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Horreur enneigée [J17][IMPORTANT][libre]
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Finn (PNJ)
Membre
Finn (PNJ)
Messages : 9

Jour d'éveil : 17
Race : Cime
Métier : Tisserand novice
Groupe : Errants
Fiche de présentation : *
Journal : *
Horreur enneigée [J17][IMPORTANT][libre] Empty
Jeu 18 Aoû 2016 - 18:35

Voilà déjà un moment qu'il marchait. Sûrement la journée était-elle déjà plus proche de sa fin que de son début, estimait-il, bien que le Soleil soit difficilement perceptible à travers l'épaisse couche de nuage qui semblait emprisonner le ciel. Et apparemment, son cauchemar aussi blanc que froid persistait à le suivre, recouvrant la vaste étendue plane qui s'ouvrait au jeune homme d'une fine couverture immaculée. Décidément cet horrible monde se révélait toujours davantage machiavélique, et semblait lui en vouloir pour il ne savait quelle raison. De plus, si la température demeurait raisonnable, ses pieds nus étaient frigorifiés.

Mais le temps lui manquait pour remédier à ce problème, ou même pour tout simplement y réfléchir. Il n'avait pas croisé âme qui vive depuis son départ de ces maudites montagnes, excepté un petit oiseau aux couleurs pâles qui était passé sans un bruit au-dessus de sa tête, avant de disparaître au loin. Il était également passé devant quelques arbustes mais leurs baies, qui lui étaient inconnues, ne lui avaient pas inspiré confiance, malgré sa faim grandissante.

Ainsi, plus il avançait, plus se confirmait l'idée en lui que ne ressortait que très rarement quelque chose de bon ou d'utile de ce monde, uniquement capable de produire de la détresse. Détresse bien présente et lourde à porter, mais à laquelle il ne devait cependant pas se laisser aller. Ses pensées devaient uniquement se tourner vers son objectif de rencontrer au plus vite ses semblables, de résister à cette peur qui s'était confortablement installé au fond de son esprit.

- Tu ne m'auras pas.


Cette phrase s'était naturellement formée sur ses lèvres. Ce n'était qu'un simple murmure à l'attention de tout un monde, mais il surprit totalement le jeune homme, qui s'immobilisa soudain. C'était le premier son qui parvenait à ses oreilles autre que celui du vent frais qui balayait la vallée, et il était d'autant plus consterné que celui-ci vienne de lui. Puis, l'instant de surprise passé, il se redressa et fit face à la plaine enneigée qui l'entourait, et, prenant conscience de sa voix, il dit à nouveau, bien plus fort :

- Tu ne m'auras pas !

Il fut étonné qu'entendre sa propre bouche prononcer ces mots le revigore autant. Ainsi s'adresser à l'espace ne lui parut pas étrange, ce monde auquel il appartenait depuis maintenant plus d'une demi-journée étant finalement la seule chose réellement existante dans son esprit, encore presque vierge de toute expérience. Ce fut donc presque le sourire aux lèvres qu'il reprit sa route, toujours dans la même direction.

Bientôt il put apercevoir un modeste regroupement d'arbres à l'horizon. Vu la distance qu'il avait déjà parcouru, le lac devait se trouver non loin derrière. Il touchait presque au but ! Il en était persuadé, une fois arrivé, il trouverait d'autres comme lui, et l'insupportable solitude qui le frappait ne serait plus qu'un lointain souvenir. Et une fois qu'il ne serait plus seul, ce monde ne pourrait plus rien contre lui.

Et c'est sur ces pensées, se rapprochant rapidement de la lisière du bois, que sa certitude lui sembla devenir réalité. Quelque chose bougeait, et ce quelque chose ne ressemblait à rien d'autre qu'à une personne semblable à lui ! Il dut s'empêcher de courir et se contenta de presser le pas en sa direction, contenant très mal la joie qui prenait soudainement possession de lui. Et, avant même que l'autre, lui tournant le dos, ne le voit arriver, il cria :

- Eh ! S'il vous plaît ! Je suis tellement heureux de rencontrer quelqu'un ! Je m'appelle Finn et...

Finn ? Ce nom lui avait échappé de la bouche sans même qu'il y pense. Il ne s'était jamais formé dans son esprit, et pourtant il semblait y avoir toujours été, comme une évidence... Cette découverte sur lui-même ne fit qu'accentuer encore davantage le bonheur du jeune homme.

Mais l'homme se retourna alors vers le petit bout d'homme en pagne qui fonçait sur lui. Leurs regards se croisèrent. Et alors toute la joie qu'avait pu ressentir Finn retomba d'un coup, le coupant dans sa course alors qu'il n'était plus qu'à quelques pas de l'autre. Ses yeux... un abîme gris, dans lequel le jeune homme ne reconnut pas ce à quoi il s'attendait. Ils brillaient, mais d'une intelligence folle, le fixant sans le fixer, comme sans comprendre. Et cette vision horrifia Finn, peut être encore plus que la prison blanche qui l'avait accueilli à son éveil... Il put alors observer ce à quoi dans sa précipitation et sa joie il n'avait même pas prêté attention.

L'autre portait une tunique faite de végétaux, certes, mais celle-ci n'était plus qu'un vague rattachement de lambeaux qui ne masquait plus grand chose de son corps. A côté de lui se trouvait un tas d'ossements, aussi immaculés que la neige qui tapissait le sol tout autour, comme précautionneusement nettoyés de toute la substance qui les recouvrait auparavant, et son esprit se refusa d'imagine à quoi, ou qui, ils avaient bien pu appartenir... Cette vision le ramena au visage de l'homme. C'est là que Finn sentit l'horreur atteindre son paroxysme et s'emparer de lui : ce visage, si l'on pouvait l'appeler de cette façon, était recouvert de sang et de petits morceaux de chair.

Alors le jeune homme sut que le contrôle de son corps et de son esprit échappait à son contrôle : l'épouvante était telle qu'il était incapable de la moindre réaction. Son organisme réagit donc à sa place : il rendit ses entrailles. N'ayant rien mangé et s'étant à peine hydraté en faisant fondre un peu de neige au creux de ses mains, il ne sortit qu'un mélange acide d'eau et de mucus. Cela fut très désagréable, mais eut au moins l'effet de le sortir de sa paralysie. Mais cela sembla également réveiller l'autre qui comme une bête était rester pendant ces quelques secondes à le regarder, stupide et immobile.

Il poussa alors un grognement atroce, et se jeta littéralement sur Finn. Celui-ci ne dut sa survie qu'à un réflexe désespéré de se projeter de côté quelques secondes avant que l'autre n'arrive à son niveau, perdant son bâton dans la chute. L'autre alla alors directement s'écrouler sur le sol enneigé, tandis que Finn se relevait précipitamment et commençait à courir en direction du bois de toute la vitesse que lui permettait la force de ses jambes. Si Finn, pris dans une panique folle, ne se retourna pour rien au monde, il entendit nettement l'autre s'élancer à sa poursuite, son souffle rauque et bestial résonnant dans ses oreilles.

Il ne pensait plus à rien d'autre que courir, échapper à ce monstre directement engendré de ce monde toujours plus atroce. Monde qu'il quitterait d'ailleurs très vite s'il ne trouvait pas rapidement une solution. D'autant plus que dans sa course, tandis que le lac se révélait devant lui à travers les arbres, il put apercevoir, malgré sa peur, une forme noire non identifiée se mouvoir sur sa gauche, légèrement en retrait...

HRP:
Staz
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Staz
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Jour d'éveil : Jour 16
Race : Echoué
Métier : Aucun
Groupe : Errant
Fiche de présentation : Clic
Journal : Clic
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Mar 6 Sep 2016 - 13:46

Le monde était noir, noir comme de la suie. Noir comme l'absence de monde. Pourtant il était là, les yeux grands ouverts. Autour de lui, rien que du froid. Lui-même aussi n'était que du froid. Il était plus froid que la glace, plus fois que l'absence de glace. Plus froid que tout au monde, et que le monde lui-même. Se mouvaient sous ses yeux des ombres lugubres, dans le noir du monde absent. Et lui, flottait dans ce noir, mort comme il était. Mort. Noyé. Staz le Noyé. Dans le monde absent.

C'est une pression d'une main froide contre son bras qui le réveilla. Il ouvrit les yeux, péniblement, pour voir le visage d'Halya en gros plan devant le sien, qui le fixait d'un air un peu inquiet.
- Hé ... Ca va, Staz ? Ca fait trois heures que tu dors. Il doit être aux alentours de cinq heures, là.
Le-dit Staz grommela quelque chose que lui-même ne comprit pas, et secoua la tête. Son cerveau participait à un concert de claquettes, et il avait l'impression que son crâne tout entier voulait s'enfuir loin de lui. Ses yeux le brûlaient, et sa gorge était tellement sèche qu'il s'imagina mourir de soif un instant. Mais rien de tout ça ne se passa. Son crâne resta en place, et il ne mourut pas de soif. Devant lui, le monde était recouvert de blanc. un monde bien présent, lui. Mais le froid était toujours là, et lui-même était froid, avait froid. Il frissonna, clignant des yeux à de multiples reprises. Quand ceux-ci furent enfin habitués à la lumière, il grogna autre chose, et tenta de se redresser. Il était pire qu'avachi contre l'arbre sous lequel il s'était rendormi quelques heures plus tôt. Et il avait soif. D'une main tremblante, il saisit un peu de cette neige et la porta à ses lèvres d'un effort qui lui parut surhumain. Le froid au fond de sa gorge lui fit un bien fou, et il se redressa de nouveau, plaquant son dos contre le tronc râpeux.
Respirant profondément, il leva une main après l'autre, jeta un regard un peu flou sur son corps, et le trouva en plutôt bon était. Au bout de quelques minutes, il fut même capable d'observer autour de lui avec attention, et déclara d'une voix rauque :
- Ca va ...
Il s'humidifia les lèvres, cherchant Hiss et Aël du regard. Elles étaient toutes deux penchées sur un monticule un peu étrange, et semblaient s'afférer à une tâche qui lui échappait. Finalement, le monticule se trouva être une bête énorme, dégoulinante de sang, et les filles étaient en train de le dépiauter avec attention.
Halya s'était assise près de lui, et continuait à le fixer avec attention.
- Tiens, mâche ça, ça te fera du bien.
Elle lui tendit une lamelle de viande sanguinolente avec un petit sourire, et il l'engouffra dans sa bouche avec une hâte peu dissimulé. Le sang coula dans sa gorge, et mastiquer lui apporta un regain d'énergie suffisant pour qu'il puisse s'asseoir convenablement, et regarder le campement. Autour de lui la neige avait été piétinée, et de grandes traces de sang tâchaient sa pureté. Il se demanda un instant à qui était le sang, mais fini par se souvenir. Le sanglier. L'attaque. Et sa chute. Et sa cheville. Et son inconscience, son inutilité, sa nullité. Bref, son incompétence des plus absurdes.
Il se mordit la lèvre, remua un peu, et soupira en ne se trouvant pas plus blessé qu'auparavant. Il n'avait rien. Juste sa cheville qui lui faisait toujours un mal de chien. Il réussit à mettre les mots les uns derrières les autres pour faire une phrase correcte.
- Quelqu'un a été blessé ?
Halya secoua la tête, et se leva.
- Par chance non.
Staz poussa un soupir de soulagement, et entendit se lever. Il se sentait beaucoup beaucoup beaucoup mieux. Sa cheville était bouillante de douleur, mais il ne voulait pas rester le boulet de la bande. Prenant son courage à deux mains, et s'aidant de l'arbre, il se percha sur son pied sain, chancela mais resta debout.
- Ta fièvre est retombée il y a une heure à peine, alors fais doucement.
Elle secoua la tête, d'un air perplexe.
- C'est déjà un miracle que tu ais pu faire le voyage sans nous tomber dans les pommes. Ta fièvre n'avait rien l'air de nouvelle. Tu aurais du nous en parler.
Cette fois, c'est Staz qui secoua la tête d'un air perplexe. Lui ne voulait pas être un poids.
Il pinça donc les lèvres, et clopina en grimaçant jusqu'aux jeunes travailleuses.
La bête était déjà à demi dépecée. Aël enlevait la viande avec fermeté, sans une once d'hésitation, et Staz n'osa pas jeter un oeil à Hiss, mort de honte. Il s'assit près d'elles sans un mot, et fit mine de vouloir les aider. Mais la première main qu'il aventura vers le cadavre fut violemment rejetée par Aël et accompagnée d'un regard noir.
- Hého. Non seulement t'es malade, alors tu vas te reposer fissa, et en plus n'espère pas que tu vas nous refiler ta crève en touchant la bouffe, non mais.
Staz fronça les sourcils.
- C'est juste une putain de fièvre, j'y peux rien ! Je vais pas rester là à me tourner les pouces pendant que vous faites tout !
Il sursauta en entendant sa voix, qui tenait plus du couinement de souris plutôt que du grognement de l'homme vexé. Et, en voyant Aël s'arrêter dans son action, il se ratatina encore plus sur lui-même, comme un enfant qui vient de dire une bêtise.
- Et bien, écoute mon bonhomme. Si tu veux servir à quelque chose, justement, va te reposer. Un homme qui nous tombe dans les bras dès la première frayeur, on sait pas trop quoi en faire. Alors tu répare ta cheville, tu soigne ta fièvres, et oui, peut-être qu'à ce moment , tu pourras peut-être servir à quelque chose.
Il s'entendit bougonner que c'était la fièvre qui l'avait shooté, et non la peur, et tira ses genoux contre son torse, boudeur. Aël était dure, mais elle avait raison. Jusque là, il ne servait pas à grand chose.
Halya fronçait les sourcils, et prit une mine frustrée à son tour.
- Hé Aël, parle mieux à Staz, c'est pas sa faute !
Aël reprit sa tâche, la détermination dans le regard.
- Sa faute ou pas, c'est pas la question. Au jour d'aujourd'hui, il nous sert clairement à rien, c'est un boulet. Alors qu'il sorte de son statut de boulet, et après seulement de savoir si c'est sa faute ou pas, on en reparlera.
Halya en resta bouche bée, et n'osa pas ajouter un mot. Elle vint s'asseoir à nouveau près de Staz qui s'était tiré un peu en retrait et fixait ses pieds d'un air misérable. Elle lui tapota le dos, et lui sourit gentiment.
- N'en veux pas à Aël, elle est un peu rustre quand elle s'y met. Elle sait très bien que tu es jeune, alors elle attend de toi ce qu'on peut attendre d'un jeune en pleine santé. Que tu le sois, en pleine santé ou pas, pour elle ça compte pas ...
Staz pinça à nouveau les lèvres, et posa son menton sur ses genoux, la mine désespérée. Il se savait boulet, ce n'était pas une nouvelle très récente, mais l'entendre dire par Aël lui fichait un sacré coup au moral. Il se mit à faire des ronds du bout du doigt dans la neige. Et comme Halya n'avait pas l'air de vouloir partir, il se dit que le mieux pour le groupe était peut-être de changer de sujet.
- Tu dis que je suis jeune ... Mais à ton avis, jeune comment ?
Halya parut surprise de la question, et le jaugea d'un regard.
- Jeune comment ... Un jeune adulte, pas bien plus vieux.
Aël, qui capta la conversation, ricana dans sa barbe.
- Mouais, tu dis ça pour lui faire plaisir Halya ! Tu sais très bien qu'avec ses cheveux blancs, on dirait un vieux ! Manquerai plus que la calvitie pour combler le tableau. Cheveux blancs, sénilité, calvitie, et bientôt incontinence, ce serait sympa pour aider le groupe, non ?
Le ton était celui d'une vipère, et Staz sut qu'elle lui en voulait. De ne pas savoir aider le groupe. D'être l'incapable, le débile. De rendre tout plus compliqué.
- Arrête d'être méchante avec Staz, Aël !
Son air était choqué, un peu triste aussi. Mais ses traits changèrent vite pour devenir compatissant, et son regard se posa sur Staz à nouveau.
- Et moi, je fais jeune comment ?
Le jeune homme la détailla à son tour, et lui trouva un air presque mûr.
- Entre le jeune adulte et l'adulte mûr, je dirais.
Aël ricana encore une fois, mais cette fois sut tenir sa langue. Halya la couvrait d'un regard noir, mais ne dit rien. Staz voulut passer une fois de plus sur ce sujet, et réfléchit ... Avant de poser une question qui le tiraillait.
- Vous vous rappelez de votre réveil ?
La rousse s'arrêta dans son geste pour lui jeter un regard perplexe, et se pinça les lèvres, un air dubitatif sur le visage. Halya, elle, prit une expression des plus enjouées.
- Yep, comme si c'était hier ! Je me suis réveillée dans les racines d'un chêne gros comme une montagne. J'avais de la terre partout sur le corps et le visage. Je crois qu'Aël aussi s'est réveillée dans des racines !
Celle-ci hocha la tête, toujours sans un mot.
- A peine sortie de mon trou, et après dix minutes de marche, je tombai sur Aël. Elle m'a elle-même fait un pagne, en me disant que c'était parce que j'avais l'air forte et gentille.
Elle sourit d'un sourire honnête, et jeta un regard plus qu'amical à sa Aël. Pourtant, Staz se pinça les lèvres.
- Et ... Il a eu lieu il y a longtemps ton réveil ?
Aël prit la parole la première.
- Y'a 10 jours pour moi.
Et Halya, lui souriant, compta sur ses doigts avant de déclarer :
- 5 jours ! Et toi ?
Staz baissa les yeux sur sa cheville et soupira.
- Hier.
Halya ouvrit de grands yeux.
- Hier hier ? Genre, la veille de ce jour-ci ?
Staz approuva silencieusement, et Halya lui adressa un nouveau sourire franc. Mais Staz, lui, ne souriait pas.
- Et avant ?
Halya perdit son sourire, et Aël reprit son activité.
- Avant ? Quoi, avant ? Avant quoi ?
Staz fronça les sourcils et s'agita. Ses poings se serrèrent.
- Bah avant hier, et y'a 5 jours et y'a 10 jours ! On ne naît pas jeune adulte ou adulte mûr, bon sang ! On est un bébé quand on naît ! On naît au jour 0, quand on naît, après on a un jour, puis deux jours, et il faut longtemps pour qu'on soit jeune adulte, ou adulte mûr putain !
Halya le fixa, bouche bée.
- Et puis, vous avez longé le lac pour venir ici avant de nous trouver, Hiss et moi, non ?
Halya approuva encore, sans comprendre.
- Et vous ne m'avez pas vu ?
Son ton était de plus en plus coléreux, et il se laissait emporter par le tambour incessant de son coeur. Il ne comprenait rien. Tout était si illogique ! Si incompréhensible !
- Pourquoi on t'aurais vu près du lac ?
Il se leva sans tenir compte de la douleur, d'un air rageux.
- Et bien parce que moi je m'y suis réveillé, bordel ! Dans le lac ! Hier ! Après, vraisemblablement, que vous ayez longé la berge ! Et pourtant vous ne m'avez pas vu ? Et pourquoi ? Mon corps est fait d'os, de chairs, putain ! IL EST PAS TRANSPARENT, MERDE.
Staz tapa rageusement du poing contre l'arbre, et Halya glapit. Il était hors de lui tant rien n'était logique, rationnel.
- Tu t'es réveillé ... dans le lac ? Dans l'eau ?
Il leva les yeux aux ciels, et se mit à hurler.
- ET POURQUOI JE ME SUIS PAS NOYE, HEIN ? TU M'EXPLIQUE ? TU FOUS UN CORPS DANS L'EAU, IL RESPIRE ET IL SE NOIT ! ET IL MEURT ! MAIS NON, JE SUIS PAS MORT ! JE SUIS BIEN LA !
Il s'apprêtait à replanter son poing dans le tronc quand une gifle lui coupa le sifflet. Aël s'était levée, et se tenait devant lui, le regard perdu dans les buissons.
- Ferme ta grande gueule, ducon. Tes problèmes existentiels, se sera plus tard. On a de la compagnie.
Staz se mordit la langue jusqu'à sentir un goût ferreux au fond de sa gorge.
En effet, au loin, on entendait des bruits. Des branches qui craquent, des halètements, des grognements, des cris aussi parfois.
Aël avait déjà l'arme au poing, et Halya se cacha derrière l'arbre. Car déboulait, essoufflé, un homme qui semblait terrorisé.


