Prénom : Ylve
Nom/surnom : //
Éveil : Jour 25
Sexe : Féminin
Race : Cime
Métier : Pêcheuse - Novice
Groupe : Errante
Croyance : Ylve est très intriguée par le monde qui l'entoure. Tout cela ne lui semble en aucun cas normal, mais elle n'a pas encore beaucoup pu faire évoluer sa réflexion.
Magie : Confusion.
Ylve est capable de créer la confusion, mais en aucun cas elle ne la contrôle. Pour dire vrai, elle n'en est même pas consciente. En effet, cela ne se déclenche que lorsqu'elle se trouve en réelle situation de danger, comme une sorte de réflexe de défense. Auquel cas, il devient impossible par toutes les entités, qu’elles soient humaines, animales ou monstrueuses, de déceler la nature d’Ylve. En d’autres termes, les entités touchées par le sort seront torturées par la question suivante : « Qu’est-ce qu’est Ylve ? », et ne pourrons y répondre. Dès lors, harcelés par cette incertitude, certains choisiront de la considérer comme inoffensive, ou inintéressante à prendre en chasse et la laisseront. D’autres, dans le doute, choisiront de s’en prendre à elle. Ainsi, cela pourrait la sauver de l'assaut de monstruosités... Ou la faire tomber sous les coups de ses propres amis.
Mais la dépense d’énergie nécessaire à la mise en place de ce sort est telle qu’en contrepartie, pendant toute la durée du sort, seules ses facultés vitales restent fonctionnelles. Ainsi, elle perd le contrôle de son corps et sa conscience du monde extérieur pendant un certain temps. En réalité, elle peut encore parfois recevoir des informations visuelles ou auditives de ce qui l'entoure, mais bien souvent, elle n'y réagira pas. Il arrivera régulièrement qu'elle oublie purement et simplement ce qui lui est arrivé par la suite, lorsqu'elle reprendra le contrôle.
Capacités physiques : De par sa petite taille et sa carrure fine, Ylve est dépourvu d'une grande force brute, mais elle est très agile et souple. De plus, elle est plutôt précise, et rapide dans ses gestes, à défaut de l'être dans ses courses. Elle résiste sans trop de difficulté à la faim, mais lorsqu'elle mange vraiment peu, son endurance, déjà médiocre, s'amenuise. Née au creux de la neige, on pourrait la croire résistante au froid, pourtant l'absence de graisse sous sa peau la prive sans mal d'un tel atout.
Talents divers : Ylve est patiente, et c'est un atout important lorsqu'on s'essaie à la pêche dans les eaux vides du lac. Couplé à sa capacité d'analyse développée, cela lui permet également d’apposer des réflexions diverses sur ce monde et de réfléchir à des solutions de secours sans se précipiter et se jeter sur la première idée irréfléchie.
Équipement : Depuis une certaine nuit sombre, Ylve porte une demi peau d'Ours sur le dos, passablement boueuse et imbibée de sang. Elle arbore également un collier qui laisse reposer une pierre affûtée sur sa poitrine, bien plus utile pour tailler ou couper des objets que pour se battre à proprement parler. Elle détient également une lance en bois taillée qui lui sert principalement de harpon.
Apparence physique et charisme : Ylve est frêle, peu impressionnante par sa carrure fine ainsi que par sa taille inférieure à la moyenne. On la croirait sculptée à même la glace des hautes cimes, la peau si claire qu'elle en est presque blanche. En cascade complexe, des cheveux albes dévalent son dos pour s'échouer à la naissance de ses omoplates, révélant à la lumière des reflets bleu glace. Cette couleur à la fois douce et mordante, rappelle la fraîcheur acerbe de ses yeux, rendant son regard si perçant et déstabilisant qu'il en est presque désagréable.
Il est rare qu'un sourire se dessine sur le tableau neutre de son visage. C'est pourquoi elle peut souvent sembler aussi froide que la neige cristalline dans laquelle elle s'est éveillée. Ni supérieure, ni vraiment mauvaise, juste un peu antipathique. Cette impression globale est fréquemment renforcée par la singularité de ses iris de glace. Pourtant, ceux qui savent l'apprivoiser connaissent la douceur qu'elle peut dégager dans un simple sourire sincère et la chaleur vraie de ses bras réconfortants.
