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Et un toit au-dessus de nos têtes n'y changera rien. • Important • Jours 12 & 13 • Privé : Salim / Dreth • CLOS
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Dreth
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Et un toit au-dessus de nos têtes n'y changera rien. • Important • Jours 12 & 13 • Privé : Salim / Dreth • CLOS Empty
Mar 17 Mai 2016 - 20:43

Cette journée ressemblait étrangement à la précédente, c’en était presque angoissant. J’avais l’impression d’être prisonnier des évènements de la veille. Le même brouillard, il me rappelait la mort de mon ami. Des images vives dans ma tête, et rien à quoi me raccrocher pour les faire s’en aller.

Le soleil devait déjà être haut dans le ciel, Sicte était penchée sur moi, raccommodant ma tunique en lambeaux. Elle avait proposé de m’en faire une nouvelle, mais j’avais refusé, sans vraiment savoir pourquoi. Déchirée, maculée du sang d’Aorn et maintenant recousue. Peut-être que j’essayais encore de le sauver au fond de moi.

Et le visage de Sicte. Il était éteint, il me renvoyait à moi-même. L’exécution d’Olenn me paraissait d’une violence absurde maintenant que la pression était retombée. Ma tête tournait, un mélange de honte et de vertige. Ma poitrine me faisait souffrir, d’une douleur fantôme, insaisissable, incompréhensible. Je voulus retourner m’engloutir dans le lac, mais désormais je portais ce collier autour du cou, ils comptaient sur moi. Je me devais de vaincre mes démons et d’être là pour eux. C’était peut-être ça le vrai courage, celui dont j’avais gravement manqué depuis le début.

J’avalai ma salive. Sicte ne disait pas un mot, seules ses mains s’agitaient sur mon torse, occupées à refermer la grande entaille de ma tunique. Cette balafre, je la devais à un de ces monstres, et Sicte la réparait avec une aiguille taillée dans un de leurs os noirs. Je me surpris à penser que c’était de bonne guerre, je me surpris à me mettre à la place de ces créatures noires et à me demander si elles aussi pleuraient leurs morts.

Nos morts, on ne les avait pas tous pleurés. On avait incinéré Olenn le soir même. Son chien aussi, aussi énervant avait-il pu être, on avait partagé un bout du chemin avec lui, alors l’idée de le manger nous avait parue affreuse. Puis j’avais enterré leurs os au petit matin, plus loin dans la plaine.

On aurait pu les utiliser, comme ceux des monstres, mais une pensée distante dans un coin de ma tête préférait qu’on n’arbore que des ossements noirs. On tuerait des humains s’il le fallait, mais jamais on n’en serait fier. Et en cet instant je n’étais pas fier non plus d’avoir tué plusieurs créatures noires. J’eus envie de jeter au loin ce collier fait d’une de leurs mains. Mais je me repris, c’était un symbole, et je ne pouvais pas me permettre de céder à toutes mes émotions. J’en débordais, c’était qui j’étais, je commençais à le comprendre, et il allait falloir que j’apprenne à les maitriser. Car cette partie de moi, qui s’adresse à vous, le pouvait.

Bientôt Sicte eut fini et elle s’en retourna travailler en silence. Lorsqu’elle me tourna le dos j’eus envie de la ramener à moi. Mon cœur était lourd et j’avais besoin d’eux. Mais le poids de ce que j’avais fait m’écrasait et je ne m’en sentais pas le droit. Alors je la regardai s’éloigner. Plus rien ne serait comme avant.

La musique d’une lourde voix me sortit de mes pensées. Varl rentrait de la pêche en chantant. C’était une histoire assez alambiquée parlant d’un héros qui sauverait le monde en attrapant les plus gros poissons du lac. Finalement les choses n’étaient peut-être pas si fragiles. Certaines choses ne changeaient pas.

« C’est l’heure. »

Dit-il en entrant dans le camp avec sa perche et un poisson dans la main.

« De la bouffe. »

Ajouta-t-il en passant le poisson à la broche quelques instants plus tard.

Je me rendis compte qu’un sourire était monté sur mes lèvres. Je fermai les yeux un instant, me demandant comment j’aurais pu faire tout ce chemin et continuer s’il n’avait pas été là.

Mais lorsque je rouvris mes paupières, j’aperçus deux silhouettes à travers les arbres, dans ma vision brouillée. Je secouai la tête et regardai plus attentivement. Deux inconnus se tenaient bien debout à l’extérieur du bosquet, un homme et une femme, couverts de fourrures. Ils étaient tournés vers nous et ne pouvaient pas ne pas avoir vu le camp.

Je me levai alors d’un bond et dis d’une voix basse :

« Deux personnes là-bas. »

Tous tournèrent la tête et les virent, personne n’osa bouger, exceptée Harjinni qui se mit à faire des ronds dans le camp, scrutant les alentours avec insistance.

« On dirait qu’il n’y a qu’eux. »

Dit-elle.

« Ils ne bougent pas, ils n’ont pas l’air menaçant. »

Ajouta Varl. Ils se tournèrent vers moi et je fis un signe de tête dans la direction des inconnus. On se mit alors en marche, moi le premier, entouré de Varl et Regon. Je me sentais comme un petit chef avec ses deux hommes de main. Non, c’était vraiment ce que j’étais.

On arriva à leur hauteur sans un mot et ils restèrent immobiles. Je les dévisageai un instant. L’homme était grand et son visage m’inspira confiance, il y avait une intelligence bienveillante dans ses yeux. Il me fit penser à Aorn d’une certaine façon et une pointe appuya contre mon cœur. La femme, elle, paraissait un peu bourrue, le visage légèrement creusé de rides.

Je laissai volontairement un silence, et, constatant que les deux inconnus restaient sans bouger ni parler, je finis par prendre la parole :

« Je m’appelle Dreth. »

Puis j’ajoutai, sur un ton humain mais ferme :

« Et vous, qui êtes-vous ? »

Je baissai le regard vers ce collier à sept phalanges. Vous l’auriez jeté vous aussi, n’est-ce pas ?

Salim
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Mer 18 Mai 2016 - 11:41

Nous avions marché toute la matinée, presque sans dire un mot. J'avais compris que Merga appréciait la compagnie, mais pas la discussion, et je n'osais pas briser le silence. Mes jambes étaient lasses, mais je continuais d'avancer, de manière automatique. Nous n'avions rien mangé depuis la veille, mais elle refusait de s'arrêter en terrain si découvert.

Lorsque le soleil fut haut dans le ciel, nous aperçûmes de loin un bosquet d'arbres. C'était le lieu de repos idéal, nous serions cachés et peut-être que Merga pourrait attraper quelque chose. Le lac n'était pas vraiment loin, je pourrais toujours essayer de mon côté pour enrichir le repas… Je frissonnais à l'idée de m'en approcher de nouveau. Je ne savais pas si je serai toujours capable d'y entrer. Ma raison avait beau me dire qu'en eaux peu profondes, rien ne pourrait m'atteindre, j'avais du mal à la croire. Et que faisait cet homme ou cette femme au milieu du lac ? Avais-je imaginé cela aussi ? Pourquoi Merga me croyait alors ? Parfois, elle me donnait l'impression d'en savoir plus qu'elle ne le montrait. Elle avait déjà refusé de me parler des créatures… Étaient-elle si monstrueuses ? L'idée qu'elles effraient quelqu'un comme Merga me fit frissonner. Elle n'avait pas l'air peureuse du tout.