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Hiss
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Hiss
Messages : 174

Jour d'éveil : Jour 10
Race : Cime
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Fiche de présentation :

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Mar 6 Sep 2016 - 16:41

Lorsqu'Aël avait commencé à découper la carcasse, jetant une œillade de temps à autre vers elle, Hiss s'était mise à l'imiter, saisissant sa pierre affutée dans sa petite besace. Elle avait l'esprit aussi blanc que le sol et le ciel alentours, et se contentait de suivre les directives simples de la rousse, concentrée sur la chair pourpre striée de blanc, de bleu, de rose clair qui s'étalait au fur et à mesure entre ses doigts.

Elle ne dit pas un mot de l'après midi, même pas quand Staz les rejoint. Son esprit était toujours aussi vide, comme si elle était sonnée. Même sa hanche ne lui communiquait rien d'autre que des picotis insistants. La blonde leva vaguement la tête vers son ami, et lui lança un sourire, malgré le fait qu'il ne lui adressa pas un seul regard. Elle ne se posa pas de question et revint à son activité sans broncher. Une articulation lui donnait fort à faire, et elle fixa les yeux sur son labeur. Lorsqu'Aël haussa le ton après l'initiative de Staz, Hiss eut une boule dans la gorge.

Elle fronça les sourcils. Son esprit était trop flapi pour suivre une conversation, et elle avait déjà du mal à se concentrer sur cette fichue articulation. Elle n'avait pas saisi la globalité de ce qui se disait, juste le ton qui montait de la gorge de la rouquine, la culpabilité de son ami aux cheveux blanc, et la défense de la grande brune en faveur de ce dernier. Ses mains s'affairaient maintenant a découper méticuleusement les muscles autour de l'os, et elle était plutôt fière de ce qu'elle faisait. C'était propre, bien fait, et elle trouvait ça même plutôt beau.

A côté d'elle la conversation avait changé, c'était moins tendu. Jusqu'à ce qu'elle entende Aël railler Staz, et la boule dans sa gorge revint, mais cette fois ci avec l'envie de rétorquer une phrase cuisante de sens.

Cependant, elle ne trouva rien de suffisamment clinquant à lancer, et puis elle doutait même du son de sa propre voix. Elle avait loupé son tour, alors elle ravala son envie de joute verbale et se focalisa un peu plus sur la discussion.

"Vous vous rappelez de votre réveil ?"

La voix de Staz était celle qu'elle aimait bien écouter. Tandis qu'Halya racontait son réveil, Hiss dévia ses pensées vers ce compagnon qu'elle avait tout juste trouvé la veille et qu'elle s'échinait à protéger, envers et contre tout. Finalement, c'était tout de même assez étrange de mettre sa vie en péril ainsi. Hiss ne comprenait pas trop mais trouvait ça important malgré tout. Elle n'avait pas le même lien avec les deux autres, peut être parce que Aël et Halya se protégeaient déjà mutuellement. Personne ne protégeait Staz, ni Hiss d'ailleurs, avant hier. Alors peut être que d'un commun accord muet, ils s'étaient mis à se couver l'un l'autre contre le danger. Hiss apprécia cette théorie. Son cerveau se réveillait peu à peu de sa torpeur, et ses sens se firent plus aigus lorsque Staz commença à s'emporter.

Elle n'avait pas suivit le reste de la conversation, entendant vaguement parler de réveil et de nombres de jours. Hiss se fit la réflexion qu'elle ne savait plus vraiment depuis quand elle était la. Ça lui importait peu.

Quand son ami tempêta a propos d'un hypothétique avant, Hiss le regarda, interloquée. Il s'était levé, colérique, criant sur Halya qui elle se tassait sur elle même, et la blonde vit Aël se lever, les yeux vers les profondeurs du bosquet, la derrière. Elle se retourna juste le temps de flanquer une gifle sur la pommette de Staz, qui eut un drôle de regard.

"Ferme ta grande gueule, ducon. Tes problèmes existentiels, se sera plus tard. On a de la compagnie."

Hiss se leva brusquement, d'abord avec l'envie de gueuler sur la rousse pour avoir frappé Staz, mais s'arrêta en chemin en comprenant les sens du mot "compagnie" ajouté au bruits qui venaient droit vers eux. Elle ramassa sa pierre en vitesse, eut un vertige à cause de la douleur qui revenait progressivement de sa plaie, mais se campa fermement à côté d'Aël, alors qu'un homme arrivait en courant, le regard fou.

Et tous comprirent bien vite l'origine de sa terreur en l'homme qui le poursuivait, l'air assoiffé de sang. On aurait crû voir une bête sauvage coursant sa proie. Même le sanglier, avant de mourir, avait l'air plus humain que ça. Hiss poussa un bref soupir, serrant toujours sa pierre au creux de sa paume. Tuer un sanglier, c'était une chose. Tuer un homme, ce n'était clairement pas aussi évident.

Aël semblait faite de glace, les sourcils froncés en une mine autoritaire, la lance ancrée dans sa main, comme une prolongation de son bras. Hiss fut rassurée de voir la guerrière près d'elle. Elle gardait dans toute les situations cette prestance enviable, cette aura de force froide et concentrée. L'avoir à ses côtés faisait chaud au cœur, bien qu'elle ait tendance à foutre la trouille avec ses regards de tueuse, et qu'elle avait osé donner une gifle à Staz.

La blonde se ressaisit. Le fou furieux s'était stoppé en les voyant, et lançait maintenant son regard entre leur groupe et le jeune homme, un peu plus loin. Il semblait hésiter. Hiss comprenait en le regardant que même s'il s'enfuyait, il resterait une menace pour eux. Il fallait qu'il ait peur, qu'il ne revienne jamais ici, ni lui, ni un autre taré dans son genre.

"On a plusieurs options, mais aucune ne me plaît vraiment."

Elle avait chuchoté, assez fort pour que ses amis puissent l'entendre. Elle se tourna légèrement et lança un regard à Staz. Un regard qu'elle voulait fort et interrogatif. Lui était plus cérébral qu'elle pouvait l'être, et elle se demandait ce qu'il pensait de tout ça.
Finn (PNJ)
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Finn (PNJ)
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Mer 7 Sep 2016 - 23:23

Sa course lui sembla durer le temps de toute une existence, quoi que ce mot puisse signifier pour lui. Justement, la neige ne l'avait mis au monde que depuis une dizaine d'heures qu'elle semblait déjà vouloir le reprendre. La vie ici bas, il commençait à en avoir l'expérience, ne semblait pas avoir beaucoup de valeur...

Mais la peur empêchait Finn de haïr une fois de plus la terre qui l'avait vu s'éveiller. Il ignorait la distance qui séparait encore le monstre de lui, mais les hurlements inhumains produits par ce dernier lui indiquaient clairement qu'il n'était pas prêt d'abandonner sa chasse. Et, il le sentait, son corps était sur le point de faillir ! Déjà engourdis par le froid et la fatigue de sa marche, ses membres lui hurlaient leur douleur à chaque instant, et sa gorge le brûlait intensément. Seule la terreur que lui inspirait cet être recouvert de sang lui permettait encore de maintenir sa vitesse. Sans oublier cette forme sombre et mouvante, cachée en retrait derrière les arbres, qui semblait se rapprocher, petit à petit...

Soudain, il crut entendre crier devant lui. Etait-ce humain ? Ses oreilles sifflaient trop pour qu'il puisse le dire, mais Finn y vit sa dernière chance de s'en sortir. Mais alors que l'énergie du désespoir le faisait accélérer, il fut rapidement trahi par le sol irrégulier du bois, qui eut sans problème raison de ses jambes épuisées. Son pied gauche tapa contre une pierre masquée par la neige, lui faisant perdre l'équilibre. Malgré de grandes enjambées réflexes, il ne parvint pas à rester debout. Une galipette, et il se retrouvait à genou, recouvert d'un mince manteau blanc gelé et tout son corps criant grâce.

C'est alors qu'il les vit. Deux femmes se tenaient un peu plus loin devant lui. Elles n'étaient pas seules mais il distingua mal les deux autres qui se tenaient plus loin près d'un arbre. Comme lui elles se trouvaient dans une quasi voire totale nudité. Bizarrement, cette similitude le laissa espérer qu'elles, pas comme le monstre, faisaient partie de ses semblables qu'il recherchait tant. Mais lorsque son regard se posa sur leurs mains pleines de sang dont il ignorait la provenance, tenant pour l'une une pierre et pour l'autre une lance de bois, il perdit toute foi en l'idée. Poussant un gémissement de désespoir, il tourna sur sa gauche et alla à quatre pattes se coller contre l'arbre le plus proche, du plus vite qu'il le put. Il ramassa alors une petite pierre qui traînait par là et la tint en guise de défense, se recroquevillant sur lui-même et poussant un cri qui tenait plus du gémissement :

- Laissez-moi ! Mangez-vous entre vous, mais pas moi ! Laissez moi tranquille ! Je vous en supplie... Moi je voulais juste... Je veux juste trouver d'autres gens comme moi...

C'est sur ces mots que déboula l'autre, enragé. Mais à la vue des deux jeunes femmes lui faisant face, il s'arrêta net, les toisant avec un regard fou... et gourmand. Il sourit alors, d'un sourire auquel il manquait quelques dents et qui laissait nettement deviner que son dernier repas n'était pas constitué seulement de légumes... La neige s'étant mêlée au sang qui recouvrait son visage, le résultat n'était vraiment pas beau à voir. Finn gémit de plus belle, et se fit le plus petit possible afin d'essayer de se faire oublier. Se faire oublier de toutes ces créatures agressives et sanguinaires, et de ce monde qui en semblait recouvert. Etait-il donc le seul être comme lui sur cette terre ? L'unique raison de sa présence ici était-elle donc simplement de nourrir ces monstres ? Son esprit n'était pas bien vieux que la vie lui paraissait déjà bien triste et cruelle...

Mais le fou ne lui laissa pas le temps de s'apitoyer sur son sort, car n'attendant personne, il s'apprêtait à passer à l'action, laissant juste le temps à Finn de remarquer que la silouhette noire semblait avoir disparue...

Dé 6 :

1 : Le basculé reste sur place et se met à hurler comme un dément, ne quittant cependant pas les autres des yeux et prêt à réagir au moindre mouvement.
2 : Se rappelant sa proie d'origine, le basculé oublie le quatuor et se jette sur Finn qui a juste le temps de se rouler de côté, mais déjà le basculé se relève...
3 : Hurlant la mort, le basculé charge Hiss, tentant sauvagement de la mordre.
4 : Hurlant la mort, le basculé charge Aël, tentant sauvagement de la mordre.
5-6 : Sa peur face à tant d'adversaires se révélant plus forte que sa faim et sa rage, le basculé tourne les talons et s'enfuit... Pour être au bout de quelques mètres seulement projeté au sol par un guetteur sortit des fourrés, et s'apprêtant, ironie du sort, à en faire son repas.

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Staz
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Jeu 8 Sep 2016 - 12:31

L'homme terrifié s'écrasa littéralement dans la clairière. Il semblait maigre, et fragile, et surtout apeuré. Ses traits marquaient une peur si terrible qu'on aurait dit un enfant maltraité. Car, de l'enfant, il avait la carrure, la maladresse, et la pâleur. Car, à genoux, la mine à la fois effarée et terrorisée, on ne pouvait guère lui donner l'âge d'un homme, même jeune. Il devait tout juste sortir de l'adolescence. Un bébé.
Pourtant son glapissement de peur, et ses yeux qui vaguaient des mains ensanglantées aux visages de Hiss et d'Aël le firent presque faire demi-tour. Pas étonnant, sans doute. Staz, lui, en restait bouche bée. Il avait l'air aussi frêle ... Qu'Hiss.
L'homme rampa maladroitement jusqu'à l'arbre le plus proche, pour se tapir dans une position de défense peut convaincante. Et ses mots, maladroits, révélèrent sa peur en même temps que Staz posait de grands yeux froids sur le deuxième homme qui venait de débouler. Il était ... visiblement affamé. Et pas par le sanglier. Un frisson d'effroi le parcourut, et lui-même se ratatina sur lui-même, malgré la puissance du groupe. Ses épaules se contractèrent en faisant le tour des muscles et de la puissance de l'autre. Et le petit passage de la langue de cet homme qui n'avait rien d'humain sur ses lèvres faillit lui faire rendre le contenu de son estomac à Mère Nature. Un cannibale. Aucun doute. Cela collait parfaitement avec les propos de l'enfant-pas-enfant. Le sourire du monstre révéla une dentition fort peu sympathique, acérée comme celle d'un prédateur, aux crocs presque saillants mais sans doute était-ce la paranoïa de Staz qui les faisaient ressortir si ... bestiaux.

Mais le cannibale semblait hésiter. Sa proie était maintenant cinq, et armée qui plus est. Moins chétive, plus combattante, prête à se retourner contre lui, et à le terrasser, lui. Alors, dès que Aël fit un pas en avant, sa détermination et sa faim semblèrent se tarir, et il se mit à reculer, d'un pas puis de deux, pour finalement tourner les talons, trébuchant dans sa hâte de décamper. Mais Staz n'était pas rassuré. Cet être était une menace. Qui reviendrait, il en était sûr.
Mais à peine l'autre avait-il parcouru cinquante mètres qu'il se prit les pieds dans une racine et s'étala sur le sol dans un grognement. Ni une ni deux bondit d'un buisson un Voyeur qui n'attendait que ça. Un voyeur qui planta sa gueule dans le corps du pauvre homme qui se mit à hurler comme un possédé. Et la voix dans la tête de Staz reprit, en coeur, ces cris de détresse. Se ratatinant un peu plus sur lui-même, il se boucha les oreilles, ferma les yeux, refusant de voir la mort en face. La mort qui aurait put être la sienne. Et celle de Hiss.
Il tenta d'ouvrir un oeil, mais Aël avait déjà disparue et se précipitait vers le Voyeur en hurlant. Les lèvres pincées, il perçut le hurlement de rage de la Bête, qui finalement abandonna le cadavre pour s'enfuir en galopant dans les bois, d'une agilité impressionnante.
Et Aël, déjà, s'agenouillait vers le cannibale pour, d'un mouvement souple ... abréger ses souffrances. Et la voix se tue en même temps que les gargouillis sanglants de la respiration du monstre. Staz se tenait là, tremblant apeuré, mais un regard vers Hiss suffit à lui faire reprendre pied. Tout allait bien. Personne n'était blessé.

Alors, son attention se tourna à nouveau vers le jeune, qui se blottissait toujours dans son coin, le regard affolé. D'un pas un peu plus assuré, il s'approcha de l'homme, en jetant un regard vers Halya qui signifiait qu'il s'occupait de ça.
Il s'approcha en clopinant, et laissant un mètre cinquante d'espace personnel à l'inconnu, s'assit en tailleur, en soupirant et en effleurant sa cheville. Elle faisait toujours aussi mal, mais au moins il n'était pas mort de fièvre. Il détailla l'individu, se plongeant dans son regard d'un bleu profond. Il resta là quelques secondes sans rien dire, avant d'enfin oser prononcer un mot.
- J'espère que tu n'es pas blessé ...
Il lui sourit timidement, leva un sourcil inquiet, puis jeta un regard vers Aël, Halya et Hiss qui les fixaient, un peu en retrait.
- Mon nom est Staz. Et voici Hiss, Aël et Halya.
Il les désigna tour à tour, et chacune répondit à cette présentation à sa manière. Aël se contenta d'hocher la tête, alors qu'Halya lui fit un petit coucou de la main.
- Tu n'as rien à craindre avec nous. Nous ne mangeons personne.
Staz lui sourit à nouveau, et passa une main terreuse dans ses cheveux.
- Je crois qu'ici, tu ne trouveras pas mieux que nous dans le cadre de "gens comme toi", désolé de te l'apprendre.
Il réprima un bâillement, et se mit à jouer avec un petit caillou à ses pieds, dans l'idée de détendre un peu l'atmosphère. Finalement, il releva ses yeux pour fixer à nouveau le jeune.
- Ecoute. Tu es libre de ce que tu veux faire. Tu peux rester avec nous un peu, le temps de récupérer un peu, puis partir une fois rétabli. On a de quoi boire avec le lac, et de quoi manger avec ce sanglier qu'on a abattu tout à l'heure. Tu peux aussi rester avec nous le temps que tu voudras. Ou partir tout de suite.
Il pinça des lèvres.
- Mais si tu pars tout de suite, j'ai peur que tu finisse comme ce pauvre bougre de cannibale.


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Jeu 8 Sep 2016 - 18:10

Hiss avait regardé le fou furieux hésiter un moment, après que le jeune homme se soit exclamé d'une façon apeurée des trucs sur se manger entre eux. Elle avait froncé les sourcils, le regard interrogatif, mais n'avait pas passé trop de temps sur ces mots sans queue ni tête (du moins pour elle), et s'était concentrée sur l'ennemi. Qui finalement, décida qu'il n'était pas de taille et rebroussa chemin en courant. Hiss grogna, elle aurait préféré qu'il vienne se battre plutôt qu'il prenne la fuite. Il pourrait revenir quand il le voulait, et ce n'était pas franchement rassurant. Aël avait avancé d'un pas, et tous scrutaient la course du taré entre les arbres. Jusqu'à ce qu'une créature noire s'abatte sur lui pour le bouffer.

