vie. Ses grands yeux noirs étaient toujours là, luisants comme à leur habitude. Le souffle court, il resta là, à la fixer, silencieusement, leurs visages trop proches. Les tremblements de l'échoué se calmèrent, et soudain, l'esprit embué par le froid et par ce sentiment qu'on aurait put appeler ailleurs l'amour, il saisit le menton de sa belle, et scella ses lèvres aux siennes en un baiser chaud, mêlant sa chaleur à la sienne.
Hiss
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Mer 30 Nov 2016 - 21:53

Les lèvres de Staz étaient fraîches, et pourtant la sensation qui en résultat fit dévaler un courant de lave dans le corps de la blonde. Le temps s'arrêta une seconde, et pendant cet instant éternel, elle se senti vraiment bien. C'était la première fois qu'elle avait ce sentiment depuis qu'elle avait ouvert les yeux, la haut, dans les Montagnes. Alors elle répondit timidement au baiser de Staz, posant ses mains dans ses cheveux et son dos, se serrant un peu plus contre sa peau.

Puis Hiss coupa enfin leur étreinte, et se recula un peu pour plonger son regard dans celui du grisonnant. Elle était à la fois un peu désorientée, et en même temps parfaitement sereine. Leur relation évoluait vers quelque chose qui lui semblait parfaitement normal, et qui lui chauffait les entrailles. Elle scruta les angles du visage de Staz, ses yeux fatigués et ses lèvres minces, ses cheveux gris trempés tombant sur son front si souvent inquiet, sa peau pâle et nue contre la sienne. Elle se retint de se jeter à nouveau contre lui, au lieu de quoi, elle lui sourit et reprit ses esprits.

"Staz, il faut qu'on bouge, tu va crever de froid dans l'eau. Un bon feu te ferais un bien fou. Enfin, à nous tous en fait."

Elle lui prit la main et se leva, l'aidant à se remettre sur pieds. Sa hanche était engourdie par le froid constant, mais elle sentait que ces efforts allaient la faire souffrir très rapidement. Vivement qu'elle soit enfin guérie. Son regard tomba sur l'objet que Staz avait ramené des profondeurs du Lac, et elle fronça les sourcils.

"Et ce truc, au fait, c'est quoi?"
Staz
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Jeu 1 Déc 2016 - 9:18

Leur baiser fut presque trop chaste. Presque trop rapide. Les lèvres glaciales de Staz se posèrent sur celles, étonnamment douces et brûlantes de Hiss, qui semblait frissonner. Elle devait avoir froid ... Il passa une main sur la chair chaude de sa nuque, savourant la délicieuse caresse sur souffle de la jeune femme sur son visage. Ses yeux se fermèrent peu à peu, alors qu'il se laissait aller, complètement divaguant, contre le corps de cet être si différent de lui.
Mais Hiss rompit leur baiser, alors que ses lèvres humides retrouvaient désormais la sensation amer de l'air glacial qui les gerçaient, les brûlaient. Les bleuissaient petit à petit. Il eut du mal à crisper sa main, complètement euthanasiée par le froid, et chaque mouvement lui plantait des millions d'aiguilles dans la chair. Ses ongles avaient pris une teinte violacée des plus inquiétantes, et chaque inspiration brûlaient ses poumons à vifs. Ses cheveux gris, qui commençaient déjà à geler, doucement, lançaient des gouttes timides sur son dos, qui zig-zaguaient en un sillon glacial. Il frémit, quand la peau de sa douce se sépara de la sienne. Adieu la chaleur, adieu la plénitude. Car déjà, il fallait se lever à nouveau, déjà il fallait redresser les échasses. Relever la tête. Et se confronter à la triste réalité, qui peinait de plus en plus son coeur. Son coeur qui battait toujours à la même lenteur.
Il basculait. Peu à peu. Vers quelque chose d'ignoble.
Et si Hiss n'avait pas été là, cela lui aurait été fatal.

Le grisonnant jeta un regard amer vers la surface de l'eau. Qui l'avait envoûté, pour mieux le happer, le déchiqueter dans son étreinte faussement câline, faussement chaleureuse. Juste glaciale.
Il n'y avait pas à renaître, nul part. Jamais.

- Il n'y a rien au-delà.