Les arbres se dessinaient de plus en plus nettement devant nous quand une nouveauté dans le paysage fit son apparition. Il y avait un camp ! Tout cela ne pouvait que venir de la main de l'homme j'en étais certain. Je failli me ruer vers eux en courant mais je me retins : ce n'était certainement pas la meilleure manière de se présenter.
S'ils étaient installés ainsi près du Lac, peut-être étaient ils ici depuis plus longtemps. Au fur et à mesure que l'image se précisait, je doutais néanmoins de plus en plus, les quelques constructions n'avaient pas l'air très solides. Quoiqu'il en soit je sentais l'excitation monter à l'idée de rencontrer d'autres Perdus. Car nous étions perdus, à n'en pas douter. Je jetais un œil à Merga afin d'expliciter notre discussion sans mots.

- C'est un camp, peut-être en savent-ils plus que nous.

- Ça, j'en sais rien, mais j'espère juste que c'est pas des barbares…

J'haussais les épaules d'incrédulité. Des barbares ne se seraient pas installé de la sorte, j'en étais certain.

- Approchons nous lentement, ils auront le temps de nous voir.

- Hmm j'préfère m'arrêter là, comme ça s'ils sont bizarres, 'sont à portée de ma lance.

Je regardais le bâton surmonté d'une pierre grossièrement taillée. Et bien si c'était ça notre défense… Je me mordis la langue, après tout ça avait bien tué l'une des choses…

Nous attendîmes quelques brèves minutes et du mouvement se fit voir du côté du camp. Je distinguais des silhouettes désormais, ils étaient plusieurs. Trois d'entre eux venaient vers nous, trois hommes. Deux étaient au moins aussi grands que moi, et deux fois plus larges, mais ils ne m'inspiraient aucune menace. Le troisième avait une apparence plus singulière, mais je n'aurai su dire pourquoi exactement, car aucun de ses traits ne me perturbait. La couleur de son teint peut-être ?

J'étais toujours en train de l'observer quand il s'arrêta devant nous. Je les fixais... pas méchamment, juste avec… curiosité. Après tout, à part un cadavre, c'était les trois premiers hommes que je voyais.
Voyant que Merga ne répondait pas, je décidais de prendre les choses en main.

- Je suis Salim. Et elle c'est Merga. Nous venons de l'autre bout du lac.

Je montrais du doigt la direction que j'essayais d'indiquer par là. Je voulais rajouter quelque chose, mais j'avais peur d'avoir l'air maladroit. Ils semblaient si solennels tous les trois ! Un léger silence repris et mon regard se posa sur ce que Dreth avait autour du cou. La surprise dut transparaître dans mes yeux mais je ne fis aucun commentaire, et je me contentais d'ajouter :

- Nous avons été attaqués il y a deux nuits, c'est comme ça que j'ai rencontré Merga. Elle m'a sauvé la vie mais son autre compagnon est mort.

Je m'arrêtais, ce n'était pas à moi de parler de Corwall.

- Ouais, on s'était retrouvés y'a plusieurs jours. Ça fait déjà sept jours déjà que je vadrouille. Et vous, vous z'êtes réveillés quand ?

Je sursautais presque, mais je retins bien vite un sourire. Le ton de Merga était familier, mais pas agressif. Elle venait sans doute de décider qu'ils ne représentaient pas une menace.
Dreth
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Ven 20 Mai 2016 - 14:32

LANCER DE DÉ :

Dreth étant dans un état relativement instable, lançons un dé pour décider de son humeur et de son contrôle sur la situation au cours de la journée à venir. Plus le score au dé est élevé, "meilleur" est son état, les scores suivants donnent une idée :

1 - Perte de contrôle quasi-totale sur ses émotions et agressivité envers les autres.
5 - Perte de contrôle importante, comportement en retrait, absent.
10 - Contrôle partiel sur la situation, mais clairs passages à vide.
15 - Bon état d'esprit mais reste réservé.
20 - Bon contrôle et mène les discussions.

______________________________________________________________


Eux aussi, ils avaient eu à affronter ces créatures. Eux aussi avaient perdu l’un des leurs. Mais ça n’avait pas l’air de les affecter plus que ça. Moi je me demandais toujours, tout s’embrouillait dans ma tête, étais-je si mal parce que j’avais tué ces créatures ? Olenn ? Parce qu’Aorn était mort ?

À bien y penser je me dis que c’était la dernière proposition qui faisait sens. Ce qui me détruisait c’était le fait que la trajectoire du monde puisse dévier de celle de ma volonté. Le contrôle que j’avais sur les choses, il s’effaçait doucement, coulant comme du sable entre mes doigts secs.

Et encore ce collier qui me narguait. Il symbolisait énormément de choses qui me poussaient à bout en cet instant. Je serrai les sept phalanges au creux de ma main puis les lançai par-dessus mon épaule. Le collier fit le tour de mon cou dans un léger bruit de cliquetis avant de frapper contre mon dos. Il resterait comme ça, à l’envers. Maintenant j’avais une vue dégagée sur ma tunique raccommodée et maculée de son sang. Elle au moins, elle me rappelait que j’avais fait ce qui devait être fait, j’avais fait tout ce que j’avais pu pour le sauver.

J’étais ailleurs, ma tête voyageait bien loin du bosquet. Et au moment où cette femme, Merga, demanda depuis combien de temps nous étions réveillés, j’eus une envie brutale de ne plus être là. Non pas que j’eus eu quoi que ce soit contre ces deux inconnus, mais je ne voulais plus être là, devant eux. Je lâchai alors brièvement, en tournant les talons vers le camp :

« Une dizaine de jours, certains un peu plus, d’autres moins. »

Derrière moi j’entendis une grosse voix familière, qui essayait de rattraper mes sautes d’humeur.

« Vous êtes les bienvenus, Salim et Merga. »

La voix se tourna vers moi, je supposai qu’ils marchaient juste derrière moi.

« Je m’appelle Varl, j’essaye de pêcher pour le groupe. Lui c’est Regon, il a construit toutes ces cabanes. »

Rapidement on arriva jusqu’aux trois femmes, Harjinni croisa mon regard et j’eus l’impression qu’elle avait compris. Ça m’énerva encore plus. Je détournai les yeux et allai m’asseoir dans un coin à l’écart. Varl continua ses présentations :

« Et voici Sicte, elle connait ce bosquet depuis plus longtemps que nous tous, et c’est elle qui fabrique nos tuniques. Elle c’est Lana, arrivée il y a quelques jours seulement, elle sculpte des outils et des bijoux en os. Et enfin, Harjinni. »

Il conclut en riant :

« On ne sait pas vraiment ce qu’elle fait, mais on sait tous que sans elle on n’y arriverait pas ! »

Regon prit la parole pour rappeler les noms des deux nouveaux arrivants aux trois femmes. Puis Varl, soudainement traversé par une pensée, reprit :

« Ah et euh non, je n’ai pas fini les présentations. »

Je sentais tous ces regards sur moi c’était déplaisant.