Il poussa un hurlement de douleur, et Hiss se raidit a ce son affreux. La rouquine ne lambina pas et courut vers le monstre en poussant un cri de rage. Hiss commença à la suivre, tant bien que mal, mais s'arrêta bien vite en voyant la chose s'enfuir dans les bois. Sa hanche la faisait vraiment souffrir.

Tandis qu'Aël abrégeait les souffrances du taré, la blonde se retourna vers le nouveau venu, un jeune type freluquet. Vraiment jeune, en fait. Elle lui sourit, encline à le rassurer, puis se souvint de sa frayeur et comprit enfin le pourquoi du comment. Aël et elle étaient pleines de sang, Hiss était nue et ses cheveux frisaient l'apocalypse capillaire, Staz avait son regard étrange et en somme, la seule à sembler sympathique devait être Halya, bien que sa carrure insuffle le contraire. Le sourire de la blonde dût ressembler à une grimace, et elle baissa les yeux. Elle sentit plus que ne vit Staz passer près d'elle et Aël les rejoindre, Halya et elle. Son ami s'assit en face du petit jeune, laissant cependant une distance raisonnable entre eux, puis engagea le dialogue.

Lorsqu'il présenta les filles, Hiss le salua d'un mouvement de menton accompagné de son plus beau sourire - elle l’espérait, mais n'en était pas sûre. Elle écoutait la voix de Staz, qui se voulait rassurante et qui l'était.

Au bout de quelques secondes, elle tourna la tête vers la forêt qui avait avalé le monstre, et pencha la tête vers la rouquine, qui restait stoïque, bras croisés et regard vague.

"Tu pense qu'il va revenir?"


Aël ne la regarda même pas, se contentant de hausser les épaules.

"J'en sais rien. On est trop pour lui, mais j'espère qu'il n'a pas de petits copains dans le coin."

Hiss soupira. Lançant un dernier regard aux hommes, elle s'en retourna vers la carcasse abandonnée du sanglier. Il ne restait plus grand chose à faire dessus, elles avaient bien travaillé. Cependant elle ne resta pas longtemps a scruter la viande fraîche, s'en allant plutôt se laver la peau de tout ce sang séché. Elle observa le ciel toujours aussi blanc, la neige toujours aussi belle, et se dit que la journée risquait de se terminer bientôt. Il allait falloir organiser le campement, faire un feu, monter la garde. Et refaire des pansements propres.

La blonde passa de l'eau froide sur sa hanche, en grimaçant. Puis se releva et retourna vers ses compagnons, en sifflotant une mélodie légère.

"Quelqu'un m'aide à ramasser du bois? Un bon feu ferait pas de mal a nos pieds congelés.

Hiss se tourna vers Halya, qui lui sourit et lui emboîta le pas. La brune avait de grands bras et semblait vouloir parler un peu. La blonde aimait bien discuter avec elle, parce qu'elles pouvaient aborder des sujets légers et marrants, oublier un peu le monde dans lequel ils évoluaient.

"Tu as vu comme il fait jeune? On dirait un poussin tout juste sorti de l'oeuf..."


Hiss eut un petit rire, et se pencha pour ramasser une longue branche qui ne semblait pas trop trempée.

"Oui, c'est vrai. Le pauvre, on a dû lui faire sacrément peur."

"Sûrement moins que le taré qui lui courrait après. Lui, il était vraiment flippant."

La blonde hocha la tête en y repensant. C'est vrai qu'il n'était pas vraiment rassurant, comme bonhomme.

"Ouais, mais je suis plutôt soulagée qu'il se soit fait descendre. Il nous aurait retrouvé tôt ou tard, et je suis persuadée que je préfère abattre des monstres plutôt que des hommes."

Halya eut un regard apeurée et regarda furtivement aux alentours.

"Oui mais j'espère vraiment qu'on aura pas de visite improvisée de ces monstres..."

Hiss lui jeta un sourire rassurant, tout en continuant de ramasser des branches mortes. Halya en avait déjà plein les bras, et la blonde dût serrer les mâchoires pour ne pas geindre en trainant le bois jusqu'à la carcasse du sanglier.
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Ven 9 Sep 2016 - 22:28

Adossé contre son arbre, Finn serrait si fort sa petite pierre qu’il en avait mal à la main. Mais un instinct de survie assez absurde, répondant à sa terreur, le poussait à surtout ne pas la lâcher. Il resta donc ainsi immobile, tremblant, simple spectateur durant les évènements qui suivirent.

Il ne fut qu’à moitié soulagé de voir s’enfuir son poursuivant. Les autres n’avaient alors plus que lui comme occupation, et il n’était pas du tout convaincu que cela soit une bonne chose. Mais il n’eut pas le temps de s’en inquiéter davantage. Apparemment, rien ne devait lui être épargné en ce malheureux jour. Finn pensait naïvement avoir atteint le sommet de la peur qu’il pouvait ressentir. Il se trompait. Lourdement. Car tandis que le fou s’enfuyait, surgit des fourrés une créature biscornue toute fait de noir excepté son visage blanc… Et à la bouche remplie de dents avides de mordre dans la chair et de s’en repaître. Elle sauta sur le fuyard et s’empressa d’en faire son repas.

Le prédateur venait en un instant de devenir proie. Mais le jeune homme fut bien incapable de relever l’ironie du sort de la situation, tétanisé comme il était. La seule chose qui l’empêcha de vomir à nouveau est qu’il n’avait plus aucune matière en lui pour cela… Son épouvante et sa faiblesse physique mêlées, Finn était au bord de l’évanouissement.

Mais une des deux femmes aux mains ensanglantées courut alors en hurlant vers la bête qui prit alors à son tour la fuite sans finir son repas. Au grand bonheur de Finn, aucune créature plus grosse et monstrueuse encore n’apparut pour en faire à son tour son déjeuner. Au point où il en était, tout était possible… Dans un dernier hurlement d’agonie insupportable, le fou rendit l’âme, achevé par la lance de la femme. Désormais, il était seul avec les quatre autres dont il ignorait tout…

S’approcha alors de lui un des deux qui étaient restés derrière. C’était un homme, il était nu, aussi mince que lui et avait des cheveux gris. Lui n’avait pas de sang sur les mains. D’une certaine façon il correspondait enfin à ce que Finn recherchait depuis son éveil, quelqu’un qui lui ressemblait. Mais le jeune homme était trop choqué pour réagir et trop effrayé pour y croire, il se contenta donc de conserver sa position, main tenant la pierre en avant, vaine tentative d’intimidation.

L’homme lui parla alors. Son état fit que le sens des mots ne lui parvint qu’à moitié. Mais sa voix finit par le rassurer petit à petit, et sa main se desserra enfin, la pierre glissant doucement au sol…

Apparemment il s’appelait Staz. Il lui présenta alors les autres, qui eurent l’air de le saluer amicalement, sauf la rousse à la lance, qui concentrait maintenant la plus grande partie de l’inquiétude de Finn. Mais il commençait à croire que finalement ce groupe était exactement ce qu’il désirait trouver avant sa mésaventure. D’autant plus qu’un cadavre, qui était distinctement celui d’un animal, se trouvait non loin et expliquait les mains ensanglantées des deux femmes. Et maintenant Staz lui souriait, et lui expliquait qu’il pouvait rester avec eux. Ou partir. L’information fit le tour du cerveau du jeune homme. Il venait de rencontrer un groupe de personnes telles que lui, avec de l’eau et de la nourriture et qui lui offraient leur protection. Sa peur se mût alors rapidement en joie. Le choix fut rapidement fait.

-  Je veux rester ! s’écria t’il. Je veux dire, s’il vous plait… J’avais cru… Que vous étiez comme lui.

Il désigna simultanément du doigt le cadavre du fou.

- Mais je me suis trompé. Je suis désolé… Je saurai me rendre utile, je vous le promets !

Finn n’en avait encore aucune idée de comment, mais il était bien déterminé à trouver. Maintenant qu’il avait trouvé ses protecteurs, il n’avait clairement pas l’intention de les décevoir.

Staz lui parla également de devenir comme le fou s’il partait tout de suite. Partir ? Maintenant ? Cela aurait effectivement relever de la folie, lui qui venait de trouver la réponse à tout son malheur. D’autant plus qu’il préférait ne pas vivre plutôt que de ressembler de près ou de loin à celui qui quelques minutes plus tôt l’avait prévu comme repas. Cela aurait été comme… Accepter d’appartenir à cet affreux monde.

Il attendit la réponse de Staz le regard plein d’espoir, observant en même temps les trois femmes discuter entre elles et s’affairer à ramener du bois. Il ne put alors s'empêcher de poser la question qui le titillait :

- Comment vous êtes arrivés ici vous ?
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Mar 13 Sep 2016 - 21:22

La blonde tenta de s'assoir en douceur, jambe tendue et grimace réprimée. Le bois n'était pas suffisant pour durer très longtemps, et Aël lui jeta un regard énigmatique avant de repartir finir la tâche du dépeçage, tout près de Hiss.

"Comment vous êtes arrivés ici vous ?"

Hiss vit du coin de l’œil la rousse hausser les épaules, l'air de dire "je m'en fous pas mal", et la blonde ne put s'empêcher de réprimer un sourire. Elle prit la parole en passant une main délicate sur sa hanche.

"En fait, on vient tout juste d'arriver. On s'est tous rencontrés hier, et il fallait trouver un campement sûr. Halya et Aël connaissaient cet endroit, et ça paraissait être la meilleure option. Même si visiblement, on est pas les seuls à trouver le lieu agréable."

Elle avait finit sa phrase en regardant vers le fond des bois. La vision du monstre s'enfuyant la dedans restait coincée dans sa tête. Ils seraient toujours là pour leur pourrir la vie. Elle planta son regard dans celui du jeune homme.

"Et toi, tu viens d'où heu... C'est quoi ton nom, déjà?"

Hiss cherchait à se souvenir si il s'était présenté. Sûrement non, mais dans le doute, un peu de politesse ne faisait pas de mal. Aël parla de sa voix dure, alors qu'elle décortiquait un reste de flanc.

"Si il reste il va devoir se rendre utile. Enfin, j'imagine qu'à ton âge on bouffe pour deux, mais c'est pas une raison pour rien foutre. On a du pain sur la planche."

Elle se tourna vers Hiss, les sourcils froncés.

"Toi, trouve quelque chose de pas trop fatiguant à faire, ou bien tu va nous claquer dans les doigts et j'ai pas envie qu'on se retrouve avec deux poids morts sur les bras. Débrouillez vous, je vais aider Halya pour le bois. Et ouvrez l’œil, au cas ou on aurait des invités pour dîner."

La blonde lui sourit, menton relevé. Cette nana était vraiment pragmatique. Alors que Aël s'en allait rejoindre la brune, Hiss fit un signe de la main en direction du jeune, pour l'inviter à la rejoindre. Elle jeta un œil à Staz et lui sourit. Discuter un peu avec lui ne serait pas de refus, peut être un peu plus tard. Elle l'espérait.

"Viens voir, je vais te montrer comment découper des quartiers de viande. Staz, tu pense que tu pourrais démarrer le feu? J'ai des bonnes pierres pour ça sous la main."

Elle glissa sa main dans sa besace et en sortir ses pierres à feu, pour les tendre à son ami. Elle ne put s'empêcher d'effleurer ses doigts volontairement. Puis, elle se tourna vers leur nouveau compagnon, et lui fit un clin d’œil.

"Tu as déjà découpé de la viande? C'est le genre de trucs utiles à savoir dans le coin, même si c'est peu ragoutant."

Elle saisi sa pierre aiguisée et commença à séparer un pan de peau de la chaire foncée du cadavre.

"C'est cool que tu sois tombé sur nous, tu sais. Faut pas trop faire attention à Aël, elle est tout le temps comme ça, mais dans le fond elle a bon cœur. C'est elle qui nous a sauvé la vie, hier, avec Halya. C'était genre miraculeux, on a frôlé la mort avec Staz."

Hiss sépara d'un coup sec un filet de muscle sanguinolent d'un os, et commença à s'atteler aux viscères - avec, tout de même, une moue dégoutée sur le visage. En y repensant, ces deux derniers jours avaient été plein de rebondissements et de petit miracles. Ils étaient vivants, ne croulaient pas sous la fièvre ni les infections - même si leur blessures ne se faisaient pas oublier, ils n'avaient pas de mal à se nourrir, ce qui était plutôt de l'ordre du surnaturel dans le coin, et renforçaient leur groupe peu à peu. Serait-ce de la chance? Hiss n'y croyait pas spécialement. Elle mit toutes ces pensées de côté en entendant les deux femmes revenir vers eux, les bras chargés de bois mort. Elles avaient l'air de parler d'un trucs plutôt drôle, parce que la rousse avait eu un espèce de grand rire bref et guttural - chose assez rare pour être soulignée.

"Arrête, t'es bête! Sérieux, Aël... Bon, on a repéré de quoi faire une sorte d'abri temporaire, Aël dit qu'il va falloir trouver un endroit propice pour surveiller le coin cette nuit. Et qu'il va falloir s'occuper du cadavre du taré de tout à l'heure..."

La rousse avait repris son air assassin et déposa sa charge d'un geste large. Staz avait réussi à allumer quelques flammes, et leurs langues léchaient délicatement le petit bois. Puis, Halya eut un hoquet de surprise et s'agita tout d'un coup, nerveuse. Elle pointa un doigt tremblotant vers la lisière du bosquet, un peu plus à l'ouest. Cependant, aucun sons ne sortait de sa bouche. Hiss se leva le plus rapidement possible pour voir de quoi il s'agissait.

"Et merde..."

LANCER DE DE / 4

1 • Un groupe de trois guetteurs se tient la, à une centaine de mètres, et les ont vus.
2 • Un groupe de trois guetteurs se tient la, à une centaine de mètres, mais ne les ont pas vus.
3 • Deux humains au même aspect que le basculé s'approchent d'eux, à une centaine de mètres, sans les avoir vus.
4 • Deux humains au même aspect que le basculé s'approchent d'eux, à une centaine de mètres, et les ont vus.
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Mar 13 Sep 2016 - 21:22

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Dim 18 Sep 2016 - 22:21

Du coin de l'oeil, Staz avait vu les filles se mettre au travail. Hiss et Halya, papotant, avaient pris le large pour aller chercher du bois, même si la brune portait sans doute quatre fois plus de branchages que la blonde. Il émanait en effet de Halya une certaine force brute qui contrastait étonnamment avec la douceur de ses mots.
Et Finn, quant-à-lui, semblait ... se réjouir. Vraiment. La joie éclairci ses traits, et le jeune échoué eut l'impression que cet étranger était doué pour passer des larmes aux rires. En tout cas, il hocha la tête, lui-même réjoui d'accueillir une nouvelle tête dans le groupe. Plus nombreux ils étaient, plus forts ils paraissaient. Et plus forts ils paraissaient, moins ils craignaient d'être attaqués. Il jaugea toutefois le nouveau venu à nouveau, et se trouva lui-même apte à lui faire confiance. Après tout, il lui ressemblait un peu ...
Toutefois, à sa question, il laissa le soin aux autres de répondre, jugeant qu'ainsi ils feraient connaissances. C'est donc Hiss qui se lança dans les présentations un peu plus historiques. Il tressaillit un peu quand Aël l'évoqua, et la fusilla du regard quand elle porta à nouveau au groupe une remarque désobligeante sur son inutilité. Bombant le torse avec son peu de fierté, il fit donc chemin clopin-clopant pour rejoindre le tas de bois formé par les filles et allumer le feu.
Il porta une attention intense à sa tâche, les yeux plissés, même s'il ne pouvait empêcher ses yeux parfois de divaguer vers le groupe. Hiss se chargeait d'initier Finn à la découpe. Aël et Halya ramassaient du bois, et crapahutaient un peu plus loin. Mais Hiss était toujours là, et un instant, Staz interrompit son geste pour la fixer. Se rendant compte de son absurdité, il fit l'effort de ne plus se détourner jusqu'à sa tâche terminée.

Il lui fallut une bonne dizaine de minutes avant que les flammes ne se mettent à lécher les brindilles, et Staz n'osa pas lâcher du regard les cendres qui flottaient déjà autour des feuilles mortes. Le feu se répandait à une folle allure, léchant, mordant, griffant tout ce bois qui était sien, et qu'il allait réduire à néant. La neige, qui s'était calmée pour n'être plus que quelques flocons minuscules qui s'égrainaient, ne parvint pas à prendre le dessus. Et, face à ce feu, face à cette viande si peu loin et pourtant si alléchante, Staz sentit son ventre se tordre d’appétit.

Pourtant, le réconfort n'était rien, rien du tout, comparé à l'angoisse. Car, déjà, derrière le corps à demi-dévoré du cannibale qui déjà accueillait ses premières mouches, apparaissaient deux hommes. Deux hommes vêtus de la même manière que le basculé. Ils s'approchaient d'un pas ferme, déterminé, les yeux posés sur la petite troupe. Le premier était ridiculement petit, à peine plus grand qu'un enfant, mais ses longs cheveux gris, éparses, trahissaient un âge très avancé. L'autre paraissait très grand à ses côtés mais devait avoir une taille standard. Ses yeux d'un gris imperturbable fixaient, jaugeaient chaque membre du groupe avec une impression de parfaite sérénité. Sur ses lèvres émergea peu à peu un sourire sadique, qui s'effaça brusquement lors qu’apparut à ses yeux le cadavre. Il fronça les sourcils et s'immobilisa, la main fixée sur la lance. Le grand père glapit, roula des yeux fous, et se mit presque à grogner. Il se tenait dans une position presque animale, et le sang qui entourait sa bouche et maculait son torse trahissait l'origine de son dernier repas. L'autre homme se tenait plus en retrait, et avait dans son expression quelque chose d'un chef face à un dilemme.

Staz se leva, s'appuyant de manière naturelle sur sa cheville et fronça les sourcils. Aël s'était rapprochée de lui, entraînant dans son sillage le reste du groupe qui faisait face, en bloc, à l'ennemi. Staz voulu jeter un regard à Finn pour voir s'il allait bien, mais se retint pour fixer le vieil homme qui se redressait un peu, en appui sur un long bâton noueux. Ils étaient armés. Le grand d'une lance qui, d'ici, avait tout l'air d'être bien affûtée. L'autre avait dans une main son bâton, et dans l'autre un silex dont tout le côté était aiguisé comme un rasoir. Il s'en servait pour se gratter la mâchoire d'un air absurde, mais le regard fou trahissait quelque chose d'autre. De plus ... violent. Moins agréable.