Sa voix avait sonnée rauque, comme rompue par le froid. Comme une sentence trop dure à entendre. Rien. Il leva les yeux vers le ciel, ignorant la tentative d'Hiss à le motiver, à le mettre sur pied. Il se mordit durement le lèvre. Qu'avait-il imaginé, au juste ? Que quelqu'un, là-haut, les regardait avec pitié ? Il n'y avait rien. Rien que des nuages cruels. Qui noyait le soleil, l'empêchant de les inonder de chaleur, de lumière. Mais quelque chose tiraillait Staz, le fit lever les yeux vers le regard troublé de Hiss. La voix dans sa tête n'était plus qu'un sifflement suraigu, sourd à toute supplique. Ses grands yeux noirs, sombres, semblaient éclairés par une chose tout autre que la lumière. Il déglutit, fuyant ce regard qui le mettait mal à l'aise. Et accepta enfin l'aide de Hiss pour se mettre debout.

Les musaraignes ne savent rien ... L'ombre est salvatrice.

Il grimaça d'abord, aussi habile sur ses pieds qu'un nouveau-né qui essayerait de marcher. Il faillit tomber, souvent, mais finit par retrouver un équilibre modeste. Il ne sentait de ses pieds qu'une douleur atroce, et fut incapable d'identifier clairement sur quoi il marchait, sinon sur un brasier ardent.
Le froid l'étreint alors plus durement encore, le faisant claquer des dents, déposant des baisers douloureux sur ses membres, sur son corps. Ses lèvres témoignaient clairement d'une hypothermie dangereuse, mais il rechignait encore à accélérer la manœuvre qui le mènerait encore au milieu de ces êtres, à la fois identiques mais si différents de lui.

Staz sursauta à nouveau quand Hiss lui parla du collier. Il s'avança précipitamment à son chevet, tombant à genoux, sans se soucier des pierres qui les entaillaient alors. Il posa ses mains sur ce trésor comme s'il était fait de cristal, l'effleura comme on effleure une femme, la gorge serrée. La rouille dessinait sur le métal des formes étranges, qui disparurent au creux de sa main quand il saisit l'objet. Il pesait lourd, était trop grand, trop abîmé. Pourtant, malgré la sensation glaciale du métal gelé, il serra l'objet contre son torse. Pour cet objet, il était mort. Et grâce à Hiss, il respirait. Les maillons étaient grossiers, mais une certitude naquit au fond de lui : des hommes l'avaient forgé, à grand coup de douleurs et de sueurs. Et peu importait vraiment la raison pour laquelle il s'était retrouvé là, sur sa route, jamais il ne laisserait échouer un travail si raffiné, si engagé d'un homme envers cette chose, quelque part d'autre que contre son corps. Il leva les yeux vers Hiss, et contempla l'objet qui s'enroulait timidement autour de son bras.
Il se mordit la lèvre, qui se mit à saigner.

- N'y touche pas. Jamais.

Son souffle était court, mais son esprit restait lucide. Si cette chose avait finit au fond du lac, c'est qu'il était arrivé malheur à celui qui le portait. Il inspira profondément, gonflant ses poumons d'air froid.

- Jamais ...

Sa voix résonnait gravement, alors qu'il passa le collier autour de son cou. Il était vraiment très grand, très lourd, et battait son ventre de ses maillons froids. Ce n'était vraiment pas agréable à porter, cela lui meurtrissait le cou, l'épaule, mais il s'en fichait éperdument. Il finit par le laisser passer autour d'un de ses bras, pour le laisser reposer, en bandoulière, contre sa hanche. Ainsi il releva les yeux, et saisissant la main de Hiss, s'éloigna en direction du campement, déterminé. Il survivrait. Et ne basculerait jamais. Pour Hiss. Et pour l'honneur de l'homme qui avait créé cette chose.
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Mer 21 Déc 2016 - 17:45

Un sentiment étrange naquit dans le crâne de la blonde lorsque Staz se rua sur le métal, au sol. Elle observait le comportement de son compagnon avec une sorte de curiosité, mêlée d'incompréhension. Certes, le collier devait être la chose la plus travaillée qu'elle ait vue jusqu'ici dans la vallée, et elle refluait avec peine les vagues de questions qui surgissait dans son cerveau à ce sujet.

Parce que pour l'instant, peu lui importait ce truc étrange. La chose la plus importante et pressante à ses yeux à cet instant, c'était la santé de Staz.

Son corps ne se gênait pas pour montrer son hypothermie latente. Hiss en avait mal pour lui, bien qu'évidemment elle fut à peu près dans le même état. Sauf qu'elle, elle ne s'était pas noyée, la bas, au fond de l'eau noire.