« Dreth, notre chef et notre guérisseur. C’est pas le plus facile à vivre, vous l’aurez compris. »

Il souriait, pas vrai ? Même lui, même Varl, commençait à m’énerver en cet instant.

« Mais dans les situations difficiles il est la falaise contre laquelle s’écrasent toutes les vagues, alors que nous avons été emportés par le courant depuis bien longtemps. »

Le poisson qui cuisait au-dessus du feu crépitait. Et l’odeur dut leur parvenir car ils s’assirent tous autour. Il ne serait pas assez pour tous, mais ce serait mieux que rien.

Lana, qui ne parlait quasiment jamais en temps normal, prit la parole. Peut-être que l’arrivée de nouveaux, plus nouveaux qu’elle, la mettait en confiance.

« D’où venez-vous ? Et que sont ces fourrures ? Vous savez chasser ? »

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Ven 20 Mai 2016 - 14:32

Le membre 'Dreth' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'd20' :
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Salim
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Sam 21 Mai 2016 - 21:12

Le chef présumé était étrangement distant, mais je ne m'en formalisais pas. C'était les premiers humains de cette vie que je croisais, difficile de juger sur ces quelques individus ce qui était bizarre, et ce qui ne l'était pas. Il y avait mille raisons pour être méfiant ou mal à l'aise de ce que j'avais aperçu de la vallée, et je me dis que j'avais bien le temps de comprendre ce qu'il se passait.

Varl m'était immédiatement apparu comme sympathique. Puissant, mais franc, le genre de bon bougre qu'on aime bien avoir avec soi. J'étais ravi d'apprendre qu'il pêchait, peut-être pourrait-il m'apprendre quelques trucs. Un bref regard souleva l'hypothèse qu'il attrapait des poissons immenses à mains nues et l'image de l'ombre sous-marine passa fugitivement derrière mes paupières. Je frissonnais et je sentis le regard de Merga braqué sur moi. Elle avait remarqué.

Je regardais les cabanes avec ravissement. Certes, elles ne payaient pas de mine, mais c'était toujours mieux qu'un buisson trop bas et de la vase. Lorsque Varl mentionna les tuniques de Sicte, je regardais d'un air désolé la fourrure qui pendait lamentable à mes hanches. Décidément, ils se débrouillaient vraiment bien…

Mes yeux tentèrent de croiser ceux de Dreth mais il semblait ailleurs. Il m'intéressait, je ne savais pas si c'était en raison de son retrait, du collier autour du coup, ou de son regard singulier. Il semblait savoir tellement plus de choses qu'il n'en laissait paraître… Nous devions sembler bien nus Merga et moi. Je détournais mon regard vers la fille qui venait de parler. Elle aussi avait un air étrange. Elle avait quelques points communs avec Dreth, bien que je ne devinais pas pourquoi.

- C'est moi qui chasse, Salim il pêche. Au début j'ai eu la chance d'me retrouver avec deux costauds et on a pu récupérer ces peaux.

Je n'ajoutais rien. Je ne savais pas trop si l'on pouvait dire que je « pêchais » étant donné mes minuscules prises, mais il fallait bien commencer quelque part.

- Mais bon l'un d'entre eux s'est fait attaqué par ces saloperies noires assez tôt. Ça m'a fichu un coup. Et pis l'second pareil quelques jours plus tard, comme j'l'ai dit avant. Mais l'était pas bien sympathique lui.

J'écarquillais les yeux devant le discours de Merga. Certes, je ne la connaissais pas depuis longtemps, mais c'était la première fois qu'elle était aussi loquace. Elle avait même mentionné les Choses.
Bien que la situation soit un peu inappropriée, je souris, et je savais qu'elle comprendrait pourquoi. Je lus l'ombre d'une réponse dans ses yeux bruns. Moi, elle me trouvait sympathique. J'étais heureux d'y penser. J'aimais bien Merga au fond.

- Tu pêches Salim ? Je comptais y retourner après le repas, si jamais tu veux m'accompagner.

- Oh euh. Bah je sais pas faire grand-chose, mais je serai ravi d'aider !

Mon sourire s'effaça vite. Bon. Eh bien j'irai au lac. En espérant que Varl soit une figure suffisamment rassurante pour dissiper le « Mal »…

- Sicte, si tu veux nous avons une fourrure en plus. Elle était à Corwall. Tu saurais sans doute en faire un meilleur usage.

En cet instant, tout était tellement… simple. Agréable. J'aurai dû me laisser aller à l'allégresse de la discussion, mais au lieu de ça, un froid glacial saisissait mes entrailles. Tout ceci, n'était pas normal. Tout ceci était dû. Dû à quelque chose que j'ignorais encore.

Je regardais involontairement vers le chef. Lui aussi il le sentait j'étais certain, ce froid inexistant, cette vague en suspens.

Dreth
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Dim 22 Mai 2016 - 12:37

Merga racontait son histoire avec une simplicité qui me laissait perplexe. Ses amis étaient morts et pourtant elle les évoquait aisément, sans un accroc dans la voix. J’étais partagé entre deux hypothèses. Impossible de savoir si c’était sa façon à elle de cacher et d’enfouir sa détresse ou si elle ne ressentait réellement pas grand-chose et se forçait à accepter les faits. Je penchais pour cette deuxième idée et me dis qu’il y avait des leçons à tirer de cette femme.

Je ne pourrais pas sauver tous ces gens. Il fallait que je l’accepte. Ils le savaient eux aussi et n’attendaient pas ça de moi. Alors peut-être fallait-il que je laisse couler. Toujours faire de mon mieux et tant pis si ce n’était pas assez.

Varl proposa à Salim de l’emmener pêcher pour la suite de la journée. Et à la réponse du jeune homme je compris qu’il n’avait finalement pas grand-chose à voir avec Aorn. De ses quelques mots ou de son ton, je ne savais pas vraiment, je ne reconnus rien de l’assurance ni de la présence qu’avaient un jour été celles d’Aorn. Mort, disparu, il fallait que j’arrête de regarder par-dessus mon épaule. Je ramenai le collier sur mon torse, à l’endroit.

Merga offrit une fourrure à Sicte et tout le monde apprécia le geste.