Caractère et personnalité :Si on sent souvent une distance tangible lorsque l'on fait la rencontre d'Ylve, outre ses iris de glaces, c'est bien son visage aux premiers abords fermé qui rebute. Peu bavarde, la Cime à la peau de neige dissimule bien souvent ses émotions derrière des traits d'une neutralité déconcertante. En général, ce masque de pierre s'appose sans même qu'elle n'y prête attention.
Ylve ne parle pas beaucoup, préférant la réflexion aux discussions sans fond. En général, elle se lasse bien vite des blablas infondés des gens qui l’entourent, quitte à s’en isoler rapidement. Il lui arrive de délier sa langue parfois, auprès d’une personne de confiance, pour décharger le trop plein d’émotions renfermées, ou pour oublier un peu la machinerie constante de son cerveau en surchauffe.
Garde cependant, la fille de glace sait écouter lorsque la discussion devient intéressante. Curieuse et profondément intriguée par le monde qui l’entoure, elle sait s’armer d’observation et d’attention pour comprendre les choses. De temps, également. « Patience est mère de sureté », parait-il. Peut-être qu’elle pourrait bénéficier d’un tel adage entre deux rationalisations.
Histoire :JOUR 25 – ÉVEILD'abord, ça a été le froid. Sa morsure presque brûlante, douloureuse. Puis, ça a été une inspiration. En fait, plus un hoquet de panique qui a brutalement attiré une vague d'air froid dans ma bouche, dans ma gorge, dans mes poumons. Puis j'ai ouvert les yeux.
Le soleil filtrait à travers de gros nuages gris, jouait avec leurs formes fumeuses, se réverbérait sur la neige qui recouvrait tout, excepté mon visage. Mon corps semblait anesthésié, purement et totalement. Mais les mâchoires enragées du démon de givre dans les bras duquel j'avais dû m'endormir me forcèrent à faire l'effort colossal d'entamer le déplacement de la totalité de ma masse corporelle. Elle me paraissait peser le triple de son poids habituel, mais je parvins à m'extirper de l'épaisse couche de poudreuse et à me hisser sur mes pieds.
Le spectacle qui s'offrit à moi m'éblouit un temps. Devant moi, une longue piste rocheuse recouverte de neige piquait en pente raide vers une large plaine herbeuse. Au loin, un lac miroitait, reflétant paresseusement l'astre solaire. Acculée, cependant, par la violence du froid, j'entrepris rapidement la descente.
Ce ne fut qu'après un peu de marche dans l'herbe que je me réchauffai enfin, et je cru que mon esprit, comme mon corps, fut enfin désengourdi. Je commençais à comprendre, ou plutôt non, à ne plus comprendre. Les questions se superposèrent brutalement, me prenant au ventre dans une nausée fulgurante. Je venais de faire la rencontre d'un fantôme dangereux, qui s'amusait à enserrer ma gorge avec application : l'angoisse.
Je marchai sans plus m'arrêter vers le lac que j'avais repéré plus tôt. Je n'avais rien à faire de plus. Pas de but, pas de passé. Pas vraiment sûre d'avoir un futur non plus. Mais alors que j'apercevais au loin les reflets du lac, une forme se détacha dans la plaine vide. Une forme inhumaine, noire, indescriptible. Puis j'en aperçu une deuxième. Puis une troisième. Elles étaient juste les unes à côté des autres et levaient un visage blanchâtre vers moi. Je m'arrêtai net. Nous nous arrêtâmes de bouger pendant plusieurs instants. Mon cœur s’accéléra, mon souffle sembla se couper. J'étais repérée, et ces choses ne m'inspiraient absolument rien qui vaille.
Bientôt elles commencèrent à se déplacer vers moi. Lentement d'abord, puis de plus en plus vite. Et il me fallut plusieurs secondes pour réagir, paralysée par la peur. Enfin, mes jambes m'écoutèrent et je me mis à courir en sens inverse à travers la vallée. La panique envahissait mes mouvements et mon esprit, me faisant trébucher, me faisant oublier toute notion de stratégie. J'étais juste terrorisée. Je ne pensais qu'à une chose : fuir.
Mais les choses ne s'arrêtaient pas. Utilisant toute leur énergie à ma poursuite, lançant leurs longs bras griffus vers moi. Et je chutais. Et je les vis me rattraper, vite. La peur augmenta de manière exponentielle dans chaque cellule de mon corps. Je poussai un ultime cri de détresse alors que leurs crocs acérés se dévoilaient. Puis tout se flouta autour de moi et je perdis totalement conscience du monde qui m'entourait.
