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Salim
AuteurMessage
Salim
Membre
Salim
Messages : 121

Jour d'éveil : Jour 6
Race : Cime
Métier : Pécheur (3)
Groupe : Le Clan des Oubliés
Fiche de présentation : Fiche
Journal : Journal,
Notes et Idées

Salim Empty
Lun 16 Mai 2016 - 18:20


Prénom : Salim
Nom/surnom : Aucun pour l'instant

Éveil : Jour 6, dans les montagnes du Sud-Ouest
Sexe : Masculin

Race : Cime
Métier : Pécheur (Novice, avec quelques bons coups de chance selon le matériel)
Groupe : Errants (pour le moment)
Croyance : Mélange de scepticisme et d'optimisme  

Magie : Prédisposé au Murmure

Capacités physiques : Salim est rapide. Il court vite, il récupère vite, il mange vite et il dort... beaucoup.
Plus généralement, ce n'est pas une force de la nature, bien sûr il pourra porter des charges plus lourdes qu'une petite bonne femme, mais c'est tout. Sa vitesse est son atout principal et fort heureusement pour lui, celle-ci se double d'une certaine endurance, si bien qu'il peut courir un certain temps avant d'être essoufflé.  

Talents divers : Salim a appris à pécher certains poissons, les plus petits, et d'autres un peu plus gros. Il utilise soit ses mains, soit une sorte de panier plat qu'il a confectionné exprès. Avec un meilleur équipement il serait sans doute capable de faire des plus grosses prises.

Outre ce talent bien utile, Salim a d'assez bonnes compétences sociales. Bien sûr il ne pourra pas forcer un abruti à devenir intelligent, un taciturne à parler, ou quoi que ce soit d'autre d'aussi poussé, mais il sait vite se faire apprécier des gens à peu près équilibrés.


Équipement : Une grande fourrure à poils longs dans laquelle il s'enroule la nuit, une plus petite qui lui sert de pagne. Un panier à poisson. Un poignard en pierre. Un grand bâton solide qui sert pour la marche et éventuellement pour le combat.

Apparence physique et charisme :
Salim est grand, c'est certain. Pourtant, il n'a rien d'une montagne et une fois assis, il parait beaucoup plus petit que sa taille. Assez fin, il pourrait presque passer pour maigre, mais quelques muscles allongés recouvrent sa silhouette. A défaut de force brute, une impression de vivacité et de rapidité émane aussi bien de sa silhouette que de son regard.  

Celui-ci est brillant, d'une couleur changeante et difficilement définissable sans désaccord. Quelque part entre le gris, le vert, le jaune et le bleu. Sa peau est halée, et il parait en bonne santé au premier coup d'œil. Son visage n'a pas de trait particulièrement remarquable, il est régulier et fin. Salim semble jeune. Il n'a pas vraiment le visage d'un enfant, mais aucune barbe ne recouvre ses joues.
Ses cheveux châtains sont plutôt courts et étonnamment propres : il passe beaucoup de temps dans les eaux peu profondes du lac à la recherche de poissons ce qui lui permet de conserver une propreté relative.  
De manière générale c'est un garçon à l'allure sympathique. Même s'il ne sourit pas tout le temps, il y a quelque chose dans ses yeux et dans sa manière d'être de réconfortant.

Salim est vivant, et ça se voit.



Caractère et personnalité :

Salim n'est pas rationnel, le terme n'a plus tout son sens lorsque l'on se réveille nu au milieu de l'inconnu. Mais Salim croit aux raisons des choses. Il croit au sens. Il croit. Il a besoin de trouver une explication à tout, afin de pouvoir satisfaire cette démangeaison à l'intérieur de son crâne, faire taire ce doute qui s'insinuerait et le rendrait fou petit à petit… Beaucoup diraient qu'il réfléchit trop, c'est une manière de voir les choses. Son cerveau ne s'arrête jamais de construire, déconstruire, changer, transformer. Parfois, il sursaute, car une de ses pensées a jailli si brusquement au milieu des autres qu'elle l'a surpris. Non seulement Salim croit, mais Salim a besoin de croire.

La nature, la vallée, le lac, les animaux, les monstruosités… Tout cela Salim ne le comprend pas. Mais là où d'autres cessent de s'interroger pour courir, lui reste face à tout cela, et ne garde qu'une question au bouts des lèvres :

Pourquoi ?