« Merci… »

Fit Sicte, un peu désemparée, en se saisissant de la peau. Elle l’examina un instant puis reprit :

« Je n’ai jamais fait ça, d’habitude je tisse des tiges et des fils entre eux. C’est gentil en tout cas. Je pourrais aussi travailler vos fourrures à vous si vous voulez, ce serait la moindre des choses. Enfin, je vais déjà voir comment je me débrouille avec celle-là, encore une fois je n’ai jamais fait ça. On n’a jamais eu de chasseur… »

Comme s’il n’avait jamais existé ? Ou bien considérait-elle qu’on était un chasseur à partir du moment où on avait effectivement chassé quelque chose ? Manifestement les mêmes pensées avaient traversé Harjinni et elle intervint :

« Il y avait Olenn. Du moins c’est comme ça qu’il se présentait, même s’il n’avait jamais attrapé quoi que ce soit. »

Le poisson était cuit et Varl le découpa. Il en partagea des petites parts avec tout le monde alors que la voix tranchante de Harjinni continuait :

« Il est mort hier, c’est son sang, là. »

Elle pointa une tache sombre dans l’herbe juste à côté du feu de camp, tout près de Salim. Ses paroles jetèrent un froid dans l’assemblée, mais Varl continuait de faire le tour du feu en distribuant son poisson. Il vint même jusqu’à moi m’en porter un bout et s’assit à côté de moi, adossé au même arbre.

« Qu’est-ce qui te tourmente, petit homme ? »

Me demanda-t-il sans trop élever la voix. Je réfléchis un moment sans réussir à mettre de l’ordre dans mes pensées.

« Je ne sais pas. »

Dis-je. Avant de continuer avec une avalanche de paroles qui me parut extérieure à moi-même :

« Je ne comprends pas pourquoi j’ai été si loin avec Olenn. Ces os autour de mon cou me rappellent la voix de ces choses. Je n’arrive pas à m’empêcher de penser qu’on les a tués. Je me demande si eux aussi ne sont pas quelque part en train de souffrir. Et les corps des leurs ne sont pas dans une tombe mais autour du cou de leur ennemi. Et les yeux de Salim me font penser à ceux d’Aorn. »
« Oui, un peu, moi aussi. »

Répondit-il en ne tenant compte que de ma dernière phrase.

« Salim ! »

S’exclama-t-il.

« Tu t’es réveillé en haut des montagnes, pas vrai ? Moi je voudrais y aller un jour, mais Dreth dit toujours que je suis trop gros pour escalader tout ça. Tu crois qu’il a raison ? »

De leur côté, autour du feu, ils s’étaient lancés dans une conversation autour de la chasse et j’entendis Regon demander :

« D’ailleurs, de quels animaux proviennent ces fourrures ? Comment les avez-vous chassés ? Avec cette lance ? »


Couleurs de parole des PNJs :
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Dim 22 Mai 2016 - 15:08

Lancer de dé pour le poisson !

1/10 -> Rien
11/20 -> De la friture (plusieurs tous petits poissons)
21/30 -> Un poisson de 20 cm
31/33 -> Un cadavre rempli d'anguilles
34/40 -> 3 poissons de 20 cm
41/50 -> Un crustacé d'eau douce bizarroïde
51/55 -> Une salamandre géante (30cm, venimeux)
56/60 -> Un poisson psychopathe qui mord
61/70 -> Des algues comestibles
71 -> UNE GIGA SALAMANDRE (le truc de 2m et carnivore)
72/80 -> Un gros poisson pas drôle
81/90 -> Trois bulots d'eau douce
91/99 -> Un poisson pas comestible (chaire empoisonnée)
100 -> UN SILURE. Un petit, genre 15/20 kg.

___________________

La remarque d'Harjinni m'étonna plus qu'elle m'inquiéta. Je contemplais la tâche avec curiosité. Au fond, j'étais le seul ici à ne pas connaître la mort, peut-être était-ce ce pourquoi cela ne me gênait pas. Je n'étais néanmoins pas suffisamment stupide pour prolonger le sujet, et je rejoignis l'assemblée dans son silence. Je mangeais lentement le morceau que l'on me tendit. C'était la deuxième fois déjà qu'on partageait avec un moi un repas alors que je n'étais qu'un simple inconnu.

Ce fut l'interpellation de Varl qui m'arracha à mes pensées.

- Oui je me suis réveillé sous la neige. La vue est belle de là-haut. J'y retournerais un jour, je t'aiderai à grimper s'il faut.

Je souris, la pensée d'escalader tout cela en bonne compagnie était réjouissante. J'eus soudain la fugace impression que nous nous connaissions tous depuis longtemps, et que nous nous retrouvions pour la première fois.

- Dreth viendra aussi ?

La question avait naturellement suivi.


De l'autre côté du feu, Merga répondait à Regon en racontant sa chasse. Comment ils avaient pu traquer une sorte de bouquetin, et comment deux loups les avaient suivi. Heureusement l'un d'entre eux était blessé et à trois, il s'en étaient tirés indemnes. Malheureusement, les guetteurs avaient frappé quelques temps après et ils avaient dû abandonner leur réserve de nourriture.

Nous avions tous terminé notre modeste repas, et Varl se leva le premier.

- Bon je vais retourner au lac voir si je peux ramener quelque chose pour ce soir.

- Je t'accompagne.



*          *          *


Sur le chemin, il m'expliqua comment il s'y prenait et je lui racontais comment j'avais tressé les branches pour en faire une sorte de panier-filet.

- Peut-être que Sicte pourrait en faire un plus solide, j'ai perdu le dernier que j'avais fait, mais il ne valait pas grand-chose.

Nous étions proche du lac, et je m'affairais à trouver des insectes que Varl pourrait utiliser comme appât. Trois petits asticots se démenaient dans ma main et je les regardais l'air perdu. Ils étaient un peu comme nous, enfermés et sans doute condamnés.
L'idée me déprima : je n'avais aucune envie d'être un asticot. Je réfléchissais trop.

Une fois au bord de l'eau, Varl me montra le rocher sur lequel il se perchait d'habitude. Je lui tendis les insectes quand une idée me vint.

- Hmm, je pourrais peut-être faire une barrière en bois qui empêcherait les poissons de repartir trop vite si jamais tu ratais ? Tu pourrais même en avoir plusieurs de suite !

L'idée sembla lui plaire et tandis qu'il s'attelait à sa tâche habituelle, j'arrachais plusieurs tiges d'herbe sèche que j'attachais ensemble. C'était très loin d'être parfait, mais ça devrait nous faire gagner un peu de temps. J'espérais que cela fonctionnerait, j'avais envie de me rendre utile, et jusqu'ici, j'avais surtout été une bouche à nourrir supplémentaire.

Le soleil commençait déjà à baisser dans le ciel, du moins je le supposais car la lumière n'était plus si éblouissante qu'auparavant. Il valait mieux ne pas traîner. Varl avait déjà disposé l'appât dans l'eau et quelques poissons timides faisaient leur apparition. Lorsqu'il y en eu suffisamment, je me glissais le plus discrètement possible derrière et je restais planté là, tenant ma barrière végétale.

J'étais trop loin pour que la plupart d'entre eux se formalisent de ma présence et Varl était sur le point de frapper, quand je lus un changement dans son visage.

- SALIM DERRIÈRE TOI !