Lorsque le flou se dissipa j'étais seule, allongée dans l'herbe. Une fine pluie glissait sur ma peau et jouait une singulière mélodie. J’avais froid, mais j'étais vivante, et je n'avais aucune idée de ce qui avait bien pu se passer. Sonnée, la fin de la journée se déroula au radar, entre un sentiment constant de peur et un état de choc en résonance. Je marchais vaguement, sans m'approcher du lac, et lorsque la nuit colora le ciel de ses couleurs sombres, je trouvai un buisson dans lequel me glisser. Ma nuit s’annonçait mauvaise mais discrète.
JOUR 26 – PROFONDEURSJe m'extirpai de mon buisson à l'aube, poussée à m'exposer par la faim et la soif. Le lac m'effrayait plus que jamais après ce qu'il s'était passé la veille, mais je n'avais pas vu d'autres points d'eau, et je ne pouvais résolument pas me laisser mourir de soif. Alors, observant la position du soleil pour me repérer, je repris ma route vers le lac, prudemment.
Enfin j'arrivai, après avoir scruté de longs instants les alentours à la recherche de formes sombres. Je plongeai mes mains dans l'eau clair et les apportai à ma bouche pour enfin me désaltérer. Cela m'apaisa. Puis, je me retrouvai face à mon reflet déformé par la surface aqueuse. Mes yeux étaient cernés, mon corps griffé de partout par les branches au cœur desquelles j'avais tenté de me reposer. Cette image fut troublée par un poisson solitaire de passage. Je soupirai.
Puis un bruit de claquement dans l'eau attira mon attention et je relevai brusquement la tête. Au loin, une forme que je ne pouvais pas identifier semblait se débattre pour rejoindre la berge. Vers moi. Je me redressai rapidement sur mes jambes, sentant, comme la veille une immense peur m'envahir. Mais alors que je pensais fuir au plus vite, je reconnu enfin ce qui fendait la surface. Une femme. Elle vint s'échouer près de moi alors que j'étais toujours incapable de prendre la moindre décision qui m'inciterait à bouger.
Elle toussa pendant de longs instants, crachant de l'eau avec ferveur, les genoux à terre, les mains au sol. Ses longs cheveux sombres dégoulinaient sur sa peau d'un gris presque noir. Elle releva enfin sa tête vers moi, me découvrant des joues creusées, des dents particulièrement affûtées et des iris ébène. On se regarda sans rien dire pendant de longues secondes, moi immobile, elle le corps secoué par des respirations accélérées. Ce fut elle qui brisa enfin le silence.
-
T'es qui ?-
Ylve.Je n'avais pas d'autres réponses.
-
Toi ?-
Xynn.Ce fut tout. Pas d'autres paroles. Elle avait l'air au moins aussi perdue que moi, et elle grelottait dans la brise. Je détestai la solitude que j'avais affrontée jusque-là, et sa présence m'avait apaisée. Je n'avais pas vraiment d'autres choix que de lui accorder une confiance relative. Alors, sans un mot, je m'attelai à la recherche de branches.
Au bout d'un moment, je pu rassembler un fagot ainsi que quelques pierres auprès de Xynn, qui tremblait, assise au bord de l'eau. Comme lisant mes intentions, elle les amoncela rapidement en une structure plus ou moins pyramidale entourée d'un cercle de pierre et amorça l'allumage du feu. Cette tâche s'annonçait complexe. Le bois, les pierres et le sol étaient humides, les gestes de l'échouée étaient imprécis.
Mon ventre criait toujours famine, alors je ramassai un long morceau de bois épais et entrepris de le tailler à l'aide d'une pierre affûtée. Il me fallut un long moment pour me satisfaire avec une lance suffisamment affilée. J'entrai alors dans l'eau, et, passé l'adaptation à la brûlure du froid, attendis, immobile. Au bout d'un moment qui me sembla infini, un poisson se faufila devant moi, et j'abattis mon outil dans le lac. Il se planta vainement dans le sol et l'animal aquatique s'enfuit.
Il me fallut plusieurs tentatives pour qu'il se plante enfin dans la queue d'un gardon, que je m'empressai de saisir. Il se débattait encore dans ma main, alors je revins sur la berge pour l'achever à l'aide de la pierre coupante. Puis je le déposais près de Xynn qui continuait de s'affairer autour du bois, sans montrer le moindre signe d'impatience ou d'énervement. Les quelques averses qui étaient tombées l'avait ralentie, même si elle avait essayé de protéger le foyer. Mon ventre gargouilla une nouvelle fois.