C'est cette question qui le pousse à continuer, à survivre. Mourir sans raison serait tellement injuste… « Injuste »… Il raisonne en terme psychologiques plus que naturels, et s'il est mauvais juge de la faune et la flore, il semble comprendre les différents esprits humains avec une agilité peu commune. Le secret est simple, il n'y a rien de sorcier : Salim cherche les motivations des gens, il les trouve et alors il comprend.

Il a foi en l'humanité, littéralement. Il pense que s'il y a quelque chose de sacré ici, quelque chose à respecter absolument, c'est la vie humaine. Malgré cela, il sait que certains individus peuvent être corrompus par le « Mal » et ne méritent à ce titre plus le titre d'être humain. La cause du « Mal » il ne l'a pas encore trouvé, mais il n'a pas terminé sa quête et il peut sembler bien bavard et curieux au premier abord.  
Cela dit il sait se tenir et apparaît généralement comme plutôt sympathique. Il n'est pas mielleux ou affecté, mais il n'est pas agressif non plus, et il navigue dans des eaux suffisamment neutres pour se faire apprécier par une majorité à peu près saine d'esprit.

A propos de navigation, Salim a une peur viscérale des profondeurs du lac. Il pense que l'obscurité n'est là que pour cacher les pires choses, et la nuit, il ne sortirait de sa cachette pour rien au monde. Tout ce qui est fermé l'angoisse, il n'aime pas les voies sans issues, et cette tendance à la claustrophobie n'est pas toujours bonne pour lui dans une vallée close…

Dernier point notable : Salim est un éternel optimiste. Il n'est pas particulièrement heureux, pas particulièrement enthousiaste, mais quelque part dans ses entrailles, il se dit que tout ceci n'est pas un hasard, qu'il y a toujours de l'espoir même dans les plus petites choses. L'Espoir, le grand, il ne le voit pas autour de lui, et ce n'est pas un orateur grandiloquent qui pourra électriser une foule, non. Mais il est tenace, il ne lâche pas, quelque soit les coups durs, quelque soit la douleur, il y a toujours une étincelle de bon, une étincelle de chance, un rayon de lumière, une étoile, …

Salim croit, c'est ce qu'il fait, c'est tout.


Histoire :



JOUR 6 – Matin

Le noir, le froid. Une lumière se diffusait petit à petit, propageant une couleur rougeâtre sous mes paupières. « Mes ». Il y avait un moi. J'étais quelque chose. L'idée me perturba, je ne comprenais pas bien ce que cela impliquait, comme si j'avais oublié le sens de la chose pendant un certain temps. Petit à petit, je pris conscience de mon corps. J'étais aussi physiquement. J'étais engourdi et il me fallut attendre ce qui me sembla une éternité avant de pouvoir définir que j'avais deux jambes, deux bras, un torse, et une tête. Cela me semblait être une forme normale et cohérente.

Après quelques efforts de concentration supplémentaire, je parvins à bouger. Était-ce la première fois que je le faisais ? J'avais l'impression d'être déjà habitué à mon corps, je savais instinctivement comment le mouvoir avec habilité. Bon. C'était déjà un souci de moins. Je m'examinais du mieux que je pus de la tête au pied, mais je ne pouvais pas voir mon visage. Me semblerait-il familier ? Pourrais-je le voir un jour ? Avais-je un visage ? Mes mains le parcoururent. Oui, j'avais un visage.

Une pellicule de neige m'enveloppait encore et je sus que mon engourdissement initial provenait du froid qu'elle m'imposait. Mais j'allais mieux désormais, je sentis ma peau brûler et palpiter sous les attaques de la glace ; quelques gouttes d'eau perlaient sur mes bras. Je me redressais alors, nu, et je contemplais l'immensité qui s'étalait devant moi.