Le jeune échoué fit un pas en avant, et Yeux-Gris leva sa lance d'un geste agressif. Mais Staz leva les mains en l'air. Le combat serait inégal. Ils étaient cinq, eux deux. Et l'échoué n'avait aucune envie de se battre contre ses semblables.
- Qui êtes-vous, et que nous voulez-vous ?
Le vieil homme fit un pas menaçant, montrant les dents. Des morceaux de chairs étaient restés bloqués entre ses dents, noires comme du charbon.
- Ah ! C'lui qu'veux savoir qui on'est alors qu'c'est lui qu'est chez nous.
L'homme aux yeux gris fronça les sourcils, la lance agressive.
- Vous l'avez tué.
Sa voix était froide, et emplie d'une haine que ne trahissait pas même ses yeux. Ils étaient d'un froid profond, indéchiffrables. Staz trésaillit.
- Il nous a attaqué. Mais ce n'est pas nous qui l'avons tué. Un guetteur. Nous avons mis en fuite la créature, et j'ai moi-même abrégé les souffrances de votre homme. Voyez dans quel état il était.
L'homme poussa un grognement, et le vieux rejoignit le cadavre d'un pas chaloupé. Une fois devant lui, il tâta le cadavre de bout de son pied nu, avant de lui cracher à la figure.
- C'bien l'notre. Crevé par une d'ses bestioles. Quel con, pas vrai Grár ?
Son rire sadique, saccadé, fit sursauter Staz, qui se cramponna à sa force mentale pour ne pas trahir sa douleur. Ils ne ressemblaient pas au basculé. Enfin si. Ils avaient la même lueur folle. Mais ... Mais ils étaient bien là. Pas perdus. Vraiment présents.
Et le grand Grár fit un pas de nouveau, se léchant les babines.
- Et vous le laissez pourrir là, dans la poussière ... Même pas la jugeote de faire ce qu'il faut. Atgas, montre-leur.
Le vieil homme lui répondit d'un air gracieux et effrayant, avant de s'armer de son couteau pour ... dépiauter le cadavre avec avidité. Il gobait chaque morceau de viande avec envie, et jetait des regards affamés vers le groupe qui tressaillait à chaque bouchée. Staz crut qu'il allait vomir.


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Jeu 22 Sep 2016 - 21:19

Ce fut Hiss qui répondit à sa question. Finn remarqua alors à son attitude qu’elle semblait souffrir de la hanche. Mais cela ne l’empêcha pas de se montrer souriante et amicale envers lui. Le jeune homme oublia alors aussitôt ses mains recouvertes de sang d’animal et lui rendit timidement son sourire. Il commençait vraiment à prendre confiance dans le groupe qui se révélait très accueillant vis-à-vis de lui, à l’exception notable d’Aël. Leur découverte était vraiment une aubaine pour Finn, pour ne pas dire un véritable miracle.

La jeune femme lui résuma donc brièvement leur histoire. Mais lorsqu’elle évoqua de nouveau la créature noire qui s’était enfuit quelques instants plus tôt, un frisson horrifié parcourut le dos de Finn. Mais son esprit à peine remis des émotions de la journée eut vite fait d’occulter cette pensée angoissante. Il était primordial pour conserver sa santé mentale intacte qu’il se focalise sur le sentiment de sécurité naissant qu’il éprouvait désormais.

- « Et toi, tu viens d’où heu… C’est quoi ton nom déjà ? » demanda soudain Hiss.

- « Finn ! Je m’appelle Finn. » S’exclama t’il en souriant.

Étrangement, connaître son nom lui apportait un certain réconfort mêlé à de la joie. Venu comme une évidence, c’était quelque chose qui lui appartenait vraiment, la seule dont il disposait, l’unique certitude absolue sur laquelle il pouvait s’appuyer dans ce monde aussi mystérieux qu’épouvantable, et ce n’était pas peu dire.

Il poursuivit en désignant du bout du doigt le sud, son sourire se muant en une petite moue de dégoût :

- « Je viens de là-bas, du haut des montagnes. Mais il n’y a rien à part de la neige et du froid. Du coup je suis descendu directement vers ce grand lac jusqu’à tomber sur… »

Finn ne termina pas sa phrase, ne sachant même plus comment nommer l’horreur qui l’avait pourchassé quelques minutes plus tôt. Mais la voix ferme d’Aël vint opportunément couper court aux pensées angoissées du jeune homme.

- « Si il reste il va devoir se rendre utile. Enfin, j’imagine qu’à ton âge on bouffe pour deux, mais c’est pas une raison pour rien foutre. On a du pain sur la planche. »

Si son but avait été d’intimider Finn, elle y était parvenu sans faute. Mais se rendre utile, il y comptait bien. Il devait prouver qu’il méritait sa place au sein du groupe, et surtout ne pas risquer de s’en faire bannir. Sa survie dépendrait donc directement des efforts qu’il produirait. Et si la simple évocation de l’idée de manger lui rappela cruellement sa faim grondante, il ne se laissa pas aller à sa faiblesse et laissa la détermination l’envahir.

Hiss, après s’être faite réprimander à son tour par Aël qui n’inquiétait que davantage Finn, lui proposait justement de l’aider au dépeçage du sanglier. Si la détermination du jeune homme en prit un coup à la vue du cadavre à moitié déchiqueté, il se ressaisit vite et s’empressa de s’atteler à la tâche sous les conseils de la jeune femme. Il répondit négativement de la tête lorsqu’elle lui demanda s’il avait déjà effectué de pareils travaux auparavant. A vrai dire, il n’avait encore pas fait grand-chose, aussi peu loin que sa mémoire pouvait se souvenir. Mais s’il n’était pas très doué et si avec ses doigts engourdis par le froid et la fatigue il se révélait d’une inefficacité affligeante, il mit dans son œuvre la meilleure bonne volonté du monde.

- « C’est cool que tu sois tombé sur nous, tu sais. Faut pas trop faire attention à Aël, elle est tout le temps comme ça, mais dans le fond elle a bon cœur. C’est elle qui nous a sauvé la vie, hier, avec Halya. C’était genre miraculeux, on a frôlé la mort avec Staz. »
raconta Hiss tout en travaillant.

Finn apprécia qu’Hiss lui parle si ouvertement et avec tant de sympathie. Cela acheva de le mettre en confiance, même s’il conservait malgré tout vis-à-vis de la rousse une certaine inquiétude.
Ils travaillèrent ainsi pendant plusieurs minutes, tandis que non loin Staz s’occupait d’allumer le feu et qu’Halya et Aël revenaient de leur ramassage de bois. Ces dernières rigolaient, et cela fit bizarre à Finn car c’était la première fois qu’il entendait un rire, et c’était d’autant plus étrange que cela vienne de l’intimidante Aël.

Mais soudain l’atmosphère se fit pesante sur le groupe, et Finn, levant la tête de sa tâche, put lire l’inquiétude sur les visages de ses protecteurs. Ne lui avait été accordées que quelques courtes minutes de réconfort pendant lesquelles il avait presque oublié le froid, voilà déjà que tout redevenait glacial.

Car venaient de se rajouter à la liste des malheurs de Finn deux hommes qui ne l’étaient plus tant que ça. Et ils n’avaient pas l’air d’avoir grand-chose à envier à celui qui avait voulu le manger un peu plus tôt, tout du moins sur le plan du style vestimentaire et du régime alimentaire, à ce qu’il pouvait en juger sur leurs physiques peu rassurants. Le jeune homme se sentait comme marchant sur un fil, avec le choix entre chuter d’un côté dans un abyme de désespoir et de résignation ou de l’autre dans un précipice de haine et de colère encontre cet amas d’abominations qu’était ce monde. Il commençait à se demander s’il n’aurait pas mieux fait de refermer les yeux aussitôt après les avoir ouverts, là-haut dans les montagnes...

Mais il n’était plus seul désormais, et déjà Staz et Aël s’étaient interposés face à la menace. Et si la dite menace était armée et à l’allure agressive, le nombre jouait contre elle. Finn puisa alors la force qui lui avait fait défaut jusque-là dans la présence de ses protecteurs, et ramassant sa pierre, il alla avec les autres faire face aux deux perturbateurs.

S’en suivit un dialogue pendant lequel Finn se contenta de ne pas hurler le mélange de peur et de dégoût que lui inspiraient les arrivants. Il ne savait de celui aux yeux gris sadiques ou du petit vieux cinglé lequel était le plus effrayant. En tout cas, un regard sur eux suffisait à produire chez le jeune homme un profond malaise. Ils se disaient chez eux dans le bois et étaient clairement à la recherche du fou mangé par la créature noire.

Bien évidemment, ce maudit monde n’avait pas encore révélé ce qu’il avait de mieux en matière d’horreur, et il resta fidèle à lui-même en poussant encore plus loin le comble de l’abomination. Car voilà que le plus petit des deux entreprit sous l'ordre de l'autre de dévorer le cadavre de son ancien camarade, mangeant directement la chair après l'avoir arrachée.

Finn n’eut pour toute réaction que de rester immobile, la bouche béante, ne sachant s’il devait crier ou bien vomir toute sa répulsion. Il espéra alors très fort que les autres sachent quoi faire, car définitivement les ignominies perpétrées sur cette terre le dépassaient…
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Dim 25 Sep 2016 - 0:07

La blonde restait en retrait, voyant Staz et Aël faire front aux intrus. Et puis elle écouta avec une pointe de dégoût les mots de ces deux terreurs, qui visiblement déclamaient que les intrus dans l'histoire, c'étaient le petit groupe de gentils freluquets qu'ils étaient. Halya avait les yeux ronds comme des soucoupes et cachait difficilement sa peur. Finn avait pâlit de façon spectaculaire, et elle devinait que c'était le cas de son ami et de la rousse, devant elle. Ce monde était décidément bien trop brutal pour eux. Pour elle. Elle n'en pouvait plus de devoir jongler entre les bêtes sauvages, les monstres, et maintenant, les cinglés.

Les hommes. Peut être que les êtres humains étaient les plus dangereux ici bas, finalement. Les monstres noirs avait la faiblesse d'être couards et assez prévisibles. Et surtout : ils restaient des monstres, c'était plus simple de n'avoir aucun scrupules à les abattre. Les hommes, eux, étaient semblables à elle, luttaient pour survivre, et se perdaient dans les nombreuses nuances s’écoulant entre le noir, et le blanc. Visiblement, ceux ci s'aventuraient bien trop loin des limites du pâle. Leur noirceur était telle qu'ils contrastaient terriblement avec le paysage qui les accompagnaient.

Lorsque le vieillard dément se pencha au dessus de la dépouille de son partenaire, et commença à besogner ses chairs, Hiss eu un haut le cœur terrible. Tabou. Intrinsèquement, ils le savaient tous, avaient vu la lueur dans les yeux du cinglé un peu plus tôt, mais être confronté au geste les rendaient malades. Manger ses congénères... La blonde se doutait que même les animaux n'y recourrait qu'en cas de détresse totale.

La tension était montée d'un cran. Bien que les deux hommes soient en situation d'échec numérique, ils semblaient plus hargneux que leur groupe à eux. Staz ne montrait pas sa douleur mais un regard vers ses pieds suffisait pour deviner le gonflement de sa cheville, Halya semblait véritablement terrifiée - et l'était, sans aucun doute, Finn était terriblement jeune et frêle, et bien que la blonde ne douta pas de sa volonté, il était pâle comme un linge. Hiss elle même avait du mal a tenir debout, droite, et devait avoir une tête fiévreuse et dégoulinante de douleur et de colère. La seule qui devait impressionner leurs ennemis était Aël, la dureté incarnée. Même si la blonde ne pouvait voir son visage, elle le devinait allègrement. C'est d'ailleurs la rousse qui finit par s'exprimer, d'un ton sec et froid, sans une once de frayeur.

"Emportez le, bouffez le, faites en ce que bon vous semble, ça nous évitera la fatigue de devoir s'occuper d'un cadavre crasseux. Mais foutez nous la paix. Je suis pas franchement d'humeur, les créatures sont probablement dans le coin, et visiblement, vous avez de quoi vous nourrir un moment avec celui là."

Elle se paya le luxe de cracher à ses pieds, et le vieux ricana grassement, la bouche pleine de muscle broyé. Le grand, Gràr de son nom, s'avança d'un pas, les yeux plein de mépris et d'amusement. Atgas, le vieux, lui tendit un morceau de viande sans quitter la rousse des yeux.

"Y z'y connaissent rien, ç'non, hein Gràr? Pourtant, j'goûterais bien à l'grande derrière. Sûr qu'avec autant on s'f'rait bien péter la panse!"

Halya eut un hoquet faible, et trembla de plus belle.

"Vous z'en avez d'la chance, mes gaillards, trois pouliches rien q'pour vous..."

[color:c231= #CD853F]"Fermes la, nabot."

Hiss avait dit ces mots d'un ton profondément glacial. Sans même y penser, elle s'avança vers eux et se tint à côté de Staz.

[color:c231= #CD853F]"Vous vous croyez probablement supérieurs, à bouffer vos potes comme vous iriez pisser. Vous êtes répugnants."

Elle bouillonnait littéralement de rage. Elle voulait les tuer, qu'ils aient mal, qu'ils en chialent. Elle fixa le grand dans les yeux. Ce dernier avait un sourire malsain sur les lèvres, mastiquait paisiblement sa viande sanguinolente, et soutenait son regard sans tiquer.

Hiss serrait ses poings de plus en plus forts. Dans sa main gauche se tenait toujours sa pierre affutée, et elle ne sentit même pas sa peau s'endolorir sous le minéral tranchant. Plus rien n'existait autour d'elle, mis à part ces deux pourritures d'hommes. Pourtant, son esprit demeurait aussi froid et calme que le manteau de neige à leur pieds.

Plus rien n'existe. Plus rien n'existe, plus rien n'existe, qui est-il? Qui est-il, plus rien n'existe, et plus rien n'existe, plus rien n'existe, qui est-il?

Ce mantra se déroulait dans sa tête, tambourinait dans ses oreilles, battait dans ses iris. Son cœur semblait le vomir dans tout son être, à travers ses veines, de son orteil à la pointe de ses cheveux. Elle fixait toujours l'homme dans les yeux, et son mantra voulait sortir de son regard, pour s'insinuer dans celui qu'il soutenait.

Qui est-il, qui est-il, qui est-il...


Lancer de dé :

1 • Hiss réussit son sort d'oubli : Gràr regarde son compère et ne le reconnait plus, et prend peur.
2 • Hiss réussit son sort d'oubli : Gràr regarde son compère, ne le reconnait pas, s'énerve contre lui et le frappe.
3 • Hiss ne réussit qu'à moitié son sort d'oubli : Gràr est perturbé, et oubli ce qu'ils font la pendant un moment.
4 • Hiss ne réussit que très peu son sort d'oubli : Gràr est perturbé, à très mal au crâne et s'énerve.
5 • Hiss foire son sort d'oubli : elle tombe dans les vappes et Gràr se fout de sa gueule.
6 • Hiss fait un parfait sort d'oubli : Gràr regarde son compère, ne sait plus du tout ce qu'il est, et dans un accès de terreur, tue Atgas. Cependant, après l'avoir tué, il retrouve la mémoire et devient complètement fou.
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Dim 25 Sep 2016 - 10:39

Staz eut un haut le coeur, et crut qu'il allait se mettre à vomir. Hélas, il ne vomit pas. Non, le regard bloqué dans celui, glacial, du fameux Gràr, il ne parvint même pas à vomir. Il ne parvint même pas à cracher son dégoût, qui resta bloqué là, dans sa gorge, dans son regard.
Aël, elle, ne sembla même pas émoustillée. Elle leur ordonna de partir, d'un ton qui ne demandait aucune réponse. Il osa jeter un regard à sa face, qui s'était encore durcie, le regard lançant clairement des éclairs. Fini le petit sourire entraperçu tout à l'heure, fini les sermons donnés, finalement, de bon coeur. Fini, tout ça. Fini la Aël bougonne, dure, mais tout de même agréable finalement. Il ne restait là qu'un bout de femme, qui tenait sa stature, sa force, son courage d'une entité bien supérieure à ce qu'ils étaient, eux. C'était un roc. Qui interdisait tout mouvement. A côté d'elle, Staz faisait sans doute pitié à voir, avec sa tête rentrée dans les épaules, les lèvres pincés de dégoût. Il était pitoyable.
Et Aël cracha à ses pieds, dans un geste si peu féminin. Et l'autre, en face, se mit à rire d'un air révulsé. Amusé, peut-être. Et quand le vieux évoqua la possibilité de ... bouffer Halya ?, Aël gronda comme un loup, et fit un pas menaçant vers les deux intrus. A elle seule, elle aurait peut-être mis une sacrée trempe au petit vieux, mais le Gràr, quand même, était un homme ... en pleine santé, visiblement. Il avait les muscles saillants, la mine claire et presque réjouie. Il était en pleine forme. Il avait le ventre plein, sans doute, de quelque compagnon décédé. Et Staz, à cette pensée, faillit vomir à nouveau.

Mais alors que Aël allait faire un autre pas agressif, comme un loup prêt à attaquer, Hiss la rejoint. Venimeuse comme une vipère. Elle cracha ses mots à la gueule des autres comme s'ils l'avaient directement insulté ... Peut-être était-ce le cas. Staz ne savait pas trop où il en était, mais la voyant prête à faire une connerie, saisit son avant-bras. Elle fixait l'homme aux yeux gris avec une intensité telle que Staz crut qu'elle était ... partie. Il ne subsistait d'elle que ce regard profond qu'ils échangeaient, et il déglutit, anxieux. Il n'y comprenait rien. Et les secondes s'égrainaient. Et le temps passait. Et rien ne se passait. Enfin si. Il se passait, justement, quelque chose que Staz n'arrivait pas à saisir.
Mais bientôt la chose fut finie. Et Staz sentit Hiss comme dépossédée d'elle-même. Ses jambes, comme de vulgaires baguettes, cédèrent sous son poids, et elle s'écroula dans ses bras, inerte. Le jeune homme glapit, et en face, le garçon sembla prit d'un fou rire.
- Hiss ! Hiss !
Staz accompagna le corps de Hiss dans sa chute, et une fois que celui-ci fut arrivé sur le sol, se mit à la secouer, la gifler. Mais sans réaction. Se penchant, il entendit son souffle, écouta son coeur, et, bien que celui-ci semblait battre doucement, établi qu'elle n'allait pas mal. Elle s'était ... évanouie. Pourquoi ? Mystère. Mais les hommes étaient là, et Gràr avait enfin cessé de rire, même si un sourire des plus réjouis habitait toujours son visage.
Staz se releva donc, après avoir donné un petit baiser sur la tempe de la belle aux bois dormants. Bon, il fallait faire quelque chose. Agir.
- Finn, occupe toi de Hiss. Amène-la contre l'arbre, et surveille-la. Si elle se réveille, dis-le nous.
Les sourcils froncés, il se redressa de toute sa taille -pas grand chose finalement-, et se dressa aux côtés de Aël qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce. Il attendit que Finn ait récupéré Hiss pour faire un pas à son tour.
- Que nous voulez-vous ?
Son ton était aussi froid que possible, mais il y percevait lui-même une once de terreur malvenue. Et Gràr ricana.
- Le petit caneton a vu sa maman canard se faire manger par un renard ?
Il se lécha les lèvres d'un air malsain.
- Heureux d'être le renard, la maman canard a l'air vraiment délicieuse.
Staz se crispa, au bord de l'explosion.
- Ferme ta grande gueule de rat, et barrez-vous !
Le sourire sur les lèvres de Gràr s'effaça, et c'est Atgas qui se mit à rire aux éclats.
- Hé, hé Gràr ! Paraît que t'es un rat !
Mais Staz voyait la mine de Gràr redevenir sérieux. Trop sérieux. Le rire était passé. Voilà qu'ils avaient en face d'eux un Aël sauvage. Plus sauvage qu'Aël. Mais Atgas continuait de rire. Et d'un coup, sorti de nulle part, il se prit un coup de poing sur le bas de la mâchoire, et il glapit de douleur. Gràr l'avait frappé. Frappé son compagnon. Celui-là même qui se tassait sur lui-même en se frottant la mâchoire en silence, désormais. Ils étaient vraiment des bêtes. Sauvages. Et Staz croisa le regard intense de Gràr.