Je me retournais vivement, et mon coeur remonta dans ma poitrine. Une immense ombre noire était là, juste à côté. L'eau était troublée par mon mouvement et je ne distinguais rien. Je paniquais totalement et je m'agrippais à mon filet de paille, ne sachant que faire. Et puis soudain. Gloups.

Je mis du temps à comprendre comment je m'étais retrouvé sous l'eau, mais je réalisais assez vite que la créature s'était emmêlée dans les fibres et m'avait attiré avec elle. Non ! Je ne voulais pas finir comme ça ! Pas comme ce pauvre être au milieu du lac ! Non !

Créatures des abysses, entre deux mondes. Elles font taire ces musaraignes.

Je sursautais violemment. Qui avait dit cela ? Que se passait-il ? Mes mains restaient serrées et je commençais à manquer d'air. Je me sentais dissocié de mon corps. Je ne sentais plus rien. Un nuage sombre m'enveloppa...
Et brusquement, la lumière aveuglante revint, ainsi que l'air. Instinctivement j'inspirais une longue goulée avant de cracher tout l'eau que j'avais pu ingurgiter jusque là.

Varl était penché sur moi, un air soucieux.

- Tout va bien ?

J'écarquillais grand les yeux. J'étais sur la rive du lac. J'étais entier.

- Oui, je... je crois. J'ai eu peur... Qu'est-ce que c'était que cette chose ?

- Cette chose… C'est le dîner de ce soir !

Un grand sourire se dessina sur son visage, et je ne pus m'empêcher de lui répondre lorsque je vis le poisson monstrueux échoué sur la berge, la lance du pêcheur en travers du corps.

- J'ai eu peur de le rater, mais tu t'es tellement accroché que ça m'a donné le temps nécessaire.

Je le regardais, et sans savoir pourquoi ni comment. J'éclatais de rire.

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Dim 22 Mai 2016 - 15:08

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Mar 24 Mai 2016 - 22:56

« Dreth viendra aussi ? »

Demanda simplement Salim. Ce jeune homme paraissait mal assuré et pourtant il ne s’encombrait d’aucune timidité ni d’aucune réserve.

« Oui, il a promis. »

Répondit Varl. Je n’avais rien promis de tel, mais j’acquiesçai néanmoins, oscillant lentement la tête. Un jour on irait. C’était ça que je lui avais dit. C’était un peu différent. Et j’avais aussi dit à Aorn qu’il ne mourrait pas. Tout me ramenait à lui. C’était émotionnellement exténuant. Je bouillais de rage contre mes propres pensées, elles m’agressaient sans cesse, ne me laissant aucun répit. Je fermai les yeux, essayant de respirer doucement et profondément. Me focalisant sur mon souffle, je ne faisais plus attention au monde autour de moi, dissipé. Je fis le vide complet et je sentis une partie du poids qui m’accablait s’envoler.

Lorsque je rouvris les yeux, Varl et Salim s’éloignaient vers le lac. Sicte et Lana étaient assises et parlaient à voix basse de ce qu’elles pourraient faire avec la fourrure. Regon emmena Merga avec lui pour qu’elle l’aide à continuer de rendre les cabanes plus habitables. Il voulait surtout les isoler du monde extérieur. Ils passeraient l’après-midi à bourrer tous les interstices avec de l’herbe séchée et à recouvrir les parois extérieures de boue. J’étais sceptique, mais si ça pouvait couper entièrement le vent, je m’inclinerais.

Harjinni vint me voir et me demanda ce qu’elle pouvait faire, cela me fit penser à tous les fruits que nous avions mangé pendant l’expédition. J’en avais gardé les noyaux dans ma sacoche. Je lui donnai donc et lui proposai de les planter, ce qu’elle partit faire sans attendre.

Je m’en retournai ensuite vers Lana et Sicte, m’asseyant à côté d’elles. Mon arrivée fit le silence et je commençai à expliquer ce qui me trottait dans la tête :

« Ces créatures noires… Elles attaquent, maintenant nous le savons. Et les hommes aussi, sûrement. Il ne faut pas être naïfs, je crois. Alors il nous faut des armes, ce soir là, le poignard a fait toute la différence. Et contre ces monstres, à mains nues, même Regon et Varl sont en danger. »

Je vis leurs regards inquiets. Elles avaient peur, Sicte occultait la réalité dans sa tête et Lana n’avait jamais rencontré ces créatures. Et mes paroles les ramenaient à des pensées terrifiantes qu’elles prenaient soin d’éviter en temps normal. Du moins c’était ce que leurs visages m’évoquaient.

« Tout va bien. »

Ajoutai-je.

« Et ça durera tant qu’on fera ce qu’il faut pour que ça continue. Là, nous devons fabriquer de quoi nous défendre. »

Elles comprirent et la voix timide de Lana prit la suite de la mienne :

« D’accord. Je vais m’en occuper. »

Sicte, elle, ne m’adressait plus la parole directement. Je ne savais pas pourquoi, j’avais plusieurs idées bien sûr mais elles variaient tellement du tout au tout les unes par rapport aux autres, que je n’osais pas m’aventurer en devinettes. Je lui laissais le temps.

J’accompagnai Lana dans ses fabrications. On consacra l’après-midi à tailler des os et des branches en pointe. Quand le jour commença à décliner on eut cinq armes de fortune : deux lances de bois, deux poignards en os et une sorte de piolet – un fémur dont j’avais affûté une des protubérances servant initialement à articuler la jambe sur la hanche. J’étais content d’avoir passé ce temps avec celle que je considérais comme ma petite sœur. Et même si elle détestait sculpter des outils de mort plutôt que des bijoux, j’eus l’impression qu’elle aussi était heureuse.

Et le vent se mit à nous porter l’écho d’une voix grave au loin. Varl rentrait et il entonnait une chanson.

« …jusqu’au tréfonds du lac. Il ressortit victorieux. »

Ses paroles étaient de plus en plus audibles à mesure qu’il s’approchait.

« Son filet entre les mains, le monstre terrassé.
Il était juste là, dégoulinant sous mes yeux.
J’eus envie de chanter ses exploits, mais c’était loin d’être assez.
»

Encore une de ses histoires de pêche miraculeuse, manifestement. Il entra dans le camp d’un pas théâtral, les mains vides.

« Car il méritait les acclamations, la gloire, et que vos cœurs, pour lui s’animent. »

Il fit un pas de côté.

« Vous n’oublierez jamais le nom de monsieur Salim. »

Et derrière lui se découvrit le cime, en train de lutter pour porter un énorme poisson. Varl éclata de rire et se précipita pour l’aider à porter, maintenant que son petit spectacle était fini. Leur prise était très impressionnante, largement assez grande pour nous nourrir à notre faim pendant plusieurs jours. Mais on ne pourrait probablement pas conserver sa chair éternellement.

Tous étouffèrent des cris de stupeur en voyant le poisson, un peu effrayés par sa taille et son apparence, mais également impressionnés et ravis à l’idée de le manger.