Il me semblait apercevoir une étendue d'eau au loin. Je n'avais pas intérêt à rester ainsi exposé en haut de la montagne. Je n'avais aucune idée de ce qui m'avait amené ici, mais aucune empreinte, rien ne me donnait une indication. J'avais beau fouiller dans mon esprit, je ne trouvais rien pour m'aider, et comme le froid se faisait un peu plus intense, je décidais de descendre de mon perchoir. Toutefois, je ne comptais pas oublier où j'étais arrivé, et je ne renonçais pas à enquêter… Ramassant plusieurs morceaux de roches cassés, je les empilais du mieux que je pus pour former une colonne à peu près stable. Marqueur de fortune de mon lieu de naissance…

La descente était pénible. Mes pieds étaient glacés et la moindre écorchure m'arrachait une grimace de douleur. Je ne tiendrais pas longtemps à ce rythme… Je me concentrais pour garder l'équilibre, et je parvins à trouver un chemin un peu moins à pic que le reste. Au fur et à mesure que j'avançais, la neige devenait poussière, et la température se faisait un peu moins agressive, même si l'air restait frais. Pourtant, plus je m'approchais de la plaine, plus un sentiment de malaise s'insinuait en moi. Je ressentis vite l'urgence de trouver un abri, de sortir d'ici, de partir, loin, loin.

Quelques nuages passaient dans le ciel, nonchalamment. Tout était calme et seul le bruissement d'une brise brisait le silence. Cette vision aurait dû me calmer, mais la menace s'intensifiait toujours de plus en plus. Je me sentais observé, et aucun chemin ne paraissait sûr. Contre toute logique, je décidais de m'asseoir et de m'accorder une pause.

Je devais avoir marché une heure, pas plus, mais je me sentais las. J'avais soif, et j'avais hâte d'atteindre le lac que j'avais pu observer depuis la montagne. Pourquoi n'y avait-il personne d'autre ? Qu'est-ce que je faisais ici ? Je mettais mon angoisse sur le compte de mon absence de réponse claire. Il fallait que je me ressaisisse. Je n'avais pas envie de continuer, je voulais rester là, assis sur mon rocher, à réfléchir, mais je savais que je n'avais pas le choix. Il fallait que je prenne sur moi, que je garde mes questions pour plus tard. Je me promis de ne pas les oublier. Je m'autorisais à répondre à une unique interrogation, et je me demandais mentalement qui j'étais. Le nom s'imposa de lui-même.

Salim.

C'était moi. Mon nom. Ma voix. J'avais parlé.  




JOUR 6 – Après-midi

Enfin, j'y étais enfin arrivé. Je ne sais combien de temps j'étais encore resté assis sur mon rocher, mais bien vite, la menace était revenue et j'avais continué. J'avais déambulé à travers la plaine dans la direction qui m'avait semblé être la bonne jusqu'à apercevoir le lac. S'il y avait une quelconque forme de vie ici, elle devrait forcément boire non ? C'était donc le meilleur endroit pour en apprendre plus… et probablement un endroit dangereux aussi.

Je m'agenouillais au bord de l'eau et bus rapidement. J'avais repéré quelques buissons assez hauts, suffisamment pour me permettre de me dissimuler en dessous… Restait la question de l'odeur. Sans compter que j'avais peur d'avoir froid durant la nuit. J'avais faim, mais j'étais épuisé, et comme le soleil descendait déjà dans le ciel, je me résolus à abandonner la quête de nourriture pour aujourd'hui.

Je bus encore quelques gorgées et puis j'attrapais une poignée de la sorte de vase qui composait une partie de la berge. Je me l'étalais le le long des bras, et puis sur les jambes, le torse, partout ou je le pouvais, je recouvrais ma peau d'une couche brune et visqueuse. Je devais désormais avoir un air parfaitement monstrueux, mais la puanteur de la vase était telle qu'elle masquerait sans doute ma propre odeur. J'ignorais comment m'était venu cette idée, mais j'étais convaincu qu'elle fonctionnerait.
La boue était épaisse et tandis qu'elle séchait, elle m'isolait un peu plus de l'extérieur. Peut-être que le froid se montrerait moins pénible désormais. J'étais plutôt fier de moi, et je rejoignis mon buisson assez vite de peur d'être repéré.

De là où je me trouvais, je pouvais observer l'eau et les montagnes au-dessus sans être vu. Je laissais enfin hurler mon incompréhension...
Et puis il y eu une révélation. J'avais l'impression de savoir quelque chose, mais que l'on m'avait arraché cette idée, si bien qu'il ne restait qu'une onde qui se propageait, mais sans consistance. Pourquoi avais-je à ce point conscience de moi-même ? Et je savais des choses, mais comment ? Étais-je seul ?
Quelqu'un ou quelque chose devait m'avoir déplacé ici. Je ne pouvais pas avoir été créé à partir du sol de la montagne, cela semblait trop… improbable. Et puis il y avait ce sentiment de présence perpétuel. Il devait bien y avoir quelque chose au dehors, quelque chose qui voyait.