- Tu veux savoir ce qu'on veut, hein ?
Staz tressaillit. Sa voix avait changé, avait baissé dans des graves effrayants. Il marchait vers eux, un sourire sadique aux lèvres. Il marchait. Vers Staz. L'air finalement pas si agressif. Il n'allait pas se battre. Juste discuter. En tout cas, Staz l'espérait. Car il était pétrifié. Halya avait sans doute battu en retraite vers Finn. Et Aël devait sans doute ne plus bouger. Hésitait-elle ? Car la distance entre Staz et l'autre diminuait. Diminuait encore. Trois mètres. Deux. Un seul. Et Aël avait disparu. Avait-elle existé ? Etait-elle une illusion ? Staz ne voyait que ces grands yeux gris. Deux grands yeux qui étaient désormais face aux siens. Et le souffle putride de la chose aux grands yeux gris. La chose qui le surplombait à peine. Mais qui avait mille fois plus de charisme. Et qui était là, devant lui. Un immense sourire sur les lèvres. Immense. Il se tenait à peine à plus de quelques centimètres de lui. Il sentait la chaleur de son corps. Qui semblait presque vouloir l'étreindre. Qui semblait presque vouloir l'emprisonner. Staz gémit. Car l'Être était là. Le Gràr. Le Gràr, grand et puissant. Qui le surplombait. Et il respirait, là, devant lui. Il sentait son haleine putride.
- Ce que je veux, tu veux le savoir ?...
Les yeux de Staz s'écarquillaient, son corps était traversé de milles tremblements. Il gémissait de manière discontinu, ne contrôlant plus rien. Plus rien du tout. Il était ... Perdu. Il ne voulait pas savoir. Non. Non, il ne voulait pas savoir. Mais l'autre était milles fois plus près encore. Son visage avait disparu, comme s'ils s'étreignaient sans se toucher. Il sentait son souffle dans son cou. Et, au creux de son oreille, il murmura :
- Ce que je veux, oh, ce que je veux au plus profond de mon être ...
Il soupira, comme d'aise et de plaisir.
- Ce que je veux, c'est voir ta peau, si belle, parcouru de sang, partout, et d'entendre gémir à mon oreille d'en finir alors que j'arracherai ta chair avec mes dents, hmm ... et t'entendre hurler ... hurler alors que je goûte ta chair, que je sens ton sang qui coule dans ma gorge, et de voir la vie qui quitte tes yeux, tes yeux avec une expression si tendre, hmm ... de terreur ... oui ... Oui c'est ça que je voudrais ...
Et Staz hurla. Hurla à plein poumons.


- Staz ! Staz ! Reviens à toi, Staz !
Le goût de la terre. La dureté du sol. Et la dureté, aussi, de la gifle de Aël. Son regard, dur, et aussi une petite lueur d'inquiétude. Staz était allongé sur le sol, le regard dans le vide.
- Staz ?
Le souffle court, le regard perdu, tout ce qu'il perçoit est le fou rire incessant de l'être gris. Gràr. Staz glapit.
- Staz ! Que s'est-il passé ?! Vous vous êtes fixés et ... et ... Tu t'es mis à hurler, Staz. A hurler, et tu es tombé.
Non. Non, c'était faux. Il était venu. Il l'avait vu ! Il était venu, l'avait approché, lui avait murmuré des choses horribles.
Et l'autre riait toujours, plié en deux tant il riait. Il riait, encore, et encore. Et Atgas n'osait même pas un sourire. Il fixait Staz avec une intensité incroyable, presque comme s'il ... comme s'il compatissait ? Et Gàr riait toujours.
Staz se hissa tant bien que mal sur ses pieds, et cette fois ne réussit pas à cacher sa grimace de douleur. Et le rire de Gràr se tari une fois seulement qu'il fut sur ses pieds.
- Tu voulais savoir, tu sais.
Staz entendit Halya glapir, derrière eux.
- Savoir quoi ?
Il n'avait pas rêvé. Il n'avait pas rêvé, non, non, non. Il le savait. C'était bien arrivé. Mais les autres ... Les autres ne savaient pas ?
- Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que tu m'as fais ?
Et le rire le reprit. Encore. Un sourire intense apparut finalement sur son visage, une fois qu'il se fut calmé. Un sourire malsain.
- Un petit tour de passe-passe que j'apprécie particulièrement ...
Il fit un pas, passa sa lance dans son autre main. Il se lécha les lèvres, puis s'exécuta en une petite courbette théâtrale, le sourire aux lèvres.
- Enchanté Staz. Gràr, pour te servir. En espérant que tu as apprécié les présentations.
Et Staz, cette fois, ne put que se pencher et vomir le contenu de son estomac. Car il sentait encore, le souffle chaud de ce monstre dans son cou, comme s'il y était toujours. Et qu'il entendait encore son petit jeu au creux de son oreille.
- Tu es un monstre ...
Gràr parut choqué.
- Un monstre ? ... Ce n'est pas très gentil de juger les gens à leurs rêves ...
Et il sourit de nouveau, en se pourléchant les babines.


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Sam 1 Oct 2016 - 17:01

Tant d’horreur et de dégoût avait tout d’abord laissé sans réaction tout le petit groupe, pétrifié. Seule Aël conserva un visage neutre imperturbable, et s’il l’avait craint au premier abord, Finn était désormais bien content de l’avoir à ses côtés. Il dégageait de cette femme une force et une bravoure hors du commun. Et dans la situation présente, ces qualités ne risqueraient pas d’être de trop…
Ce fut d’ailleurs la rousse qui réagit la première, sommant le couple de mangeurs de chair humaine de bien vouloir aller finir leur déjeuner plus loin. L’amusement des deux hommes qui en découla ne fut pas pour rassurer Finn. Et lorsqu’ils allèrent juste qu’à évoquer l’idée de manger la pauvre Halya, il dut être au moins aussi terrifié qu’elle. Encore une fois lui ou un de ses nouveaux compagnons se retrouvait la proie de la faim qui semblait animer toutes les créatures de cette terre. Quelle ironie pour lui qui n’avait encore jamais rien avalé depuis son éveil…

Mais Hiss s’interposait à son tour. Et sa colère aussi puissante que soudaine impressionna le jeune Finn. Elle qui avait fait preuve d’une si grande sympathie quelques minutes plus tôt n’était plus que rage et véhémence. Si lui était bien trop faible pour tenir tête à de tels êtres, il fut rassuré que ce n’était pas le cas de ses protecteurs. Sans être pour autant convaincu que la fureur de la blonde serait son meilleur guide… Car c’est justement là que la situation prit un mauvais tournant.
Finn ne comprit pas grand-chose à ce qu’il se déroula. Il y eut un bref mais intense échange de regard entre la blonde et l’homme aux yeux de grès, où à la fois tout et rien sembla se passer. Puis la jeune femme s’écroulait sans raison apparente au plus grand désarroi du jeune homme. Qui ne fut que davantage inquiet lorsqu’il réalisa que les tentatives de Staz pour la réanimer restaient inefficaces. Quel nouveau maléfice avait encore permis ce monde infernal ? Mais avant qu’il ait le temps de s’angoisser davantage, Staz lui ordonna :

- Finn, occupe toi de Hiss. Amène-la contre l'arbre, et surveille-la. Si elle se réveille, dis-le nous.

Encore un peu sonné par les derniers évènements, Finn jeta tout d’abord un regard vague à Staz, comme s’il n’avait pas compris ses mots. Mais le ton impérieux de son sauveur le ramena rapidement à ses esprits, et il s’empressa de s’exécuter. La tâche ne lui fut pas aisée : Hiss, de grande taille, était un véritable poids mort, et les bras déjà plutôt minces du jeune homme n’avaient pas conservé grand-chose en termes de force après une pareille journée. Mais la neige fut, cette fois-ci, son alliée, lui permettant de faire glisser plus facilement le corps endormi de la jeune femme. Ainsi, au bout d’un certain temps de lutte, il parvint à accomplir sa mission. Mais à peine était-elle achevée que c’était maintenant Staz qui, après un bref échange verbal avec les deux autres, tombait au sol en hurlant. Et cet hurlement fit pâlir Finn au point qu’il devait devenir difficile de le différencier de la neige alentour, et tous ses poils s’hérissèrent. Mais que faisait donc cet homme à ses compagnons pour qu’ils tombent ainsi comme des mouches les uns après les autres ?

Car définitivement cet être, qui tenait davantage du monstre que de l’humain, était la chose la plus terrifiante que Finn avait pu voir depuis sa descente des montagnes. L’autre paraissait juste fou, bestial, mais lui… Il ne ressortait de lui que violence et malveillance. Son regard luisait de sadisme et son sourire semblait vomir au monde toute sa cruauté… Mais le pire résidait dans son rire, qu’il n’hésita pas à laisser éclater tandis qu’Aël aidait Staz, complétement perdu, à se relever. Ce rire semblait comme provenir directement des entrailles de ce monde obscène, ne se délectant que du malheur et de la détresse de ses habitants. Et il ne devait pas souvent rester sur sa faim, au vu de l’atmosphère régnant ici-bas… Même son compagnon semblait le craindre. Peu étonnant vu avec la facilité avec laquelle il semblait enclin à le frapper. Mais dans le regard de ce dernier, il paraissait y avoir autre chose encore….

Peut être le « tour de passe-passe » qu’évoqua alors Gràr dans l’échange verbal qui suivit, dont Finn ne comprit pas vraiment le sens… Comme si quelque chose s’était passé mais que personne ne semblait vraiment avoir vu. Et cela sembla suffisamment terrible pour que le malheureux Staz régurgite tout ce que contenait son maigre estomac. Et lorsqu’il émit l’idée partagée par Finn que Gràr n’était rien d’autre qu’un monstre, les paroles de ce dernier laissèrent le jeune homme perplexe. Mais son sourire caressé de sa langue affichait clairement tout le plaisir qu’il ressentait, et ne laissait rien présager de bon. Le malaise à son comble, Finn jeta un regard au groupe. Inconscients, au bord de l’évanouissement ou pétrifiés de terreur, voilà l’état dans lequel cet être abominable les avait laissés lui et ses protecteurs. Définitivement, ils ne supporteraient plus longtemps sa présence malsaine. Seule Aël, encore une fois, semblait tenir le choc.

Et justement cette dernière n’y tint plus. Arborant un visage d’une férocité sans pareille et empoignant sa lance avec une force et une détermination prêtes à déferler sur celui qui faisait souffrir ses compagnons, elle hurla :

- Suffit maintenant ! Je vous préviens, vous allez dégager dans les secondes qui viennent, sans oublier d’emporter tous les petits morceaux de votre ancien copain psychopathe. Et si jamais vous vous en prenez encore une seule petite fois à l’un d’entre nous, je jure que je vous embroche de la même façon que ce sanglier là-bas. Et croyez moi, je n’hésiterai pas une seconde.

Une nouvelle fois Finn fut abasourdi par la force de conviction que dégageait la racine, et ce malgré la gravité des évènements. Il était impossible de douter de la véracité de ses paroles. Elle croyait dans chaque mot qu’elle avait prononcé. Finn sentit quelque courage lui revenir, et serrant sa pierre dans ses mains, il se tint prêt à porter assistance à sa protectrice, tout en continuant de surveiller du coin de l’œil la blonde toujours évanouie. Même Halya, si elle ne put chasser de son visage la frayeur qu’elle ressentait, serra les poings en signe de soutien à son amie. Il était plus que temps de mettre un terme au jeu cruel auquel semblait allégrement se prêter leur adversaire.
Atgas poussa un grognement, tandis que le sourire de Gràr se changeait en une moue déçue, comme un chat ne pouvant plus s’amuser avec sa proie. Mais il retrouva vite sa mine sombre et sadique, et il rétorqua :

- Tiens, voilà que la tigresse montre les crocs… Elle a dû oublier que ce territoire n’est pas le sien. Dommage pour elle, car je n'en ai pas fini avec vous…


Une lueur de cruauté illumina son regard gris un ciel d’automne tandis qu’il prononçait ces mots, qu’il alla ensuite poser sur celui de la rousse, juste au moment où celle-ci allait répondre. Mais pas un son ne sortit de sa bouche, car son visage se décomposa, comme si elle… résistait. Mais derrière cette résistance, Finn put lire de l’incompréhension suivit de près par de l’horreur. Le monstre était en train de lui faire subir le même sort qu’à Staz ! Et malgré son courage, le jeune homme s’inquiéta de sa capacité à se protéger des maléfices de Gràr. Il lui fallait agir ! Et, comme un réflexe venu de nulle part, il projeta sa pierre de toute la force de son bras en direction de la tête de l’homme…

Lancer de dé :

1 : La pierre atteint sa cible et blesse Gràr à la tempe, faisant disparaitre son sort d’illusion sur Aël.
2 : La pierre atteint Gràr à la cuisse sans le blesser réellement, mais le déconcentre suffisamment pour faire disparaitre son sort d’illusion sur Aël.
3-4 : La pierre, lancée trop faiblement, va lamentablement s’écraser quelques mètres avant sa cible.
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Sam 1 Oct 2016 - 17:01

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Horreur enneigée [J17][IMPORTANT][libre] QkoXIsq
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Staz
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Staz
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Jour d'éveil : Jour 16
Race : Echoué
Métier : Aucun
Groupe : Errant
Fiche de présentation : Clic
Journal : Clic
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Lun 3 Oct 2016 - 10:03

Le goût âcre dans sa gorge l’aida à ne pas perdre pied. Il venait de régurgiter tout ce que son estomac pouvait contenir, et il ne s’en sentait finalement que plus faible. A la merci d’un monstre cannibale, qui ne voulait que le dévorer. Ils étaient là, l’un face à l’autre, et Staz se sentit proie. Mais il était toujours vivant, il se sentait déglutir, il sentait le goût pire qu’atroce au fond de sa gorge. Il n’était pas encore rôti, cuit, gouttant de graisse sur un feu de bois. Il était encore debout.

La voix de Aël le fit sursauter. Elle crachait contre l’autre un tas d’injures, ou peut-être de vérités, aussi crûes qu’elles puissent paraître. Il était clair maintenant que pour elle, ce n’étaient que des bêtes putrides. Elle les menaçaient de mort, mais eux … eux ne bronchaient pas. Ou si, la mine de Gràr se transforma en une petite mou déçue, alors qu’Atgas se contenta d’un grondement. En fait, non, ce n’étaient pas vraiment des réactions.
Mais Gràr ne semblait pas vouloir tourner les talons. Non, ils ne les laisseraient pas s’en tirer. Aussi étrange que cela puisse paraître, à eux deux -voir même à lui seul-, ils dominaient le groupe de cinq qu’ils étaient. Ils étaient les lions devant un troupeau de gazelles. Des gazelles frêles, fragiles, et tremblantes.
Mais les mots d’Aël semblaient avoir réveillé chez ses compagnons une part de courage inestimée. Staz entendait presque japper derrière lui une meute de loup prête à mordre. Mais ce n’étaient que des gazelles, aussi courageuse puissent-elles être. Face à des lions, ils n’avaient aucune chance.  
- Tiens, voilà que la tigresse montre les crocs… Elle a dû oublier que ce territoire n’est pas le sien. Dommage pour elle, car je n'en ai pas fini avec vous…
Staz déglutit. Non, Gràr n’en avait pas fini avec eux. Et déjà son regard tournait au sombre, au glauque à nouveau. Et déjà l’Echoué se sentit couiner comme une souris, de peur que le monde ne s’abatte à nouveau sur sa tête. Mais non. Ce regard-là ne lui était pas dirigé. Cette fois, le « tour de passe-passe » n’était pas pour lui. Car les yeux du Grand Gràr fixaient Aël. Aël dont la mine se décomposait à vue d’oeil. Aël dont le visage tournait au livide.
Il voulait briser Aël ! Comme il l’avait brisé lui, Staz le Noyé ! Il sentait encore le souffle chaud, l’haleine putride ! Mais il n’y avait que lui qui savait ! Que lui, qui devinait la douleur, la souffrance !

Pétrifié, les secondes s’égrenèrent. Il n’arrivait pas à bouger. Il devait faire quelque chose. Il DEVAIT faire quelque chose ! Mais il était lâche. Lâche. Lâche. Non, il n’avait pas le droit. NON !
Sa mâchoire se serra brutalement, et il ne s’en rendit compte qu’en sentant un goût ferreux de sang au fond de sa gorge. Et il bondit, loup à son tour.
D’abord, rompre le regard.
D’un geste brusque, il fléchit les bras et propulsa Aël en arrière, loin dans les bras d’Halya. Celle-ci la rattrapa in-extremis, un air hébété sur le visage.
Ensuite, Gràr.
Il se sentit faire deux foulées. Il ne contrôlait même plus son propre corps. Son âme s’était reclue dans un bout de sa cervelle, et cédait l’entièreté du corps à l’instinct. L’instinct de survie. Car s’ils ne faisaient rien, ils allaient … Mourir. Mourir. Mourir. Et l’Être de son crâne chantait, hurlait sa mélodie, d’un ton éraillé et miséricordieux. Un Être putride. Qui contrôlait son corps avec un sourire étrange.