Elle avait toujours les iris fichée sur son ami quand il lui dit ces drôles de mots. Elle fronça un sourcil. Elle failli répondre que non, elle n'y toucherais pas, qu'elle s'en fichait éperdument et que ce truc avait bien failli le tuer, d'une certaine manière, alors ç'aurait sûrement dû rester coincé quelque part dans les profondeurs du Lac. Mais la détermination de Staz et la lueur qui brillait désormais dans le fond de son regard, lueur nouvelle qui parlait d'elle même, lui fit seulement hocher la tête.

Elle s'avança pour lui prendre la main, entrelaçant ses doigts aux siens, et marcha à ses côtés vers la grotte, leur compagnons dormants en tas compact, quelque part dans l'obscurité, leur sang chaud pulsant dans leur veines. Sur le chemin, Hiss lança plusieurs fois des regards alentours, n'oubliant pas les nombreuses menaces qui pouvaient s'abattre sur eux sans un bruit. Si les créatures noires lui faisaient peur, ça n'était rien comparé à la crainte de devoir faire face à nouveau à Gràr. Elle eut une moue furieuse, l'espace d'un instant, puis espéra qu'il était agonisant quelque part, dans la neige, ou bien en train de se faire charcuter par un groupe de saloperies. Cette dernière hypothèse la rasséréna, et elle leva le menton.

Hiss ne voulait pas en parler avec Staz. Mais elle savait qu'elle aurait dû tuer cette enflure la veille.

La blonde chassa ces pensées de sa tête, pour se concentrer sur la chaleur qu'elle avait ressenti quand Staz l'avais embrassé. Et rien qu'en y pensant, elle se serra un peu plus contre son ami aux cheveux gris, contre sa peau qui ne demandait qu'à se réchauffer.
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Jeu 22 Déc 2016 - 10:14

Le froid semblait moins violent, à présent, mais se faisait toujours incisif. Staz avait vraiment du mal à se tenir droit sur ses échasses rigides et douloureuses. Mais il lui fallait tenir, avancer encore. Ne jamais reculer, et toujours faire face.

Il ne vivait pas depuis bien longtemps, mais il se sentait changer, étrangement. En ces trois jours d'existence, il avait connu tout ce qu'il lui semblait possible de connaître. En tout cas, les points essentiels de ce monde. La peur, la haine, l'envie, l'espoir, la déception, le désespoir. Et venait se rajouter à cet étrange tableau, comme le nez au milieu de la figure, et qui pourtant ne semblait pas être à sa place, Hiss. Hiss avait le droit à son sentiment privilégié, particulier, propre. Un mélange à la fois de peur, d'inquiétude et d'espoir, d'envie surtout. D'envie de combattre. Désormais, il se sentait capable de tuer pour elle. Pour ses lèvres pâles, pour son teint livide, pour ne voir qu'une fois de plus le sourire léger qu'il avait entraperçu une fois. Et se défaire pour toujours de cette mine grave, troublée, et apeurée qui habillait trop souvent son visage.

Ses doigts se serrèrent un peu plus autour des siens, s'accrochant désespérément à cette fine étreinte, qui lui semblait si fragile, et pourtant si puissante. Il marchait, tête haute. Et chancelait souvent, certes. Mais, même s'il avait peur, son coeur était agité d'une ardeur nouvelle. Il découvrait chez Hiss le moteur qu'il lui avait manqué.

C'était un sentiment étrange, Dont il n'avais jamais soupçonné l'existence. Penser à Hiss lui faisait rosir les joues, et il peinait à cacher son envie désespérée de la prendre à nouveau dans ses bras. Il voulait la protéger, et avait peur qu'elle disparaisse. Qu'un jour, il ne se réveille sans elle. Et rien que l'idée qu'elle soit blessée le mettait hors de lui.

Mais, ce jour-là, il se savait bien impuissant. Ses dents claquaient violemment, son esprit naviguait comme un petit bateau perdu dans une tempête, prêt à couler, et il était incapable de fixer son regard, qui se perdait inlassablement dans le vide. Mais bientôt, il trébucha une fois de trop, et son corps tomba mollement sur le sol. Sa main venait de lâcher celle de Hiss. Hiss, qui avait disparu de son regard. Tout comme le monde alentour. Sa vue, trop floue pour voir quoi que ce soit, ne lui permettait guère que de constater la blancheur de la neige. Mais, alors qu'il essaya de se relever, il sut qu'il était fichu. Car désormais, les échasses avaient lâchées : elles ne voulaient plus porter son poids. Et son corps tout entier, comme un bout de glace au milieu de la neige, ne semblait plus vouloir réagir. Pourtant, son esprit était là, toujours, effrayé d'avoir lâché la main de Hiss. Effrayé de mourir, effrayé de la perdre et de ne plus jamais pouvoir la voir sourire. Car, tel une épave, son corps d'échoué ne semblait plus répondre à rien. Et ses pupilles dilatées fixaient vainement un horizon troublé.