JOUR 7

La lumière du jour me réveilla doucement. J'étais toujours entier, couvert de croûtes de boue, et bien à l'abri dans mon buisson. Quelques rayons de soleil se reflétaient timidement à la surface de l'eau calme. Je rampais avec précaution jusqu'à l'eau. Je mourrais de faim. J'observais mon visage dans le reflet et j'eus un sursaut avant de réaliser que je l'avais aussi enduit de vase. Non, j'étais normal. Il faisait meilleur que la veille, et je décidais que cela était un bon présage. Je glissais dans l'eau et me débarrassais de ma coque de la veille puis je restais allongé au niveau de la surface. Seule ma tête dépassait et j'étais en eaux si peu profondes que je me maintenais sur mes coudes pour respirer. La tête me tournait un peu et je décidais de ne pas trop me fatiguer avant d'avoir trouvé une solution à mon problème.

Tandis que j'observais la flore alentour, désespérant d'apercevoir quelque chose d'apparemment comestible, quelques visiteurs timides se montrèrent. De tous petits poissons argentés venaient grignoter ce que j'avais soulevé en me rinçant. Je les sentais me chatouiller le torse, sans crainte. Peut-être avaient ils quelques connaissances un peu plus imposantes ? L'idée valait le coup d'essayer, même si une partie de moi me disait que je pouvais trouver meilleur repas que du poisson cru.

J'observais les petits animaux prendre leurs aises à côté de moi tout en réfléchissant. Ils étaient bien trop rapides et petits pour que je les attrape à mains nues. Il m'aurait fallu une sorte de grille, quelque chose qui les empêcherait de disparaître trop vite… Mes yeux se posèrent sur les branchages de mon buisson. Pourquoi pas ?

*           *           *

Ça avait fonctionné ! Une fois les branches fines correctement entremêlées, j'avais obtenu une sorte de panier plat, un entre-croisement suffisamment fin pour ne pas laisser passer mes proies. Après les avoir attiré suffisamment prêt et retiré vivement l'objet, une multitude de petits corps argentés s'étaient brusquement retrouvés à ma portée, hors de l'eau.
Je ne fis pas la fine bouche et je dévorais entiers la plupart des poissons. Je pourrais toujours recommencer la prochaine fois. Les voir ainsi gigoter me donnait envie de chasser plus gros gibier, et je me résolus à l'idée d'essayer d’appâter de meilleures prises.




JOUR 8

La journée de la veille était passée rapidement. J'avais passé la plupart du temps caché dans mes branchages à scruter l'horizon. Prenant des forces et profitant de la chaleur de la journée. J'avais mangé, bien que je regrettais déjà d'avoir tout englouti et de ne pas avoir fait plus de réserves. Il ne me restait plus qu'un poisson un peu plus gros, de la taille de ma main, que j'avais fait séché au soleil tout l'après-midi.

J'utilisais d'autres branches et quelques algues pour construire un panier facilement transportable, dans l'espoir que je ferai encore quelques prises. Ma nudité n'était pas un problème pour l'instant, mais je craignais de sentir à nouveau la morsure du froid du premier jour, aussi je commençais à réfléchir à une manière plus consistante que la vase pour me couvrir.




JOUR 9 - Matin

C'était le quatrième jour depuis que j'avais ouvert les yeux, et j'étais toujours seul, nu, et sans réponses. Il fallait que je continue mon chemin… Mais quelque chose m'en empêchait. J'avais la nette impression que dès l'instant que je sortirais de mon buisson, je deviendrais une proie pour je ne sais quel prédateur monstrueux. Je n'avais rien pour me défendre et j'étais totalement exposé. Hélas, ce n'était pas non plus en restant là-dessous que la situation allait s'améliorer…

Je fis un compromis et je décidais d'avancer à moitié dans l'eau tel un animal marin camouflé. Je me remis dans la même position que la veille. Seuls quelques centimètres de ma tête dépassaient, et je me répétais sans cesse qu'ainsi je ne risquais rien. Mensonge éhonté, j'en avais conscience. Je ne m'éloignais pas trop, juste suffisamment pour changer mon point de vue sur les alentours. Mon panier flottait à côté de moi, vide. J'avais déjà mangé ce qu'il contenait pour étouffer les gargouillements de mon estomac gémissant.