Je m'éloignais des bords du lac et commençai ma recherche de nourriture. Il me fallut encore un moment pour trouver de quoi satisfaire mon estomac qui criait famine, tant et si bien que lorsque je revins auprès de Xynn, le soleil se couchait derrière les montagnes et le feu crépitait enfin devant elle. Je tendis deux maigres racines à la jeune femme qui les planta sur des bâtons. Elle avait déjà construit une installation à l'aide de quelques morceaux de bois ce qui permettait au poisson de cuire.
Ce soir-là, je m'endormis la première, avec une sensation de pseudo-satiété jusqu'alors inexpérimentée. L'angoisse pesait toujours, j'étais terrorisée à l'idée qu'une des choses de la veille nous retrouve, attiré par la lueur du feu. Mais la fatigue avait pris le dessus, et la chaleur réconfortante de l'âtre me guidait vers un sommeil certain. Xynn, elle, veillait pour ne pas perdre le feu et pour que nous ne nous fassions pas surprendre.
JOUR 27 - SANGJe fus réveillée par des éclats de voix. Au regard de la traversée souple de la lune dans le ciel, on arrivait bientôt à la moitié de la nuit. Le feu crépitait toujours, laissant s'élever des volutes délicates de fumée au-dessus de l'âtre. Je redressai mon dos pour m'asseoir. Xynn, de l'autre côté du feu, parlementait avec deux hommes, la lance de bois fermement ancrée dans sa main.
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Allez, laisse-nous faire, disait l'un.
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Dégagez, c'est mon dernier avertissement.-
C'est pas sa faute, pour sûr. Il s'ennuie. Tu peux le comprendre, repris le deuxième.
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Vous êtes des malades, cassez-vous.Dans leurs yeux brillaient une démence profonde. Ils semblaient faibles, épuisés, et complètement déséquilibrés. Je me levai pour m'approcher, saisissant au passage la pierre acérée que j'avais gardée près de moi. En me voyant approcher, les deux hommes détournèrent leur attention de l'échouée.
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Regarde ça Arhad, c'est notre jeu ! se réjouit le premier.
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Sors ta dague Kohebe, on va pouvoir s'amuser ! répondit son compagnon d'un ton démesurément enjoué.
Mon cœur se serra et ma respiration s'accéléra. Un dégoût profond enserra ma gorge, et une nausée vague retourna mon ventre. Je ne savais pas quel monstre avait dévoré leurs esprits mais ce monde les avait rendus parfaitement fous. Je voyais dans leurs regards la détermination dangereuse d'une meute de loups furieux et sauvages. Je me rapprochai encore de Xynn malgré ma peur.
Je voulu les menacer, mais ils me devancèrent. Le prénommé Kohebe se jeta sur moi, une dague dans la main, faste. J’eus tout juste le temps de l'éviter, mais il ne me laissa pas reprendre mes esprits une seconde, redoublant de force pour m'atteindre avec son arme. Tant bien que mal, j'esquivais ses coups, tout en sachant que je ne tiendrais pas longtemps. Je voulais essayer de le toucher avec ma propre arme de fortune, mais je ne parvenais pas à reprendre le dessus, acculée par ses attaques rapides.
Comme si cela ne suffisait pas, il ne fallut qu'un court moment de réflexion pour que son compagnon pique à son tour vers moi. Mais Xynn, le voyant venir, chargea sur lui et parvint à s'accrocher à son dos, le faisant chuter. Je les perdis de vue, trop occupée à essayer de tenir face aux coups de mon adversaire. Malgré son évident état d'épuisement, sa rage le rendait inarrêtable et je sentais bien qu'il avait appris à se battre, contrairement à moi.
Soudain, Xynn cria, nous détournant tous les deux de notre combat. Et il me sembla que c'était exactement pour cela qu'elle l'avait fait. Le compagnon de mon agresseur gisait au sol, la lance de bois parfaitement plantée à travers sa gorge, un sang compact et poisseux se déversant sur l'herbe. L'échouée retint le cadavre au sol pendant qu'elle en retirait la lance et la brandit vers Kohebe.