On retira la perche qui lui traversait le corps et on lui planta un bâton au niveau de la mâchoire. On coinça ensuite le bout de bois entre deux branches d’un des arbres et on laissa pendre la bête colossale le long du tronc.

Tous réunis devant, les réjouissements et les rires fusaient de toutes parts et je pris la parole :

« Il ne tardera pas à pourrir. On ne peut pas le conserver, alors pour une fois, mangeons à notre faim. »

Je fus acclamé, et Varl commença à s'attaquer au flanc du poisson avec un couteau, pendant qu'Harjinni lui prenait les bouts de chair qu'il décrochait et les enfilait sur la broche.

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Dim 29 Mai 2016 - 12:12

Je suivis totalement Varl quand il me dit qu'il voulait faire une surprise aux autres. J'étais tellement heureux à l'idée que tout le monde mange à sa faim (y compris moi-même) et que les choses se soient bien passées que j'en avais momentanément oublié ma peur du lac et l'étrange phrase..
Tandis que nous approchions du camp, je me plaçais derrière le pêcheur et je portais l'énorme proie à moi seul. Ce n'était pas si lourd mais c'était visqueux et glissant et j'avais peur de la laisser tomber bruyamment. Varl chantait mes exploits et j'eus très envie d'ajouter pour que tout le monde l'entende qu'à part me noyer à moitié dans un gargouillis, c'était surtout à lui que l'on devait la prise, mais je ne voulais pas blesser sa bonne humeur en bégayant des justifications. Nous aurions bien le temps de raconter l'événement en détail lors du dîner.

Le poisson fut accroché et je vis que nous attendions tous un commentaire de Dreth. Je risquais un coup d'oeil vers le visage de celui-ci, mais je n'y déchiffrais pas grand-chose de plus que précédemment. Tout le monde fut ravi de l'entendre conclure sur le repas, et nous nous mîmes tous aux quelques préparatifs nécessaires.

Je sentis une main forte me taper brusquement dans le dos et je vis Merga m'adresser un grand sourire.

- Eh beh le p'tit, on m'a caché des trucs ?

Ce n'était pas vraiment un reproche et je lui rendis un sourire en guise d'excuse.
En ce moment, tout allait pour le mieux dans le pire des mondes.


Nous étions tous assis autour du feu de camp et les conversations reprirent joyeusement. Varl raconta en exagérant -selon moi- la pêche miraculeuse, puis j'entendis Merga et Regon discuter de projet pour les cabanes. Je restais assis silencieusement, je sentais mes entrailles se nouer de plus en plus au fur et à mesure que le repas avançait. Les ténèbres tombantes me rappelaient les profondeurs du lac, et la voix qui avait percé dans mon crâne me revint.

Je me levais et allais m'asseoir à côté de Dreth. J'ignorais pourquoi je faisais cela, mais cela me parut être une réaction totalement naturelle face à mes questionnements intérieurs. Je ne le regardais pas, me contentant de perde mon regard dans les flammes sans dire un mot.

Puis enfin, j'osais.

- Ce collier que tu portes. En quoi est-il fait ?

J'avais envie de me justifier en posant la question, d'expliquer que je ne voulais pas être intrusif, que c'était de la curiosité, qu'il y avait des voix qui me parlaient dans ma tête, que j'avais vu des choses dans le lac. J'avais envie de crier tout cela, mais je ne voulais pas passer pour un fou. L'ombre aquatique nageait encore derrière mes paupières. « Créature des abysses ».

Et Dreth, il venait du lac non ? Avait-il vu ? Savait-il ?

Peut-être que tous ensemble, les esprits de la vallée formaient une vérité.

Varl nous regardait de loin, mais lorsque je levais la tête vers lui, il détourna le regard. Les autres parlaient entre eux, seule Sicte semblait plongée des ses pensées.
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Mer 1 Juin 2016 - 20:17

Je n’avais jamais participé à un repas aussi long depuis mon éveil. Mais ce n’était pas désagréable, au contraire. Du fait de la faim qui me rongeait de l’intérieur, ce poisson avait un goût délicieux. Je me fis la remarque que je n’avais encore jamais été repu. Cette énorme prise changerait la donne.

Alors que Varl continuait le récit de leurs exploits, Salim se leva et vint s’asseoir juste à côté de moi. Je détaillai son visage. Il semblait un peu perdu, les yeux fixés sur le feu. Il me posa une question à propos de mon collier mais j’eus l’intuition qu’il s’efforçait d’esquiver d’autres mots qui lui brûlaient la langue. Son visage était terne. Il venait pourtant d’attraper le poisson sans lequel toute la bonne humeur ambiante n’aurait pas pu exister. Je connaissais ce genre de sentiments, du moins j’en eus l’impression. Comme si toujours en ce monde nos émotions devaient se teinter d’une crainte profonde et incompréhensible.

Je souris, cherchant toujours ses yeux vagues et perdus et lui fis une réponse :

« Les créatures noires dont Merga a parlé, celles qui vous ont attaqués, nous aussi on a eu l’occasion d’en voir de près. De trop près. De beaucoup plus près que ce qu’on aurait voulu. »

Il y avait une pointe ténue de tristesse dans mes derniers mots. Je pris le collier dans le creux de ma main, les quelques os noirs contrastant avec la peau pâle de ma paume.

« Mais elles sont mortes, et une fois mortes leur chair part en poussière, laissant seulement leurs squelettes noirs. On les a gardés. Et sur ce collier, ce sont sept de leurs phalanges. »

Je relevai le nez, jetant un œil vers Lana avant de continuer :

« C’est Lana qui l’a confectionné. Elle l’a fait pour Aorn. Mais elle lui a présenté comme le collier du chef. Alors il s’est senti obligé de le refuser. C’était… Triste. Et maintenant il a gardé cette signification, le collier du chef. »

Je laissai un silence.

« Si seulement je n’étais pas le troisième à le porter. »

Dis-je, en posant mon regard sur Sicte. Comment ne pas penser à elle en prononçant ces mots ? Son esprit était absent, assise de l’autre côté du feu, les yeux perdus dans le vague. Comme traumatisée. J’eus un pincement au cœur et je me fis la promesse d’aller lui parler bientôt.

Je lâchai enfin le collier et revins à mon interlocuteur. Son expression était toujours sombre. Quelques-uns d’entre nous s’en allèrent s’allonger dans les abris, épuisés de leur journée et un peu barbouillés. On n’était pas habitués à manger autant. Varl et Lana restèrent, ils étaient de garde cette nuit, et ils encouragèrent Merga à aller se reposer. Et alors que tous passaient à côté de moi et Salim, je lui demandai :

« Qu’est-ce qui te tracasse, Salim ? »

J’ajoutai :

« Qui es-tu ? »

C’était ce qu’Aorn avait voulu savoir, quand il m’avait rencontré pour la première fois. Et en prononçant cette question j’eus le sentiment qu’il continuait de vivre à travers moi et tous ceux qui l’avaient connu. C’était un réconfort qui ramena un peu de vie à mon esprit embrumé, dans un bourdonnement sourd.