Je m'accordais une pause, afin de mieux scruter ce qui m'entourait. La menace semblait plus aiguë, plus présente et je dus résister à l'envie de bondir hors de l'eau et partir en courant vers mon buisson. Rien ne bougeait, sauf moi, qui commençais à grelotter. Je sentis mes cheveux se dresser sur ma nuque tandis qu'un léger mouvement apparaissait dans mon cadre visuel. Là bas !! Il y avait quelque chose !!

Les battements de mon coeur semblaient faire trembler toute la surface de l'eau tant ils étaient lourds.

Je me crispais en observant et je bus très largement la tasse en retenant une exclamation lorsque je vis qu'il s'agissait deux silhouettes humaines. Crachant et toussant, j'essayais de me faire le plus discret possible. Je voulais savoir s'ils habitaient ici, s'ils connaissaient cette terre. Je n'osais pas vraiment les déranger.

Je décidais de les suivre. Jusqu'à présent, ils représentaient mon seul espoir.


JOUR 9 – Soir

Depuis plusieurs heures j'avais suivi les deux humains comme un animal, tapi dans la boue. J'étais sale, poisseux, et j'avais faim. Mais je ne pouvais pas m'arrêter tant qu'ils ne le feraient pas. Où allaient-il ? Alors que toute la journée ils avaient longé l'eau, ils commençaient à s'en éloigner alors que la  lumière tombait… Je paniquais à l'idée de les perdre, et c'est sans doute la peur qui me poussa à sortir de ma bourbe.

Je marchais donc silencieusement, à quelques dizaines de mètres d'eux. L'obscurité n'était pas encore complètement tombée, mais je tâchais de me rapprocher afin de pouvoir les suivre à l'oreille. En espérant qu'ils ne m'attaquent pas par erreur…

Brusquement je me redressais, tous sens en alerte. Je n'eus pas le temps de réfléchir à d'où me venait cet instinct quasi animal mais je me mis à courir, à courir comme si ma vie en dépendait. Parce qu'elle est en dépendait, j'en étais certain.
Le temps se disloquait. Je sentis des larmes couler le long de mes joues, arrachées à moi par la vitesse, la peur. Tout l'intérieur de mon corps s'était contracté. Je ne sentais rien, ni la douleur, ni l'air, ni même l'effort. Respirer m'importait peu, il fallait courir.

Et puis j'entendis. Derrière moi, des bruits sur l'herbe grasse. Des touffes de terre qui s'arrachaient. Un souffle ? Je redoublais d'efforts, mais la chose gagnait du terrain. Je ne voulais pas me retourner, je ne voulais pas voir, et de toute façon, je ne pouvais pas.
Est-ce que j'allais mourir comme ça ? Est-ce que ce bref passage dans ce monde devait vraiment signifier quelque chose? Peut-être étais-je déjà mort, et ce n'était qu'une transition ?

Il y eu un bruit sourd. Puis plus rien.

Poussé par la curiosité, je ralentis petit à petit. Je n'osais pas regarder en arrière. Mes oreilles bourdonnaient. Mes respiration était saccadée. Avant même que j'ai eu le temps de comprendre ce qu'il se passait, ma vue se troubla. Je ne sentais plus mes jambes. Et je sombrais dans le noir.






JOUR 10 –  Nuit

Le noir. Le froid.

Non pas encore !

J'étais à nouveau engourdi, mais aucune source de lumière ne venait frapper mes paupières. Je me souvenais. J'étais Salim. J'avais péché. J'avais couru. J'étais tombé.

J'ouvris les yeux et petit à petit je m'habituais à la pénombre de la nuit. Une silhouette était assise à côté de moi. Je me redressais, mais je fus pris de vertige et je renonçais à me lever. Je me sentais faible.

- Ah t'es réveillé.

La voix était rauque et grave, mais féminine. J'étais étonné de savoir que je pouvais identifier une voix comme appartenant à l'autre sexe, et encore plus de savoir qu'il existait un autre sexe. Pour la première fois, j'eus un peu honte de ma nudité… D'ailleurs, je n'étais pas nu. Une peau de je ne sais quoi m'enveloppait. C'était doux, et ça sentait un peu. Mais ça me tenait au chaud.