Déjà son corps obnubilé semblait trahir des signes d'une hypothermie de plus en plus sévère. La chute de sa pression artérielle laissait peu à peu apparaître sur son ventre des marbrures violacées, alors que ses pupilles dilatées ne répondaient même plus au changement de lumière. De même, son coeur battait trop vite, comme s'il cherchait désespérément à ranimer ce corps inerte.
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Lun 26 Déc 2016 - 21:15

Hiss avait envie d'arriver à la grotte le plus vite possible, mais elle savait que Staz ne pouvait pas avancer plus vite qu'ils ne le faisaient déjà. Elle même tremblait un peu plus fort à chaque secondes qui passaient.

Et lorsque enfin elle aperçu l'entrée de leur abri, elle sentit son compagnon trébucher et s'étaler au sol. La main de la blonde fut trop faible pour le rattraper, et elle le vit tomber dans la neige, le corps trop pâle et trop bleu, les yeux vitreux et une expression de douleur figée sur le visage. Hiss tomba a genoux à ses côtés et prit ses épaules en disant son nom.

"Staz, lève toi, on y est presque!"

Ses mots n'avaient aucun impact sur son ami, mais à cet instant, elle était trop perdue pour le remarquer. Son esprit tournait au ralenti. Lorsque qu'elle tourna la tête de Staz vers elle, et qu'elle se rendit compte qu'il regardait plus dans le vague qu'autre chose, elle paniqua vraiment.

Elle lança des regards autour d'elle, des larmes perçant au coins de ses paupières. Puis se remit debout, difficilement, et trottina aussi vite qu'elle le pu vers la grotte, qui n'était qu'à une trentaine de pas. Dans la pénombre, tout le monde dormait encore, et elle percevait les corps pâles entrelacés. Elle émit un son étrange en tirant sur ce qui semblait être le bras d'Halya, avant de la secouer vivement en l’appelant. La brune ouvrit ses yeux brusquement, la peur brillant dans le fond de ses iris - Hiss ne le voyait pas, et même si il avait fait plus clair, elle n'y aurait pas fait attention - puis eu un mouvement de recul, avant de comprendre qu'il n'y avait pas spécifiquement de danger et se concentrer sur la blonde qui continuait de prononcer son nom dans une litanie étrange.

"Halya, vite, viens m'aider, Halya! C'est Staz!"

La brune ne comprenait pas mais l'inquiétude de son amie était communicative, et elle se leva, avec des paroles endormies.

"Qu'est ce qu'il se passe, Hiss? Calme toi."

"Si on ne se dépêche pas, il va mourir! Viens!"

Aël grogna, tirée de son sommeil par toute cette agitation, et s'étira en baillant longuement. Hiss avait prit l'avant bras d'Halya et la traînait vers la sortie. La rousse émit un claquement de langue fâché et se leva à leur suite. Elle était clairement plus disposée à se réveiller promptement, et marchait avec son assurance habituelle, ses yeux durs braqués sur la blonde.

"Il s'est passé quoi?"

Hiss lui jeta un regard, entre terreur et réflexion, mais secoua la tête avant de répondre :

"Je vous expliquerais plus tard, on a pas le temps!"

Elle réussit à faire accélérer le pas d'Halya, et elles arrivèrent rapidement au corps de Staz, qui tremblait toujours violemment. Hiss pleurait silencieusement, le regard fou et les lèvres serrées. Aël et Halya le soulevèrent et passèrent chacune une épaule par dessus la leur, et la blonde se sentit tout d'un coup bien inutile. Elle pataugeait dans la neige, tremblante, osant à peine regarder son ami inconscient, les pieds traînants au sol. Elle se sentait honteuse et pitoyable, et n'osa plus dire un mot.

Une fois de retour dans la grotte, elle récupéra la peau de loup qui les avaient couverts, elle et Staz, au cours de la nuit passée, et l'enroula autour du corps du grisonnant, frictionnant ses bras, ses jambes et son dos, le serrant contre elle de toutes ses forces.

Elle venait tout juste de trouver en Staz quelque chose de tellement doux et apaisant, que le perdre lui semblait être la chose la plus intolérable qui puisse arriver. Alors elle pria presque la Forêt, le Lac et les Montagnes de faire qu'il survive.

Il le fallait.
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