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Sam 4 Juin 2016 - 11:09

J'écoutais Dreth avec attention. Ces bêtes m'intriguaient, comme tout le reste. C'était étrange, qu'elles soient noires comme ça. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de les voir, et j'avais du mal à me les représenter. Instinctivement, je savais que ce n'était pas normal de partir en poussière de la sorte, que nulle créature que je connaissais ne le faisait en mourrant. C'était un mystère de plus. Je l'ajoutais sur ma liste mentale. Pourquoi – La Montagne – Moi – Le Lac – La Créature – La Voix – Les Choses Noires. Je retins un soupir, si seulement cela suffisait à résumer mes interrogations.

Dreth me parlait comme si je connaissais déjà tout le monde, mais cela ne me perturbait pas. Je comprenais qu'Aorn avait été important, je comprenais qu'il n'était plus, c'est tout ce qu'il fallait. Une étincelle de colère vint frapper mon esprit. N'avions nous pas assez affaire avec la vallée qu'il faille encore se soucier des hommes ? Car c'était bien les hommes qui tracassaient Dreth, non ?

Je n'avais pas lâché un mot durant son explication mais mon regard était désormais braqué sur le collier, qui prenait une toute autre signification. Je remontais jusqu'à ces yeux lorsqu'il m'interrogea.

La question me troubla, parce qu'elle avait un tout autre sens que le "quel est ton nom" que j'avais pu rencontrer jusqu'à présent. Qu'est-ce que j'étais ? Est-ce que cela se résumait à "qu'est-ce que je voulais être ?. C'eut été trop simple. Est-ce que la réponse importait ? Au fond, n'était-ce pas poser la question qui avait un sens ?

- Dans le Lac, quand j'étais avec Merga. J'ai aperçu un homme. L'instant d'après, il avait disparu, mais j'ai vu une immense forme sombre sous l'eau... Il y a des choses ici qui se cachent, des choses qui nous guettent. Je n'aime pas ne pas les voir.

Je me tus, j'hésitais sur la suite.

- Est-ce que...

Je m'arrêtais. Non, j'allais passer pour un fou.

- Je ne sais pas plus que toi qui je suis. Je suis Salim, je suis venu de la montagne. Je veux comprendre.

Et l'évidence m'apparut que je ne pouvais pas rester ici. Je devais chercher, trouver d'autres, poser mes questions. Voilà ce que j'étais.

- Dreth... Je dois partir. Demain.


Il faisait désormais nuit noire. La plupart des autres dormaient, et pour une fois, je n'avais pas peur des ténèbres.


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Dim 5 Juin 2016 - 16:19

Il paraissait hésiter sur ses mots, construire sa propre pensée à mesure qu’il l’exprimait. Mais néanmoins elle m’apparaissait droite et claire. Salim avait une force de volonté très différente de la mienne me dis-je. Quand je voulais brûler le monde et y imprimer ma marque, lui voulait le comprendre. Il osait regarder, il avait le courage de voir les choses pour ce qu’elles étaient, quand moi je me dressais, aveugle et enragé face à ce que je n’acceptais pas. En cet instant j’étais plus vieux que lui, mais il me survivrait. Je serais poussière depuis longtemps, alors que lui ne ferait que commencer à entrevoir les fils qui relient toutes les choses et les font tenir comme un tout.

Il voulait s’en aller et faire son propre chemin, et ce dès que le soleil serait levé le lendemain. Je ne pus que respecter son choix.

« J’espère que tu trouveras des réponses. »

Dis-je lentement en inclinant la tête devant le feu. Des mèches grises tombèrent en travers de mon visage et je les repoussai en arrière de ma main. Sans succès, elles retombèrent immédiatement. Comprendre, plutôt que de s’efforcer, oui il y avait à apprendre de Salim.

« Varl t’en a sûrement dit quelques mots déjà. »

Hasardai-je.

« Je ne l’explique pas, mais j’ai une sorte d’intuition à propos de ce que font les choses à notre corps. Quelles plantes soignent, lesquelles empoisonnent, si une viande rendra un humain malade… Ce genre de choses. Jusqu’ici ce sens ne m’a pas trahi, mais c’est une compréhension pratique et basse. Contrairement à celle que tu recherches. »

Je désignai d’un mouvement le camp.

« Je crois que la plupart d’entre eux me suivent car ils voient en moi quelqu’un qui voit plus loin, qui comprend. Mais ils me confondent avec quelqu’un comme toi, Salim. »

J’observai un silence, me rappelant que Varl et Lana n’étaient pas si loin et entendaient probablement ce que je disais. Je baissai alors d’un ton :

« Néanmoins ça fait de moi quelqu’un qui peut réparer quelqu’un comme toi. Si un jour toi ou quelqu’un d’important pour toi se retrouve blessé, n’oublie pas le bosquet. »

Varl nous entendait bel et bien car sa voix résonna :

« Et reviens un jour, blessé ou pas. Tu nous raconteras ce que tu as trouvé. »

J’acquiesçai en silence. En me levant pour aller me coucher je dis simplement :

« Tu devrais te reposer en tout cas. »

Et je me dirigeai vers les quatre cabanes de bois. Harjinni était couchée dans la première, Sicte recroquevillée contre elle, dans ses bras. Je souris. Leurs silhouettes sombres tachetées de quelques rayons de lune semblaient paisibles. Regon et Merga occupaient chacun un autre abri, je ne voulus déranger aucun des deux et allai m’allonger dans le dernier. Mes yeux détaillaient les brindilles qui constituaient le toit de fortune au-dessus de moi et une vieille amie vint me rejoindre. Cette peur qui remonta le long de mes entrailles jusqu’à enserrer mon cœur de sa main crochue et froide. Elle ne m’avait pas rendu visite depuis plusieurs jours. Ce devait être le prix à payer lorsqu’on se posait tant de questions. Mais elle s’estompa, ainsi que toute la réalité autour de moi. Puis une voix dans ma tête retentit. Elle vibrait, grondait, inlassablement, de plus en plus assourdissante.

« Tu ne peux crier plus fort que l’écho. »

Bientôt son intensité devint insupportable, comme si ma tête allait exploser et fracasser toutes les montagnes en laissant échapper un tel son. Je me réveillai dans un sursaut.

Quelques timides rais de lumière filtraient entre les interstices de la cabane. Le jour se levait doucement, et moi avec lui. En sortant je croisai Varl et Lana avec leurs mines affaissées. La garde les avait fatigués et ils semblaient contents de me voir me lever, leur calvaire prenait fin. Je les dépassai et me dirigeai directement vers le lac dans lequel je me plongeai sans hésitation. Les mots et les craintes de Salim ne m’affectaient pas, j’avais bravé cette étendue d’eau sombre par l’orage. Je ne la craignais pas, au contraire, je la défiais.

Quelques bruissements de galets retentirent derrière moi et je me retournai pour voir Harjinni – sans surprise. En la regardant je pensai à Sicte. Elle devait y penser aussi, me dis-je. J’évitai ses yeux et me retournai pour me nettoyer le visage. Chasser toutes ces odeurs de poisson grillé qui me suivaient partout où j’allais.