Quand il reprit ses esprits, il fut sur Gràr. Il fut sur lui, littéralement. Les deux hommes étaient allongés, Staz immobilisait les bras de l’homme au dessus de sa tête, mais celui-ci ne semblait vouloir réagir. Cet homme qui avait toujours un sourire malsain sur le visage, qui le regardait avec appétit. Staz était dans une position de supérioprité claire. Il immobilisait l’individu avec son poids, et le dominait entièrement. Pourtant, il ne se sentait en rien supérieur. Non, le sourire était toujours là. L’air assuré. Qui disait : -Je savais que tu allais faire ça. Et un regard suffit à comprendre qu’Atgas n’avait même pas bronché, lui non plus. Etait-il encore dans une illusion ? Non, il pouvait bouger. Et il sentait le sang qui coulait depuis sa langue blessée jusque dans sa gorge. Il était maître de lui-même.
Derrière, Halya se mit à pousser un couinement.
- Staz ! Je vais bien ! Il n’a pas eut le temps !
Aël. Elle allait bien. Il n’avait pas eut le temps. Il n’avait pas eut le temps.
Quelque chose se tordit chez Staz. Au niveau de l’estomac. Il était … Sur Lui. Sur le Grand Gràr. Ses mains se mirent à trembler violemment. Si Aël allait bien, lui n’allait pas bien du tout, il s’exposait à quelque chose d’infiniment plus dangereux qu’une illusion.
- Bah alors, Stazounet, on se rend compte de sa bêtise ?
Le rire glauque reprit à nouveau, et Staz tressaillit.
- Tu sais quoi ? Je t’aime bien. Je te garderais … pour la fin. Pour moi tout seul.
D’un mouvement brusque de l’épaule, Gràr libéra ses mains, et l’instant d’après, c’était lui qui était au dessus de Staz. Le regard brillant, l’air singulièrement joyeux.
- Tu m’en veux pas ? Je préfère mille fois être au dessus ...
Il se mordilla la lèvre d’un air presque coupable, avant de murmurer à l’oreille de Staz :
- Tu sais déjà que je suis un peu … dominateur ...
Staz se mit à se débattre avec vigueur, mais rien n’y faisait. L’autre était fort, agile, et sûr de lui. Il était coincé, à sa merci. Il ne voyait plus que le regard gris, acide, de cet être qui le dominait. Même la voix dans sa tête s’était tue, aux aguets.
- STAZ !
L’Echoué sursauta.
- Va-t-en où je te décapite !
- Chui désolé, mais vot’ Staz est indisponible pou’l’moment.
Un couinement résonna, et quelque chose tomba.
- AËL !
- J’vous ait dit qu’l’était occupé, vot’ Staz.
- Aël ! Ca va ?
- Aïe … J’lui en foutrait, moi, des « indisponible pour le moment » … Putain ...
Staz ne se débattait plus, écoutait avec attention. Il ne fallait pas … Non ...
- J’vais bien !
Sa voix tremblait étrangement.
- Arrêtez ! Ne  vous battez pas ! Je vais bien !
Ils perdraient s’ils se battaient, c’était une certitude.
Staz vit naître sur les lèvres du Grand Gràr un petit sourire ému.
- Ecoutez votre petit copain, il a raison. Passons un accord, voulez-vous ?
Il attrapa des mains les deux poignets de Staz, et les pressa avec suffisamment de force pour lui faire comprendre qu’il devait se taire. Puis il se redressa.
- Soyez sage, et personne se fera bouffer. Par contre, faites un peu trop les malins à mon goût, et la grosse passe pour le dîner.


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Finn (PNJ)
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Finn (PNJ)
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Race : Cime
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Dim 9 Oct 2016 - 16:42

L'élan de courage de Finn s'éteignit aussi vite que sa pierre alla pitoyablement s'écraser au sol, roulant dans la neige. Son bras s'était révélé trop affaibli même pour une mission aussi simple. Dévasté par son inutilité et sa faiblesse, il aurait pu ressentir de la honte, si seulement il n'avait pas déjà aussi peur... Ce fut Staz qui réagit alors, d'un élan désespéré libérant Aël de l'emprise de Gràr pour plaquer ce dernier au sol.

La suite fut confuse pour le jeune homme.

Définitivement le duo de dérangés réagissait de façon bien étrange. Il était clair, tout du moins, qu'ils ne semblaient en rien inquiétés par le groupe qu'ils formaient, malgré leur indéniable avantage du nombre. Il était vrai cependant que la fatigue et la peur qui les habitaient tous ne jouaient pas en leur faveur. D'autant plus que c'était désormais Gràr qui bloquait dos contre terre le malheureux Staz. Qui pourtant chercha à éviter l'altercation qui se révélait imminente entre Aël et Atgas, leur disant qu'il allait bien et évitant ainsi le combat.

Finn tremblait, et malheureusement le froid n'y était plus pour rien. Ils les tenaient, et ce sans même avoir eu à les combattre. Leur effrayante agressivité et les maléfices de Gràr avaient suffi à les dominer tous autant qu'ils étaient. Même Aël semblait le voir, car si l'expression de son visage ne laissait rien paraître d'autre que de la dureté, on pouvait sentir sa démunition. Leur guerrière ne savait plus comment agir pour retourner la situation en leur faveur, et les autres étaient bien trop terrifiés ou hors de combat pour pouvoir lui venir en aide. Toutefois, sans se laisser totalement aller à la résignation, elle répondit aux propos de Gràr, froide et amère :

- "Très bien, qu'attends-tu donc de nous, précisément ?"


La question sembla amuser l'homme aux yeux de grès, qui se tenait maintenant debout. Il semblait vraiment prendre un malin plaisir de la situation.

- "Ce que j'attends de vous ? La déférence et la serviabilité de mise envers un hôte aussi compréhensif et tolérant que moi, ma petite tigresse. C'est pourquoi à partir d'aujourd'hui vous allez vous efforcer de nous garder, moi et Atgas, repus et reposés, et de vous révéler plus utiles vivants que comme simple nourriture."

Le sourire carnassier que Gràr afficha sur ces derniers mots acheva de terrifier le pauvre Finn, l'idée de fuir traversant soudain puissamment son esprit. Mais seul et démuni comme il était, ce monde enneigé aurait rapidement eu raison de sa faiblesse. Il n'avait pas le choix que de subir avec le reste du groupe le despotisme des deux cannibales... Et justement, Atgas venait de poser son regard luisant de folie sur lui.

- "Eh, toi là-bas, l'petit freluquet du fond, viens t'rendre utile, on a d'la bonne viande à travailler par là."

Finn refusa tout d'abord de comprendre ce qui lui était demandé, et il resta un instant comme pétrifié. Mais déjà Atgas reprenait le démembrage de son ancien compagnon. Non, jamais il ne pourrait faire une chose pareille... Mais cette fois-ci ce fut Gràr qui reprit la parole, récupérant son ton froid, sans appel :

- "Atgas t'as demandé quelque chose, il me semble. Si j'étais toi je me dépêcherai, tu sembles parfait pour accompagner au diner ton appétissante camarade."


Le tressaillement d'Halya suite à ces propos fut à peine perceptible. Sa terreur était telle qu'elle semblait comme paralysée. Mais Finn n'était pas beaucoup mieux... Seule la peur le motiva à aller jusqu'au cadavre. Et une fois devant, à voir l'autre s'acharner comme un forcené, mangeant un morceau sur deux de ce qu'il découpait à l'aide de sa pierre, il se sentit déjà pris de nausées. Mais Atgas déjà l'attrapait, lui fourrait une pierre plus ou moins taillée dans la main qu'il forçait aussitôt à plonger dans les entrailles du mort. Un haut de cœur qui sembla lui arracher un à un chacun de ses organes traversa Finn de part en part, et il manqua de s'évanouir. Seule la terreur lui permit de demeurer conscient, et sentant le regard appuyé du vieux fou sur lui, il fut bien obligé de se mettre à la tâche... Sa vie en dépendait. En à peine plus d'une demi-journée, son dégoût et son horreur atteignaient encore un nouveau sommet. Il ne lui restait plus qu'un seul espoir. Qu'on ne l'oblige pas à en manger. C'était le dernier bon sentiment qui résidait encore en lui. Pour le reste il n'était plus que nausée, peur, et surtout colère. Il haïssait et craignait désormais ces deux monstres tout autant qu'il haïssait et craignait ce monde, faisant clairement la parallèle entre eux. Mais un jour, il ne pouvait en être autrement, la situation serait toute autre, et il n'y aurait aucune mansuétude. Un jour...

Et tandis que Finn plongeait toujours plus profond dans son ancien prédateur et dans ses idées noires, Gràr continuait son discours :

- "Vous autres, le feu et le sanglier ne vont pas se faire tout seuls ! Et tâchez de réveiller votre fainéante de copine, il n'y a pas d'oisif chez moi. Du moins pas autre part que dans mon assiette... Et tout ça sans tarder, c'est que je commence à avoir faim..."

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Callixte (PNJ)
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Callixte (PNJ)
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Jour d'éveil : 16
Race : Racine
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Dim 16 Oct 2016 - 21:30

Callixte ne le savait pas encore mais le lieu où il s’était établi pour y passer la nuit était le vestige même du clan des Oubliés. La falaise qui s’élevait de cette terre n’était que la barrière naturelle qui leur servait sûrement de défense et elle avait été le refuge du jeune homme qui, par épuisement, avait fini par trouver le sommeil. Mais pas la paix. La nuit avait été rude et le réveil n’avait fait qu’accentuer les maux qu’il avait subits la veille, le jour de son éveil.

Tel un vieillard muni de sa canne, il clopinait lors de sa marche à cause des multiples blessures qui ornaient ses jambes et ses chevilles. Il avait sûrement du se tordre quelque chose dans sa course effrénée lorsqu’il avait tenté d’échapper à ces monstruosités, là-bas, dans la forêt dense qu’il pouvait encore apercevoir. D’ailleurs, elle lui évoqua un bien mauvais souvenir et passer près d’elle ne fit qu’accentuer son appréhension et la crainte qui l’habitaient. Il regardait précautionneusement autour de lui, quoiqu’un peu affolé, les yeux grandement écarquillés et le souffle autrement plus court. L’atmosphère était pesante et le froid mordant. Il frissonnait, claquait des dents tout autant que sa carcasse trembla de manière relativement intense. Il n’avait que ses pauvres feuilles mêlées à des tiges en guise de pagne ainsi que sa longue tignasse pour couvrir un tant soit peu sa minable personne toute nue. La route fut pénible et il se demandait encore jusqu’à combien de temps il allait pouvoir tenir sur ce rythme car déjà, l’extrémité de ses doigts avait bleui, de même que celle de ses orteils. Le sol durci heurtait la plante endolorie de ses pieds qui traînaient plus qu’ils ne décollaient du sol, laissant des traces nettes dans ce qui allait devenir un tapis d’ivoire s’il continuait de neiger ainsi.

Il était lent, incroyablement lent, raide comme le bois qu'il tenait en sa main droite. Il s’y était appuyé de nombreuses fois, s’arrêtant parfois quelques instants mais sans jamais trop s’attarder sous peine de se faire attaquer. La faim le tiraillait et il avait beau regarder autour de lui, il ne voyait rien qui pouvait nourrir l’affamé qu’il était. Il y avait des fruits, oui, mais comment savoir si ces derniers n’étaient pas empoisonnés ? Il ne fallait pas courir de risque pour le moment. Le jeune homme prit son courage à deux mains et accéléra le pas, mâchoires serrées, gémissant parfois sous les pics de douleur qui l’assaillaient de parts et d’autres. Le brun se dirigeait vers l’ouest, vers cet immense lac qu’il avait déjà aperçu, cette vaste étendue qui semblait infinie, ne renvoyant que la tristesse du ciel gris qui trônait au-dessus d’elle. Les flocons, qui avaient d’ores et déjà couverts l’individu d’une fine couche d’un blanc immaculé, s’échouaient sur le sol rendu bourbeux par l’humidité environnante, ou mouraient dans cet abîme aqueux. Il n’y avait rien qui puisse faire vivre ces parages, pas même un oiseau. Du moins, ils n’étaient pas de sortie. Là encore, cette impression de lourdeur inquiétante régnait sans cesse comme s’il n’existait aucun lieu de repos possible, hormis les profondeurs terreuses qui l’avaient enfanté. N’y avait-il aucun retour en arrière possible ? Non. Il le savait pourtant bien. Il fallait grandir, aller au-delà. Mais tout était incertain, tout était peur, flou, désordre jusque dans ses pensées. Seul. Il se retrouvait seul, livré à lui-même avec ces mêmes phrases qui résonnaient en sa tête sans vouloir cesser de tourner tel un manège infernal.

La pluie attend celui qui souffre. Cesse de penser comme les musaraignes. Cesse de penser comme les musaraignes. Cesse de penser comme les musaraignes.

- « Cesse de penser comme les musaraignes. »

Avait-il dit à haute voix sans s’en rendre compte. Ses lèvres avaient remué automatiquement comme s’il avait été possédé. Qu’est-ce que ça voulait dire tout ça ? Ca n’avait aucun sens. Il n’avait pas la réponse à ses questions, aussi nombreuses soient-elles. Oh, la douleur devait le rendre fou, il délirait complètement. Oui, c’était ça, il débloquait. La fièvre devait aussi l’avoir gagné depuis ce temps. Mais il n’avait pas le temps, il n’aurait jamais le temps, ni même de repos.

***

Ca y est, le voilà, ce miroir liquide à l’aspect fantomatique, étendant son incommensurable substance dans ce funeste tableau. Dès lors qu’il aperçut l’extraordinaire plan d’eau, il ne réfléchit pas et alla le trouver aussi rapidement qu’il le put, l’appel de la soif se faisant plus fort que la raison. Il en lâcha son morceau de branche pour aller s’agenouiller devant ce qu’il convoitait tant, mains plaquées contre le sol, buvant de tout son saoul. Il avait plongé le menton et la moitié de sa crinière d’ébène dans l’eau, avalant de grosses lampées jusqu’à s’en étouffer, toussant même sous la précipitation. Puis il se releva tout aussitôt, aux aguets et les sens en alerte tel un animal sauvage. Il n’avait pas eu le temps de remarquer son reflet qu’il s’enfuyait déjà, manquant de trébucher à cause de son état de faiblesse, récupérant son arme de fortune ou plutôt sa béquille. L’adrénaline avait un instant fait retomber l’algie mais, lorsqu’il retrouva un semblant de calme, tout ressurgit avec violence, forçant l’humain à ployer sous l’effet. Il souffrait et la volonté qu’il détenait manquait de s’effriter à chaque instant telle une rocaille d’argile.

- « Tu dois… Y arriver. Tu dois y arriver. Tu dois y arriver ! »

Se disait-il pour s’encourager. Il était dorénavant une proie facile pour tout prédateurs, que cela soient les corbeaux – s’il y en avait – les loups, et surtout ces créatures inhumaines qui dévoraient tout ce qui gigotait. Vite. Plus vite. Mais il sentait ses forces diminuer au fur-et-à-mesure, son pied droit ne répondant presque plus aux ordres envoyés par son cerveau. Alors il touchait déjà à son terme ? Ca ne pouvait pas se terminer comme ça. S’il devait ramper, il ramperait. Déjà la fin de l’après-midi pointait son nez sans que le pauvrillon n’ait trouvé de quoi se soigner ou se réfugier. Mais l’espoir faisait vivre.

Et il fut.

Des voix… ? Etait-ce son imagination ? Bien qu’éprouvé, il tendit l’oreille pour s’assurer que ce qu’il entendait était bien vrai. Et si c’était le cas ? S’il y avait d’autres, comme lui ? Dans un regain d’énergie, il puisa dans ses dernières ressources pour longer la rive du lac, se rapprochant chaque fois un peu plus d’un bosquet situé à l'ouest duquel émanait ces sons qu’il semblait ouïr. Il arriva alors à hauteur de grands arbres, qui surplombaient la plaine, parmi lesquels il s’engouffra avec pénibilité. On pouvait le repérer à dix kilomètres à la ronde avec le raffut qu’il produisait par son bâton qui frappait le sol et par l’extrémité de son membre droit qui en raclait presque la fine couche glacée car tout résonnait ici bas.

- « Hun… Hnn… »

Encore un peu. Encore un tout petit peu. Les bruits se firent plus distincts à présent, l’être faisant son apparition derrière un petit groupe de personnes d’où une tension s’y dégageait. Mais cela ne l’importait peu. Il avait trouvé ses semblables, du moins, c’est ce qu’il pensait. Pantois, il se tenait courbé sur son piquet, sa chevelure humide et emmêlée retombant devant la majeure partie de son visage de telle sorte qu’on ne la distinguait guère plus, outre ses lèvres dont la teinte frôlait le bleu. Ses mains aux doigts cyanosées cramponnaient avec force ce qui le soutenait encore tandis que sa structure corporelle aux airs frêles, secouée de spasmes, menaçait de s’écrouler d’un instant à l’autre : il ressemblait à un mort vivant. Rien ne sortait de sa bouche, sauf une faible plainte qui ne caractérisait que la situation dans laquelle il se trouvait. De ce fait, il n’avait même pas relevé le danger qui le guettait lui et les autres ni même ces espèces d’hominidés sauvages qui n’avaient rien d’amical et, au lieu de prêter main forte aux victimes, il ne ferait sans doute que les condamner davantage.
Staz
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Dim 23 Oct 2016 - 18:13

Devant les yeux de Staz se jouait une scène dont il était à la fois l'acteur et le spectateur. Le monde s'affolait, tout allait trop vite. Gràr le dominait de toute sa taille, et Staz sentait la puissance de son esprit sans même avoir besoin de croiser son regard. La force d'un esprit fou à lier. Il déglutit difficilement, la gorge soudainement sèche, les épaules raides, le coeur palpitant.
- Ce que j'attends de vous ? La déférence et la serviabilité de mise envers un hôte aussi compréhensif et tolérant que moi, ma petite tigresse. C'est pourquoi à partir d'aujourd'hui vous allez vous efforcer de nous garder, moi et Atgas, repus et reposés, et de vous révéler plus utiles vivants que comme simple nourriture.
La déférence et la serviabilité ?
Staz frémit de la tête aux pieds, en proie à une soudaine panique. Alors c'était ça le monde ? Un simple asservissement des faibles aux forts ? Pour toujours ? Allait-il vraiment passer son existence ainsi ? Voir ses compères tomber, et peiner pour être "plus utile vivant que comme simple nourriture" ?
Et Atgas qui s'emparait de Finn, et Gràr qui assignait les autres au travail du sanglier ? Dans sa tête, l'Être s'était remis à faire une danse chamanique autour du feu, au son des tambours de son coeur.