- Tiens mange ça, t'as rien avalé depuis hier et puis même depuis je sais pas quand.

La silhouette me tendit un morceau de viande, cuit. Je mordais dedans à pleines dents. C'était bon, bien meilleur que le poisson cru. Je n'arrêtais pas avant d'avoir totalement terminé tout ce qui se trouvait attaché à l'os.

- J'peux pas t'en donner d'autre pour le moment. On allume pas d'feu ici et faut en garder pour demain. On n'a pas pu bouger à cause de tes conneries.

Je me sentis rougir. Ils étaient restés, pour s'occuper de moi ? Je n'avais pas voulu imposer autant de soucis à des inconnus. Mais j'étais heureux d'être tombé sur eux. Ça avait l'air d'être des gens bien. A propos, où était le deuxième ?!

- L'autre… l'autre, où …

J'avais du mal à parler. Ma bouche était sèche. Elle dut comprendre car elle me tendit une sorte d'outre. Un morceau de peau qui contenait de l'eau. Elle gouttait un peu partout autour, mais c'était déjà ça. J'en avalais plusieurs gorgées, soulagé. Elle grogna en guise de réponse avant d'ajouter :

-  On parlera demain. Dors maintenant.




JOUR 11

Le soleil me réveilla assez tôt. Je me sentais un peu mieux que durant la nuit. Mais j'avais de nouveau faim et soif. Après quelques précautions, je me levais. Le campement de fortune était installé à une centaine de mètre du lac, entre quelques buissons. J'avais un léger mal de crâne. A mes pieds, une forme roulée en boule semblait dormir profondément. Je l'enjambais doucement et attrapant quelques branches au passage, je me dirigeais vers l'eau.

Après avoir bu et m'être lavé, j'entrepris de construire un second panier, ignorant ce qu'il était advenu du premier. Il était inutile que je vide les provisions de mes nouveaux compagnons.

Je me sentais encore faible, et je me relevais pour observer le monde d'aujourd'hui. Tout était toujours aussi calme, aussi silencieux. Un léger mouvement dans l'eau attira mon regard. Je plissais les yeux. Il y avait quelque chose là-bas !

C'était une forme humaine, ça nageait, et ça se rapprochait de la rive où je me trouvais. Je fis des grands signes sans réfléchir.

- Par ici ! Ohé ! Par ici !

Cela dut réveiller mes compagnons car bientôt celle que j'identifiais comme la femme de la veille me rejoint. Elle m'arrivait à l'épaule mais ne me paraissait pas petite. Son corps était épais et musclé, et deux peaux attachées au niveau de ses bras le recouvraient. Ses cheveux étaient blonds, et son visage, déjà marqué par l'âge. Plusieurs rides au coin de ses yeux indiquaient qu'elle était sans doute plus vieille que moi.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive gamin ? Pourquoi tu gueules ? T'en n'as pas encore eu assez ?

Je sentais presque du reproche dans sa voix. Je lui pointais du doigt l'endroit où j'avais aperçu la silhouette, mais j'avalais un sursaut en constatant qu'elle avait disparu.

- Mais… Il y avait quelqu'un, là-bas… dans l'eau. Je te jure j'ai vu quelqu'un !

Elle se tourna vers moi et me regarda fixement des pieds à la tête. J'étais encore plus mal à l'aise que je n'avais pas pris avec moi la peau qui me recouvrait… Imbécile.

- Hmm. J'te crois. Mais qui que ce soit, c'est plus là.

Et elle me tourna le dos pour retourner vers le camp, tandis que je restais hypnotisé, fixant l'horizon d'un air sidéré. Il y avait bien eu quelque chose… Je n'étais pas fou ! Me croyait-elle vraiment ? Ou bien se moquait-elle ? Peut-être me prenait-elle pour un dingue.

Je reposais mes yeux sur le lac et ce qui j'y fis me fit frémir d'effroi. Il y avait quelque chose dans l'eau. Quelque chose de sombre. Quelque chose d'énorme. Peut-être étais-je dingue…
Je détournais les yeux de ma vision cauchemardesque et je suivis les pas de la femme.

- T'es pâle comme la mort, mange un truc.

Un petit feu fumait désormais au milieu des buissons.