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Sam 11 Juin 2016 - 12:21

A ma grande surprise, Dreth n'essaya même pas de me retenir. J'en fus infiniment reconnaissant, je ne savais pas si j'aurai pu mieux expliquer ce qui me poussait à continuer, je n'en avais pas une idée très claire moi-même. Mieux valait que je ne pense pas trop à la tâche que je venais de m'assigner ce soir, j'étais épuisée, et j'avais peur de laisser mon esprit trop vagabonder au point de me décourager. Le confort d'une feu, de la nourriture et qui-sait, de l'amitié, pourraient bien vite me faire flancher. Non j'y penserai demain, en route.

Je trouvais Dreth trop modeste avec lui-même mais je ne lui dis pas, je ne voulais pas le froisser, ni qu'il pense que je me trompais aussi sur son compte. J'étais optimiste et j'étais convaincu que nous avions tous un rôle à jouer ici, et que même le plus infime figurant avait plus ou moins sa place.

- Merci à toi. Et à vous tous de nous avoir accueilli. Je ne sais pas si j'aurai continué longtemps sans cela.

Je regardai Varl lorsqu'il prit la parole. C'était idiot, je ne le connaissais même pas depuis une journée, mais j'avais la sensation qu'il allait me manquer. Et puis, il m'avait sauvé la vie mine de rien, même s'il m'avait tourné en héros-pêcheur.

- Oui je reviendrai vous voir, peut-être bientôt. La vallée n'est pas si grande.

Je voulais croire en cette demi-promesse. Je me sentais presque en sécurité ce soir, et j'ignorais la prochaine fois que j'aurai ce sentiment. C'était peut-être la première fois que je l'éprouvais en quelques jours d'errance.

Dreth alla dormir à ce moment, et je décidai de faire de même. Je marchais toutefois avant en direction de Varl et Lana et je m'assis à côté d'eux quelques minutes. C'était mon au revoir, je pense qu'ils le savaient. Lorsque je me sentis las, je décidai de rejoindre Merga. Après tout, elle était habituée à ma présence, et je ne l'avais pas prévenu de mes plans. J'eus un peu honte à cette pensée.
Alors que je me glissais dans la cabane, elle demanda qui était là d'une voix ensommeillée.

- C'est moi.

Je n'eus pas de réponse, peut-être s'était-elle rendormie. Je murmurais.

- Merga... Je vais partir demain. Je reviendrai, mais je dois continuer. Dreth t'expliquera.

Le silence, toujours. Je m'allongeais sur le dos, les yeux grands ouverts.

- Ça m'étonne pas gamin. On s'reverra j'espère.

Je souris bêtement, mais l'obscurité était trop épaisse pour que cela se voit, et bientôt je sombrais dans un sommeil lourd.

Les lueurs de l'aube me réveillèrent assez vite. Je me sentais étrangement en forme, peut-être était-ce les restes du repas complet d'hier. Varl et Lana n'étaient plus là, on avait dû les relayer. Je me permis de prendre un morceau de poisson qui restait pour le voyage. Il y en avait encore beaucoup. Je me rapprochais du lac afin de boire avant de partir. Tandis que je m'en approchais doucement j'aperçus deux silhouettes et je mis quelques instants avant de reconnaître Dreth et Harjinni.
Je bus de l'eau, mais je ne m'approchais pas, j'étais à une vingtaine de mètres d'eux. Je me relevais et constatais qu'il regardaient dans ma direction.

Je leur fis un geste de la main, de loin. Ca serait bien plus simple ainsi. Il fallait que je me mette en route maintenant.


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Sam 18 Juin 2016 - 20:31

Je répondis au salut de Salim en inclinant la tête en avant. Harjinni ne comprit pas, elle me regarda un instant, hébétée.

« Que… »

Je l’arrêtai de mon bras alors qu’elle s’élançait vers lui et expliquai d’une voix calme :

« Salim ne peut pas rester avec nous. Il veut voir le monde, trouver des réponses à toutes ses questions. Alors il s’en va. »

Dans ses yeux je pouvais voir qu’elle ne comprenait toujours pas, n’acceptait toujours pas. Elle était terrifiée à l’idée de se retrouver seule et ne pouvait concevoir que quelqu’un décide délibérément de se détacher d’une communauté comme la nôtre. C’était sa nature. Elle protesta :

« Mais… »

Je la coupai :

« S’il a décidé de partir maintenant, c’est qu’il pense que c’est mieux comme ça. »

Elle fronçait les sourcils.

« Mais c’est dangereux ! Le monde est dangereux, il va mourir s’il s’en va tout seul ! »

« C’est son choix. »

Répliquai-je le visage fermé. Il était grand et rapide, il trouverait bien le moyen de survivre, même seul, me dis-je. Mais Harjinni n’était pas de cet avis, elle tenta de se lancer à sa poursuite mais je la retins, passant mes bras autour de sa taille. Elle se débattit mais finit par se calmer. Son visage arborait une expression emprunte d’angoisse mêlée de frustration. Et au fond de ses yeux perçait une pointe de tristesse.

« Pourquoi ? »

Gémit-elle en me frappant de son poing au torse.

« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? »

Autant de coups. De longues larmes perlaient sur ses joues. Je ne l’avais jamais vue dans cet état, la situation devait vraiment lui peser et elle craquait. Elle tomba à genoux et je m’assis à ses côtés. Après un long silence elle finit par concéder :

« Désolée… Tout ça c’est parce que Sicte ne parle presque plus… Sauf quand elle fait des cauchemars la nuit… »

Elle finit par vraiment éclater en sanglots :

« Je voudrais que tout redevienne comme avant… Que Sicte et Aorn reviennent... J’ai l’impression que tout s’effondre sous mes pieds. »

Je restai muet, les yeux perdus sur la ligne d’horizon, regardant sans voir. Puis je formulai une réponse comme je pus :

« Moi aussi. Mais les choses changent. Et si je peux trouver le moyen d’accepter ces changements, ça veut dire que tu le peux aussi. D’ailleurs, Aorn est hors d’atteinte mais pas Sicte, elle nous reviendra. Et tout le reste d’entre nous, on n’ira nulle part. Je n’irai nulle part. Tu n’es pas seule. »

Je n’étais pas fier de mes mots maladroits, mais ça eut l’air de lui suffire, alors je n’ajoutai rien. Elle prit un petit galet au creux de sa main, releva la tête et se mit à murmurer :

« Bon voyage, Salim. Ne meurs pas, s’il te plait. »

En entendant ses mots, un frisson parcourut ma peau, mais je me levai et ébouriffai ses cheveux de ma main.

« Allez, debout, au travail. Ces derniers temps on n’a pas été d’une grande utilité pour le bosquet. »


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Et un toit au-dessus de nos têtes n'y changera rien. • Important • Jours 12 & 13 • Privé : Salim / Dreth • CLOS Empty

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