Gràr baissa à nouveau les yeux sur lui, et il frémit en détournant le regard, tremblant de la tête aux pieds. Son regard se posa un instant sur Finn, les mains qui semblaient tâter le coeur ou le foie peut-être de l'individu basculé-décédé ... Pauvre garçon. Mais déjà son assaillant reprenait possession de son menton pour planter son regard dans le sien.
- Il ne me manque plus qu'à te trouver une utilité à toi, petit Staz ...
Un grand sourire narquois naquis sur le visage du cannibale, et Staz se sentit se rapetisser, encore et encore, en proie à de grandes sueurs froides. Son souffle se fit plus court encore, ses pupilles se dilatèrent, alors que Gràr ne bougeait plus, le fixant juste d'un air affamé. Gràr fit courir ses doigts le long du cou de Staz, jusqu'à y presser un peu plus fort la paume de sa main, comme pour l'étrangler. Mais il n'en fit rien. Il continua de le fixer, ses yeux se plissant un peu, l'air complètement satisfait, et le sourire jusqu'aux oreilles.
- Atgas. Celui-là est à moi.
Le vieil homme ne réagit que par un grognement, mais il ne semblait en rien opposé à cette appropriation. Staz poussa un gémissement qui tenait plus de la plainte que de la révolte.
- A ... Toi ?
Devant cette petite intervention, le regard de Gràr s'assombrit.
- Tu as bien entendu. Cela te pose-t-il un problème ?
Staz déglutit, et bougea la tête négativement devant la pression contre sa gorge qui s'accentuait.
- Bien.
Un sourire satisfait naquit à nouveau sur ses lèvres.
- Bravo, tu viens de grimper d'un échelon dans la hiérarchie du groupe !
Gràr lâcha la gorge de Staz pour faire mine.
- De nourriture, vous êtes tous passés à larbins. Mais de larbin, tu viens d'être nommé ... Assistant personnel de moi-même ici présent, moi nommé Gràr !

Son sourire s'élargit et ses deux yeux n'étaient plus que deux fentes sadiques et luisantes de folie.
- Et en temps qu'assistant personnel de moi-même, je t'exempte des tâches traditionnellement soumises à nos chers larbins.
Staz déglutit, de plus en plus anxieux. Sans doute aurait-il préférer être un larbin comme les autres.
- Peut-être même que si tu es sage, tu auras le droit à un petit supplément de nourriture ...
A cette pensée, il se sentit saliver ... mais secoua la tête, plus perplexe que jamais. Il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait, et cela le plongeait dans une angoisse des plus intenses.
- En contrepartie ...
Le regard de Gràr s'illumina comme si le soleil frappait pour la première fois ses pupilles.
- Tu dois me satisfaire, quoi que je te demande !
Staz pinça des lèvres, le regard affolé cherchant un soutien autour de lui. Mais tout ce qu'il trouva ne fut que l'expression de Gràr qui replongea dans les ténèbres de sa folie.
- Si toutefois tu n'y met pas assez de tien ... Et que tu ne me satisfais pas ... Je met à mort et dévore chacun de tes compagnons. Et toi, pour finir. N'oublie jamais ce que je désire ...
Staz ferma les yeux, gémissant de plus belle. Oui, il n'avait pas oublié. Il n'avait pas oublié du tout ... Alors le jeune homme se tassa encore un peu plus, dans l'attente du moment où il serait mis à mort.

Pourtant, Gràr ne se rua pas sur Staz. Au contraire, sa mine satisfaite se transforma en regard perplexe, alors qu'il levait paisiblement les yeux pour les poser dans les bois. Sa main se saisit calmement de la lance qui était posée à portée de main, mais ne se leva même pas. Il se contenta d'émettre un sifflement que Staz perçut presque maussade, qui eut pour effet de faire se redresser Atgas. Qui posa à son tour son regard sur les arbres. Il tordit la bouche en une grimace tendue, et cracha à côté du cadavre avec amertume.
- C'pas un guetteur ça.
Staz sentit son coeur s'accélérer encore, tandis que tout le groupe se tenait aux aguets. Il vit du coin de l'oeil Aël se redresser de toute sa hauteur, pour guetter l'arrivée du monstre qui faisait tant de bruit. Car derrière Staz se déplaçait quelque chose de lent, terriblement lent, dans un vacarme fou. Des tocs ... tocs ... qui devenaient de plus en plus insupportables au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient. Mais Staz ne voyait définitivement rien, couché sur le sol comme il l'était. Et il avait trop peur de lâcher du regard le Gràr fou qui le surplombait.

Pourtant, quand la chose fut là, il le sut. Le souffle rauque de la bête ou de l'homme le fit frissonner de tout son être. Pourtant le sourire de Gràr s'agrandissait encore.
- Tiens tiens ... Bienvenue à toi, camarade !
Et enfin Gràr laissa Staz tranquille. Il se leva, délaissant le cou meurtri de l'échoué que celui-ci massa un instant en se redressa, et s'avança d'un pas vers le nouvel arrivant.
Staz dévisagea le nouveau venu d'un air hagard, complètement perdu. Encore un nouveau ? Un nouveau cannibale en quête s'asservissement ? Mais non, le nouveau n'avait l'air de rien de tout ça. Ses cheveux ondulés tombaient en cascade sur son visage, dont on ne devinait rien. Mais son corps meurtri en disait long sur lui. Il était trop fin, trop pâle, couvert d'un peu de neige, et ses doigts prenaient une couleur violacée peu engageante. Il avait lui aussi une cheville enflée et l'air complètement terrassé par la fatigue et la faim. Mais Gràr n'avait pas l'air de compter lui laisser un peu de répit.
- Hmmm, t'as pas l'air bien en forme, mon coco ...
Gràr fit le tour du nouvel arrivant, faisant visiblement un état des lieux, puis revint vers Staz qui s'était à peine mis debout d'un air las.
- Trop mauvais état ...
Finalement, il haussa les épaules d'un air contrit.
- Tant pis.
Mais alors qu'il semblait réfléchir à quelque chose, il posa les yeux sur Staz et son visage s'éclaira soudain à nouveau, comme soudainement illuminé par une idée des plus attrayantes.
- Parfait ! Staz, il est temps de me prouver ta fidélité !
Un sourire sadique grandit sur les lèvres de Gràr, qui tapota la tête de Staz, visiblement on ne peut plus satisfait.
- Tue ce garçon, Staz.
Avant même que Staz n'ait le temps de comprendre ce qu'on venait de lui demander, Gràr lui enfourna sa propre lance dans les mains et le poussa vers le nouveau venu. Atgas, quant-à-lui, se redressa et ricana :
- 'fin un peu d'animation dans c'monde d'brutes !
Les jambes tremblantes, Staz comprit enfin ce qu'on lui demandait, et posa son regard écarquillé sur le nouveau venu qui respirait toujours à s'en rompre les poumons. Il devait ... Tuer ce garçon ? Pourquoi ? Et le souvenir de la menace de Gràr s'abattit comme une main glacée sur son épaule. Lui ou eux ? Les membres tremblants, il posa un regard effrayé sur la lance, au bord de l'évanouissement. Que devait-il faire ?

Lancer de Dés :


Face à ce terrible dilemme ...

1 : Staz s'évanouit.
2 à 4 : Staz réussit à ne pas s'évanouir.


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Dim 23 Oct 2016 - 18:13

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Hiss
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Hiss
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Jour d'éveil : Jour 10
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Dim 23 Oct 2016 - 23:29

Son corps lui faisait mal. Ça n'était pas intolérable, mais assez pour que ses yeux s’entrouvrent, puis se referment aussi sec. Sa tête était lourde, sourde, et l'éclat de la neige alentours lui perça les pupilles de façon beaucoup trop brutale pour le moment. Elle ne bougea cependant pas, des scènes étranges passant et repassant dans son crâne.

Ils avaient eu cette visite très désagréable. Hiss se souvenait du vieux au visage ingrat et de son compagnon aux yeux durs, et à l'attitude presque nonchalante. C'était à cause de lui. Elle se souvenait être tombée devant lui, mais était persuadée que c'était de sa faute, à lui. Sa hanche n'était pas dans un état si lamentable que ça, elle s'en doutait. Alors quoi, qu'avait il de plus qu'elle?

La rage s'insinua peu à peu derrière ses yeux, la rage et puis la honte. La honte d'être tombée face à l'ennemi. Les sons autour d'elle se firent plus distincts, mais elle n'ouvrit pas encore les yeux, et ne bougea pas d'un millimètre. Des gens parlaient. Elle reconnut la voix de Staz, faible, étrange. Rompue. Mais surtout, la voix de Gràr, le grand type effrayant.

Son ton menaçant, jouant avec les mots et les blancs, faisant comprendre que le maître ici, c'était lui. Elle entendait aussi quelqu'un s'affairer pas très loin d'elle, mais elle ne comprenait pas le sens de ces bruits. Quelqu'un mastiquait bruyamment, un peu plus loin. Puis elle perçut, en même temps que le reste du groupe, la venue d'un étranger - encore un? Et surtout, la suite. Gràr ordonnant à Staz de tuer. Tuer qui, pourquoi? Pourquoi Staz ferait une chose pareille?

Hiss ouvrit un œil, légèrement. Elle vit Aël et Halya, a quelques pas devant elle, tournées vers la scène atroce, un peu plus loin. Elle vit le vieux et Finn, qui avait l'air passablement nauséeux, les mains dans le cadavre du cannibale au sol. Elle vit Staz, lance en main, et Gràr, le surplombant, l'encourageant des yeux, attendant presque son refus avec jubilation. Et l'étranger, planté là, le souffle court, comme au bord de l'inanition. Le sacrifice aux fous.

Sa main tâtonna dans la neige - son corps était tellement raide, et tout doucement, elle chercha une arme près d'elle. Sa lance, elle voulait sa lance, mais ne savait pas ou elle avait bien pu atterrir. Elle ne la voyait nulle part. Puis, surprise. Sa main rencontra une surface douce et oblongue, coupante sur les bords, une chose qu'elle connaissait presque par cœur. Sa pierre taillée avait dû tomber de sa besace lorsque ils l'avaient déplacée. Ce n'était pas grand chose, mais pour l'avoir tenue un nombre de fois hallucinant en si peu de temps, son contact lui fit chaud au cœur. Ça n'était presque rien, mais c'était mieux que rien du tout.

L'exaltation du grand salaud était telle qu'elle pouvait la sentir, sans même voir son visage. Ils étaient tous de dos, du moins, Gràr et Atgas l'étaient. Hiss prit appui sur le tronc dans son dos, et se releva le plus doucement possible. Le sol était couvert de neige, mais sous la neige stagnaient branchages, feuilles séchées, pierres, et marcher sans bruits relevait de l'exploit. Des traces de pas assez nombreuses parsemaient le manteau blanc, qui était devenu inexistant à certain endroits. Aël dû percevoir son mouvement, parce qu'elle tourna la tête sans un bruit vers elle, et comprit quasiment instantanément tout ce qu'il se passait dans la tête de la blonde. Les deux femmes étaient encore agenouillées près de la carcasse du sanglier, et la rousse s'empara calmement d'une pierre étroite.

Hiss commença à avancer, les mâchoires serrées et le regard concentré sur le dos musclé de son ennemi. La colère tappait contre son front, ou bien était-cela douleur, peu importait, mais chacun de ses gestes étaient souples et maîtrisés. Il ne fallait surtout pas tout foutre en l'air maintenant. Staz tremblait, elle pouvait le voir. Et ce constat rajouta une volée de haine envers leur oppresseur. La rousse s'était levé, tout aussi doucement, et couvrirait probablement ses arrières si il le fallait.

Elle fit bien cinq pas sans émettre le moindre son, attendant d'être assez proche de l'homme. Puis la blonde fit les trois derniers en courant, avant de sauter sur son dos et de flanquer un coup de pierre de toutes ses forces dans la tempe gauche de Gràr. Et cette fois ci, elle n'avait pas hésité une seconde. Le corps du grand s'était débattu rien qu'une seconde avant l'impact, mais pas suffisamment pour vraiment la déstabiliser. Elle remit un grand coup de pierre sur son crâne, alors qu'ils tombaient au sol, mais ses jambes ne desserrèrent pas leur étreinte, et son bras envoya encore une frappe dans le visage, sans qu'elle ne vise vraiment. Et une fois que plus aucune résistance ne se fit sentir contre elle, elle se permit d'arrêter de frapper, guettant le moindre geste de la part de Gràr pour en remettre une couche. Rien ne vint.

Ça avait du durer seulement quelques secondes, et son esprit n'avait pas imprimé ce qu'ils se passait autour d'elle. Un cri à sa gauche lui fit tourner la tête cependant. Aël s'était approché de Atgas et lui avait flanqué un coup de pierre, quelque part.

"Si tu t'avise de nous blesser, tu finira comme ton pote, vieillard."

Le vieux poussa un grognement entre colère et terreur, et la blonde se dégagea du corps de Gràr. Elle regarda son visage ensanglanté et cracha dessus. Du sang, elle avait du se mordre dans la bataille. Il respirait encore, son souffle était léger et sifflant. Son nez avait l'air cassé, et un sillon rouge marquait sa tempe. Hiss n'osait pas le quitter du regard. Peut être allait il se lever brusquement, et reprendre le dessus.

"On devrait le tuer. Si il se réveille, il risque de nous poser problème."

Elle soupira, les idées confuses, avant de se détourner et d'aller poser une main sur l'épaule de Staz. Elle ne savait plus quoi dire. Cette simple phrase était trop dure pour elle. Sa hanche saignait sous le choc, et elle boitait sévèrement. Mais peu importait. Même ses vertiges importaient peu, finalement.

Et Hiss se rapprocha de son ami, tentant de trouver son regard, et d'y puiser tout ce qu'elle n'avait pas, espérant que lui pourrait lui offrir.
Callixte (PNJ)
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Callixte (PNJ)
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Jour d'éveil : 16
Race : Racine
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Dim 6 Nov 2016 - 18:25

Il ne captait plus rien, non plus rien. C’était comme si son corps ne lui appartenait plus, lui, qui était prêt à s’effondrer d’un instant à l’autre. Il avait cru trouver la délivrance en pénétrant en ce lieu relativement « peuplé » d’êtres qui lui ressemblaient. Etaient-ils fiables ? Il n’en savait strictement rien et quand bien même il tentait d’y réfléchir, rien ne vint tant son esprit était embrumé par la fatigue et la faim puis la douleur qui le tiraillaient depuis un la veille.

Il y en avait un qui avait un ton particulier, proche de la menace et d’une certaine extase indéfinissable. Puis on s’approcha de lui, on l’accueillit, on parla tout près, on tourna même autour comme s’il était devenu une sorte d’objet ou de la chair à dévorer. Il n’en savait rien. Il avait cru entendre « mauvais état » mais il n’était pas bien certain d’avoir assimilé ces paroles. Peu lui importait maintenant, du moment qu’il pouvait se reposer, arrêter son pénible périple. Il n’avait d’ailleurs même pas relevé le sort qui venait de lui être réservé par celui qui intimidait les autres. Les bruits parvenaient à ses oreilles et, dès lors qu’il releva la tête, non sans un terrible effort, il y aperçut un grand homme à la chevelure ivoire à l’air apeuré avec, en face de lui, un autre individu qu’il ne voyait que de dos. Derrière le premier, au fond, une jeune femme venait de se lever avec difficulté, une jeune femme blonde qui se munit d’une pierre. Il y en avait d’autres, là-bas, mais sa vision ne lui parut plus assez correcte pour qu’il parvienne à tout distinguer. Et puis, son épaisse tignasse l’entravait.

Ca bougeait, ça frappait. Il y eu des grognements, de l’agitation, une rage palpable qui stagnait dans l’air. Un autre cri, mi-aigu, s’éleva, suivi d’un grondement étrange et la femme parla.

- « Si tu t'avises de nous blesser, tu finiras comme ton pote, vieillard. »

Il y en avait une autre, aussi.

- « On devrait le tuer. S’il se réveille, il risque de nous poser problème. »

Qui donc ? Le vieil homme ? Lui ? Qui était à craindre là-dedans ? Qui étaient les véritables victimes ? Il finit par lâcher ce qui lui permettait encore de tenir debout et s’écroula sur le côté, pantois. Il était encore conscient mais bien mal en point pour pouvoir interagir avec les autres. Il entendit des pas se rapprocher du tas de viande encore gigotant qu’il représentait et on avait posé une main sur lui, sur sa gorge pour vérifier son pouls. On avait repoussé sa crinière d’ébène, révélant son visage trop pâle aux lèvres bleuies par le froid. Il tremblait, les mâchoires contractées et soupira dans une faible plainte émanant de sa gorge irritée. Si seulement il savait ce qui les attendait ce soir-là…

Il avait été traîné à l’intérieur du refuge, puis posé là sur une sorte de paillasse et le feu avait été allumé à la hâte. Lui était encore relativement chanceux car le sort réservé aux deux énergumènes qui avaient voulu compromettre l’avenir du petit groupe fut bien moins clément. On ne les supprima pas, non, mais ils avaient été restreints par des liens faits de lierre et de plantes grimpantes puis placés dans un des coins de la grotte sous haute surveillance. Oh, le plus âgé avait tenté de se faire la belle, s’étant agité lorsqu’il avait été étriqué mais un nouveau coup sur son vieux crâne l’avait subitement rendu plus docile. Il fulminait cependant intérieurement, nourrissant des idées meurtrières vis-à-vis de celle qui l’avait brutalisé. Celui du nom de Gràr présenta encore un épistaxis – non majeur cependant – qui avait fini par se tarir puis coagulé. Il avait regagné conscience quelques temps après, encore sonné et prit de maux de tête violents mais fou de rage. Elle se lisait dans ses yeux sans pour autant surgir dans sa voix.

- « Vous faites une grosse connerie, tu devrais écouter ta petite salope de copine car dès que je trouverai le moyen de me libérer... Je vais vous réduire à néant. Surtout toi, là-bas, je te baiserai bien devant ton petit Staz et je boufferai tes entrailles pendant que tu seras en train de me supplier d'arrêter, ooh non. Je vais briser ton Staz. Je me délecterai même de son corps avec délice devant ta putain dépouille puante. »

Accusa-t-il d'un ton amer. La haine transpirait de cet homme incroyablement résistant et teigneux dont le regard lançait des éclairs à celle qui avait voulu attenter à sa vie. Sa voix avait failli trembler et son souffle était court comme s'il suffoquait du manque d'oxygène mais il resta calme, contrôlant ses pulsions. Malgré le fait qu’il soit tenu prisonnier, il n’en démordait pas, un profond désir de vengeance et de destruction animant son corps et sa volonté. Il était pire que de la mauvaise herbe.

- « Oh la ferme toi où on t’en colle une ! Fais pas le malin parce que là t’es pas en position de te rebiffer ! »

De nouveau des grognements, des injures. Puis un autre coup fut donné au plus grand qui gronda tout aussitôt de fureur.