- J'fais cuire tout ce qu'il nous reste. On va bouger après. J'suis Merga, et toi ?

- Salim.

Elle retira les morceaux de viande qu'elle avait accroché au-dessus des braises.

- Ca ira. T'as tout toi ?

J'hochais la tête, je n'avais rien, donc tout. Elle fronça les sourcils.

- Prends la peau, t'es pas bien malin toi hein ?

Je devins cramoisi. J'attrapais la peau dans laquelle j'avais dormi.

- Corwall a crevé pendant la nuit.

Je blêmis.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- La bestiole qui t'a attaqué. Ben elle était pas seule. J'ai zigouillé celle qui t'suivait mais pendant c'temps y'en a une autre qui s'est faufilée dans son dos et pfiout. J'l'ai eu aussi mais trop tard. C'qu'est con c'est que c'est lui connaissait bien les trucs pour soigner. Mais j'crois qu'il était trop abimé pour ça. Je l'aimais pas trop d'façon.

Je me sentis malade. J'avais envie de vomir. C'était ma faute si ce pauvre homme était mort. Merga dut lire dans mes pensées car elle ajouta.

- C'pas ta faute tu sais. Ces saloperies sont partout à nous guetter. C'pour ça, on bouge. Prends l'couteau et l'baton de Corwall, il en aura plus besoin.

- Mais, on va le laisser comme ça ?

- C'est triste ouais, mais on n'a pas d'énergie à gaspiller pour les morts. Faut qu'on s'bouge allez viens.

*           *           *

Nous marchâmes toute la journée vers le Sud. J'appris que Merga s'était réveillée sous terre, et qu'elle avait très vite rencontré Corwall et un autre homme, dont elle ne me donna pas le nom. Le deuxième soir, ils avaient été attaqués par les mêmes bêtes que celles de la veille et le troisième homme était mort, bien que Corwall ait tout fait pour le sauver. Elle, elle savait chasser, elle s'encombrait pas trop de réflexions. Ce qu'il fallait ici, c'était survivre, et on réfléchirait plus tard.

J'hésitais à lui parler de la forme du lac, mais sa gêne concernant les créatures me retint. Bien que je lui posai la question, elle refusa de me dire ce à quoi j'avais eu à faire la veille, ce qui au lieu de me rassurer, m'inquiéta encore plus…

Nous partageâmes la garde cette nuit là. J'étais heureux d'avoir trouvé quelqu'un et j'en oubliais presque ma faim. Je me sentais moins vulnérable… Et de nouvelles questions me venaient en tête.

Je me promis de trouver les réponses.





En ce qui vous concerne :

Prénom / pseudo : Ambre ou Jim
Age : 21
À quelle fréquence serez-vous présent(e) sur le forum ?

Je peux passer voir ce qu'il se passe tous les jours (sauf cas exceptionnels). Cela dit, concernant le RP j'aurai peut-être des zones de temps moins actives (exams, rentrée, ce genre de choses). Mais en moyenne je pense pouvoir garantir de poster chaque semaine.

Comment avez-vous découvert le forum (par internet, on s’en doute) ?

C'est Telod qui m'en a parlé !

Avez-vous des remarques à propos du forum ?

Hmm. Version brève : le concept est super sympa, le contexte intriguant et le design beau !  

Telod
Administrateur
Telod
Messages : 213

Jour d'éveil : Jour 1
Race : Racine
Métier : Sculpteur (3)
Groupe : Terre Rouge
Fiche de présentation :
Salim Empty
Lun 16 Mai 2016 - 19:22

Bonjour Salim et bienvenue sur Musaraignes !

Ta fiche est très bien écrite, j'ai adoré la lire, j'ai adoré ton personnage et sa vision du monde. L'histoire est vraiment très fluide et prenante !

Tout ce que tu dis dedans est parfaitement cohérent vis-à-vis du contexte, mais il y a quelques minuscules choses à changer pour que ça soit exactement en accord avec le vécu des autres personnages dans la vallée.

1) Tu as écrit que ton personnage était entre le rang apprenti et compagnon pour ton métier. Sachant qu'il n'a pratiqué que très peu son métier, cela est peu probable comparé à ce que nous avons choisi comme ordre de grandeur jusqu'à maintenant.
(Pour palier à ce problème dans le futur nous allons mettre dans le sujet "Métiers" un ordre de grandeur de la pratique nécessaire pour atteindre les niveaux.)
En revanche, s'il a une très forte prédisposition, et qu'il est habile dans le métier de pêcheur, cela n'est pas aberrant qu'il soit entre novice et apprenti !