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Dégage.Ses yeux s’écarquillèrent, et il s'éloigna de moi. Il me jeta un dernier regard, légèrement hésitant, mais empli de peur. Puis il s'enfuit dans la nuit. Xynn et moi restâmes immobile un moment, nous dévisageant dans la nuit, encore sous le choc. Puis je me ruai dans ses bras et la serra si fort que je cru pouvoir l'écraser sous mon étreinte. Je voulu la remercier. Et à la place je fondis en sanglots. Et elle aussi. Nous restâmes longtemps en silence à pleurer. Puis, une fois calmées, je m'assis et elle s'endormit, allongée, la tête sur mes jambes. Et la nuit passa, calme. Pesante.
Le froid se faisait de plus en plus rude, et seule la chaleur de ma partenaire de fortune me fit tenir. Au matin, le soleil se leva derrière une brume épaisse. Tout autour de nous était humide. Xynn se réveilla, frigorifiée. Nous trouvâmes enfin le courage de nous approcher du cadavre, et nous récupérâmes la peau de bête accrochée autour de ses épaules. Elle était grande, mais couverte de sang. Malheureusement, par ce temps, si nous décidions de la laver, jamais elle ne sécherait. Alors j'entrepris de la couper en deux avec ma pierre, et au bout d'un long moment, je réussi à obtenir deux morceaux de peau, qui pouvaient chacune recouvrir un de nos gabarits. Pendant ce temps, Xynn avait trouvé des plantes grimpantes et nous purent ainsi avoir deux colliers : celui de l'échouée lui permettant d'arborer fièrement la dague avec laquelle se battait son défunt adversaire, le mien facilitant le port de mon outil de fortune.
Nous avions un peu plus chaud, mais la faim nous taraudait toujours, et l'odeur du sang qui imbibait nos fourrures me donnait la nausée. Mais l'humidité et la froidure de plus en plus intense du vent nous forçait à bouger et trouver un abri. Ainsi, nous nous résolûmes à nous éloigner de notre campement, en prenant chacune un morceau de bois enflammé dans le foyer dans l'espoir de pouvoir le refaire partir ailleurs. Puis nous marchâmes. Longtemps. L'herbe détrempée nous glaçait les pieds et le vent agressait nos jambes. Et puis, comme nous aurions dû nous y attendre, nos torches ne tardèrent pas à s'éteindre.
Nous passâmes une longue partie de notre journée, transies de froid, avançant dans la brume, effrayées car cette dernière réduisait notre champ de vision, collées l'une à l'autre pour se réchauffer. Nous trouvâmes quelques rares petites racines par moment, n'osant pas goûter les baies que nous ne connaissions pas.
Enfin, Xynn remarqua une ouverture dans le sol. Une sorte de tunnel d'envergure assez rétrécie mais dans laquelle nous pouvions nous faufiler. Le froid devenant insupportable, nous nous décidâmes à y entrer. En se faufilant dans le tuyau souterrain boueux, nous découvrîmes que celui-ci s'élargissait, tant et si bien que l'on débouchait bientôt sur une cavité large dans laquelle nous pouvions presque tenir debout et qui se divisait plus loin entre quatre serpents de terre distincts.
Ici, on était à l'abri du vent. Mais l'air restait humide et froid, et plus embêtant encore, seule une faible lumière, issue du tunnel par lequel on arrivait, permettait de distinguer les reliefs du souterrain. Impossible de nous prémunir de la moindre attaque hostile. Et pas question d'allumer un feu dans cet espace clôt au risque de nous enfumer.
Mais nos jambes ne nous soutenaient plus, et nous nous autorisâmes un repos bien mérité. Nous discutâmes un long moment, déliant enfin nos langues après tout ce temps de silence, riant même, parfois. Nos paupières s’alourdirent à mesure que la lumière déclinait, jusqu'à ce qu'il fasse un noir complet dans la caverne. Nous étions désormais à la merci de la nuit.
JOUR 28 – TERREUn bruit me réveilla. Des pas étouffés par la terre qui résonnaient de l’obscurité. Je me relevai brusquement, et secouai Xynn avec énergie. Avant qu’elle n’ait pu protester, je plaquai une main sur sa bouche en guise d’ordre de silence. Elle comprit rapidement à mesure que les pas se rapprochaient. Dans la pénombre environnante, une silhouette s’extirpa bientôt d’un des conduits souterrains.