- « Bon, qu’est-ce qu’on fait des deux et surtout, comment on va s’occuper de lui ? Il est vraiment dans un sale état. Et ça nous fait encore une bouche de plus à nourrir. Pourquoi on se récolte un bras-cassé ? »

La femme à la crinière flamboyante soupira pendant qu’elle jeta un regard sur le corps du nouvel arrivé qui faisait pâle figure.

- « En plus, il n’a pas l’air bien fort, je suis certaine que j’arriverai à lui briser les os avec ma poigne ! »

Renchérit-elle, sûrement excédée par la situation.

- « Il faut le sauver, il a la cheville toute enflée, regarde… Il doit avoir mal. On ne peut pas le laisser comme ça... »

Hayla se fit douce et continua de veiller sur lui sous le regard d’une Aël bougonne.

- « Mouais. Mais bon, le plus important est d’avoir réussi à capturer ces deux-là et à les avoir placé en quarantaine. Jusqu’à quand, par contre, je sais pas. Il va falloir s’organiser pour les tenir captifs et les rendre aussi obéissants que possible. »

On sembla pensif, exténué aussi et toujours sur le qui-vive. Callixte avait tout ouï, il avait même ouvert les yeux puis tourné la tête pour n’apercevoir que des corps plus ou moins nus, comme lui, assis, accroupis, dont l’un était penché vers lui.

- « Qui êtes-vous… ? »

Fut sa première question. Il venait de sortir de sa léthargie, clignant des yeux pour mieux observer le visage de l’être. Ils étaient humains. Soulagement. Il s’était un tant soit peu réchauffé grâce au foyer qui brûlait encore et, fort heureusement pour lui, il ne présentait pas de fièvre bien qu’il souffre de paresthésie quelque peu douloureuse. De l’autre côté, on avait fait cuire les restes du sanglier qui avait été tué mais l’un d’eux, ou plutôt, d’eux d’entre eux, refusèrent de manger leur part pour une raison que le brun ne connaissait pas. Il n’avait pas été celui qui avait dépiauté le cadavre de l’homme qui gisait encore à l’extérieur, par conséquent, il avait faim. Son estomac protesta sourdement lorsqu’il sentit l’odeur de la chair grillée mais il était encore trop faible pour bouger ses membres.

Tour à tour, chacun se présenta - sauf les deux autres quidams - parfois avec gentillesse ou rudesse. Mais il ne releva rien. Lui, prononça doucement son prénom, d’un ton bas, le soufflant presque entre ses lippes.

- « Callixte… »

Callixte referma les yeux mais grimaça immédiatement lorsqu’on lui tâta la cheville. Quel supplice ! Il savait qu’on devait guérir cette entorse avant qu’elle ne s’aggrave mais seulement, il fallait trouver de quoi atténuer le mal et, au vu du crépuscule qui faisait son apparition, il était tout bonnement impossible de solutionner le problème. De plus, la nature se fit plus colérique, le vent se faisant chaque fois de plus en plus violent à mesure que les heures passaient. Ca s’annonçait mal, pour le groupe et surtout pour ceux qui étaient blessés.

Bourrasque. Un courant d’air glacial et puissant s’engouffra dans la grotte, éteignant soudainement le feu qui avait été soigneusement allumé, plongeant tout le monde dans l’obscurité totale. L’inquiétude régna, on s’était exclamé, on avait pesté, maugréé. Les corps s’étaient recroquevillés puis s’était cherché les uns et les autres, à tâtons, pour se s'agglutiner afin de rechercher la chaleur. Mais ça n’était pas suffisant, le froid était mordant et le vent ne cessait de mugir et les martyriser de son souffle algide. Les plus faibles ne passeraient pas la nuit, les températures atteignant déjà les -10 degrés en l’espace de quelques heures à peine. Tout n’était que cauchemar, désespoir. Triste sort qui les prenait là… Pauvres d’eux. Qu’avaient-ils fait pour mériter cela ? Pitié ! Ils n’étaient que des humains impuissants face au courroux de Mère Nature…

A ce moment-là, cette phrase ressurgit dans un coin de sa tête alors qu’il espéra, tourmenté, que l’on écoute leur supplique.

« Cesse de penser comme les musaraignes »

- « Merde ! Le feu ! On va jamais y arriver à ce rythme-là ! Il fait un froid de chien, bordel !  On ne peut plus le rallumer avec ce vent !. Il faut absolument qu’on trouve une solution sinon on va tous y passer cette nuit, surtout les blessés. »

Elle grogna et s’énerva tout près de Hayla qui était restée à ses côtés, par chance. Par conséquent, elle s’était pressée contre elle, déjà tremblante. L’autre fou de Gràr rit aux éclats, comme amusé par l’événement mais, au fond, il se préoccupait aussi de sa condition. Il ne voulait pas rester là à crever parmi cette pourriture, ces cafards. Non, ces larves grouillantes et rampantes. Elles l’écœuraient au plus haut point. Le vieux Atgas, lui, ne faisait pas le fier et geignit puis se plaignit.

- « C'est tout ce que vous méritez, de crever comme les larves que vous êtes. Hmmm, je vais me repaître de votre chair et me glisserai à l'intérieur de votre corps pour me garder au chaud. Voilà en quoi vous me serez utiles. »

Puis il cracha au sol, ses traits se déformant une nouvelle fois sous la migraine qui ne cessa de le torturer.

- « Aahh !! Aide-moi ! »

Cria Hayla, terrorisée par le rire de l’homme et la tempête. On pesta sur Gràr et on frappa, au hasard, dans le noir. Puis, quelqu’un lui demanda à la grande femme de se calmer car elle réagissait au quart de tour.

- « Comment veux-tu qu’on se calme alors qu’on est en train de se geler et qu’on a plus de feu ? Tu la vois toi la solution ? C’est pas en se serrant les uns contre les autres qu’on va réussir à garder nos fesses au chaud !! »

- « Oui mais où ? »

Gémit Halya, gelée jusqu'au os.

Aël ricana. Elle était à la fois en agacée et anxieuse. Il y avait de quoi. C’était l’effervescence, la trouille qui leur tordait les tripes et surtout l’incertitude quant à leur survie. Alors ça se finirait comme ça ?

- « On doit se démerder à tout prix pour se tirer de là ! Je compte pas finir en glace pour guetteurs ou autre ! »

Mais personne n’était prêt, personne ne s’était attendu à telle épreuve. Pourtant, il n’y avait pas de choix ni l’ombre du doute : il fallait partir. C’était à celui qui aurait l’idée du siècle que reviendrait les louanges car il en allait de leur perpétuation en cette horreur enneigée mais ce soir, Atgas rendrait son dernier souffle.




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Jour d'éveil : Jour 16
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Sam 12 Nov 2016 - 12:41

Staz était ... conscient, tout en étant complètement spectateur de tout ce qu'il se passait autour de lui. Il avait regardé la scène d'un œil lointain, et était incapable de se reprendre. Ses mains ne voulaient cesser de trembler. Était-ce de froid ou d'effroi ? Il ne parvenait pas à le savoir. Car tout ce qu'il savait vraiment, c'était qu'il n'aurait fallut qu'une minute de plus pour qu'il devienne un meurtrier. Même s'il avait chancelé, même si sa conscience avait fait mine d'hésiter, l'équation était simple et le résultat terrible. La vie de cet inconnu valait-elle vraiment plus que celle d'eux quatre ? Que celle de Hiss ? Bien sûr que non. Il ne connaissait rien de lui. Et un instant, une pensée ignoble lui traversa l'esprit : ce n'était pas si difficile que ça, de tuer quelqu'un.
Alors, quand Gràr était tombé, il n'avait pas bronché. Il fixait sa tempe ensanglantée avec de grands yeux vides, incapable de dire un mot, de faire un geste. Le regard de Hiss ne trouva pas le sien, car il était perdu dans quelque chose d'immense. Il se savait désormais capable de tout. Y compris de tuer. Était-il vraiment meilleur que ces gens, ces monstres ? N'était-il pas un monstre ? La voix dans son crâne s'était tue. Car il savait.
Une seconde de plus ... Et il aurait eut du sang sur les mains.

Sans qu'il comprenne ni comment ni pourquoi, on le traîna à l'abri. Dans une grotte ? A côté de l'autre. De l'autre. De l'autre. L'autre qu'il avait faillit tuer. Il tremblait. Qui tremblait ? Lui, ou l'autre ? Il ne savait pas. Peut-être bien tout le monde. Il faisait froid. Froid. Cruellement froid. Cruelle, comme la mort. Mort.

Si seulement ...
- ... Surtout toi, là-bas, je te baiserai bien devant ton petit Staz ... ... ...
Staz ? Staz ... C'était lui, Staz, non ?
- Je vais briser ton Staz. Je me délecterai même de son corps avec délice devant ta putain dépouille puante.
Le garçon frémit, tremblant. Il se sentit tourner de l’œil à nouveau. A nouveau ? Avait-il déjà tourné de l’œil ? Qui sait ? Il transpirait à grosses gouttes, la peur au ventre. L'angoisse terriblement ancrée dans son estomac. A le torturer. Peut-être gémit-il. Il reprenait conscience. Brisé, il l'était déjà. Il l'avait été dès le moment où il avait ouvert les yeux, noyé dans ce lac effroyable. Effroyable. Effroi. Il avait peur. Et il tremblait toujours. Des voix, autour de lui, mais qu'il n'entendait pas. Ses yeux fixaient quelque chose qu'il ne voyait pas. Qu'entendait-il ? Des noms. Sa propre voix ? Il venait de dire son nom. Son nom. Staz. Ouai, Staz le Noyé. Staz le Crevé. Staz le Mauvais. Staz le Sanguinaire. Staz le Débile. Staz le Barbare. Staz l'Abruti. Staz ... Staz. Et l'autre s'appelait Callixte. Callixte ... Callixte la Fourmi ? Ou bien Callixte le Papillon ? Qui se brûle les ailes en voulant toucher le soleil. Callixte, un papillon bien fragile. Mouais.

Et puis d'un coup, un grand vent froid. Il tremblait, et cette fois savait que c'était de froid. Ses cils battirent un moment, et il releva la tête. Hiss était là. Tout comme Aël. Et Halya. Et Finn. Et ... Et Callixte-le-papillon. Et aussi deux monstres. Au visage difforme ... Ou bien n'était-ce que l'obscurité. Il y en avait un qui était silencieux. Et l'autre qui se tenait fièrement. Fier comme un Gràr. Etait-il un Gràr ?
Un autre coup de vent, et ce fut le noir. Quand est-ce que le soleil était tombé ? Avait-il entraîné avec lui les nuages ? Il sentait ses dents claquer, et son corps protester contre le froid. Le froid qui lui mordait les chairs. Il ne sentait déjà plus son nez, ni ses orteils. Allaient-ils mourir ? Sans doute. Le froid dévorait tout.

Et puis, de toute manière, il n'y avait rien au-delà. Jamais.
Cette phrase fut comme un réconfort, pour lui. Un petit bout de chaud qui câlinait son cœur. Il ouvrit les yeux. Tout le monde était dans le noir. Halya tremblait, il la voyait près de lui. Il ne voyait qu'elle. Hiss n'était pas près de lui ? Aël parla. Partir ... Partir ? Mais le feu était éteint ... Eteint. Mort. Oh. Le froid battait de plus belle l'abri. Un abri ? Oh. Une grotte. Il sentait ses bras douloureux, à cause de tous les petits poils qui essayaient de capter la chaleur, enfin le croyait-il. Et ses pieds étaient froids. Il les prit dans ses mains, silencieusement. Il ne sentit presque pas le contact de ses doigts sur sa peau. Etait-ce vraiment la sienne ? Son corps était parcouru de hoquets terribles. Son corps avait froid. Il jeta un regard autour de lui. Atgas piaillait dans un coin. Mais Gràr restait perpétuellement silencieux, pour une fois.
Et Staz croisa son regard. Un regard fou. Un sourire émergea sur ses lèvres folles. Depuis quand ... Depuis quand était-il si près ? L'échoué recula à tâtons, la mine tiraillée entre la douleur et la peur. Son corps réclamait qu'on arrête cet enfer. Un enfer de glace. Déjà dehors la fine couche de neige devenait glace. Et si la neige avait cessé, le vent glacial qui lui cinglait le visage était pire. Bien pire. Et ils avaient un serpent dans l'abri. Un serpent nommé Gràr.

Mais déjà quelqu'un lui attrapait la main. Il cligna des yeux, cherchant dans le noir qui venait de provoquer ce contact. C'était Aël, sa chevelure rousse étonnamment emmêlée. Elle avait de beaux yeux. Qui brillaient. Jolis ... Il cligna des yeux une fois de plus, jusqu'à ce que le femme lui hurle dessus.
- Staz ! Staz ! Viens, on doit partir ! Dépêche toi !
Le jeune homme regarda autour de lui, et se sentit soudain trop près de Gràr. Tous les autres étaient sortis, apparemment. Il glapit, et se laissa traîner dehors, tendant vainement de ne pas s'écrouler. A peine la personne qui le tirait l'eut-il lâcher qu'il s'effondrait comme un poids dans la neige. La neige qui craquait maintenant sous les pieds nus des survivants. Et le froid le frappa de plus belle. En plein visage. Partout. Partout. Il trembla, n'osant même plus se mettre debout. Se recroquevillant sur lui. Il était à bout de force. Il voulait dormir. Mais le ricanement de Gràr l'en empêcha. L'autre, boitant étrangement, sortait à son tour de l'abri. Il tomba à genou face au vent, mais son sourire, éclairé par la lumière de la lune étrangement diffuse, n'était pas moins fier. Et son regard ne le quittait pas. Le cannibale cria quelque chose, qu'une bourrasque l'empêcha d'entendre. Mais cette fois, il se remit debout, tremblant à la fois de froid et d'effroi. Ce fou n'allait pas ... Venir avec eux ?
Apparemment si.

Il se tourna, et vit Hiss. Il s'approcha d'elle, les pieds terriblement douloureux, et avec l'impression de marcher sur de la braise, et se serra contre elle. Il ne sentait plus ses doigts. Mais la peau de cette femme était un peu chaude, et il l'étreignit aussi étroitement que possible. Pour se réchauffer. Pour se rassurer. Pour ne plus sentir l'affreux regard de la bête sur sa peau. Il ne se rendit pas vraiment compte de ce qu'il faisait, mais il le faisait. Il se pressa contre elle du mieux qu'il le put, jusqu'à ce qu'on lui dise quoi faire. Le vent était trop froid ... Trop froid. Finalement, le groupe prit une direction. Laquelle ? Il n'en savait rien. Qui l'avait décidé, il n'en savait rien. Mais ils marchaient dos au vent, et cela atténua un peu ses tremblements. Ils marchaient très près les uns des autres, en un petit groupe de moutons trébuchants. Les uns après les autres ils tombèrent, et les uns après les autres ils s'aidèrent à se relever. Où était les monstres dans l'histoire ? Ca non plus, il n'en savait rien. Un frisson lui dit que le corps à sa droite pouvait très bien être ce monstre, mais un regard suffit à vérifier que c'était bien Halya. Halya dont les doigts tournaient au violacé. Sa cheville était étonnamment moins douloureuse, sans doute à cause du froid, mais ses pieds étaient tellement engourdis qu'il avait l'impression de traîner deux briques.

Quelqu'un tomba. Et quelqu'un hurla quelque chose. Et personne ne s'arrêta. Pas même Staz. Qui était-ce ? Aucune importance. Personne ne s'arrêta pour le remettre debout. Il entendit un cri, derrière lui. Mais tout le monde s'en ficha éperdument. Et le petit groupe continua d'avancer, sans même un regard en arrière. Même Halya, qui se serra un peu plus contre lui, regardait droit devant elle. Sans pitié.

Ils marchèrent, et marchèrent encore. Sans rien entendre d'autre que le vent. Staz tombait de plus en plus souvent, et Halya mettait de plus en plus de temps à le redresser. Les jambes du jeune homme étaient devenues deux échasses ridicules, qu'il peinait à maintenir droite. Sous ses pieds, la glace était comme des milliers d'aiguilles. Mais il continua à marcher, imitant le groupe. Il n'avait aucune idée d'où ils allaient. Mais ils marchaient dos au vent, alors ils continuaient d'aller. Au rythme infernal des chutes, des tremblements et des gémissements. On voulait presser le pas, mais c'était impossible. Aucun d'eux n'était suffisamment fort pour supporter tout ça. Les cils de Staz avaient gelé, et pesaient lourds désormais. Il voulait fermer les yeux, s'allonger, et se laisser porter par le froid. Mais non. Il fallait mettre une échasse devant l'autre, et tenter de rester debout.

Soudain, le groupe s'arrêta. Il entendit quelqu'un crier devant, et n'en sut pas la raison. Il n'avait pas la force. Il tomba à genoux, mais ... Mais cette fois, Halya ne le releva pas. Allait-on l'abandonner lui aussi ? Sans un regard, sans une pointe de pitié ? Mais non. Le groupe n'avançait plus. Tout le monde se pelotonna les uns au autres ... Tout le monde sauf quelques deux personnes qui ... qui faisaient quelque chose ... Ou peut-être étaient-elles tombées elles-aussi, sans qu'il ne s'en rende compte ...
Mais ce ne fut pas Halya qui le releva. Ce fut deux paires de mains qui le tirèrent et le traînèrent sur un sol ... soudainement dur. Trop dur. Qui blessait ses pieds, et écorchait ses genoux. Il essaya de remettre ses échasses droites, mais hélas il tomba à nouveau. Il échappa hélas à l'emprise des mains qui le tenaient, et roula sur quelques mètres dans une descente étrangement rocailleuse. Une pente ? Sa chute ne s'arrêta que quelques secondes plus loin, alors qu'il se retrouva tout endolori sur un sol trop dur. Il avait mal partout ... mais ses oreilles ne sifflaient plus. Le vent avait-il cessé ? Il entendit des pas, et quelqu'un le traîna contre un mur. Il ouvrit finalement les yeux, et dévisagea Aël, qui se tenait accroupie devant lui.
- Ca va ?
Sa voix était étrangement éraillée, mais Staz ne répondit pas. Ils étaient dans la pénombre. Un peu de lumière venait de plus haut. Une grotte ? Profonde ... Il gémit en se tortillant, pour amener ses pieds jusqu'à ses mains. Il ne les sentait plus du tout ... Ses yeux tentèrent de fouiller les alentours, mais l'obscurité l'en empêcha. Une pensée émergea dans sa tête, et il se recroquevilla plus encore sur lui-même ... Pourvu que ce ne soit pas Hiss, qu'ils avaient abandonné ...
Ses yeux ne résistèrent pas plus longtemps, et alors qu'il sentit des corps venir se blottir contre lui, il s'endormit. D'un sommeil sombre, sans rêve.


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