2) Mis à part le tout début, la nourriture ne semble pas être un problème pour ton personnage. Il y a deux éléments qui rendent difficile de trouver de la nourriture :
- Ton personnage a du mal à en trouver parce qu'il est paumé, tout seul, et ne sait pas comment en avoir de base.
- La nourriture est très rare dans la vallée.
On arrive bien à ressentir le 1er problème sur les deux que j'ai cité, dans ta fiche, mais pas le deuxième (je trouve). Je suggère donc de dire, par exemple, qu'au jour 8 Salim n'a attrapé qu'un seul des deux poissons que tu mentionnais, et qu'il n'a pas parfaitement mangé à sa faim, de préciser -peut être- que les petits poissons que Salim a trouvé au jour 7 ne se sont pas montré de nouveau, que c'était un coup de chance. Et qu'au jour 10 Merga lui dise quelque chose du genre "On a peu de réserves", en plus du fait qu'elle ne veut pas allumer un feu. Ou quelque chose du genre. Tu peux faire ce que tu veux en fait. Comme la nourriture n'est pas non plus mentionnée énormément dans ta fiche, tu pourrais éventuellement tout laisser comme ça mais avoir bien en tête que jusqu'à maintenant ton personnage a vraiment eu de la chance pour pouvoir se nourrir "aussi bien".

3) Dans ton apparence physique tu dis cette phrase : "Il n'a plus vraiment le visage d'un enfant, mais aucune barbe ne recouvre ses joues.". Ne sachant rien du passé des personnages, le mot "plus" n'a sans doute pas sa place sur ce monde, je te suggère donc de le remplacer par le mot "pas" par exemple.

Voilà ça sera tout !

Je sais que mes remarques sont longues mais tout ceci est minime, c'est une excellente fiche !
Salim
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Salim
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Notes et Idées

Salim Empty
Lun 16 Mai 2016 - 19:41

Merci beaucoup, ça fait plaisir !
Je comprends tout à fait l'harmonisation aussi voilà les modifications que j'ai apportées récapitulées (parce que s'il faut rechercher tous les points, argh je compatis)

1/ Je l'ai décrit comme un novice plutôt chanceux.

2/ J'ai édité quelques passages qui ont été remplacés par les suivants :

JOUR 8 :

"J'avais mangé, bien que je regrettais déjà d'avoir tout englouti et de ne pas avoir fait plus de réserves. Il ne me restait plus qu'un poisson un peu plus gros, de la taille de ma main, que j'avais fait séché au soleil tout l'après-midi.

J'utilisais d'autres branches et quelques algues pour construire un panier facilement transportable, dans l'espoir que je ferai encore quelques prises."

JOUR 9 :

"Mon panier flottait à côté de moi, vide. J'avais déjà mangé ce qu'il contenait pour étouffer les gargouillements de mon estomac gémissant."

JOUR 10 :

"On allume pas d'feu ici et faut en garder pour demain."

JOUR 11 :

"Nous partageâmes la garde cette nuit là. J'étais heureux d'avoir trouvé quelqu'un et j'en oubliais presque ma faim."



Je pense que ça suffit, j'ai peur que ça fasse pas naturel si j'en rajoute plus que ça, mais si jamais tu trouves que ça fait pas assez, je peux préciser quelque part qu'il a eu de la chance.

3/ Je n'aurai jamais pensé à ça haha. J'ai mis "pas" à la place.
Telod
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Salim Empty
Lun 16 Mai 2016 - 20:04

Super !

Bon bah tout est en ordre maintenant ! Ta fiche est vraiment exemplaire !

JE M'APPELLE TELOD, et je te AAAAHHHHH ! dit-il, alors qu'il était mystérieusement tombé dans un colossal ravin. Un bruit de masse heurtant un sol dur provint des profondeurs. Puis, d'une voix faible, venant de loin, il ajouta : Ou... Quelque... Chose comme ça...


Phrases de Salim :

- L'aveugle s'endort et le sourd s'éveille.

- Créatures des abysses, entre deux mondes. Elles font taire ces musaraignes.



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