Un homme, grand, imposant. La peau hâlée couverte de boue. Les cheveux courts en bataille, de grands yeux profonds et une barbe courte dans laquelle s’étaient glissées quelques brindilles. Il semblait au moins aussi étonné que nous de rencontrer une forme de vie dans ces tuyaux souterrains. Xynn ne semblait pas du même avis puisqu’elle bondit sur ses jambes, dégainant sa dague dans une rapidité déconcertante. Elle menaça l’homme, le regard empli de peur masquée de détermination.
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T’avances, je te fume.Le racine cligna plusieurs fois des yeux, dans un signe d’incompréhension. Appliqué à effectuer le nombre de mouvements le plus limité possible, il tourna le regard en ma direction, comme pour m’appeler à l’aide. Je me levai doucement, attrapant prudemment Xynn par les épaules, puis baissant son bras avec délicatesse, sous son regard décontenancé. Elle esquissa un début de protestation mais je la rassurais d’un léger sourire. Puis je m’avançai vers l’homme.
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Ylve. Elle, c’est Xynn.-
Je m’appelle Gadeon. Je suis désolé je ne voulais pas vous effrayer, ça fait deux jours que je me terre là dessous et j’avais croisé personne jusqu’ici.Je hochai la tête puis retournai m’assoir dans un coin de la grotte, sans trop quitter des yeux le nouvel arrivant. Il avait l’air plutôt pacifique. Une peau de bête imposante reposait sur son dos, et il était habilement vêtu d’un pagne. Le couteau qu’il portait à la ceinture était une preuve de plus pour m’indiquer qu’il était probablement éveillé depuis un moment déjà. Pourtant, il se baladait seul. Et nous n’étions que deux filles pas bien musclées. La solution m’apparut sans effort.
-
Reste avec nous, Gadeon.- Petit point sur les PNJ:
J'étais pas trop sûre de la gestion des PNJ, est-ce que je dois les présenter quelque part sur la fiche ? Dans le doute, je vous fait un petit topo de mes deux compagnons de route (ne serait-ce que pour m'assurer que la magie de Xynn absolument pas annoncée dans l'histoire est bien viable) :
Xynn
Global : Femme – Échouée – Cuisinière (I) – Jour 26
Mental : Courageuse - Impulsive - Sincère
Physique : Peau gris sombre – Cheveux noirs et longs – Yeux noirs – Plutôt grande – Dents affûtées
Magie : Illusion – peut faire visualiser son dernier rêve / cauchemar à une autre personne via un contact des mains et une bonne concentration de sa part, mais aussi de la personne qui reçoit la vision. Pourrait s'améliorer avec le temps et l'entraînement.
Tares : Son impulsivité peut parfois la mener dans des situations dangereuses, et sa franchise, parfois fort peu teinté de tact, peu blesser ceux qui l'entourent.
Gadeon
Global : Homme – Racine –Sculpteur (II) – Bucheron (II) – Jour 15
Mental : Optimiste – Chaleureux – Protecteur
Physique : Peau halée – Cheveux bruns et courts – Barbe courte brune – Yeux bruns – Grands et corpulent
Magie : Aucune
Tares : Son empathie le pousse parfois à préférer cacher une information, même importante, à ses congénères, plutôt que les savoir inquiets.
En ce qui vous concerne : Prénom / pseudo : Jeanne / Silska ou Ska
Age : 21 d'ici quelques jours
À quelle fréquence serez-vous présent(e) sur le forum ? Un peu difficile à dire, je suis souvent pas mal occupée, ça va dépendre aussi de l'activité du forum et des moments de l'année, j'aimerais bien y être minimum une à deux fois par semaine mais on verra en fonction de la suite des choses je pense.
Comment avez-vous découvert le forum (par internet, on s’en doute) ? Alors, il me semble que c'était via un top de forum (je sais plus lequel par contre). Le fait est que c'était il y a plus d'un an, j'ai lorgné sur ce forum depuis tout ce temps avant d'enfin me décider à m'inscrire, mais mieux vaut tard que jamais comme on dit !
Avez-vous des remarques à propos du forum ? Je suis amoureuse. J'ai flashé clairement du premier coup d’œil sur ce forum, tout est vraiment original, hyper stimulant, hyper intrigant. Et pour avoir zieuté à droite à gauche, j'ai pas vu un forum qui ressemble à celui ci pour le moment et c'est bien dommage, la manière d'aborder les choses à l'air vraiment intéressante et la charte graphique est à tomber.